« On hérite une fortune. Ou une entreprise. Ou une maison. Ou une maladie. Ou une ethnie avec sa charge historique et mentale. C'est ce qu'illustrent les habitants qui pendant un siècle se succèdent et se côtoient dans la villa Séléné, hantée par son premier propriétaire, le pendu. Ce sont, pour n'en citer que quelques-uns, Félix Méry-Chandeau, bibliophile et joueur de roulette russe ; Constance Azaïs, belle dévote torturée par le doute ; Claire Pons qui peint ses visions ; le sordide couple Vandelieu ; l'inspecteur Mausoléo et Andrée, sa femme qui selon le mot d'Oscar Wilde, tue ce qu'elle aime ; ce sont les émigrés juifs réfugiés dans les caves du sous-sol ; le fossoyeur Jérôme Labille et l'évocatrice des morts ; Hugo, le déserteur allemand et sa compagne Antoinette cachés dans les combles ; Mauricette la Martiniquaise ; les soeurs féministes et leur duel d'araignées ; Joseph, le pharmacien exhibitionniste ; l'égyptologue James Marshall Wilton ; Cédric le sidéen et son seul ami, le rat Astérix... Cent ans et deux guerres. Cent ans et quelques destinées dans la vie d'une maison. »
G.W.
"En un périlleux acte d'équilibre, il m'a fallu trouver un moyen terme entre mon refus de n'être que le strass voulant frauduleusement imiter le diamant, et le désir de préserver "ce grain de faux qui est peut-être l'idéal d'une oeuvre"."
On pénètre ici comme par effraction dans la bibliothèque intime de Gabrielle Wittkop où l'esprit des Lumières et du libertinage voisine avec le romantisme européen, ainsi que d'autres grands classiques et modernes admirés. Ces vingt pastiches font ressurgir certains motifs propres à son esthétique de la cruauté, dont le dernier, qui délivre un supplément inédit à son célèbre Nécrophile.
Un gentleman espion disparaît emportant avec lui ses secrets au coeur de la jungle malaise. Une jeune femme de bonne famille agonise au sommet d'une tour en ruines surplombant le Rhin. Un écrivain aux yeux ténébreux crève d'alcoolisme au fond d'une ruelle de Baltimore. Un vendeur falot s'éteint en vagabond dans les entrailles de New York. Deux jumeaux hermaphrodites de noble extraction sont froidement assassinés dans leur diligence.
Entre romantisme noir, expressionnisme gothique et délectation sadienne, ces cinq nouvelles - dont deux inédites, "Les derniers secrets de Mr. T." et "Claude et Hippolyte" - renouent avec le charme vénéneux de Gabrielle Wittkop, sa prose macabre et raffinée, précieuse et mordante, qui l'imposent comme une "Peintre de la mort" résolument moderne.
L'ex-lieutenant de l'East India Company et aventurier James Brooke annexe la région de Sarawak au nord de Bornéo en 1839. À la tête de cet éden menacé par les pirates malais et les intérêts supérieurs de la Couronne, il fonde la dynastie des Rajahs blancs qui perdurera un siècle. Lui succéderont Charles Brooke, bâtisseur douteux, puis son neveu Vyner, hédoniste irresponsable, secondés par une galerie de femmes entraînées malgré elles dans d'obscurs jeux de pouvoir.
À partir d'un épisode méconnu de la colonisation britannique, ce roman historique captivant recrée un tumultueux et exotique théâtre de l'humanité : une chasse à la chimère où se mêlent désir d'ailleurs et volonté de puissance.
Loin de la verve sadienne de ses précédents succès, Gabrielle Wittkop pénètre les arcanes d'une utopie impériale insensée et offre avec Les rajahs blancs une saga en apparence moins dérangeante, mais d'une cruelle lucidité.
"Mes carnets d'Asie ne sont rien que des notes personnelles, impressions griffonnées sur mes genoux, au bord d'une rizière ou dans un bus de fer-blanc, couvrant des pages et des pages barbouillées de sueur ou étoilées de pourpre par un moustique gorgé mais vaincu."
En revisitant ses souvenirs rapportés de Thaïlande et d'Insulinde, Gabrielle Wittkop a élaboré - avant sa disparition - ce parcours idéal où le temps s'incline devant une région à la richesse infinie. Carnets d'Asie oscille entre le journal de voyage et l'intime expérience extrême-orientale : chaque récit nous plonge avec une sensibilité exacerbée dans des cultures, des épopées mythiques, des instants de vie uniques.
?For more than three decades, Lucien - one of the most notorious characters in the history of the novel - has haunted the imaginations of readers around the world. Remarkably, the astounding protagonist of Gabrielle Wittkop's lyrical 1972 novella, The Necrophiliac, has never appeared in English until now.
This new translation introduces readers to a masterpiece of French literature, striking not only for its astonishing subject matter but for the poetic beauty of the late author's subtle, intricate writing.
Like the best writings of Edgar Allan Poe or Baudelaire, Wittkop's prose goes far beyond mere gothic horror to explore the melancholy in the loneliest depths of the human condition, forcing readers to confront their own mortality with an unprecedented intimacy.