De quel fil sont tissés nos relations aux lieux aimés?
La terre de son enfance pour certains, un paysage pour d'autres, un arbre ou les murs d'une maison qui a hérité de nos souvenirs. Nous portons tous des lieux auxquels nous sommes singulièrement reliés – des lieux qu'on aime.
Or la manière dont on parle de cette géographie intime n'est pas neutre. Parler de " racines ", par exemple, suppose un certain imaginaire, une certaine idée de votre manière de vous relier. Derrière ces questions de vocabulaire se déploie en vérité une alternative bien connue : celle qui oppose un discours " libéral " postulant un homme rationnel libre de toute attache et idéalement citoyen du monde, ayant toute chose à sa disposition, à un discours brandissant l'idéal d'une osmose entre les humains et leur lieu de vie. Globalisme versus néo-nationalisme, écrivait Bruno Latour.
Il est tout autant nécessaire de proscrire un vocabulaire dont les mouvements d'ultra-droite se nourrissent que de reconnaître l'importance pour les gens de leur lieu de vie, d'en dégager les enjeux éthiques et politiques et de les intégrer dans notre conception de la démocratie. Car moins nous respectons l'affection des gens pour leur milieu, plus ceux-ci éprouvent la frustration et la colère qui font le lit des positions politiques les plus extrêmes. Et plus nous délocalisons l'idée même de " citoyen ", plus notre négligence à l'égard de notre propre milieu augmente. Ce livre, très personnel et dans lequel Joëlle Zask se penche sur sa propre expérience, nous invite en somme à un double chemin politique et esthétique, pour penser une nouvelle manière d'arpenter le monde.
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" Une réflexion profonde et originale. (...) Absolument passionnant. " Ali Baddou,
Le Grand Face-à-face
" Cette théoricienne, pionnière de la démocratie participative (...), s'inspirant autant de Georges Perec que de l'attachement des Corses à leurs îles, plaide dans
Se tenir quelque part sur la Terre, pour revivifier, par les mots, par les gestes ou par l'urbanisme, la fécondité que l'on noue avec les lieux qui nous construisent. " Clémence Mary,
Libération
Comment comprendre ce phénomène écologique nouveau et extrêmement inquiétant que sont les mégafeux, ces feux gigantesques et incontrôlables, que les moyens techniques actuels ne permettent pas de contenir?
Incendies de Californie, de Grèce, du Portugal... Les feux de forêt, ce phénomène que l'on connaît depuis toujours, prennent désormais une ampleur telle qu'ils en viennent à changer de nature : nous avons désormais affaire, un peu partout dans le monde, à des " mégafeux ". À l'échelle de l'espèce humaine, ils sont cataclysmiques. Leur violence est telle qu'il est légitime de redouter que, parmi tous les scénarios des catastrophes naturelles liées au changement climatique que nous avons imaginés, celui de la destruction par les flammes s'avère le plus imminent.
Or, qu'ils soient intentionnels, accidentels ou liés au réchauffement climatique, l'homme en porte la responsabilité.
Ce phénomène nouveau est symptomatique, telle est la thèse de Joëlle Zask, de l'ambiguïté fondamentale de notre rapport à la nature à l'heure de la crise écologique. Une nature à la fois idéalisée, bonne en soi, à laquelle il ne faudrait pas toucher pour la laisser la plus vierge et pure possible ; et, de l'autre côté, une volonté de domination bien connue, menant à la destruction.
Voilà qui ne laisse pas de place à l'idée d' " entretien ", à une relation régulée, pragmatique, de l'ordre du partenariat.
En cela, le phénomène des grands feux, phénomène extrêmement inquiétant, éclaire mieux que toute autre catastrophe écologique l'impasse dans laquelle nous semblons nous trouver ; seule catastrophe née de la main de l'homme, arme de pure destruction accessible à tout un chacun, il met par ailleurs au jour la jouissance de la destruction qui semble gagner chaque jour du terrain.
