Bartavel, le boucher, quel personnage ! La quarantaine fleurie, des colères fastueuses ! L'opposé de Batracé, petit notable qui règne en tyranneau, parade, bave et se pourlèche... Phoscao, le gitan, parle de la Camargue comme du Sahara. Riri, lui, a les cheveux décolorés, une chemisette de soie rose et un collier de perles. On n'en croit pas ses yeux ; ce mec sanglote chaque fois qu'on lui raconte La chèvre de Monsieur Seguin ! Quant à la femme, elle est extrême. Explosive comme violente, insolite à l'image de Fanchon. Mystérieuse, déroutante... C'est Clotilde. Des personnages piquants ! Croqués comme des portraits de La Bruyère. Avec, pour la plupart, les couleurs du midi. Sel, soleil, folie et sortilèges...
Soupe à la grimace ? Non ! Soupe de la Mamée, divine potion magique, savoureuse en diable, comme ces contes au vrai goût de terroir, tour à tour piquants et graves... Délicieuse, l'aventure de ces vieux garçons, le Raoul et le Régis, qui se payent une annonce dans le quotidien régional. Pour passer un bel été, il faut bien une paire de jolies filles ! Ninon et Flore vont affoler les populations ! Tragique, le cauchemar vécu par cette femme lors de son arrestation en 1944... Cauchemar qui reprend toute sa force vingt ans plus tard lorsque, dans un procès, elle entend le rire de ses bourreaux. Histoires cévenoles à la mode d'hier et d'aujourd'hui.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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En 700 définitions, qu'illustrent plus de 200 dessins, Jean-Pierre Chabrol nous livre son petit dico, longtemps ruminé.
Tranchant du mot, piquant du trait, l'auteur des « Fous de Dieu », des « Rebelles » et du « Canon Fraternité » nous révèle un nouvel aspect de son talent et de sa personnalité. Conteur, romancier, homme de radio, de télévision et comédien, il nous rappelle soudain ici qu'il fut, autrefois, le mordant caricaturiste d'un grand quotidien.
Entre 1900 et 1944, dans les Cévennes, Clémence, femme indomptable, connaîtra deux guerres et choisira de défendre son fils unique, envers et contre tous.
Dévalant des cimes sauvages du mont Lozère, l'indomptable Clémence devient la buraliste de Bouscassel, village huguenot des Cévennes. Elle se fait accepter de ce peuple truculent et sarcastique de paysans et de mineurs. Et s'ils la surnomment " la Banquise ", elle force leur admiration, leur affection même. Et réussit à imposer Henri, l'enfant sans père, qu'elle idolâtre. Mais l'Histoire vient bousculer les familles. Après l'allégresse du Front populaire arrive la défaite de 1940, l'Occupation. Si des hommes s'introduisent dans la vie de la Banquise, son fils l'emportera toujours. Car, pour lui, elle irait au-delà de l'imaginable... L'univers romanesque de Jean-Pierre Chabrol est peuplé de personnages magnifiques. Clémence, femme du peuple et force de la nature, restera parmi ses plus inoubliables héroïnes. .
