« Ma mère a couché avec son gendre et c'est moi l'enfant de ça » : ainsi Z présente-t-il à la fois son origine et celle de ses troubles au psychanalyste avec lequel il va s'entretenir, tandis qu'un deuxième psychanalyste les écoute. De cette rencontre singulière, il reste une transcription, sur laquelle Jean-Luc Donnet et André Green vont travailler pour tenter de retrouver, à travers le décodage psychanalytique, le moment de vérité. Ce travail de lecture aboutit à découvrir - à fabriquer ? - une clef de l'énigme. Mais la mise en oeuvre de la construction théorique reste marquée du signe de l'après-coup : elle ne peut pas, elle ne doit pas effacer le trouble que Z aura été pour le psychanalyste. Le malaise de l'écoute interroge la théorie psychanalytique sur l'inceste, le réel, la folie : il débouche sur un nouveau concept : la psychose blanche.
Le livre comporte trois parties. La première contient trois études : « l'humour tendre », la forme la plus essentielle de cette capacité rare et précieuse de la pensée, reprend pour les déployer les intuitions freudiennes ; « Lord Jim, ou la honte de vivre » propose une interprétation vertigineuse du célèbre roman de Conrad ; et « Le Psychophobe » illustre, à travers un récit clinique, le retentissement d'un secret incestueux sur la liberté du penser chez un adolescent. La deuxième partie, « Le spectre du Surmoi » explore, à travers quatre études, les enjeux ambigus d'une instance qui assure, dans la métapsychologie freudienne, l'articulation individu-culture et, à travers l'intériorisation contrainte de l'autre, la capacité réflexive propre au sujet humain. La troisième partie rassemble une série d'études relatives à la pratique analytique. À la lumière de la clinique actuelle, l'auteur revient sur des thèmes cruciaux, comme la règle fondamentale, la séduction, la neutralité, l'agir, l'après-coup, la guérison de surcroît, et l'échange inter-analytique. Ce retour sur les enjeux essentiels de la méthode analytique s'inscrit dans le prolongement des réflexions exposées dans Le divan bien tempéré et La situation analysante, parus dans la même collection en 1995 et 2005.
L'auteur s'attache à restituer le processus théorisant de Freud. A travers le parcours de son chantier, le surmoi révèle l'ambiguïté de ses fonctions et son essentielle paradoxalité. Le travail sur la règle fondamentale constitue une illustration de la
Cette réflexion porte sur une préoccupation de l'analyste : le lien structurel entre le processus analytique et l'ensemble complexe de ses conditions « instrumentales ». La relation est de complémentarité entre le pouvoir que le cadre adjoint à l'interprétation et la légitimation qu'elle lui confère en retour. Ainsi s'instaure à partir de l'investissement transférentiel du site une situation « analysante ».
A travers le prisme de son expérience, Jean-Luc Donnet tente de restituer l'aventure de la méthode analytique et l'ambiguïté de son statut dans le jeu analytique. Cette recherche a débuté dans son précédent ouvrage : Le divan bien tempéré. Il explore dans une perspective historico-structurale, la complexification croissante des conceptions de la situation analytique. La notion de "situation analysante" lui permet de rendre compte de l'aventure de la méthode analytique et de sa complexité depuis l'invention de la règle fondamentale et la découverte du transfert.
Cette monographie, réunissant un certain nombre de contributions de référence, déjà publiées dans des numéros de la revue Adolescence aujourd'hui épuisés, rend compte d'une approche psychopathologique et psychanalytique du processus adolescent: le pubertaire provoque un effet de rupture concernant les organisations de l'enfance (névrose infantile culminant à la phase de latence, théorie phallique, système tiers). Cette opposition farouche fait crise entre infantile et nouveauté. Dès lors, quel sexuel se dévoile? Et, bien entendu, quelles incitations à "voiler" à nouveau se produisent? Cette recherche, nourrie d'une clinique riche, explore en profondeur les enjeux de cette problématique.