"Cela ne se faisait pas de disparaître sans un geste, après ces longues années. Encore que, après tout, quelle importance ? Ne pouvait-il s'évanouir sans laisser de trace ?"
Après la mort de son épouse, Joël Raviv quitte brutalement ses fonctions au sein des services secrets israéliens. Désormais à la retraite, il s'installe dans un appartement de la banlieue de Tel-Aviv avec sa fille épileptique. Alors qu'il a voué sa vie à décrypter les secrets des autres, Joël bute sur le mystère de sa propre existence. Parviendra t-il à surmonter la tragédie qui l'accable pour créer un lien avec les siens ?
"On meurt plus par amour qu'à cause de la drogue. On devrait peut-être prévoir une cure de désintoxication pour ça aussi."
À Tel-Kedar, petite ville du désert israélien, Noa, professeure de littérature, voit son couple se déliter. Lorsque l'un de ses élèves meurt brutalement d'une overdose, Noa reste désemparée. Mais le père de l'adolescent décide de financer un centre de désintoxication, et d'en confier la responsabilité à l'enseignante. Elle se lance à corps perdu dans cette cause. Pour surmonter sa culpabilité de ne pas avoir deviné le malaise de l'adolescent ? Par dépit de ne pas avoir d'enfants ? Peu à peu, le projet réveille les fêlures du couple et exacerbe les tensions de la communauté.
"Les clés. Ne les perdez pas. Voici celle de la maison et celle de votre chambre. Défense absolue d'inviter quelqu'un, homme ou femme. Encore une chose : vous me signerez, ici, que vous vous engagez à ne parler de nous à personne. Même pas aux membres de votre famille. Vous n'évoquerez jamais ce que vous faites chez nous."
Jérusalem, 1959. Contre la promesse d'un logement et d'un petit salaire, l'étudiant Shmuel s'engage à tenir compagnie à Gershom Wald, un vieil homme fantasque passionné par la question arabe et l'histoire du sionisme. Dès son arrivée, Shmuel rencontre Atalia, une femme un peu plus âgée que lui, qui vit sous le même toit. Fasciné par sa beauté et son mystère, il découvre bientôt qu'un douloureux secret la lie à Wald.
Dans un village du bout du monde, encerclé par d'épaisses forêts profondes, tous les animaux ont disparu depuis des années. Seuls quelques habitants se souviennent encore du miaulement des chats ou du chant des oiseaux. À la nuit tombée, tous se barricadent dans les maisons, terrifiés par une créature mystérieuse qui parcourt les rues. Pourquoi les animaux sont-ils partis ? Quel est ce fantôme qui hante le village ? Pourquoi les grandes personnes refusent-elles de répondre aux questions des enfants ? Une petite fille intrépide et son ami décident un jour d'élucider ce mystère et d'aller vers la forêt...
Éric Ruf sait rendre par sa voix chaleureuse, qui se plie à toutes les inflexions, le mystère et le charme de ce conte moderne. Il nous replonge dans l'univers de l'enfance, à cette époque heureuse où l'on écoute une histoire en tremblant tout en sachant qu'on ne risque rien.
Le grand écrivain Amos Oz, récemment disparu, s'est intéressé à la figure du traître toute sa vie - comme son oeuvre romanesque en témoigne. Dans un discours prononcé à Berlin en 2017, il a voulu revenir sur le plus célèbre d'entre eux, et réfléchir au rôle qu'a joué la prétendue trahison de Jésus par Judas dans la naissance de l'antisémitisme chrétien. Il se fait conteur en nous présentant une version alternative de l'histoire connue, et en nous interrogeant sur les liens entre les deux grandes religions monothéistes que sont le judaïsme et le christianisme. Sa réflexion est iconoclaste, irrévérencieuse, romanesque, mais toujours nourrie d'une connaissance profonde des textes fondateurs des deux religions.
Cet ouvrage, le premier inédit publié depuis le décès d'Amos Oz en décembre 2018, condense une certaine philosophie du dialogue qui était au coeur de l'oeuvre et de l'engagement d'Amos Oz. Sa parole demeure d'une actualité brûlante.
