Tel est bien ce roman flamboyant, d'une invention et, en même temps, d'une vérité si riches que, l'ayant ouvert, on ne peut le quitter. Rarement - depuis Alexandre Dumas -, le plaisir d'accompagner des héros dans leurs aventures, et la joie de lire, ont été si heureusement mêlés.
Riou de la Villerouhault, jeune chevalier breton, part pour la Croisade, pour y gagner le salut de son âme et, peut-être, la fortune. Il laisse derrière lui trois amours ; il en retrouvera trois autres en Terre Sainte - celui, surtout, de la sublime Sofana, fille du seigneur musulman dont il est d'abord le captif, puis le vassal dévoué.
Car, voici le chevalier chrétien passé du côté des Infidèles - situation plus commune qu'on ne le croit, dans ces temps troublés, où les Templiers eux-mêmes pactisaient avec le Vieux de la Montagne, le maître de la redoutable secte des Assassins. Pris au combat par les Arabes, condamné aux galères, puis au bagne, délivré par un jeune Musulman, Riou en vient à se battre aux côtés de ses nouveaux amis contre ses anciens frères d'armes. Par reconnaissance, par fidélité - et par amour.
L'amour et l'aventure. Des exploits, des épreuves et des fêtes inouïs, les splendeurs de l'Orient révélées aux pauvres chevaliers d'Occident. Tout un monde. Et, pour la première fois, la fresque véridique de ce temps fabuleux des Croisades, où Musulmans et Chrétiens s'affrontaient, se déchiraient, mais aussi fraternisaient et s'aimaient... comme aujourd'hui.