L'altitude est pour moi
L'autre nom de l'amour
Avec à l'infini
L'aube de la vraie vie
Publier un troisième volume d'André Velter en Poésie/Gallimard était assurément nécessaire, ne serait-ce que pour signifier la place majeure qu'occupe son oeuvre dans la poésie des dernières décennies, place première sans doute dans la génération qui suit celle des Bonnefoy, Jaccottet , Roubaud ou Dupin. Les trois titres des années 2000 rassemblés ici, suivant le triptyque de la douleur et de l'amour que constituèrent les poèmes à Chantal Mauduit, développent et approfondissent le credo existentiel du poète dont ce vers de La vie en dansant dit tout : "Du mouvement il n'y a pas à démordre". Il s'agit encore et toujours pour Velter d'échapper à toutes les ankyloses, tous les renoncements et toutes les clôtures et de se donner à cet absolu qu'est l'élan vertical et sans fin de la vie, cette danse sur l'abîme. La poétique de Velter, immédiatement reconnaissable entre toutes, est à l'aune de cette ardeur et de ce courage, toute de rythmes et de souffle vigoureux, scansion d'une âme enfiévrée qui exhausse la parole jusqu'au chant. Jamais tournée vers elle-même, chambre d'échos multiples, cette poésie de pleine santé s'imposait d'autre part pour accompagner le prochain Printemps des poètes dédié au Courage.
"Le temps de la poésie n'est pas celui des horloges ni de la mesure commune. Aussi l'intitulé de ce livre, en forme d'injonction sidérale, m'a-t-il été offert par un copain taoïste qui trinquait joyeusement un soir de pleine lune à une encablure de l'An mille... Séduire l'univers !
Mais sur le chemin des étoiles et des exoplanètes une pandémie incurablement terrestre est venue assujettir nos destinées, imposant une réplique immédiate, un grand sursaut, une salve de poèmes jetés d'emblée À contre-peur."
A. V.
Comme l'oiseleur du temps
Je capture au matin
Les paroles qui ont encore des ailes
Avant de les libérer aussitôt
Pour qu'elles s'en aillent messagères
Par le champ des nébuleuses
Où Guillaume Apollinaire
N'en finit pas de rêver
À ce réel sans limite
Qui mène plus loin que les rêves
"Il aura fallu la redécouverte du site de Tao Yu, le petit temple dans lequel Saint-John Perse dit avoir composé son Anabase, pour que je reprenne d'instinct, et d'un seul élan d'écriture, la route qui avait été mienne par les déserts de haute Asie, jusqu'à cette colline si proche de Pékin, jadis à une journée de cheval de la Cité interdite, mais que l'on rejoint aujourd'hui après franchissements successifs de six périphériques."
André Velter.
Paseo Grande, comme un pari fabuleux et fatal, sans fausseté ni repli possibles. Paseo Grande, comme un périple dans les périls où se réinvente le monde. Paseo Grande, comme un récital amorcé dans l'incessant va-et-vient de textes encore précaires et de mélodies soudaines. Ce livre est indissociable du mouvement complice qui l'a suscité et de l'environnement sonore, vocal et musical qui l'a inspiré. Les compositions et le chant d'Olivier Deck ont accompagné et parfois devancé l'écriture de ces ballades pareilles à des rêves éveillés, à des sursauts funestes, à des éclats de vie violente et fière. C'est pourquoi un tel recueil se devait, en plus d'être imprimé, de s'affranchir de son cadre et d'offrir, par une extension désormais possible du côté d'internet, quelques propositions d'écoute, quelques séquences filmées. S'aventurer ainsi en terrain découvert suggérait de s'adjoindre plusieurs talismans, aussi aléatoires que ceux qu'énumère Borges dans La rosa profunda, et les sept quatrains en images, réalisés avec Antonio Segui, ne comptent d'ailleurs que sur leur magie hasardeuse, explicitement ironique, pour assurer la protection rapprochée du Paseo Grande. A .V. Ce « livre-récital » né du spectacle initialement créé par André Velter et Olivier Deck pour l'ouverture du Festival Jazz Naturel d'Orthez 2009 constitue l'un des éléments d'une expérience de poésie interactive, avec un CD audio des 12 chansons tirées du récital et un site Internet présentant notamment des extraits du spectacle (site accessible à partir de mi-janvier 2011 via www.gallimard.fr et le lien Paseo Grande).
Livre-récital composé par André Velter dans la résonance des musiques de Pedro Soler, TANT DE SOLEILS DANS LE SANG
exalte l'énergie d'une poésie qui court le monde, qui prend ses risques et ne cesse de reprendre souffle.
Parole engagée, utopique et solaire, qui évoque aussi bien les aventuriers de l'arène, Manolete, Dominguin, Paquirri, José
Tomás, que les aventuriers du verbe incarné, Federico Garcia Lorca, Victor Segalen, Blaise Cendrars, Paul Valet, Al Berto ou
Juan Gelman.
