Mars 1937. En Crète, le professeur Newcomb découvre des rouleaux de parchemin et une tablette d'argile couverte d'idéogrammes. Il est à cent lieues de penser qu'il écrit les premiers mots d'une épouvantable série de crimes. Ce spécialiste de l'Antiquité et ses deux compagnons ont-ils approché de trop près des secrets millénaires, au point de réveiller Talos, le géant de bronze créé par Dédale ? En tout cas, ces mystérieux assassinats doublés d'énigmes archéologiques sont propres à émoustiller une jeune fille en mal d'aventures, son chevalier servant et un vieil archéologue reconverti dans les enquêtes criminelles. Pour eux, la clef de cette affaire se trouve en Crète. Et même si la Crète n'est pas au bout du monde, c'est là-bas qu'ils iront au bout de leur destin... Le maître français des chambres closes au coeur de la mythologie grecque...
Un magnifique hall faiblement éclairé par des appliques en argent massif. Des vases contenant des roses et des glaïeuls disposés avec art. Des meubles de style. L'ensemble respirait la fortune. Mais il y régnait un silence angoissant. - Il faudrait peut-être explorer les pièces, suggéra l'homme au monocle. - Ne bougez pas d'ici, je m'en occupe. Les recherches du policier furent de courte durée. Au pied de l'escalier en fer forgé menant au premier étage gisait le cadavre d'une femme, la nuque défoncée.
Maître du roman policier sarcastique, Fred Kassak occupe une place à part dans la littérature criminelle. Dans ses oeuvres, pas de pitié pour les imbéciles, les gentils comme les méchants. De l'ambitieux qui brigue la place de son patron et projette de le tuer - Carambolages - au jeune étudiant amoureux d'une Suédoise rencontrée au musée Grévin - On n'enterre pas le dimanche -, les héros de Fred Kassak tombent dans des machinations qui les dépassent, même lorsqu'ils en sont les instigateurs. A travers ses romans comme à travers ses pièces radiophoniques, ce lauréat du Grand Prix de littérature policière - en 1958 - nous livre une vision du monde impitoyable, mais d'une drôlerie bien peu égalée...
Ce n'est pas le premier assassin que rencontre le juge, lui qui n'a encore jamais compris comment on pouvait tuer son prochain. Mais cet assassin-là, lui, tient à avouer, tout de go, qu'il a bien tué sa seconde femme. Et aussi sa première. Et sa maîtresse. Est-il fou ? Paranoïaque ? Schizophrène ? Non. Rien de la sorte. Le gendre parfait. N'y aurait-il donc pas besoin d'être fou pour tuer sa femme ? Voilà que des idées étranges se mettent à germer dans la tête du juge...
- Une belle nuit, Jugonde ! Une nuit lourde de promesses ! Il humait : - Sentez-vous ? L'air véhicule des relents de meurtre. Je discerne un subtil parfum de police répandu partout. Cette soirée m'évoque certaines fins de journées d'été orageuses où l'on surprend, le long des caniveaux, des fuites de rats ; où des nappes de vapeurs empoisonnées, remontées des égouts, stagnent au ras des trottoirs. L'air sent la mort, ce soir ! Le secrétaire considéra son patron avec des sentiments proches de l'inquiétude. L'homme à la mine de hibou était-il un avocat ou un nécromant ? - En voiture ! reprit Lepicq. En voiture pour la maison du crime ! Nous allons découvrir comment on a tué, et qui a tué ! Nous allons tout découvrir ! Jamais je ne me suis senti aussi vivant que ce soir, où nous descendons chez les morts ! Cercueils, croque-morts et pierres tombales pour deux cadavres sans assassin. Et pour Prosper Lepicq, une course endiablée après le corps du délit. Une enquête magistrale à la manière noire.
Certains jouent aux boules ou tapent la belote. Pas lui. Depuis qu'il est à la retraite, l'Albinos dévore des livres, achetés d'occasion chez le bouquiniste du coin : romans policiers, d'espionnage et de temps en temps un ouvrage sérieux, saisi au hasard dans l'étalage. Au hasard ? N'est-ce pas à son intention qu'on a glissé dans un volume ce petit rectangle de carton très menaçant : Je sais que vous avez tué une femme. Ce crime parfait est resté impuni, mais ça pourrait changer ? Après tout, ils ne doivent pas être si nombreux les clients du bouquiniste qui, comme l'Albinos, ont tué une femme... Un roman inédit de l'un des auteurs français les plus originaux du roman policier.
