Le travail salarié fait l'objet d'une « vie commune », parfois très virtuelle mais imposant toujours des limitations de la liberté de chacune des parties au contrat de travail. Pour le moins, une articulation est à rechercher entre liberté d'entreprendre de l'employeur et liberté de la personne en situation de travail subordonné. Diverses réponses juridiques sont apportées de par le monde, notamment au regard des régimes politiques en vigueur. Les questions soulevées sont toutefois aujourd'hui plus particulièrement marquées par les mutations du travail, les changements d'organisation de la production et des services, l'influence des technologies de la communication, la globalisation de l'économie, la coexistence de sociétés culturellement homogènes ou multiculturelles.
Au plan international, une universalisation des libertés est à l'oeuvre, singulièrement au travers de l'affirmation de droits fondamentaux de la personne en situation d'emploi. Pour autant, la mise en comparaison de droits nationaux révèle bien des résistances à la reconnaissance des libertés individuelles dans le cadre des relations de travail.
Sans comptabiliser, pays par pays, le permis, le possible et l'interdit, on entend ici affronter l'ambivalence de la liberté dans les relations de travail. De même qu'on distingue « égalité formelle » et « égalité réelle », on se doit en effet de prendre conscience du sens et des risques d'une liberté formelle visant à supprimer les interdits ; seule la liberté substantielle, réelle, paraît permettre de multiplier les possibles. Certains « permis » peuvent ainsi diminuer la liberté, alors que « l'interdit » peut parfois s'avérer libérateur, protecteur de la liberté.
Un numéro de revue ne se construit pas uniquement autour d'un thème, mais aussi à partir d'un ton ou d'une tonalité: d'une clé, comme disent les musiciens. Les textes rassemblés dans cette édition font entendre une certaine hauteur de notes où l'on ressent à la fois une sourde inquiétude, et une ironie grinçante, qui peut aller jusqu'au rire le plus lucide, le plus libérateur. Le portfolio de Christine Palmiéri côtoie ici la prose et les vers de Jean Daive, Alain Farah, Émile Martel, Patrick Chatelier, Normand de Bellefeuille, Marie-Pascale Huglo, Philippe Beck, Nicole Caligaris, Guy Beausoleil, Serge Lamothe, Kim Doré, Patrick Nicol, Jean-François Poupart, François Charron, François Rochon, Cristina Montescu, Jean Royer et Jacques Rancourt.
Dans son édition de juillet-août, l'équipe de Séquences manifeste son désir d'élargir son mandat en se renommant « revue des cinémas pluriels ». Pluriel, car les cinémas sont de genre, de thème, et d'origine multiple. Sans délaisser les films d'auteur, Séquences souhaite porter son regard vers un cinéma plus grand public, vers des thèmes intemporels, d'hier et d'aujourd'hui, sans toutefois tomber dans le simplisme. Par ailleurs, le film en couverture de ce numéro, Et au pire, on se mariera, adapté du roman éponyme de Sophie Bienvenue, est au coeur de l'entretien de Julie Vaillancourt avec la réalisatrice Léa Pool tandis qu'Élie Castiel en fait la critique. Découvrez notamment les films Rue de la Victoire, premier documentaire de Frédérique Cournoyer-Lessard, A Quiet Passion de Terence Davies, Après la tempête de Kore Eda, Poesia sin fin de Alejandro Jodorowsky et Song to song de Terrence Malick.
This proceedings volume collects the stories of mathematicians and scientists who have spent and developed parts of their careers and life in countries other than those of their origin. The reasons may have been different in different periods but were often driven by political or economic circumstances: The lack of suitable employment opportunities in their home countries, adverse political systems, and wars have led to the emigration of scientists. The volume shows that these movements have played an important role in spreading scientific knowledge and have often changed the scientific landscape, tradition and future of studies and research fields.The book analyses in particular: aspects of Euler's, Lagrange's and Boscovich's scientific biographies, migrations of scientists from France, Spain and Greece to Russia in the eighteenth and nineteenth centuries, and from Russia to France in the twentieth century, exiles from Italy before the Italian Risorgimento, migrations inside Europe and the escape of mathematicians from Nazi-fascist Europe, between the two World Wars, as well as the mobility of experts around the world. It includes selected contributions from the symposium In Foreign Lands: The Migration of Scientists for Political or Economic Reasons held at the Conference of the International Academy of the History of Science in Athens (September 2019).
En mars 1966, une histoire de moeurs et d'espionnage ébranle la Chambre des communes. Quelques années plus tôt, certains anciens ministres conservateurs du gouvernement Diefenbaker auraient fréquenté une certaine Gerda Munsinger, une femme réputée facile. Madame Munsinger est venue s'installer au Canada la décennie précédente. Peu instruite, mais fort séduisante, elle fait rapidement de nombreuses conquêtes et commence plus ou moins à vivre de ses charmes en attendant le grand amour.
Trois ans après l'arrivée de Gerda Munsinger, le colonel Pierre Sévigny est nommé ministre associé à la Défense. Sa route croisera celle de Munsinger et le destin fera naître entre eux une aventure suivie d'une liaison amicale. Toutefois, Sévigny sera soupçonné d'avoir livré des secrets militaires à la belle Allemande, qui n'aurait apparemment eu aucun scrupule à les dévoiler. C'est ainsi que l'ex-ministre est montré du doigt par les libéraux pour la situation délicate dans laquelle il s'est placé en gardant contact avec cette femme. Encore aujourd'hui, l'Affaire Munsinger constitue le plus important scandale sexuel qui ait ébranlé le Canada.
Le livre nous fait voir jusqu'où certains politiciens ou conseillers politiques sont prêts à aller pour garder ou reprendre le pouvoir. Également, cette enquête nous permet de constater que les enveloppes brunes, les caisses occultes, les accusations gratuites, les prête-noms et les pots-de-vin n'ont pas été inventés par les « héros » de la commission Charbonneau.
Paru une première fois aux Éditions JCL en 1993 sous le titre Les Déshonorables, cette enquête journalistique de Gilles-Philippe Delorme et de Danielle Roy, qui se lit comme un véritable thriller, est rééditée en 2014 sous le titre L'Affaire Gerda Munsinger.