Ici, des mots jetés sur des cordes de guitare entendent faire chants, sens et rythmes à la fois. Des mots pour repartir encore
et encore, et se retrouver à jamais en terrain découvert, avec des dessins d'Ernest Pignon-Ernest à placarder dans les rues.
André Velter partage les moments intenses passés auprès des oracles et des chamanes du Ladakh dans le cadre grandiose de l'Himalaya. Une aventure et une réflexion rares servies par une écriture lyrique et ciselée.Situé au nord-est de l'Inde, dans la haute vallée de l'Indus, le Ladakh est un ancien royaume, longtemps appelé Petit Tibet. De culture et de langue tibétaines, il apparaît désormais comme le conservatoire d'une civilisation agressée et en grande partie ruinée de l'autre côté de la frontière, depuis que la Chine communiste a pris le pouvoir à Lhassa dans les années cinquante. Pour qui veut retrouver cette civilisation, avec sa spiritualité, ses traditions, ses coutumes toujours vivantes, c'est au Ladakh qu'il doit se rendre.
Ce voyage, André Velter l'a souvent entrepris, passant en tout plus de deux ans et demi sur les hautes terres ladakhies. Assistant à plusieurs cérémonies et fêtes rituelles ponctuées par des sorties d'oracles, il a voulu en savoir plus sur ce phénomène d'effraction qui fait d'un homme le porte-voix d'un dieu. L'intérêt qui le porte est celui d'un poète plus que d'un ethnologue, même s'il a pris scrupuleusement en compte l'ensemble des conditions sociales et religieuses du pays.
Le mystère premier à tenter de circonscrire est cependant celui de l'irruption de la parole prophétique. En approchant les moines ou les laïcs en proie aux possessions, ainsi que leurs maîtres spirituels,
Le babil des dieux constitue le journal de bord des rencontres avec les acteurs de ses séquences enfiévrées, faites de transes et de prédictions, et qui se donnent sur une scène grandiose, l'Himalaya faisant office de décor.
De Séville aux montagnes et déserts de la Haute-Asie, ce livre-récital est une migration qui va à l'aventure, même en pays connu, avec pour écho et escorte les improvisations du violoncelle de Gaspar Claus. Parcours de mémoire vive, Jusqu'au bout de la route restitue les villes, les bivouacs, les ermitages et les êtres aimés, dans une irréductible lumière de soleil levant.
ICI AILLEURS PARTOUT
LA VIE D'ÉNERGIE FAUVE
DE FÉRIA TÉMÉRAIRE
DANS UN RAID AMORCÉ
SOUS UN CIEL ANDALOU
POUR TROUVER EN DANSANT
LA FORMULE ET LE LIEU
DU DERNIER HORIZON
"Où que je sois, sitôt quitté la France, j'écris et envoie une carte postale à un seul et unique destinataire reclus dans un village des Ardennes. À Delhi, Mexico ou Séville, comme à Antioche-sur-Oronte, Lo Manthang ou Makassar, le rituel est intangible. S'il doit tout à l'amitié, il témoigne aussi d'un goût immodéré pour les changements de lieux, les itinéraires déroutés et le déferlement des questions sans réponse.
À quoi ressemble donc le jeu du monde ? Est-ce une marelle, un échiquier ou plusieurs fois 52 cartes ? Peut-être, ici et là par tous les plis de la terre, ces trois divertissements vont-ils se conjuguer, en sorte que les rebonds à cloche-pied d'une enfance qui ne veut pas finir provoquent un vagabondage planétaire, escorté de cavaliers, de fous, de quelques tours pas encore écroulées, avec toujours assez d'atouts en main pour relancer la partie et refuser de faire le mort."
André Velter.
L'oeuvre poétique de référence d'André Velter.
"La virtuosité pianistique de François-René Duchâble, la voix sensible et complice d'Alain Carré servent d'écrin charnel aux poèmes d'André Velter. La tristesse qui pourrait émaner de l'élégie à une compagne morte semble s'effacer devant la beauté violente de l'hymne à l'amour et de l'hommage à la femme aimée mais il reste au coeur la morsure de la neige, le scintillement d'une étoile et le vertige des mots."
Alain Frémeaux
"Chantal Mauduit, alpiniste de renommée internationale, est la première femme au monde à avoir gravi, sans oxygène, six sommets de plus de 8 000 mètres. Chantal a disparu dans son paradis, emportée par une avalanche, sur les pentes du Dhaulagiri, au centre de l'Himalaya, en mai 1998.
Deux montagnes d'émotion : Alain Carré, François-René Duchâble mus par l'esprit du vent, une communauté de ferveur et une indiscutable élégance de style. Oui, prime donnée d'abord à l'intelligence de jeu, pour une déclaration d'amour aux allures de directissime, qui ne se voile pas la face et transcende la douleur. Alternance des mots ajustés, non redondants, des notes perlées d'une musique posée dans la clarté."
