La vie grise et monotone de Wayne cesse quand il débarque à Miami, tombe amoureux de Lisa, une jeune femme au sourire lumineux et désabusé, et découvre, dans la cocaïne, le ressort qui lui a toujours manqué. Quelques semaines plus tard, à la barre d'un grand voilier qu'il vient d'acheter, il part pour les Bahamas en compagnie de Lisa. C'est le début de ce qu'il croit être sa nouvelle vie. Un soir, il découvre, dissimulé derrière la cloison d'une cabine, un étrange journal de bord, un récit, celui d'une croisière, dont le sillage mène à une hallucinante découverte sur le tombant d'un récif : un sous-marin de poche, des noyés, et quatre sacs de toile grise supposés contenir 50 millions de dollars. Il y a plus. Un autre journal, terrifiant, pervers. Une confession. Celle de Shylock, un tueur à la personnalité dédoublée, dont les victimes sont retrouvées étrangement mutilées. Une vague de sang et de terreur est venue troubler le bleu de l'océan. Qui est Shylock ? Carlos Escalante, un Mexicain taciturne et dangereux ; Negru, un peintre surréaliste en vogue, au passé douteux ; Miller, un financier avide et sournois ? Mais Shylock existe-t-il vraiment ? Tandis que Wayne s'enfonce lentement dans le désarroi, pour Lisa c'est le début d'une recherche difficile dans ce qui deviendra, très vite, les dédales d'un labyrinthe où se croisent les ténèbres, l'imposture, et la mort.
Géo plaqua sa formidable main sur la table de Ryard : - Je vais m'infiltrer dans la bande de Veslot. Pour ça, il faut que je sois traqué... Et le meilleur moyen, c'est de l'être en réalité... Laissez vos services me harceler, me persécuter. - Vous risquez gros, grogna le directeur de la Sûreté du Territoire. - C'est mon métier. - Drôle de métier... Drôles de méthodes.
Le 30 juin 1976... Il est 9 h 03, un fourgon postal pénètre dans l'Hôtel des Postes à Lille. Deux minutes plus tard, les employés, qui transportaient les sacs déchargés du fourgon sont agressés par quatre individus. Par une porte dérobée donnant sur une ruelle, les quatre bandits s'enfuient avec les sacs. Une estafette les attendait, elle démarre aussitôt. Il est 9 h 07. Le montant du butin s'élève à 11 680 000 francs. Ce sera le hold-up du siècle. À Paris, la Direction de l'O.C.R.B. (Office central pour la répression du banditisme) charge le commissaire Henri Chenu, chef de la PJ lyonnaise, de prendre l'affaire en main. Lyon est une petite piste, mais une piste tout de même. Le grand Chenu fait la grimace, il sait qu'à Lyon, tout est toujours plus compliqué qu'ailleurs. Après de multiples investigations, le commissaire Chenu acquiert la conviction qu'il s'agit bien d'une bande qui vit au-dessus de ses moyens réels, a un comportement étrange, une méfiance à toute épreuve : une bande qui va être baptisée : le gang des Lyonnais. Pour le démanteler, le commissaire Chenu et son équipe mettront trois années d'une obstination incroyable. Une véritable traque qui s'achèvera en un combat douteux.
Les hommes des bois, il faut les connaître. De la tête brûlée à la tête fendue, il n'y a qu'un coup de hache. Des gars frustes, paisibles, rassurants en somme... Mais les frères Lazègue, bûcherons aussi, sont d'infects sournois. Pas étonnant ; la nuit, ils se transforment en "passeurs" entre la France et l'Espagne. Et ne "passent" pas n'importe quoi... faut pas croire. C'est à cause d'eux que Le Gorille s'est déguisé en abominable homme des bois, qui lui, on sait, ne porte pas de cravate...