En préambule, la rabbin Delphine Horvilleur s'adresse directement à l'auteur disparu, dans une émouvante lettre. Elle nous offre un éclairage passionnant de la conférence d'Amos Oz, en nous parlant des prophètes et des traîtres, du rôle de la littérature dans nos vies, et du besoin de dialogue pour surmonter les fanatismes de toute sorte.
Traduit de l'anglais par Sylvie Cohen
Fort d'une foi triomphante, un seigneur français entreprend, à la tête d'une troupe de croisés, la chevauchée qui doit le conduire vers la Ville Sainte. Le massacre des Juifs accompagne sa progression, mais bientôt, au sein de paysages désolés, la marche se fait plus lourde et l'esprit plus inquiet. Les malédictions, la mort frappent. Les survivants perdront tout, jusqu'à la pesanteur du corps, pour devenir l'expression d'un pur désir en marche vers une Jérusalem céleste, non plus ville, mais amour absolu.
Neuf siècles plus tard, à Tel-Aviv, un vieux conférencier itinérant effectue un autre voyage, au bout de la solitude, de la paranoïa et de l'impuissance.
C'est sous le double signe de la mort et de la haine que cheminent ces voyageurs avec lesquels le romancier nous ouvre le cercle vicieux du discours raciste. La haine, chez les chrétiens, engendre l'angoisse ; ils chassent le Juif autour d'eux, parmi eux, peut-être même en eux. Chez l'Israélien, elle est l'émanation de l'inquiétude d'un monde où la conscience débouche sur l'absence. Mourir pour Jérusalem. Être un mort-vivant à Tel-Aviv. Deux faces d'une même obsession tragique.
1947. La Palestine est encore sous mandat britannique. Sur la colline du Mauvais-Conseil, à Jérusalem, se dresse comme une menace le palais du haut-commissaire anglais. Et sur cette terre enfin atteinte, les Juifs du Retour attendent toujours, dans la révolte ou l'espérance, que viennent la joie, la lumière et la liberté. Trois récits intimement liés expriment, à travers les expériences de plusieurs personnages qui sont autant de facettes d'un même destin, la difficulté d'être permanente d'un peuple. Il y a le candide vétérinaire Kipnis, dont la femme choisit de fuir vers une existence facile avec un lord ; le tout jeune Uri, qui ne rêve que de bouter l'Anglais hors d'Israël, mais verra - sans doute - son désir concrétisé par un mystérieux visiteur aperçu chez ses parents ; il y a enfin le docteur Nissembaum qu'un mal incurable ronge et qui revoit avec nostalgie sa vie et ses amours tandis qu'il est le témoin des luttes de son quartier contre « l'occupant ». Spectateurs ou acteurs de ces événements, ce sont des enfants - dont l'avenir se joue alors - qui donnent à ces trois textes leur unité et leur sens profond. Dans une magnifique langue poétique et musicale, Amos Oz se fait, une fois encore, le porte-parole de la contestation et de l'espoir en Israël.
Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.
L'idéal de vie en communauté a-t-il résisté à l'érosion du temps pour les habitants du kibboutz Yikha ? Ben Gourion est Premier Ministre, et la société israélienne n'est déjà plus la même que du temps des fondateurs. Alors des questions de principe et de règlement se posent aux kibboutsniks : peut-on par exemple permettre à Henia Kalisch d'envoyer son fils Yotam faire des études à l'étranger - chez son oncle qui, justement, a quitté le kibboutz - et faut-il laisser le petit Youval à la maison des enfants, malgré ses pleurs ?
Mais même dans une petite communauté très attachée aux principes idéologiques, les affaires de coeur prennent parfois toute la place. Yoev Carni va-t-il résister au charme de la jeune Nina, surtout quand il la croise pendant ses rondes de surveillance nocturnes ? Nahum Asherov peut-il accepter que son vieil ami David Dagan, excellent professeur et grand séducteur, s'installe avec sa fille Edna, âgée de dix-sept ans à peine ? Et que va faire Ariella, qui déborde d'affection pour l'ex-femme de son amant Boaz ? A Yikha comme ailleurs, l'on se débat avec ses chagrins d'amour et ses désirs irréalisables, mais dans un kibboutz, l'on n'est jamais seul...