J.P.G., Dauphiné Libéré
L'exil, l'hors de soi et des autres : prendre le vertige à la bouche, mordre comme si de rien n'était, s'inventer de beaux assassinats, mêler des mémoires aux déserts la main coupée sur un bouton de rose. Moulées à cire perdue, les statuettes de l'esprit dansent sur un tapis de squelettes et de braises. Un peu d'acide dans les lyriques va décaper la voix, sortir l'oeil de l'os, ménager quelques plaisirs, et désigner l'ivresse sans vin sans verre et sans lèvres.
Poète, essayiste, critique littéraire au Monde, producteur radio sur France Culture, André Velter se veut surtout voyageur d'écriture et d'altitude. Il livre ici, en jouant de tous les registres de sa parole, une suite d'entretiens, de poèmes, de récits, de chroniques, qui sont autant d'autoportraits. Il a notamment publié Aisha (avec Serge Sautreau), L'archer s'éveille, Une fresque peinte sur le vide, Ce qui murmure de loin et L'arbre-seul. L'aube, c'est l'instant où se lève la parole - et avec elle toute lumière. Dehors, il fait froid. On ouvre la fenêtre, on jette du sel aux anges, quelques questions aux écrivains. Ils y répondent avec cette voix qui n'est plus celle de la vie courante, pas encore celle de l'écriture, avec cette voix faible - courante sous la cendre, tremblante sous la page.
À travers divers textes, poèmes et documents rares, André Velter évoque René Char et leur amitié profonde." C'est ainsi que je le gardais en mémoire. Immense, rebelle à tous les cadres, excessif, intraitable, exalté, prodigue, chevaleresque, affectueux, les poings serrés près de ses yeux fermés, les poings serrés près de ses yeux ouverts. "
A.V.
Ce volume est le livre-témoin d'une amitié sans faiblesse, celle de René Char et André Velter. Le lecteur y découvrira a correspondance de ces deux poètes majeurs.
Les textes d'André Velter, longue préface, poèmes dédiés ou épilogue, révèlent un René Char méconnu : un homme, physiquement, moralement, poétiquement, hors normes. C'est un géant à la verve insoupçonnée qui apparaît ici, capable de subtiles évocations, d'improvisations fascinantes et de colères telluriques.
Les photographies de René Char, prises le 23 juillet 1984 aux Busclats par Marie-José Lamothe, complètent cet ouvrage et présentent le poète de Fureur et Mystère comme on ne l'imaginait guère : expansif, spontané, rieur, mais aussi méditatif et sombre.
Parcours de poésie manifeste, radicalement autre, voué aux énergies souveraines du vivant, de la lumière, de l'amour, ce livre affronte et disqualifie la part désenchantée du monde...
Pour découvrir de nombreuses cérémonies qui n'ont jamais eu de témoins oculaires occidentaux.
"Ouvrage sonore sous la direction d'André Velter (poète, homme de radio, voyageur d'Orient, co-auteur de plusieurs livres sur l'Afghanistan, défenseur de la poésie afghane et traducteur de la poésie populaire des femmes pashtounes. André Velter a vécu en Afghanistan de 1976 à 1978).
Avec : Michaël Barry, Serge de Beaurecueil, Peter Brook, Jacques Dars, Emmanuel Delloye, Charles de Gaulle, Joseph Kessel, Malak Djahan Khazaï, Marie-José Lamothe, Homayoun Majrouh, André de Margerie, Roland et Sabrina Michaud, Sabrina Nouri, Serge Sautreau, Pierre Schoendoerffer, le Roi Zâher Shâh.
"Alors qu'il ne semble y avoir place que pour le bruit des armes, le plus noir silence ou un chaos incertain, nous ravivons les voix de ceux qui vécurent ou passèrent en ces lieux et n'en revinrent jamais tout à fait : érudits, photographes, cinéastes, diplomates, poètes, mystiques, vagabonds - à chacun son parcours, son rythme, son égarement, sa fascination, avec pour viatique insensé la présence, la sauvegarde, la reconquête d'un pays perdu." André Velter
"Depuis plus de 20 ans, l'Afghanistan est devenu une terre hostile, synonyme de guerre, de toutes les guerres. Pays de la misère humaine où l'atrocité du destin n'a eu pour seule réponse que le changement des bourreaux, l'Afghanistan pleure aujourd'hui quatre fois plus de victimes (au rapport de sa population) que la France à la sortie de la Grande Guerre. Pourtant, cette terre fut, il n'y a pas si longtemps, un paradis de couleurs et d'émotion, où l'attachement des Afghans pour la culture française n'a pas toujours reçu en retour soutien et amitié. André Velter nous convie pendant trois heures à écouter tous ceux qui ont connu ce pays perdu pour nous faire découvrir un autre univers, imaginaire et réel à la fois, pareil à un rêve d'une autre époque. Au micro de France Culture, chaque témoin devient le conteur de cette Haute-Asie et réveille en chacun de nous la nostalgie d'un monde et de son harmonie passée."
Patrick Frémeaux
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.