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LA PRESSE EN PARLE
" Le résultat est saisissant, ose-t-on dire... glaçant ? " Catherine Portevin,
Philosophie Magazine
" Le livre de Joëlle Zask a l'immense mérite d'inviter ses lecteur·ice·s à penser la globalité et la matérialité des mégafeux. "
Mediapart
" Il faut le dire, c'est l'un des grands livres de l'année. " Alexis Lacroix,
France Culture
" À lire Joëlle Zask, on comprend que le phénomène terrifiant des mégafeux rend le rêve d'une maîtrise totale des espaces naturels par la raison instrumentale aussi farfelu que le fameux "lâcher prise". " Sébastien Lapaque,
Le Point
" Ce petit livre brillant agit comme un électrochoc salutaire. "
UP' Magazine
" Un ouvrage d'une actualité brûlante qui fait froid dans le dos... " Coup de cœur des
Libraires ensemble
" Voilà l'urgence : comprendre que l'écologie et la démocratie sont soeurs. "
La démocratie et l'écologie seraient-elles incompatibles ? On entend souvent qu'il y aurait dans l'écologie quelque chose d'élitiste, de contraire aux désirs majoritaires. Ou alors qu'il faudrait, pour prendre le tournant écologique à temps, avoir recours à des méthodes autoritaires, user de la manière forte. Cet essai entreprend au contraire de démontrer que non seulement il n'y a pas de contradiction entre l'écologie et la démocratie, mais que l'une ne va pas sans l'autre.
Avant de critiquer ou d'acclamer son gouvernement, le citoyen au sens fort participe activement à la création de ses propres conditions d'existence. Il transforme le monde en le préservant. Il jardine, construit, aménage, s'associe à d'autres, inventant avec la nature comme avec autrui des formes de vie communes. Aux côtés du système représentatif, il y a ou il devrait y avoir un système participatif qui permette à chacun d'entre nous d'" ugmenter le monde.
Voilà donc l'urgence qui anime ce propos : pour que notre monde ne devienne pas un monde de désolation, nous devons introduire dans l'idée de citoyenneté la production, l'entretien, la préservation et la transmission d'espaces concrets partageables – en somme, la juste occupation de la terre.
Le guide qui réensauvage la ville !
Que faire si votre route croise celle d'un moustique, d'un chien errant, d'un ours, d'abeilles énervées, d'un macaque affamé ? Savez-vous que les corneilles ont une mémoire incroyable et comptent parmi les animaux les plus rancuniers ? Que les ours sont myopes mais ont un odorat incroyablement développé ?
Face à une bête sauvage, nous réalisons l'étendue de notre ignorance. Nous faisons la brutale expérience de notre propre appartenance au monde animal, et de la faiblesse de notre espèce, qui n'inspire spontanément ni terreur ni crainte. Avec ce guide à la fois informé et étonnant, Joëlle Zask ne nous propose pas seulement de nous prémunir contre une morsure ou un coup de griffe. Elle nous invite à faire connaissance avec les autres animaux de la nature, et à remettre en question la place que nous accordons aux humains parmi eux.
" Voilà l'urgence : comprendre que l'écologie et la démocratie sont soeurs. "
On connaît les places léguées par Jules César, Louis XIV, Napoléon III, Hitler, Staline ou Mao Zedong. Royales, impériales, nationalistes ou fascistes, elles jalonnent encore aujourd'hui nos villes et nos villages. Mais pourquoi les démocrates n'ont-ils pas, eux aussi, réfléchi au rôle politique des places ? D'où vient cette lacune ? Quelle est la nature de l'inconscient politique qui nous les rend invisibles ? Et comment y remédier, à l'heure où la démocratie a plus que jamais besoin d'être revitalisée ? Joëlle Zask enquête sur les conditions matérielles qui rendent l'exercice de la démocratie possible. Car " en démocratie, plus on se réunit, plus grandes sont nos libertés, plus les institutions qui nous protègent sont fortes ".
Et si les animaux sauvages s'installaient dans nos villes?
Des renards dans les jardins de Londres, des sangliers dans les rues de Marseille, des léopards dans les artères étroites de Bombay, des coyotes dans les parkings de New York, des kangourous dans les rues de Canberra : repoussés une campagne chaque jour plus hostile – polluée, rognée par l'urbanisation ou déréglée par le changement climatique – les animaux sauvages s'installent dans les villes. Ils s'y adaptent. A New York, les rats mangent des bagels et de la bière ; à Paris, ils optent pour du beurre et des croissants.
Ce phénomène s'accentue. Et si, demain, nous devions les côtoyer au quotidien ?
La ville telle que nous la connaissons a été historiquement pensée contre les animaux sauvages et, plus généralement, contre la nature. Accueillir ces animaux parmi nous paraît impensable. Les rejeter, impossible. Les exterminer, cruel et dangereux pour les équilibres écologiques.
Ce livre propose une expérience de pensée. A quoi ressemblerait une ville dans laquelle les distances et les espaces rendraient possible la coexistence avec les bêtes sauvages ? Une ville qui ne serait plus pensée contre les animaux, ni d'ailleurs pour eux, mais avec eux ? Comment, en somme, à l'heure des grands bouleversements écologiques, construire une nouvelle arche de Noé ?