En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l'être humain, fait surgir un monde englouti et nous offre surtout un grand livre mélancolique sur la solitude.
Le 2 juin 2018, à l'université de Tel-Aviv, Amos Oz donne sa dernière conférence. Il est gravement malade, conscient de sa fin imminente, et ses paroles résonnent comme un testament politique. Fervent défenseur de la paix, il plaide pour la solution à deux États au Moyen-Orient, leitmotiv de son oeuvre et de ses combats.
' Si nous ne créons pas ici deux États, et vite, nous nous retrouverons avec un seul. Et ce ne sera pas un État binational. Cette bête curieuse n'existe pas. Ce sera tôt ou tard un État arabe, du Jourdain à la mer. '
Très tôt, Amos Oz avait souligné le danger que courrait le peuple juif s'il se retrouvait minoritaire. Clairvoyant, il fait néanmoins preuve d'un optimisme indéfectible, et exhorte le peuple israélien à prendre son destin en main car, répètet-il en reprenant une expression de l'écrivain Yosseph Hayim Brenner, ' rien n'est encore joué '.
Que se passe-t-il dans un kibboutz israélien à trois kilomètres de la frontière jordanienne? La vie de tous les jours avec ses petits drames et ses joies naïves noyées dans la fraternité d'une collectivité au travail pour une même cause. Reouven Harich, poète et instituteur, abandonné par sa femme, Eva, qui lui a préféré le luxe tapageur d'un Juif retourné en Allemagne, reporte toute son affection sur sa fille Noga et son fils Gaï. Et puis, il a une liaison avec la femme de Ezra Berger, Bronka. Noga, elle, a l'espièglerie de ses seize ans, et repousse les élans maladroits de son jeune amoureux pour se jeter dans les bras du rustre Ezra Berger. Et c'est de nouveau le drame, sordide.
Peintre réaliste du kibboutz, Amos Oz n'en manie pas moins avec talent une ironie voilée de tendresse qui donne toute sa saveur au livre. Il se fait l'oreille complaisante de la médisance pour mieux nous révéler la psychologie de ses personnages dont il brosse les portraits colorés et attachants dans un texte d'une admirable qualité littéraire.
Jérusalem à la fin des années 40, au crépuscule du mandat britannique sur la Palestine. Un jeune adolescent surnommé 'Profi' joue au résistant en lutte contre l'occupant anglais, en rêvant de prouesses militaires et de sacrifice héroïque. À l'été 1947, ce garçon fanatisé par la rhétorique guerrière se lie d'amitié avec le sergent Dunlop, comptable de la police britannique : une bonne pâte d'homme, timide, trop gros et éternellement distrait, qui aime la Bible, admire le peuple juif et partage la passion de Profi pour le langage. Le sergent lui donne des cours d'anglais en échange de leçons d'hébreu, lui apprend à démythifier les héros bibliques et à regarder d'un autre oeil les Arabes. Trahison... ou rédemption ?
Un roman initiatique à la fois simple et profond, léger et grave, ironique et tendre.
« Combattre les extrémistes ne veut pas dire les anéantir tous, mais plutôt contrôler le petit fanatique qui se cache en nous. »
« Ces trois articles n'ont pas été rédigés par un expert ni un spécialiste, mais par un auteur dont l'engagement s'accompagne de sentiments mitigés » : c'est ainsi que le grand romancier israélien Amos Oz présente ce recueil d'essais, nés à l'occasion de conférences données depuis 2002.
Il y propose une réflexion géopolitique qui se nourrit aussi bien d'analyses historiques, d'interprétations bibliques que d'anecdotes personnelles, afin d'exposer sa lecture du fanatisme, dans toutes ses acceptions possibles, et ses éventuels recours. Car Amos Oz, fervent défenseur de la paix et de la solution à deux États au Moyen-Orient, se refuse aux simplifications.