Sylvain est fatigué. Fatigué de ses échecs. Écoeuré de se sentir si lâche et faible. Il n'est qu'un peintre raté, un de plus. Et le voilà coincé dans ce petit port breton, loin de tout, prisonnier du Mesnil. Le Mesnil... Une demeure pleine d'ombres, figée dans l'attente du retour de « Monsieur ». « Monsieur » qui ne reviendra pas. Mais dont le souvenir empoisonne l'atmosphère. Oui, la maison est malsaine. Elle sent la mort. Il faudrait fuir. Mais Sylvain ne le peut pas. D'ailleurs, à quoi bon ? Pour aller où ? Sylvain ne peut que rester. Et laisser le piège se refermer sur lui.
Incroyable... Paris est sans police, sans flics, sans sergents de ville. Ils sont tous en grève. Qui plus est, il fait froid et la ville baigne dans un épais brouillard. Le passant qui s'aventure dans ces rues désertes est à la merci de la mort. C'est exactement ce que se dit celui que les journaux vont surnommer Monsieur Cauchemar. Le moment qu'il attendait est arrivé. Il se met à l'oeuvre : un, deux, trois... Dans la nuit, les cadavres s'accumulent... Francinet, ce petit garçon passionné de romans policiers, n'en revient pas. Ainsi Monsieur Cauchemar... c'est lui ! Et ce héros accepte de l'emmener, de lui faire voir comment... ses victimes viennent se faire étrangler par lui... volontairement !
Le mois de juin touchait à sa fin, et tandis que s'ouvrait la Grande Semaine de Paris, une chaleur torride régnait sur la capitale. Bob et moi avions été invités par les frères Kuss à passer le week-end dans leur propriété de Bougival : ils tenaient à nous remercier de notre diligence dans une enquête délicate. Mais c'est un bien étrange cadeau qui nous attendait là-bas : un meurtre inexplicable, commis sous les yeux de quatre personnes ! La curiosité de Bob s'éveilla derechef. Et l'étrangeté des circonstances n'était pas pour le décourager ! N'alla-t-il pas jusqu'à envisager une intervention surnaturelle ? Il faut dire que le génie meurtrier est parfois tel qu'il confine au divin... Un classique du meurtre en chambre close par un maître du genre, avec un parfum que n'aurait pas renié le grand John Dickson Carr...
Le monde est mal fait. Les membres du Vin Chaud - club de désespérés en tous genres - sont bien placés pour le savoir : tous ont eu de grands malheurs, tous ont tenté d'en finir avec l'existence, tous ont échoué. Quelle injustice ! Condamnés à vivre quand d'autres, parfaitement heureux de leur sort, sont victimes de l'assassin de la pleine lune... Mais au fait, il y a peut-être là un moyen radical - doublé d'une bonne action - de quitter cette terre. Il suffit d'aller à la rencontre du maniaque les nuits fatidiques, et de remplacer au pied levé ses victimes. Excellente idée, non ? A condition, bien entendu, de savoir où et qui l'assassin va frapper... Leur voeu le plus cher ? Se faire assassiner. Un Siniac plus glauque que nature.
L'inspecteur Arsonneau se prépare à un souper fin, en tête à tête, avec la femme de sa vie. Mais les romans policiers reposent, en grande partie, sur les coups de théâtre et les imprévus judicieusement placés. Sans doute est-ce pour cette raison que son jeune et impétueux collègue, l'inspecteur Andrieux, surgit chez lui à l'improviste. Une vieille dame de 91 ans a été assassinée à la clinique des Glycines, et sa chambre saccagée... Un crime déroutant, sans mobile apparent. Mais n'est-ce pas là l'archétype de l'assassinat de roman ? Celui qui fournit à l'auteur les meilleures ressources pour ménager un insoutenable suspense, et à son héros le terrain le plus favorable pour faire une éclatante démonstration de ses talents ? Le lecteur, lui, s'est attaché à la vieille dame. Il court déjà après l'assassin, et se moque bien de savoir lequel des deux policiers aura droit au statut de héros de roman...
