« Tous les occupants de l’étage analogue paraissaient avoir une très bonne raison de ne pas atteindre le lieu auquel ils étaient destinés. »
Trois employés mis le même jour à la porte de leur entreprise se retrouvent dans un ascenseur avec le financier à l’origine de leur départ. Soudain l’appareil s’immobilise. Les portes s’ouvrent sur un étage recouvert de sable : une terra incognita. En un instant le monde auquel ils ont tout donné au mépris de leur propre vie se trouve effacé.Quand la mécanique se grippe, c’est l’occasion d’un sursaut. Arrachés à la course au profit et au temps, ces exilés de l’intérieur vont entreprendre de reconstruire leurs projets, leurs souvenirs, leurs relations. Réinventer un monde.L’auteur tire parti des bifurcations qui hantent chaque trajectoire et qu’on hésite à suivre. Ce faisant, il réinvente le roman de la conquête, à travers une parabole qui fera vaciller les certitudes les mieux établies.Jérôme Baccelli est né en 1968. Consultant à l’international en Télécommunications, il a vécu à Bruxelles, Copenhague, Madrid, Lisbonne, avant d’occuper un poste en Chine puis à la Silicon Valley, où il explore les rapports du monde contemporain à l’illusion et au vide. À un étage près est son sixième roman.
e conte arabe moderne raconte les destins croisés de Al-Majid, futur Raïs de Babylone, et de Sharif Norouz, le poète. Al-Majid, personnage directement inspiré de Saddam Hussein, occupe le pouvoir par la violence et la terreur. Sharif incarne l'esprit éternel et libre qui inspire et élève tout un peuple sur les cimes d'une joie mystérieuse. Al-Majid, qui est parvenu au sommet de l'Etat, avec l'aide des services secrets américains, en raison des extraordinaires sources d'encre brute (pétrole) dont regorge le pays, est voué à se maintenir en faisant couler toujours plus de sang. Sharif, quant à lui, tire son pouvoir de cette fascinante 'encre' qui ne fait pas bruit ni de morts : la voix de l'âme héritée d'une profonde tradition. La jalousie d'Al-Majid envers Sharif le conduit peu à peu à convoiter son talent de poète. Ecrire l'Histoire, n'est-ce pas la solution pour le Raïs qui ne parvient pas à se faire aimer de ses compatriotes et pour cause ? Il déclenche alors une guerre sanglante avec l'Iran voisin, histoire de fonder sa propre légende. Mais guerre après guerre, massacre après massacre, c'est sa raison qui vacille. Car Al-Majid a beau noircir des pages et des pages, il n'en sort pas un vers valable.