Le Roi-Soleil ! Versailles ! La famille royale ! Quelle charge symbolique imprègne ces mots ! Le potentat versaillais est le chef de la Maison de France, en l'occurrence les Bourbons depuis trois générations.
Et si celle-ci comprend les descendants en ligne directe, elle compte aussi la branche d'Orléans et les princes du sang que sont les Condé, Conti et même les Vendôme. Enfin, comme son grand-père le Vert-Galant, Louis XIV réserve une place de choix à ses enfants illégitimes, issus de mademoiselle de La Vallière et de madame de Montespan, au point d'envisager leur accession au trône en dernière extrémité, après que la mort a fauché prématurément les héritiers.
Si la famille royale a bénéficié des rangs et grâces du souverain, ses membres n'en furent pas moins sujets de Sa Majesté. L'obéissance, pour eux aussi, était de rigueur. Chacun se savait mobilisé, à tout instant, pour " le service de l'État ". Dans cet esprit, Louis XIV a veillé scrupuleusement à l'éducation des princes, à leurs alliances matrimoniales, aux services dus et rendus à la monarchie, en particulier aux armées.
À travers ce panorama minutieusement documenté, nous découvrons un pater familias attentionné, à l'écoute des siens, prolixe en bons conseils et très affectionné.
En 987, Hugues Capet inaugure une célèbre dynastie royale qui va perdurer du Xe au XIXe siècle. Les trois branches régnantes qui la composent - Capétiens directs, Valois et Bourbons - ont bénéficié d'une remarquable continuité successorale. Cependant, à huit reprises,
l'héritier du trône fut mineur. La tradition monarchique impliqua la mise en place d'une régence. Ce fut le cas pour Philippe Ier, Louis IX, Charles VI, Charles VIII, Charles IX, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV.
D'emblée, trois questions se posèrent. À qui revenait officiellement le pouvoir ? Quelle était l'exacte autorité de son détenteur momentané ?
Quand devait s'achever cette régence ?
Il est clair, par exemple, que quatre reines mères - Blanche de Castille,
Catherine de Médicis, Marie de Médicis et Anne d'Autriche - eurent bien du mal à restituer à leur fils la totalité de ses attributions de souverain lors de sa majorité effective.
Avec son talent habituel, Christian Bouyer nous raconte ces moments
cruciaux de l'histoire de France.
12-X P Création Studio Flammarion Alexis Simon Belle, Louis XV enfant, huile sur toile, 1723, Châteaux de Versailles et Trianon © AKG-Images / Erich Lessing
Depuis 5 000 ans, les hommes écrivent ! Et certaines lettres, par leur autorité, leur audace, leur originalité, ont changé l'Histoire. Celle de Louis XVI convoquant les États généraux à Versailles, d'où jaillit la Révolution française, ou le J'accuse ! d'Émile Zola comptent parmi les plus célèbres. Mais Christian Bouyer en rappelle d'autres qui, tout en étant confinées à la sphère de la vie privée ou ayant appartenu à l'histoire de la littérature, restent capitales pour mieux nous faire comprendre un événement, une époque, une personnalité.
Voici douze lettres palpitantes pour revivre de grands moments de l'Histoire.
Elle est morte à vingt-six ans, dans l'éclat de la jeunesse, comme si le mauvais sort s'acharnait sur la famille royale des Stuarts dont elle est issue.
Malgré sa vie brève, la belle-soeur de Louis XIV incarne dans les mémoires l'un des astres les plus brillants parus à la cour de France. Pétrie du charme et de l'orgueil de sa race, elle arrive très jeune à Paris, gourmande de plaisirs. Mal mariée au duc d'Orléans, qui préfère la compagnie des garçons et adopte à son égard un comportement odieux, elle n'en est pas moins accablée par des grossesses rapprochées.
Admirée par le roi, auquel la lie une complicité amoureuse, elle décide de donner libre cours à ses envies, à ses audaces et à ses instincts. Est-ce par excès de plaisirs qu'elle meurt brutalement, à la stupéfaction de tous ? Lors de ses obsèques, en 1670, l'abbé Bossuet enflamme son auditoire en commençant son oraison par des paroles célèbres : "Madame se meurt, Madame est morte." Si l'éminent prélat y dénonce la fatuité des vanités humaines, il propulse dans la légende la radieuse Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans. C'est ce destin exceptionnel que nous raconte Christian Bouyer avec sa verve bien connue.
Les Condé constituent l'un des plus fameux lignages aristocratiques de la France d'Ancien Régime. Ducs de Bourbon à l'origine, issus d'un fils de Saint Louis, ils ajoutent à ce titre celui de prince de Condé en 1546 lorsque les circonstances les placent au rang de cadets dans leur propre famille. Plusieurs de leurs chefs porteront le titre de Monsieur le Prince.
Cette position secondaire dans la généalogie familiale n'atténue en rien leur volonté farouche d'affirmer leurs prétentions dans les arcanes du pouvoir monarchique.
À partir de 1530 et durant trois siècles, neuf représentants se succèdent dans un parcours aussi riche que contrasté qui met en lumière des personnages fort divers. Souvent rebelles dans les guerres de religion (XVIe siècle) et de la Fronde (XVIIe siècle), le retour d'exil en 1660 du Grand Condé, vainqueur à la bataille de Rocroi, marque un tournant. Puis, dans l'établissement de son règne personnel, Louis XIV impose la docilité aux grands seigneurs. Les Condé entrent alors dans une démarche de soumission largement consentie. Au fi l des générations, ils se retirent fastueusement dans leur magnifique domaine de Chantilly, jusqu'à l'extinction tragique de leur dynastie en 1830. Avec son talent d'historien reconnu, Christian Bouyer nous raconte ce destin familial exceptionnel de notre histoire.