Dans son appartement cossu de la rue Garancière, Edmond Gay est mourant. Il n'a que 45 ans, mais la guerre et la longue amnésie qui a fait suite à une blessure l'ont éprouvé. Dans la pièce voisine, ses deux nièces et seules héritières, Françoise et Clara, attendent, en compagnie d'un ami et du notaire. Près d'Edmond Gay se tient Martial, le valet qui le sert depuis plus de trente ans. Tout à coup, le malade se souvient. Comment a-t-il pu oublier ? Dans le deuxième tiroir du bahut breton, il y a son livret militaire, et dans le livret militaire, une lettre... Mais la lettre a disparu. Qui l'a volée ? Qui est la mystérieuse Mme Denis que le mourant invoque dans son délire ? Et Françoise est-elle la seule à rechercher cette femme jusqu'alors inconnue de tous les familiers d'Edmond Gay ? Réédité pour la première fois depuis 1936, un classique de Pierre Véry, d'inspiration « lupinienne », où l'humour et la fantaisie du maître font merveille.
Le commissariat était prévenu : la reine de beauté serait exécutée le soir du carnaval. Comment ? Pourquoi ? La lettre anonyme ne le précisait pas. Mais on avait maintenant la réponse à la première question. Restait la seconde. Pourquoi a-t-on abattu une fille qui se contentait d'avoir des mensurations idéales ? Les notables qui règnent sur la ville ont l'air bien embarrassés. À commencer par le procureur, qui ne semble pas disposé à lever le petit doigt pour éclaircir l'affaire. Et inutile de compter sur le juge d'instruction. Alors ? Alors, le croque-mort va prendre les choses en main. Plein d'entrain, influent, c'est l'homme de la situation. D'autant que les cadavres, ça le connaît...
C'est une belle écharpe en laine écossaise jaune, verte et rouge. À peine l'a-t-on offerte à Émile, paisible retraité des chemins de fer, qu'il disparaît. Sans un mot à sa femme ni à personne. Une fugue à 69 ans ? Peu probable. Et puis, c'est au tour d'un certain Jean-Yves, 24 ans, laveur de vitres, d'hériter de l'écharpe. Pas pour longtemps. Lui aussi s'évanouit dans la nature. Quel rapport avec le retraité ? Et quel rapport avec Jackie, musicien de rock que l'on retrouve mort, la fameuse écharpe jaune, verte et rouge trop vigoureusement serrée autour du cou ?
Sylvia, au-dessus de la mêlée, ignorait avec une superbe inconscience, les réactions qu'elle suscitait. Pourtant, sans être psychologue patenté, n'importe qui aurait pu discerner les divers courants de force qui convergeaient vers la belle blonde : amour fou, amour sage, désir de protection, désir tout court, admiration béate, défiance, envie, jalousie, regrets. Le cocktail classique qui transforme le champ d'action d'une jolie fille en champ de mines ou en champ de bataille. Le vieux béchu se gratta pensivement la tête et se posa la question : Austerlitz ou Waterloo ?
Chez les Blancone, on a le divertissement chic qui sied aux nouveaux riches : régates du club nautique, cocktails et soirées à l'opéra... Malheureusement, Frédéric, le fils de la famille, semble plus sensible aux plaisirs plébéiens. Aux jeunes filles de la bonne bourgeoisie, il préfère les serveuses de bar et, à Mozart, le bruit de la mer. Saine rebellion d'un adolescent de quinze ans ? Sans doute. Mais si sa fugue prolongée n'a rien d'extraordinaire, on s'explique moins certains détails. Et, notamment, ce que faisaient ses papiers d'identité et ses vêtements sur le cadavre d'un garçon repêché au large du Cap-de-Nice...
Un homme d'affaires mangé par les loups dans Balançon ! Le Courrier de la Viare, la feuille de chou locale, a mis les pieds dans le plat. Évidemment, le dernier loup a été abattu en 1855 et sa dépouille mitée trône dans un salon de l'Hôtel de Ville, mais il est indubitable qu'Auguste Desorme a été attaqué par une ou plusieurs bêtes féroces, de nature ou d'origine inconnues. Le croque-mort de Balançon-les-Bains est sceptique, mais la rumeur, elle, ne demande qu'à s'enfler. D'autant qu'une seconde victime, tout aussi déchiquetée que la première, vient d'être découverte dans les bois environnants...