Quand on passe la quarantaine au commissariat d'Argenteuil, on voit les choses en noir. Ce patelin, c'est la mort du métier de flic. Les crimes sont rares. Les beaux crimes qui sortent de l'ordinaire, pas les petites affaires d'Arabes assassinés, ou de gosses abattus en légitime défense. Heureusement pour le commissaire Paoletti et ses fidèles inspecteurs, le rabbin Elie Cohen vient de trouver une tête dans la synagogue. Et la patrouille ramasse un corps qui ne va pas avec. Le tranchant est aussi net qu'à La Roquette dans le temps. L'arme du crime est une guillotine. Une arme d'esthète. Et, c'est bien le plus surprenant, à douze kilomètres de la Porte de Clichy. Et pourtant, il faut peut-être aller jusque-là pour retrouver le climat drôle, émouvant et parfois violent, qui a fait le charme des films de Marcel Carné.
En théorie : si un clan politique veut cacher un "trésor militaire" et fonder une école pour cadres insurrectionnels, il lui faut une île et une légère tendance à la contrebande. Dans la réalité : une île, c'est petit, très petit. Tout juste assez de place pour les autochtones, qui ne sont pas plus bêtes que les autres. A Matignon, on est inquiet. L'apparition du vieux rafiot la « Jubilation » dans les eaux des Touamotou annexées par la France coïncide avec un ratissage meurtrier de l'île. Alors Geo Paquet, alias Le Gorille, passe à gué. Hélas, le Pacifique n'est pas une rivière...
Les Irlandais, tout le monde connaît. Cheveux roux, chansons, whisky et nobles sentiments. Ah, j'allais ou blier... bombes à vous fiche une sainte pétoche ! C'est clair, net et précis. Croyez-vous ? Demandez donc au Gorille pourquoi il envoyait son fils au massacre ! Pour y porter un "regard neuf" qu'il disait... Un beau micmac, oui. Mais chez qui ?
Les spécialistes d'Outre-Rhin ont mis au point une soucoupe de plongée ultra-sophistiquée. Exactement ce qu'il faut pour nos chercheurs à nous. La technologie allemande, vous pensez, c'est du solide. Autant dire que cela devrait marcher tout seul. Seulement voilà, y'a des grains de sable dans la belle machinerie. Le Gorille, pour qui un chat est un chat, appelle ça des cadavres. Et ce sera le rôle de son fils, Antoine Paquet, de plonger dans les eaux calmes des océanographes...
Doux bordel ! Un lupanar bien stéphanois en plein port de Hambourg, c'est quelque chose. Pensez donc, on y trouve tout ce qu'un homme peut désirer. Y compris un massage spécial. Très spécial même... Pas loin de la frontière de l'Allemagne de l'Est, il y a un élevage de porcs. C'est pratique, les cochons, ça mange de tout, sauf des dents... Antoine Paquet, French barbouze, marin pour la circonstance, traîne un peu par là sa carcasse interminable - son cher Herstall bien en main. D'ailleurs, le Gorille, son auguste père, s'est radiné en personne, tellement les clients du lupanar font penser à de la fausse moustache...
Ce n'est pas si facile de refuser quand une femme vous offre sa tendresse. Surtout quand on rencontre une sublime menteuse et faiseuse d'embrouilles comme Jane Liverpool. Joe Caneloni, 38 ans et un passé à histoires, a mis les pieds dans un drôle de plat quand il s'est lancé à la poursuite de l'infidèle. Un plat qui a la forme d'un camion vert pomme, bourré d'une demi-tonne d'héroïne. Comment s'en sortir, quand on doit traverser l'immense sierra Madre avec ces messieurs de la mafia, les flics et le F.B.I. au derche ? Qu'allait donc faire la môme Jane dans cette magouille, sur cette route parsemée de cadavres ? Le piège se referme sur nos deux aventuriers. Quel est donc le maître du jeu à Golden City ? Les flics, les politiciens, le truand... ou la môme Jane ? Avec une complicité tendre et ironique pour ses personnages, Anna Karina se révèle la digne héritière des grands maîtres du roman policier américain.