Ma déchirure, qui est une adaptation à la scène du roman de Chabrol, Je t'aimerai sans vergogne, publié en septembre 1967, a été créée le 21 février 1968 au Théâtre de la Commune à Aubervilliers. Au départ un procès : d'un côté les Ruiz, de l'autre les Palomi, un pêcheur et un douanier, un réfugié espagnol et un fonctionnaire corse. Au milieu des cris, le regard silencieux échangé entre Pascal et Nièvès, rejetons de ces deux familles ennemies. L'amour plonge brusquement Nièvès et Pascal dans un univers neuf, et c'est au moment où ils se croient libres et disponibles que leur lien à un milieu social et familial se fait sentir. Nièvès est hantée par les images de sang et de mort dont sa tante la Morèna pare les amours d'Aïcha et Diego Ruiz. Pascal fait des études à Paris et n'a plus avec les siens d'attache réelle. C'est un déraciné et Nièvès, fille d'émigré, fruit conjugal de plusieurs civilisations, arabe et espagnole, l'étonne. Elle représente pour lui la tentation d'un certain absolu entrevue dans le monde intellectuel de ses lectures. Dans le passage d'un mode romanesque à un mode dramatique, le roman utilisait un thème bien théâtral : celui du déguisement. Nièvès, à l'aide d'images « dans le vent » que lui offrent les magazines, la télévision, se compose un personnage vif en couleur : Jenny. Elle brise le jeu de Pascal qui se voulait pour l'été le « Don Juan de la Marine ». Jenny est devenue sa confidente, sa bonne amie, plus que la femelle. Avec Nièvès, il se retrouve dans le costume fripé du jeune premier romantique ; le sentiment du ridicule le gagne. C'est l'éternel jeu des apparences, le personnage que chacun campe pour autrui, si bien que la vérité fuit. Pour la fille des Ruiz, qui de Nièvès ou de Jenny existe ? La « déchirure » de Pascal l'enferme dans une île, son bateau. Le langage suit les différents mouvements de la pièce. La Morèna est tantôt la vieille qui tient la maison, ravaude le linge, fait la cuisine ; tantôt elle est le choeur, la Mère qui commente l'action, en la remodelant elle-même pour lui faire redire l'histoire des ancêtres. Ailleurs, sa pensée puise dans l'événement, elle devine ; les mots affluent et leur accumulation permet d'aller au-delà du sens propre : la Morèna devient la Maquerelle : c'est la scène de la défloraison où prononçant une sorte de litanie, elle retrouve les gestes d'un rituel. Ainsi la pièce remet en question le sujet du roman. Elle tente de faire écouter à la scène les élucubrations et les déchirements intérieurs par ce qui est appelé « une physique de la parole ».
Jésus, le déserteur, est mort solitaire - comme un sanglier. Il lègue son bien familial, La Cabusselle, à son village. Le Front populaire prend le pouvoir. Clerguemort fait de La Cabusselle une auberge de jeunesse. Les grèves sur le tas, la semaine de quarante heures, les congés payés... Le peuple se sent pris d'un fougueux élan vers le bonheur. La Cévenne, pour eux, c'est Tahiti. On les voit venir de partout, à vélo, en train. Nathan, le Gavroche de la rue de Lappe, Rirette et sa bande de prolos, des étudiants allemands, des instituteurs nîmois, un camelot, des naturistes, tous envahissent le petit pays secret et les vieux des sommets font connaissance d'un animal singulier, encore jamais vu, jamais imaginé : le Parigot. Et, dans le bourdonnement des vacances, la guerre civile éclate en Espagne. Les pacifistes sont déchirés. Tout ce qui n'était encore que discussions, devient affrontement et, bientôt, tragédie. L'été 1936, rouge et or, sang et soleil, baigne dans le temps des loisirs, et patauge dans la première des guerres modernes. Un atroce mûrissement de l'humanité s'achève par le sang versé sur la montagne. Un sacrifice : la mort du premier Nazi sur la terre cévenole.
Cet ouvrage propose sept regards sur Lola Montès, dernier film de Max Ophuls (1955), par des spécialistes dont la lecture est guidée par différents champs disciplianires: star studies, étude des genres, histoire des techniques, relations du cinéma avec les autres arts, approches génétiques... Il s'agit de remettre en perspective les scandales et débats autour de ce "chef d'oeuvre maudit".
Plus qu'aucun autre genre cinématographique américain, la comédie musicale de l'âge d'or hollywoodien dépend de la présence et parfois du nombre de stars à l'affiche : si ces personnalités répondent aux exigences du star system, leurs indispensables compétences en danse et/ou en chant leur donnent aussi une place à part dans un modèle reposant principalement sur l'image. Cet ouvrage examine ce qui fait le propre des vedettes du musical américain à partir des années 1930 : leurs performances, en particulier en solo, qui révèlent aussi la façon dont la comédie musicale cinématographique interagit avec les cultures savante et populaire. Les numéros de Fred Astaire, Cyd Charisse, Rita Hayworth, Barbra Streisand, Carmen Miranda, Eleanor Powell, Bing Crosby, Bob Hope, Eddie Cantor, Doris Day et des Nicholas Brothers sont ainsi analysés selon quatre questions principales : la place de la technologie dans les performances modelées pour le cinéma (montage, doublage...) ; les questions d'ethnicité et la place particulière que le genre musical accorde - ou pas - aux interprètes « non blancs » ; l'importance des stars comiques qui introduisent des moments carnavalesques dans les films ; et le processus même de construction des stars au sein du système hollywoodien, dans son lien avec les autres formes de spectacles ou les industries culturelles.