Dans ce recueil qui peut se lire comme un prolongement de Aidez-nous à divorcer (2004), Comment guérir un fanatique (2006), et Juifs par les mots (2014), l'écrivain se saisit de l'actualité de son pays pour esquisser des pistes prudentes, et désormais teintées d'un certain pessimisme. Conscience intellectuelle et porte-voix du mouvement « La paix maintenant » depuis 1978, Amos Oz ne dissimule pas ses réserves sur les choix récents faits par le gouvernement de son pays, ni sa crainte de leurs conséquences dans les années à venir.
Soixante-dix ans après la proclamation de l'État d'Israël, ces trois textes nous interrogent sur les racines humaines du fanatisme et nous invitent à considérer, malgré tout, ce que des peuples qui se déchirent peuvent avoir en commun.
Hanna, déçue par son mari, par ses amis, par la vie, devient peu à peu étrangère au monde qui l'entoure. Tout lui paraît atteint d'une implacable érosion à laquelle elle-même ne peut échapper. Dans son journal, qu'elle tient comme pour se prouver sa propre existence, fiction et réalité se mêlent.
C'est à travers ces pages d'une langue admirable que nous la voyons s'enliser dans la nostalgie de son enfance en Palestine, dans des fantasmes où deux jumeaux arabes reflètent à la fois ses obsessions sexuelles et les terreurs d'un peuple qui ne peut vivre en paix. La guerre du Sinaï est proche. Labyrinthe de rues et de rocs, Jérusalem, que cernent d'imprécises menaces, étouffe. Hanna a peur. Elle va entrer dans la guerre comme on sombre dans la mer. Ce bouleversant portrait de femme est aussi une remarquable analyse d'un pays toujours entre guerre et paix.
"Je suis né à Jérusalem. Bien plus tard, j'ai lu dans des livres qu'au temps du mandat britannique, c'était une ville très cosmopolite. Où l'on trouvait Gershom Sholem, Buber et Agnon ; moi, c'est à peine si je savais qu'ils existaient, sauf que, parfois, mon père disait : "Regarde cet homme de réputation mondiale qui marche dans la rue." Je croyais qu'une réputation mondiale, c'était un peu comme des jambes malades, car, souvent, celui dont il disait qu'il avait une "réputation mondiale" était un vieillard qui marchait avec une canne, d'un pas hésitant, et portait en été un costume très épais."
Juif errant du XXe siècle, Elisha Pomerantz incarne toutes les fuites, toutes les quêtes d'une hypothétique Terre promise. Son périple, poétique mais tragiquement circulaire, le mène du fracas des canons nazis dévastant les forêts de Pologne au grondement des chars syriens sur les hauteurs du Golan.
Aux fureurs humaines, Pomerantz, maître ès mathématiques et musicien, oppose son art. C'est en échappant en quelque sorte aux lois de la gravité qu'il fuit les Allemands, en résolvant un paradoxe essentiel qu'il est reçu dans le sein de la terre d'Israël avec sa femme enfin libérée des griffes de l'Ours russe.
L'onirisme et l'ironie, la tragédie et la comédie s'entremêlent.
Pour échapper à son existence étriquée, un homme se lève et s'en va, laissant tout derrière lui. L'histoire serait banale si ce départ n'avait pris les proportions d'une désertion. Car, en quittant le kibboutz où il est né, Jonathan Lifschitz, fils d'un des fondateurs de l'État d'Israël, lance en quelque sorte une gifle à la face des idéaux sionistes et socialistes de la génération dont il est issu.
Cet univers de kibboutznik, le bouillant Azaria Guitlin rêve au contraire de s'y faire admettre en étonnant ses aînés par sa culture et son intelligence.
Entre ces deux hommes animés d'un mouvement contraire, une femme, Rimona, va être le lien qui aidera chacun à trouver un juste repos.
Autour d'eux, des personnages sages ou fous, humbles ou orgueilleux, dont Amos Oz nous fait partager les doutes et les espoirs dans un Israël sur lequel plane la menace de la guerre des Six-Jours.