La parapsychologie a désormais une audience universelle. Que peut faire une jeune femme piégée par sa rivale, qui exerce sur elle ses pouvoirs psi ? Si elle admet qu'elle est envoûtée, elle passera pour folle. Si elle le nie, elle passera pour criminelle. Alors, que peut-elle faire, sinon appeler au secours ? Mais qui acceptera de lui venir en aide ?
S'il est un maître de la littérature policière qui ait su restituer avec justesse l'atmosphère de la province française, c'est bien Paul Gerrard, ou plutôt l'auteur qui se cache sous ce pseudonyme. Ce lauréat du Grand Prix de littérature policière en 1959 - pour Deuil en rouge - ne se destinait pourtant pas à l'écriture, et il erra à travers des domaines aussi divers que la banque, le cinéma, la presse, accumulant sans doute autant de renseignements qui devaient lui servir plus tard... Auteur de romans pour la jeunesse, de nouvelles cruelles et drôles, de romans où le drame le dispute toujours à l'ironie, Paul Gerrard fait mouche à chaque fois, grâce à une écriture affutée et un sens du détail... qui tue !
1947, l'Inde est à feu et à sang. La réunification difficile des territoires sous contrôle britannique annonce une indépendance tourmentée. Dans cette atmosphère de fin du monde, où les communautés sikh, hindoue et musulmane essayent, sans succès, d'obtenir des garanties de la Couronne, quelques Anglais tentent de croire encore à une paix illusoire, et à leur statut de privilégiés. Mais le meurtre de l'ordonnance d'un colonel britannique bouleverse ce microcosme. Dans la torpeur de la mousson, Nicola, envoyée par le Daily pour couvrir les événements, met sa vie en danger pour dévoiler quelques effroyables vérités...
Un à un, les membres de la famille princière se sont évanouis dans la fournaise... Princesses, prince héritier et Altesse Sérénissime en chocolat noir et vêtements de poupée... il n'en reste rien. Non plus d'ailleurs que de la chocolaterie À l'Impératrice et de ses milliers de bouchées et de truffes. Incendie criminel ? Peut-être... En tous cas, il est plus qu'étrange que les deux vieilles demoiselles propriétaires du magasin, bien vivantes elles, disparaissent également quelques jours plus tard. Un monde de mystères et de troubles se dissimulerait-il derrière le papier doré des pièces en chocolat ?
Le croque-mort de Balançon-les-Bains se fâche peu, mais là, franchement, il y a de quoi : le mélange inattendu d'eau et de boue qui saturait les poumons de Séraphine Brocard lui a fichu sa pompe en l'air. Le diagnostic du médecin-chef était pourtant clair : décès consécutif à un infarctus du myocarde. Alors... ? Alors, comme toujours, le croque-mort va jouer les trouble-fêtes... Évidemment, une sexagénaire morte dans son lit et qui s'avère avoir été noyée contre son gré dans un bain de boue, les notables n'apprécient guère... Et les curistes encore moins !
Finalement, le métier de croque-mort, c'est tout un art. Essayez donc d'incinérer un noyé de dix jours... Il faut l'assécher, le farcir de combustibles, l'emballer de paraffine... Pas facile. Par bonheur, la plupart des cadavres font beaucoup moins d'histoires. Le beau-frère du noyé, par exemple, était parfaitement sec et en bon état, lui. Si on excepte un trou dans la poitrine, bien sûr. Mais le plus dur, en définitive, c'est de s'occuper des veuves que laissent les chers disparus. Car entre la brune capiteuse du noyé, et la blonde incendiaire du troué, le coeur du croque-mort balance. Après tout, elles ont l'air aussi dangereuses l'une que l'autre...
Un professeur de philosophie qui se suicide en pleine faculté, cinq minutes avant le début de son cours... Curieux. D'autant que l'examen des empreintes et du corps révèle qu'il aurait eu bien du mal à se tirer une balle dans la tête tout seul... Un meurtre, alors ? Évidemment, Louis Martineau était un des vieux pontes les plus réactionnaires de la faculté, mais est-ce bien là une raison suffisante ? L'inspecteur Lenormand est perplexe, d'autant plus perplexe d'ailleurs que l'on vient de retrouver un second professeur assassiné. Décidément, l'Université est un milieu plein de surprises...