" Il m'a appris la gravitation de l'esprit autour d'un axe unique qui est la conscience de l'auteur, et qu'à cette seule condition le monde créé tourne. Que sans ça, il ne tourne pas. L'erreur personnelle, au fond, c'est cela qu'il m'a appris. L'erreur majestueuse, magistrale, mais d'un seul. " 

À l’occasion du centenaire de la naissance de Marguerite Duras (1914-1996), la BPI et l’IMEC s’associent pour présenter l’exposition Duras Song jusqu'au 15 janvier 2015.
Exposition Duras Song, portrait d'une écriture par Bpi_Centre_Pompidou . L'application dédiée à l'exposition est disponible pour Ios et Android sur la page http://www.bpi.fr/duras-song
Moderato cantabile, 1958
Détruire dit-elle, 1969
Les Parleuses, 1974
Le Camion, 1977
Les Lieux de Marguerite Duras, 1978
L’Homme assis dans le couloir, L’Été 80, 1980
Agatha, 1981
L’Homme atlantique, Savannah Bay, 1982
La Maladie de la mort, 1983
L’Amant, 1984
Les Yeux bleus cheveux noirs, La Pute de la côte normande, 1986
Emily L., 1987
Vous ne sauriez que lire d'elle ? Pour rentrer dans son œuvre nous vous proposons ici des textes de Duras qui ont compté pour des auteurs qui comptent pour nous aujourd'hui.
Pour Édouard Louis (En finir avec Eddy Bellegueule, Le Seuil) : Le Ravissement de Lol V Stein, La Douleur
Pour Tanguy Viel (La disparition de Jim Sullivan, Minuit) : Moderato cantabile, La Maladie de la Mort, Détruire, dit-elle
Pour Jakuta Alikavazovic (La fille et le Bunker, L'Olivier) : Le Ravissement de Lol V Stein
Pour Marie Modiano (Upsilon Scorpi, L'Arbalète) : Un barrage contre le Pacifique

In Le Monde des Livres, 4 avril 2014, Florence Bouchy
L’œuvre de Duras commence à prendre sa place en tant que «classique du XXe siècle». Pourtant le lectorat l’a longtemps boudée, et seule l’obstination de quelques fidèles admirateurs lui a permis d’arriver jusqu’à nous. On lui a reproché à peu près tout et son contraire: sa petite musique répétitive, son sens de l’abscons, son élitisme, sa manière de se mettre en scène, la dispersion de son talent dans trop de formes, son sentimentalisme un peu exacerbé, son ego surdimensionné, ses positions politiques floues et trop circonstancielles, etc, etc. Peut-être il y a-t-il quelques raisons à cette longue bouderie, mais dans la sphère de la littérature pure, il n’y a rien à dire et tout à lire. Car finalement, cette histoire unique déclinée au long de dizaines de textes ce n’est que celle d’une empoignade avec la langue, une «rage de l’expression», née sans doute d’une enfance saccagée, détruite, dont il lui fallait sortir par le haut, contre tout déterminisme: c’est là la fonction qu’elle a assignée à son œuvre.
In Dossier Bibliographique Duras / Ombres Blanches
Marguerite Donnadieu est née en 1914 à Gia Dinh en Indochine. Son père, professeur de mathématiques, meurt en 1918. Elle reste avec sa mère, une modeste institutrice et ses deux frères, Pierre, l’aîné, et Paulo, le futur Joseph de Un Barrage contre le Pacifique. Sa mère tente sans succès de mettre en valeur une concession incultivable : une expérience de l'échec qui marque Marguerite.
Adolescente , elle est pensionnaire au lycée de Saïgon. A 15 ans, elle rencontre un jeune Chinos qui devient son amant. Elle évoquera cette première aventure dans L’Amant.
En 1932, elle vient en France pour suivre des études de droit, de mathématiques et de sciences politiques.
Elle épouse Robert Antelme en 1939. Ils auront un enfant en 1942, qui meurt à la naissance. A partir de 1943, ils rejoignent la résistance communiste avec son mari. Antelme est arrêté et déporté à Dachau en 1944. Il est sauvé de justesse par un groupe de résistants où l’on trouve François Mitterrand.
En 1943, elle prend le pseudonyme de Marguerite Duras et publie son premier roman, Les Impudents. En 1947, elle se sépare d’Antelme et vit avec Dionys Mascolo dont elle aura un fils, Jean.
Elle connaît son premier grand succès avec Un barrage contre le Pacifique, publié en 1950. Suivent des romans, des pièces de théâtre. L’approche du cinéma se fait à l’occasion de l’adaptation de Un Barrage contre le Pacifique. Elle connaît une notoriété internationale avec Hiroshima mon amour, le film d’Alain Resnais dont elle écrit le scénario et les dialogues.
Le plus grand succès lui vient avec L’Amant (1984) pour lequel elle reçoit le prix Goncourt.
Marguerite Duras meurt le 3 mars 1996 après une longue maladie, expérience limite de laquelle elle tirera ses derniers textes.
In Dossier Bibliographique Duras / Ombres Blanches
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