Nous aurions préféré ne pas avoir à publier cette correspondance. Nous avons jugé que c'était notre devoir.
L.C.
C'est une histoire vraie, du moins je le crois. J'ai connu Lou, pas très bien, mais assez pour qu'elle me confie son manuscrit. J'ai corrigé les fautes d'orthographe, c'est à peu près tout. Quand je lui ai demandé : Qu'est-ce qu'on met comme titre ?, elle m'a répondu : Lou. Je lui ai dit que c'était un peu court et j'ai suggéré Modèles américains, parce que ça se passe en Amérique et qu'il y a des peintres et des gens qui posent. Mais elle a eu l'air agacée : On va croire que c'est un manuel d'économie, alors que c'est juste l'histoire d'un beau voyage qui a duré trop longtemps.
Six ans avant le début de cette histoire, on avait dit à Marianne Renoir, alors âgée d'une quinzaine d'années, que le jeune homme qu'elle voyait là, sur le trottoir d'en face, en train de faire ses lacets comme vous et moi, descendait du pape Sixte Quint et de la grande famille des Peretti, dont Stendhal a raconté quelque part les aventures. Il sait le grec ! avait-on ajouté. L'italien aussi, à coup sûr, car il passait tous ses étés dans la villa de ses aïeux, près de Ferrare. On murmurait même qu'il était poète. Et si je l'épousais ? s'était demandé Marianne. Six ans plus tard, Marianne n'a toujours pas épousé Pierre, mais elle passe ses vacances d'été avec lui dans sa villa de Camporiano. Le roman commence sur un mode léger et comique par la description triviale du quotidien des personnages, de leurs humeurs et de leurs disputes ; il s'engouffre peu à peu dans leurs perceptions profondes et se met à suivre le flot de leurs pensées et de leurs hallucinations, grâce aux textes intimes qu'ils écrivent, mais également aux contes, aux ballades, aux histoires allégoriques qu'ils inventent et se récitent. Roman à plusieurs voix, La Cattiva glisse constamment d'un genre à l'autre, d'un ton à l'autre. Même quand l'angoisse prend le dessus, l'enthousiasme et l'enjouement ne disparaissent pas entièrement. Le récit se déploie dans une Italie ensoleillée et romanesque, tantôt réelle, avec les déambulations de Pierre et Marianne dans Parme, Modène et Ferrare, tantôt imaginaire et rêvée : Camporiano n'existe pas plus que Virgoletta, un petit village à flanc de colline où l'on part dîner et danser la tarentelle quand tout va trop mal.
Il y a quelque temps déjà, Lise et François sont venus me voir, ils m'ont dit : ' Tu te souviens du journal que tu tenais quand tu avais dix-sept ans ? L'année du confinement et de la disparition de ton ami, toute cette histoire avec cette femme, cette sorcière ? Tu ne voudrais pas le publier ? '
Je n'ai rien répondu, j'ai pris un bout de papier et j'ai dessiné :
[Dessin]
Ça voulait dire, ' Non franchement, je n'ai pas envie de me replonger là-dedans. '
' T'inquiète, a dit François, on s'occupe de tout.
De la Chine ancienne à l'Egypte des pharaons, de l'Inde et ses multiples divinités au panthéon romain, ces légendes nous racontent les naissances du monde et l'origine des civilisations. Un régal pour les passionnés de mythologie !
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Entrevous inaugure un nouveau sous-titre: « revue d'arts littéraires ». Au sommaire: cinq sections et de très nombreuses contributions. 1. Le laboratoire de création Troc-paroles de la Société littéraire de Laval, où sont expérimentées diverses techniques d'écriture : «Le brunch des espions» (micronouvelles), «Les listes de choses (prose poétique brève à la manière de Shonagon)» et «À la manière nippone» (haïku, tanka). 2. Mots sur image: où la poésie s'amalgame à l'art visuel et à la photographie d'art. 3. L'art du pastiche: après l'autofiction et le potluck littéraire, Entrevous poursuit dans la stimulation de la créativité par la contrainte volontaire et se livre à l'art du pastiche (de Vincent Delerm, Jun'ichiro Tanizaki et Jean de la Fontaine). 4. Lieux de mémoire littéraire: texte poétique lu à l'inauguration de la place Anne-Marie-Alonzo et visite de la bibliothèque de Nemo sur le Nautilus. 5. Une dernière section toute en interdisciplinarité, La littérature est partout: au cinéma (la romancière dans Le Violon rouge), au concert (poésie de Patrick Coppens et chambristes de l'Orchestre symphonique de Laval; poèmes du domaine public sur les gitans et Orchestre tzigane de Montréal), à l'opéra (Journées de la culture chez Béatrice Picard) et au théâtre (Festival des Molières).