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Jacques Guilhaumou
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La parole des sans - les mouvements actuels a l'epreuve de la revolution francaise
Jacques Guilhaumou
- ENS Éditions
- 16 February 2022
- 9791036203817
L'actualité politique en France se caractérise à la fois par une unification de la classe politique dans une perspective européenne et l'émergence de porte-parole au sein d'une société civile en mouvement. Cet ouvrage interroge, à la lumière de la Révolution française, le hiatus permanent entre l'action gouvernementale et le mouvement des sujets éphémères de la résistance civile. Ainsi, tout en valorisant les ressources propres des sentiments, des actions et des paroles des « sans », véritables « sans-culottes modernes », l'auteur s'appuie sur son itinéraire d'historien de la Révolution française pour décrire les potentialités novatrices du lien entre acteurs, spectateurs et législateurs qui se déploie actuellement au sein de la dynamique des mouvements sociaux.
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Discours et évènement ; l'histoire langagière des concepts
Jacques Guilhaumou
- Presses universitaires de Franche-Comté
- 19 December 2019
- 9782848676760
Après la mise en oeuvre de chantiers collectifs sur Discours et lexique, Discours et archive en regard de ses nombreux travaux en analyse de discours, du côté de l'histoire et de la linguistique, l'auteur présente le troisième volet de ses interrogations méthodologiques et de ses investigations langagières autour de Discours et événement. Cet ouvrage se veut par ailleurs une contribution à l'élaboration de l'analyse de discours comme approche interprétative des faits discursifs/linguistiques, et non comme discipline constituée. L'attention majeure apportée à l'histoire langagière des concepts, et à sa spécificité française sous la forme d'une histoire des événements linguistiques vise à maintenir l'histoire linguistique des usages conceptuels dans la tradition de l'analyse lexicologique et discursive de l'archive sociopolitique tout en l'associant au riche bilan des travaux des historiens allemands et anglo-saxons en ce domaine. Enfin l'accent mis sur l'événement discursif/linguistique contribue à renforcer la spécificité d'une telle démarche en analyse de discours. En effet, il s'agit désormais d'instaurer un continuum entre le référent ontologique, la dimension cognitive et la portée narrative des faits de discours, certes dans un vaste espace d'échange intellectuel, mais en mettant l'accent en priorité sur la pensée en devenir et le potentiel d'émancipation des sujets (politiques) de la langue.
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L''avenement des porte-parole de la republique (1789-1792)
Jacques Guilhaumou
- Presses Universitaires du Septentrion
- 6 October 2022
- 9782757434444
Les historiens ont trop souvent négligé de décrire le rôle des porte-parole pendant le premier moment républicain, au profit de figures construites sur le modèle du sans-culotte parisien ou du notable jacobin de province, et jugées particulièrement aptes à l'activité commémorative. Cependant « l'écrivain patriote », « le grammairien patriote », « le missionnaire patriote », « la citoyenne patriote » et bien d'autres ont contribué de manière décisive à la formation du creuset républicain. En appui sur une synthèse non-cumulative, donc par points de vue, des travaux effectués depuis une vingtaine d'années en matière de langages révolutionnaires, l'auteur s'efforce de délimiter les caractéristiques pragmatiques d'un « pouvoir communicatif engendré communicativement » (Habermas) instauré par les porte-parole, tout en insistant sur le lien intime qui unit ces médiateurs d'un type nouveau aux législateurs. Ainsi se précise, du discours d'assemblée, spécifique de la radicalité de 1789, au discours républicain en acte, à son apogée en 1792, un trajet communicationnel où règne l'échange réciproque entre citoyens sur la base des valeurs de liberté et d'égalité. Inscrivant sa démarche dans le champ d'investigation de l'histoire sociale du discours, l'auteur s'intéresse à la pragmatique du langage en tant qu'analyse d'actes de langage (de l'acte de demande à l'acte de souveraineté en passant par l'acte de faire parler la loi) créateurs d'événements. En fin de compte, la description de la figure multiforme du porte-parole nous fait découvrir des possibles du mouvement historique toujours d'actualité dans le temps présent.
