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Henri Scepi
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Erratique et capricieux, le motif du nuage n'apparaît que de façon épisodique à l'horizon du poème baudelairien. Lorsqu'il s'offre au regard, il préfigure moins les « orages désirés », chers à la sensibilité romantique, qu'il ne suggère une relation inédite du poète au monde extérieur, et en particulier aux phénomènes météorologiques, par essence changeants et imprévisibles.
De 1838 à 1862, Baudelaire a cherché à cerner, à partir de certains accidents atmosphériques, un faisceau de valeurs qui se déclinent selon trois plans : esthétique, éthique et psychologique.
Henri Scepi est professeur de littérature française à la Sorbonne nouvelle, spécialiste de la poésie du 19e siècle. En 2017, il a coédité les oeuvres croisées de Rimbaud et Verlaine sous le titre Un concert d'enfers. Vie et poésie (Gallimard, coll. Quarto). En 2018, il a publié Les Misérables dans la Bibliothèque de la Pléiade. Récemment, il a fait paraître Charles Baudelaire. La Passion des images (Gallimard, Quarto, 2021) et une édition préfacée et annotée de De l'essence du rire (Folio, 2021). -
La poésie moderne, telle qu'elle se dessine au tournant du xixe siècle, semble connaître un destin bien singulier et paradoxal : elle s'élabore en se défaisant, elle s'écrit en déconstruisant ses formes et ses valeurs dans l'espace critique du poème. Comment d'ailleurs est-elle possible ? C'est à une question aussi radicale que Nerval, Mallarmé et Laforgue ont tenté de répondre, chacun selon ses moyens et ses visées propres. Si, dans leurs pratiques respectives, le poème dit encore quelque chose d'une relation distendue entre le sujet et le monde, il s'applique bien plus à dénouer tout lien du discours avec le réel, vouant du même coup la poésie à penser ce suspens, à intégrer, dans ses modes de figuration et d'énonciation, la trace d'une coupure fondamentale. Réflexivité, autonomie, clôture : le poème devient le lieu d'un questionnement continu, qui met en déroute - non sans détours ni conflits - la Poésie et ses emblèmes chimériques ; il n'omet pas non plus d'évaluer la capacité du langage à représenter et à symboliser. Ainsi conçue et remise en jeu, la poésie révèle sa vacance : elle accentue le geste d'évidement qui la creuse de l'intérieur, en mettant à nu les artifices d'un discours toujours enclin à dissimuler ses leurres et ses lacunes...
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Poétique de Jules Laforgue
Henri Scepi
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Ecriture
- 9 November 2018
- 9782130686064
Inspiré par les thèses du pessimisme de Schopenhauer et par la «Philosophie de l'inconscient» de Hartmann, la poésie de Laforgue se présente comme le lieu d'une réflexion et d'un questionnement : réflexion qui s'efforce de mettre à nu les principes aveugles d'un univers dépourvu de sens ; questionnement qui révoque les phraséologies banales et les rhétoriques trompeuses. « Copyright Electre »
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"une transparence du regard adéquat" : mélanges en l'honneur de Bertrand Marchal
Aurélie Foglia, Georges Forestier, Juliette Kirscher, Henri Scepi, Nicolas Wanlin, Collectif
- Hermann
- 25 January 2023
- 9791037022387
Pour décrire la lecture, et même la lecture de textes poétiques ardus, Mallarmé parlait d'une « transparence du regard adéquat ». Cette transparence, nombreux sont ceux qui l'ont ressentie en entendant Bertrand Marchal lire les textes de Mallarmé. Ses cours, ses éditions et ses essais ont rendu transparent ce qui pouvait paraître hermétique.
Cette intelligence des textes, mise au service des étudiants, des chercheurs et de tous les amateurs de littérature, est le don qu'il a fait à ses élèves et à ses lecteurs - une communauté présente dans le monde entier. Ce volume entend le remercier et rendre hommage à son oeuvre d'éditeur et de critique.
Le mot de « lecture » est celui que Bertrand Marchal a choisi pour le titre de son premier ouvrage publié, Lecture de Mallarmé, marquant par sa modestie et son honnêteté intellectuelle. Puisse son exemple être suivi par ce recueil d'articles en offrant des lectures respectueuses de la lettre et de l'esprit, des lectures qui, loin de faire valoir le critique, l'effacent au profit des oeuvres. -
Études littéraires. Vol. 47 No. 2, Été 2016
Nelson Charest, Bill Marshall, Henri Scepi, Arnaud Bernadet, Fadi Khodr, Christelle Reggiani, Marta Ines Waldegaray, Han
- Département des littératures de l´Université Laval
- 1 October 2018
- 9782920949737
Le nouveau numéro de la revue Études littéraires présente un dossier sur l'américanité des poètes français à travers l'étude du cas des Montévidéens : Isidore Lacasse dit le comte de Lautréamont, Jules Laforgue et Jules Supervielle. Tous trois ont peu connu leur ville d'origine, émigrant de l'Uruguay vers la France dès leur jeune âge. En posant d'un côté une américanité large et de l'autre une identité souple, et en disposant de Montevideo comme d'un point de fuite, les articles composant le dossier dévoilent une géopoétique aussi vaste qu'ambitieuse. Analysant une sélection de textes de Lautréamont, Laforgue et Supervielle, ils s'interrogent notamment sur le rapport de ces trois poètes français à la langue et à la figure paternelle, et sur les principes de liberté, de départ, de décentrement, de perte et de contestation qui les animent. La poésie que le lecteur est ici amené à découvrir n'est ni romantique, ni symboliste, ni classique, ni même surréaliste, mais plus volontiers à tonalité épique, ludique, merveilleuse, sans attaches, remords, ni contraintes.