Les lettres de Léon Bloy à sa famille, à l'évidence, n'étaient pas destinées à la publication. Elles firent, malgré tout, l'objet d'une édition à tirage limité en 1952, et sont depuis longtemps devenues introuvables. Elles sont accompagnées, dans le présent ouvrage, des souvenirs d'enfance de Madeleine Bloy-Souberbielle, fille cadette de l'écrivain, et sont enrichies d'une iconographie qui, pour partie, n'était jamais sortie d'un cadre privé. En annexe, figure un charmant récit de Madeleine Gilbert-Fuget, fille de l'architecte Raoul Gilbert, une évocation de ses visites de petite fille chez les Bloy au tournant du XXème siècle.
Les textes introduisent le lecteur dans l'univers quotidien de Léon Bloy, sous un éclairage intime, souvent singulièrement poignant, et, à ce titre, ils offrent un complément au célèbre Journal de l'écrivain. Les connaisseurs verront apparaître fugitivement des figures familières : les Maritain, les Van der Meer, les Rouault, les Levaux, Jehan Rictus, le père Léonce Petit, Ricardo Viñès, Félix Raugel, Vincent d'Indy, ou encore le grand géologue Pierre Termier... hôtes de passage qui viennent dîner, faire de la musique ou entendre Bloy lire ses dernières pages d'une belle voix de basse.
A propos de la correspondance intime, Léopold Levaux écrit : «C'est d'un homme de douleur et de combat [...] qu'émanent les lettres qu'on va lire. Contraste émouvant et prenant, avec elles nous pénétrons dans le grand univers de Bloy par une toute petite porte, secrète et douce, qu'on serait tenté d'appeler, en recourant à l'épigraphe du dernier volume de son journal, la porte des humbles».
Décès :3-11-1917
(Mort il y a 105 ans à l'âge de 71 ans)
Pays : France
Langue : Francais
Léon Bloy (1846-1917) s'est créé dans la littérature du dix-neuvième
siècle finissant un personnage paradoxal d'écrivain solitaire et de chrétien
anticlérical dans un monde « au seuil de l'Apocalypse ». De son oeuvre, on retient
surtout la violence polémique, qui donne à son style un éclat et une force uniques.
Proche de Barbey d'Aurevilly, de Huysmans, il eut un ascendant sur des écrivains
majeurs du vingtième siècle (Céline, Bernanos, Mirbeau, Claudel, Borges.).