"Nous admirions le responsable politique, nous chérissions l’homme. Nous voulions poursuivre le chemin qu’il avait tracé en nous efforçant, comme lui, de conjuguer le réalisme et l’ambition, à l’échelle nationale comme à l’échelle de l’Europe. Comme lui, nous rêvions d’une gauche libérée des illusions révolutionnaires mais sans cesse tendue vers un horizon de justice; capable de gérer les affaires publiques mais sans perdre le goût de l’avenir; porteuse d’une haute idée de l’Etat et de la volonté politique, mais toujours consciente que le pouvoir est en même temps partout où se trouvent, dans la société, des femmes et des hommes prêts à s’organiser pour agir collectivement et prendre leur destin en main. Le rocardisme n’est pas le synonyme d’un réformisme appauvri, réduit à la verticale du pouvoir, à la magie des programmes et à la science des experts: il fait cause commune avec l’idée que la démocratie est aussi une forme de société et que le gouvernement des hommes ne doit jamais s’abîmer dans la simple administration des choses. 

Ce chemin n’est pas le plus facile, nous le savons bien. Le sien avait été émaillé d’échecs politiques. Mais il devait aussi conduire à de nombreuses victoires intellectuelles. D’autres, plus nombreux, auront connu le destin inverse: des bilans électoraux glorieux, et des bilans idéologiques très minces. L’ingratitude de la carrière était peut-être le prix à payer pour recevoir les hommages d’une longue postérité. Ce sort fut aussi celui de son illustre devancier, Pierre Mendès-France. Avec lui, il aura également partagé une forte exigence morale dans l’exercice de la parole publique et des responsabilités. A l’heure où, pour tant de politiciens, les demi- voire les contre-vérités tiennent lieu de méthode, et le story telling d’art de parvenir, l’héritage de Michel Rocard est aussi celui d’une morale et d’une dignité."

Thierry Pech, Hommage de Terra Nova à Michel Rocard

épuisé en papier, dispo en eBook ePub 3

"On ne peut pas être neutre quand le train est en marche." Howard Zinn.

Faire : François Fillon fait l'effort du livre. Il est le premier des candidats à sa primaire à le faire sur l'ensemble d'un projet. 

 

"C’est alors que j’ai prononcé ces mots : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite, sur le plan financier. Je suis à la tête d’un État qui est, depuis quinze ans, en déficit chronique. Je suis à la tête d’un État qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt-cinq ans. Ça ne peut pas durer."

extrait / les trois premiers chapitres sont disponibles.

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