Commentateur du Tour de France durant plus de quarante ans, Jean-Paul Ollivier en est devenu l'historien incontesté.
Intarissable et passionné, " Paulo la Science " livre ici le meilleur de ses Tours dans une sorte d'almanach cyclo-culturel qui permet de voyager dans l'Hexagone au rythme des coureurs, mais aussi des souvenirs personnels de l'auteur. Le Tour de France constitue une épopée riche de joies, de drames, d'imprévus, d'instants d'éternité ou de suspenses insoutenables. Les récits de Jean-Paul Ollivier magnifient les régions et mettent en valeur leur beauté tout autant que leurs mystères. Des grandes plaines de la Beauce jusqu'aux cols les plus escarpés, des petits villages de nos campagnes jusqu'aux majestueux Champs-Élysées, chaque paysage cache mille histoires...
Un homme aux prises avec quatre femmes : son épouse et ses trois filles, ce peut être un sujet de tragédie. Mais si les filles se prénomment Marguerite, Flore et Capucine, et l'épouse Sophie, et si l'homme, journaliste de son état, ne manque ni de coeur ni d'humour ni de philosophie, alors c'est une comédie. Délicieuse comédie où les joies côtoient les drames, les grands problèmes les petits et où, lorsqu'on en a fini avec les coqueluches et les examens, vient le temps des fiançailles, des mariages et des baptêmes, cependant que de nouveaux personnages entrent en scène : les gendres, les petits-enfants... En lisant cette histoire qui est un peu la vôtre, vous sourirez, vous rirez, vous serez touchés. Et vous aurez gagné de nouveaux amis qui ne vous quitteront plus.
6 novembre 1917, 23 heures. - Maintenant, il est seul. Coiffé d'une casquette graisseuse, le visage rasé, dissimulé sous un faux pansement, les mains enfouies dans les poches d'un pardessus élimé, Vladimir Ilitch Oulianov avance droit devant lui, dans Petrograd en état de siège.
Partout des ombres, soldats insurgés et gardes rouges, se mettent en place, en vue du soulèvement qui, demain, devra donner à tous la propriété de quelques-uns. Oulianov, dont la tête est mise à prix, a plusieurs centaines de mètres à parcourir, pour atteindre le bout de la rue, où brillent les lumières de l'Institut Smolny, épicentre du formidable bouleversement. Les vieux compagnons de l'époque romantique ne l'attendent pas si tôt. Mais « le camarade Ilitch » a décidé de quitter sa cachette des faubourgs, pour aller au-devant de l'aurore, sans arme, escorté d'un seul homme qu'une patrouille a déjà intercepté.
Oulianov, c'est Lénine déguisé en ouvrier, Lénine qui va prendre la tête de l'insurrection et traverse la nuit, dernier voile de sa clandestinité, afin de donner « tout le pouvoir aux Soviets »