" Passionnant. "
Augustin Trapenard, 21 cm de +
" Un livre absolument passionnant. "
Patricia Martin, France Inter
" Joëlle Zask poursuit sa réflexion sur les liens entre démocratie et écologie, ainsi que sur notre rapport à la nature. "
Libération
" Passionnant. "
Hervé Gardette, France Culture
"
Zoocities est un essai foisonnant, stimulant, et au minimum consolateur si jamais un goéland venait à plonger sur vous, en pleine rue, pour voler votre sandwich. "
Annabelle Laurent, Usbek et Rica
" Face aux feux géants induits par le réchauffement climatique ou à l'hypothèse d'une invasion des bêtes sauvages dans les villes, elle offre des solutions qui font la part belle au savoir des apiculteurs, des forestiers, des pompiers, des paysans, des urbanistes... Ses enquêtes sont peuplées de toutes ces voix. "
Marion Rousset, Le Monde
" Un appel à repenser la cité et l'altérité. "
Marianne
" Un essai aussi informé qu'engagé. "
Philosophie Magazine
" La philosophe Joëlle Zask, formidable empêcheuse de penser en rond, qui nous projette dans son dernier ouvrage
Zoocities, dans une ville où l'humain devra apprendre à cohabiter avec les animaux sauvages, ni pour, ni contre, mais bien avec. "
Autour de la question, RFI
" Une réflexion scientifique, ancrée dans le dur de la recherche mais accessible, harmonieuse, formellement séduisante. "
Diacritik
" Un ouvrage très intéressant, très bien écrit. "
La Cliothèque
" Un état des lieux des plus intéressants. À découvrir. "
La Provence
Du jardin d'Éden à la " petite république " de la ferme de Jefferson, des hortillonnages médiévaux d'Amiens à l'agriculture urbaine de Savannah, en passant par les kibboutz, les jardins ouvriers ou les jardins partagés urbains, et bien d'autres épisodes tous plus inventifs les uns que les autres, ce livre examine ce qui, dans les relations entre l'agriculteur ou le jardinier et la terre cultivée, favorise la formation de la citoyenneté, une puissance de changement considérable.
On a l'habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l'usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire.
À l'opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l'essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté. Défile alors sous nos yeux un cortège étonnant d'expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d'Éden qu'Adam doit " cultiver " et aussi " garder " à la " petite république " que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des " guérillas vertes " aux jardins partagés australiens.
Cultiver la terre n'est pas un travail comme un autre. Ce n'est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C'est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu'on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L'agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l'écologie démocratique.
Contrairement aux conceptions de ses contemporains, la démocratie est pour le philosophe américain John Dewey (1859-1952) un idéal " radical ", à la fois éthique, social et politique, avec lequel il ne transige pas. Participer signifie contribuer à fixer individuellement les conditions dans lesquelles l'expérience future prendra place ; tout aussi bine développer son individualité, s'associer librement ou être membre du public.
"Ce livre repose principalement sur des conversations avec des artistes, des galeristes et quelques collectionneurs... Les personnes consultées ne constituent ni un "échantillon représentatif" des milieux de l'art, ni un mouvement une tendance ou un courant... Tous font un travail différent et dans une certaine mesure exemplaire."L'art suppose liberté et confrontation à l'altérité. De nombreux artistes déplorent que leur créativité soit confisquée et exploitée, dévalorisée et niée. Les galeristes et collectionneurs se situent du côté commercialisation, spéculation, pouvoir. "De même que les défauts de la démocratie sont des éléments non-démocratiques, les défauts de l'art sont des éléments non-artistiques. Les raisons pour lesquelles il est devenu courant de refuser au citoyen ordinaire une compétence au jugement politique sont tout autant fatales à la démocratie que le discrédit de l'amateur non spécialisé ne l'est à l'idée même d'un art contemporain."Une analyse rapprochant art et démocratie, une thèse : il n'y a pas de meilleurs citoyens que les artistes, un éloge de la démocratie, qui loin d'être le règne de la médiocrité et de l'individualisme, comme certains le soutiennent, subordonne l'égalité à la liberté. Démocratiser n'est pas niveler et conformer mais libérer, de la même manière que l'art est une libération. L'enjeu de ce livre est de proposer un éclairage réciproque entre les pratiques artistiques en France aujourd'hui, et des valeurs qui semblent à l'auteur constitutives de la démocratie.