Une page blanche, un début de roman. Comment démarrer une histoire ? Comment trouver les premiers mots et entraîner le lecteur avec soi ? La lecture est un jeu qui exige la participation active du lecteur, avec son expérience, sa candeur, sa perspicacité, son ingéniosité. Les pactes introductifs jouent parfois à cache-cache, manquent à leur promesse, la tiennent inopinément, invitent à entrer dans un labyrinthe... Il faut savoir déjouer les pièges, lire entre les lignes.
C'est dans cet univers d'incipit de grands romanciers tels Kafka, Gogol, Gabriel García Márquez, Tchekhov, Elsa Morante et bien d'autres qu'Amos Oz nous entraîne avec L'histoire commence, véritable introduction à l'apprentissage de la lecture "au ralenti".
A teenage son shoots himself under his parents' bed. They sleep that night unaware he is lying dead beneath them.A stranger turns up at a man's door to persude him that they must get rid of his ageing mother in order to sell the house.An old man grumbles to his daughter about the unexplained digging and banging he hears under the house at night. As each story unfolds, Amos Oz, builds a portrait of a village in Israel. It is a surreal and unsettling place. Each villager is searching for something, and behind each episode is another, hidden story. In this powerful, hynotic work Amos Oz peers into the darkness of our lives and gives us a glimpse of what goes on beneath the surface of everyday existence.By the winner of the 2013 Franz Kafka Prize, previous winners of which include Philip Roth, Ivan Klima, Elfriede Jelinek, Harold Pinter and John Banville.
Fima, our eponymous hero, is a receptionist at a gynaecology clinic. A preposterous, yet curiously attractive figure, he spends his hours fantasising about solving the nation's problems and pursuing women with equivocal success.
In a village far away, deep in a valley, all the animals and birds disappeared some years ago. Only the rebellious young teacher and an old man talk about animals to the children, who have never seen such (mythical) creatures. Otherwise there's a strange silence round the whole subject. One wretched, little boy has dreams of animals, begins to whoop like an owl, is regarded as an outcast, and eventually disappears. A stubborn, brave girl called Maya and her friend Matti, are drawn to explore in the woods round the village. They know there are dangers beyond and that at night, Nehi the Mountain Demon comes down to the village. In a far-off cave, they come upon the vanished boy, content and self-sufficient. Eventually they find themselves in a beautiful garden paradise full of every kind of animal, bird and fish - the home of Nehi the Mountain Demon. The Demon is a pied piper figure who stole the animals from the village. He, too, was once a boy there, but he was different, mocked and reviled, treated as an outsider and outcast. This is his terrible revenge, one which has punished him too, by removing him from society and friendship, and every few years he draws another child or two to join him in his fortress Eden, where he has trained the sheep to lie down with the wolves, and where predators are few. He lets the two children return to the village, telling them that one day, when people are less cruel and his desire for vengeance has crumbled, perhaps the animals might come back...
A powerful and tragicomic blend of politics and personal destiny, Black Box records in a series of letters the wrecked marriage of Ilana and Alex. Seven years of silence following their bitter divorce is broken when Ilana writes to Alex for help over their wayward and illiterate son, Boaz, and old emotional scars are reopened.
An unnamed author waits in a bar in Tel Aviv on a stifling hot night. He is there to give a reading of his work but as he sits, bored, he begins to conjure up the life stories of the people he meets. Later, when the reading is done he asks a woman for a drink. She declines and the author walks away, only to climb the steps to her flat, later that night. Or does he? In Amos Oz's beguiling, intriguing story the reader never really knows where reality ends and invention begins...
Following the bizarre accidental death of his wife, Israeli secret service agent Yoel Ravid retires to the suburbs with his daughter, mother and mother-in-law. After a lifetime of uncovering other people's secrets he is forced to look back at the lies he has told himself; at the desolate enigma of his wife's life and death; his years of service to the state and the riddle of his daughter's behavior.
As the Germans advance into Poland in 1939, Elisha Pomeranz, a Jewish mathematician and watchmaker, escapes into the wintry forest, leaving behind his beautiful, intelligent wife, Stefa. After the war, having evaded the concentration camps, they begin to build new lives - Stefa in Stalin's Russia and Elisha in Israel, where, as they seek their reunion, another war is brewing.