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« La publication en cours des manuscrits inédits de Sieyès permet désormais d'appréhender l'oeuvre de ce penseur majeur de la Révolution française dans son cheminement spécifique. Il apparaît ainsi que Sieyès accorde une place prépondérante à la question du langage dans sa conception du travail de l'esprit politique. Avant la révolution, Sieyès élabore, en tant que « spectateur philosophe », une métaphysique inédite du moi et de son activité; il en déduit un art social balisé en particulier par les néologismes de « sociologie » et de « socialisme ». »
Extrait de: Jacques Guilhaumou. « Sieyès et l'ordre de la langue. » iBooks. -
Genre, révolution, transgression
Anne Montenach, Jacques Guilhaumou, Karine Lambert
- Presses universitaires de Provence
- 17 June 2021
- 9791036569746
Le présent volume rassemble des articles relevant des étude de genre ancrées dans le champ de l'histoire, de la littérature de la philosophie, de l'histoire de l'art, de la sociologie. Les contributeur-trice-s ont tenu à souligner par leur participation l'apport essentiel des recherches conduites par ou sous la direction de Martine Lapied à la discipline historique. Plus précisément, cette dernière a développé trois axes thématiques. Le premier est occupé par la Révolution française observée sur le terrain de la Provence et du Comtat Venaissin. Le deuxième ouvre sur une histoire désormais bien ancrée dans la recherche de langue française : l'histoire des femmes et du genre. Les études sur le genre irriguent depuis plusieurs années les travaux sur les instances de socialisation et de politisation où se manifestent prioritairement des formes historiques de domination. Qui plus est, au titre d'une critique permanente de la pensée essentialiste sur la différence hommes/femmes, la recherche en sciences humaines et sociales élargit sans cesse le champ de la compréhension des rapports sociaux. Enfin, le troisième axe est celui des représentations par l'attention - originale en histoire - portée à la scène lyrique de l'opéra à l'époque romantique. Embrassant l'espace euroméditerranéen et inscrits dans le temps long, les divers chapitres de l'ouvrage, en résonance avec ces thématiques, sont regroupés en trois axes: L'esprit des Lumières et de la Révolution; Créer, inventer, transgresser; Femmes dans la Cité
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L'invention de la société ; nominalisme politique et science sociale au XVIII siècle
Laurence Kaufmann, Jacques Guilhaumou
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 July 2020
- 9782713230929
Parler d'« invention » de la société peut surprendre, du moins d'un point de vue de sens commun. Pourtant la société est bien une création socio-historique, esquissée au xviie siècle et couronnée au xviiie siècle. Elle fait partie de ces entités qui adviennent à l'existence à travers les concepts utilisés pour les désigner. Le terme désigne un regroupement déterminé par la volonté humaine, qui ne peut se transformer en corps politique que par un contrat social dans lequel les sociétaires s'engagent de leur plein gré. La matrice intellectuelle de cette invention est une métaphysique nominaliste qui s'impose, à la fin du xviiie siècle, dans les discours et les pratiques politiques. Déniant toute réalité aux « abstraits réalisés », cette métaphysique accorde une primauté systématique aux individus. Aussi la société inventée est-elle « une société des individus » : ceux-ci deviennent les termes premiers d'une association qui leur garantit l'indépendance tout en étendant leur liberté dans une certaine forme de dépendance réciproque. Un autre volet de cette invention est l'idée d'une science du social. Mais la science projetée ne se restreint pas à une investigation d'ordre intellectuel. Elle doit contribuer à instaurer et à réglementer les institutions citoyennes. Elle doit être une science appliquée, à vocation « correctrice » et régénératrice. L'idée d'une telle science est étroitement liée à l'émergence de l'idéologie : c'est à elle qu'il appartient dorénavant de fonder en raison les institutions et les significations du monde social.