Examinant les conditions de réception de la notion d'illettrisme en Guyane et les implications particulières de son utilisation, Emmanuel de Lescure nous décrit " un problème social " importé, frappé d'innocuité par l'importance de l'analphabétisme. Alliant l'enquête à l'analyse, l'auteur s'interroge sur l'opposition entre " lettrés " et " illettrés " au moyen d'une comparaison entre deux publics de jeunes en stage de formation, l'un défini comme " illettré " et l'autre comme " non qualifié ".
L'accord national interprofessionnel "sur la formation et le perfectionnement professionnels" de juillet 1970 était-il un bon accord ? Trouve-t-il son origine dans une revendication radicale ? Comment la reconnaissance du droit au congé de formation sur le temps de travail et l'obligation de financement par les entreprises ont-elles été acceptées ? Quel contexte politique a permis cette construction ? Quel rôle y ont joué les institutions et particulièrement l'Education nationale ?
Le mot formation est dans toutes les bouches et sous toutes les plumes, pourtant le passé de ce vaste domaine, mouvant et mal circonscrit, reste bien méconnu. Il ne s'agit pas ici d'apporter une réponse univoque à cette ample question, mais d'ouvrir par quelques touches ce que pourrait être une histoire de la formation.