À la fin du XXe siècle, les droits de l'Homme apparaissent comme l'objet d'un moralisme sentimental sans assise objective, favorable - a priori - à tout ce qui concerne "l'Homme" et la "liberté". Mais les luttes menées contre l'arbitraire et l'injustice révèlent, souvent au prix de souffrances terribles, que les bons sentiments doivent faire place à l'action en faveur des libertés fondamentales. Dans cette perspective, on peut faire - des moyens rationnels que forgent les promulgations et la réflexion intellectuelle - des outils de connaissance, susceptibles d'éclairer le citoyen sur les enjeux réels qu'implique la lutte contre l'arbitraire.
D'où ce « Livre des droits de l'Homme », dont l'objet est de fournir les textes de référence dans leur intégralité ou, à tout le moins, dans leurs articles les plus significatifs. L'abord en est facilité par d'indispensables éclaircissements juridiques, historiques et philosophiques, que l'on a voulus toujours accessibles. Leur présentation s'inscrit dans la marche de l'Histoire, de la Grande Charte de 1215 aux plus récents pactes internationaux.
Cet ouvrage apparaît ainsi comme une sorte d'anthologie raisonnée des Constitutions et Conventions essentielles en ce qui concerne les droits fondamentaux, ou encore comme l'inventaire minimal que tout citoyen se doit de connaître, dès lors qu'il s'intéresse à l'existence et à la réalisation de ces droits.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le droit international est progressivement appelé à relayer des mécanismes étatiques de protection des droits fondamentaux, insuffisants, voire défaillants ou inexistants.
Grièvement blessé sur la Marne en octobre 1914, René Cassin, dès sa convalescence, met ses connaissances juridiques au service des victimes de la guerre et devient en quelques années président de l'Union fédérale des anciens combattants, puis « père » des pupilles de la nation. Délégué de la France à la SDN auprès de Briand, il rejoint à Londres, dès juin 1940 le « général rebelle ». Artisan des accords Churchill-de Gaulle, secrétaire permanent du Conseil de défense de l'Empire, commissaire à la Justice et à l'Instruction publique au sein de la France libre, président de l'Alliance israélite universelle à partir de 1942, vice-président du Conseil d'État entre 1944 et 1960, président du Conseil constitutionnel, cet « homme des droits de l'homme » s'est très vite affirmé comme l'une des grandes consciences de son temps. S'il prend une part active à la fondation de l'Unesco, sa grande oeuvre restera néanmoins d'avoir été le rédacteur principal de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, texte qui, à ses dires, constitue « le premier manifeste d'ordre éthique que l'humanité organisée ait jamais adopté ». Sa vie et son oeuvre, tout entières dévouées aux droits de l'homme, lui vaudront de recevoir le Prix Nobel de la paix en 1968. Depuis 1987, les cendres de René Cassin reposent au Panthéon.
Avant d'analyser les formes actuelles que prend la protection des droits de l'homme sur le plan international, il convient d'analyser ce concept pour en mesurer le caractère philosophique, hétérogène, flou et contingent.
Principes d'une éducation conforme aux droits de l'homme. Témoignages et travaux dans ce sens.
Depuis les déclarations de 1789 et de 1948, les droits de l'homme sont proclamés comme une évidence... Car si l'ignorance a été dénoncée comme cause essentielle des malheurs de l'humanité, cet alibi ne peut plus être invoqué. Et pourtant... les droits de l'homme sont-ils vraiment respectés ? Et quels en sont les nouveaux enjeux ? Cet ouvrage rappelle l'histoire des droits de l'homme, afin de comprendre les débats d'aujourd'hui. Il dresse aussi un panorama des points chauds du globe au regard des libertés : emprisonnements politiques, tortures, réfugiés... contre lesquels tentent d'agir des organismes connus, tels qu'Amnesty International ou la Croix-Rouge... Mais les droits de l'homme ne recouvrent plus seulement les droits politiques ou économiques, ou la liberté de conscience... De nouveaux champs d'application surgissent dans l'actualité, posés par l'évolution technique, notamment par la génétique, par l'explosion de l'information ou par l'informatique (fécondation in-vitro, écoutes téléphoniques, terrorisme, Code de la nationalité...). Autant de défis lancés aux grands principes de la liberté de la presse, au droit à la sécurité, au droit d'asile ou à l'inviolabilité de la vie privée... Enfin, la défense des libertés individuelles conduit à l'exigence d'une représentation égalitaire de l'humanité tout entière. Cette notion ouvre des débats idéologiques complexes portant aussi bien sur l'action diplomatique et le rôle des organisations internationales, où s'affrontent et s'accordent en permanence intérêts nationaux et morale universelle, que sur la définition de l'individu face à la collectivité. Voici un ouvrage de synthèse et documenté qui éclairera chacun de façon inédite sur les grandes questions politiques et sur l'implication de l'évolution scientifique et technique dans notre vie quotidienne.
Deux siècles après l'élaboration et la proclamation des droits de l'homme, il était urgent de redéfinir les devoirs et les droits des citoyens. En effet, le poids grandissant des États, la généralisation de l'éducation, la multiplication des moyens de communication, l'émergence de nouvelles données biologiques et génétiques, etc., obligent à une redéfinition de la démocratie et de l'action de tout un chacun. Menant, depuis plusieurs années, une réflexion sur ce sujet et préparant des manifestations qui placeront l'année 1989 sous le signe du débat et du renouveau, les jeunes membres d'AD-89 nous livrent ici un essai décapant en forme de manifeste. C'est à une véritable révolution mentale qu'ils nous convient, afin de repenser totalement les relations entre le citoyen, les États, les institutions. C'est aussi un message sur l'avenir de la démocratie, un appel pour un plus grand respect des droits de l'homme, de tous les hommes, une espérance. Créée en 1985, cette association regroupe des jeunes de toutes obédiences politiques et religieuses. Elle organise une Convention extraordinaire de la jeunesse en juillet 1989 au Palais de l'Europe à Strasbourg.
Dans une période de profondes mutations, à l'intérieur de nombreuses nations, et dans les relations qu'elles entretiennent, il importe de clarifier les notions fondamentales de peuple (les personnes), et d'État (la nation, le territoire, les institutions), sachant que chaque terme a plusieurs sens complémentaires, et recouvre des réalités différentes qu'il convient de prendre en compte.
La démocratie se fonde sur des droits. Ces droits se sont enrichis au cours de l'histoire. Ils se sont élargis à des domaines de plus en plus cruciaux, en particulier depuis plus de deux siècles. Sur les droits de l'Homme et les libertés fondamentales (1789), sont venus se greffer des droits économiques, sociaux, et culturels (1948) : dans cette continuité, le droit des peuples devient un projet pour l'avenir.
La doctrine du droit international ne s'est pas élaborée en un jour. Elle a aussi été marquée par l'affrontement des courants utopiste et réaliste, pour aboutir à l'institution d'organisations internationales diversifiées, et à la recherche de la mise en place d'un nouvel ordre économique international. Après ce tour d'horizon du contexte dans lequel se pose le problème des droits des peuples, sont analysés chacun des articles de la Déclaration universelle des droits des peuples adoptée à Alger (1976). Ces articles se regroupent autour de sept thèmes fondamentaux : droit à l'existence, droit à l'autodétermination politique, droit à la culture, droit à l'environnement et aux ressources communes, droit des minorités, garanties et sanctions.
Cet ouvrage est un outil de travail pour tous ceux qui veulent apporter leur contribution à la compréhension de l'évolution de la société, et à sa transformation pour plus de paix et de justice.