Les liens entre réalité et traumatisme posent une question épistémologique essentielle, que cet ouvrage remet en perspective, et qui est à la base du désaccord entre Freud et Ferenczi. Comme l'a remarqué Balint : Le fait historique représenté par le désaccord entre Freud et Ferenczi fit, sur le monde analytique, l'effet d'un traumatisme (...). Le choc était extrêmement profond et douloureux. Tout se passe en effet comme si cette opposition Freud/Ferenczi autour de la question de l'origine - externe ou interne- du traumatisme, continuait à être active au sein de la communauté psychanalytique, au point d'interdire toute pensée de leur articulation, alors que les théories de Winnicott, la conception moderne de l'histoire, ou les travaux de S. Viderman, permettent justement une telle articulation ! Cet ouvrage, à travers les notions de noyau traumatique du Moi, de collapsus topique, d'animisme à deux, de noyau chaud et de noyau froid, issues de la conception freudienne de l'objet telle qu'elle apparaît dans Deuil et mélancolie ; introduit à une réévaluation des liens entre trauma réel et trauma psychique, et postule l'existence de traumatismes sans fin et de traumatismes avec fin, la capacité du sujet à constituer au sein de sa psyché une potentialité à subir psychiquement un traumatisme, se révélant, en fin de compte, anti-traumatique ; il donne au lecteur, au coeur même de la pratique psychanalytique, des exemples de ces types de traumatismes.
En mars 2008 a eu lieu au musée du Quai Branly un colloque réunissant anthropologues et psychanalystes autour du thème de l'animisme. L'originalité de ce colloque tient en partie à sa méthodologie : une discussion à partir du "matériau" de leurs pratiques respectives - clinique analytique pour les psychanalystes, matériel de terrain pour les anthropologues -, suscitant des interrogations de par des modes de pensée différents et des approches variées. Cette rencontre n'est pas la première mais ce sujet est encore peu abordé. "C'est sans doute autour de la définition de l'inconscient que passe la ligne de démarcation ente l'anthropologie de Lévi-Strauss et la psychanalyse, telle que nous la concevons", précise Claude Janin dans son introduction.
Je sais bien, et vous aussi ami lecteur le savez, pourquoi nous aimons d'une si grande affection la patrie, le pays de nos pères, pour parler le langage du poétique et religieux Silvio Pellico. Il n'y a que les paralysés du coeur qui aient pu dire : Ubi bene, ibi patria. J'ai parcouru presque tous les pays habitables du globe. J'ai vu de belles contrées, des cités superbes, des lieux où j'aurais voulu poser ma tente ; mais, à l'horizon de mon âme, j'apercevais un coin de la terre dont le nom me faissait tressaillir, dont la pensée, en me rajeunissant, me rendait meilleur.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Le refoulement est l'un des concepts au fondement de la psychanalyse. Ce volume tente de préciser les contours d'une notion pour laquelle les questions métapsychologiques sont nombreuses. Que dire par exemple de la relation entre pulsion et refoulement ? Que devient le refoulement dans la théorie freudienne après la mutation de 1920 et le relatif abandon de la perspective représentationnelle au profit de la réflexion sur les processus et le jeu des forces qui les engendre ? Quel statut épistémologique accorder au concept de refoulement primaire ? Ce sont quelques-unes des questions abordées dans cet ouvrage.
La psychanalyse, dès lors qu'elle s'est construite, d'abord à partir de la compréhension du symptôme hystérique, puis à travers l'interprétation de rêves, sur l'étude du conflit entre le désir inconscient et l'interdit, ne pouvait que rencontrer la question de la limite et de la transgression. Mais elle ne pouvait pas ne pas la rencontrer aussi au coeur même de son exercice : le transfert, rappelle J.-B. Pontalis, est un « agir », le transfert est une passion, au point que, comme Freud l'a souligné dans ses Observations sur l'amour de transfert, « la scène a entièrement changé, tout se passe comme si quelque comédie eût été soudainement interrompue par un événement réel, par exemple comme lorsque le feu éclate pendant une représentation théâtrale ».L'idée de transgression n'est toutefois pas à proprement parler un concept psychanalytique, puisqu'elle concerne la normalité et la normativité sociale ; elle n'intéresse la psychanalyse que dans la mesure où la différenciation du psychisme en instances donne à l'interdit un statut psychique, interne, lié au développement du Surmoi. La transgression ainsi comprise concerne toutes les dimensions de la vie humaine : création, sublimation, sexualité, que le sujet soit pris isolément ou dans le réseau de ses appartenances groupales et institutionnelles.
Le propos de cet ouvrage est de repérer les balises ayant jusqu'à nos jours, marqué ce chemin vers la compréhension du narcissisme, ouvert par Freud qui par la suite a délaissé le narcissisme vers 1920, au profit de la deuxième topique , le Moi en lien avec le Surmoi et le ça, non plus avec le système préconscient-conscient. Confronté aux problèmes posés par certains patients réfractaires à l'analyse et au transfert, Freud en vint à "inventer" la notion de narcissisme pour la délaisser par la suite avec l'introduction de la deuxième topique et de la nouvelle théorie des pulsions. La question du narcissisme a été depuis reprise par nombre de successeurs qui contribuèrent à l'approfondir. Cet ouvrage fait le point sur les différents aspects du narcissisme étudié par Freud, puis Lou Andreas-Salomé, Kohut, Grunberger, Pasche et Green.