Ligne 5, République, Bobigny... Ligne 9, Jasmin, La Muette, Charonne... Chaque jour des millions de femmes et d'hommes se croisent dans le métro parisien, les yeux rivés à l'écran de leur téléphone mobile, pressés d'arriver à destination. Et pourtant, il y a tant à voir et tant à vivre dans ce monde souterrain. Tant de livres à déchiffrer sur les visages que l'on côtoie. Tant de scènes à filmer avec la caméra de l'empathie. Tant de jeunes et de vieux, de malades et de bien-portants, de riches et de pauvres "emportés dans le même voyage". Il fallait un regard de poète pour mettre au jour l'inépuisable richesse de ces transports en commun. Ce regard, c'est une femme venue de Syrie qui nous l'offre, dans ces "métropoèmes" écrits directement en français. La poésie aussi est un service public.
Née à Lattaquié en Syrie, Maram al-Masri entreprend des études à Damas, avant de s'exiler à Paris où elle connaît une situation difficile. En 2003, Cerise rouge sur un carrelage blanc la révèle au public francophone. Sa poésie, saluée par la critique des pays arabes et traduite dans de nombreuses langues, fait d'elle une des grandes voix du Moyen-Orient. Ses six précédents recueils, parmi lesquels Elle va nue la liberté, Le Rapt et La femme à sa fenêtre ont été publiés par Bruno Doucey.
"L'avez-vous vu ?
Il portait son enfant dans ses bras
et il avançait d'un pas magistral
la tête haute, le dos droit...
Comme l'enfant aurait été heureux et fier
d'être ainsi porté dans les bras de son père...
Si seulement il avait été
vivant. "
Née à Lattaquié en Syrie, Maram al-Masri entreprend des études à Damas, avant de s'exiler à Paris où elle connaît une situation difficile. En 2003, Cerise rouge sur un carrelage blanc la révèle au public francophone. Sa poésie, saluée par la critique des pays arabes et traduite dans de nombreuses langues, fait d'elle une des grandes voix féminines du Moyen-Orient.
Ses derniers recueils, Par la fontaine de ma bouche et La robe froissée, ont été publiés par les Éditions Bruno Doucey.
La Robe froissée reprend en l'enrichissant un court recueil de Maram al-Masri publié en 2009 aux Editions La nuit myrtide sous le titre La femme à la fenêtre. Dans ces textes, un regard de femme se pose sur la Grand place d'une ville du nord de la France. Il y règne une ambiance de fête foraine, ducasse où se côtoient barbes à papa et pommes d'amour, rires d'enfant et détresse sociale. Mais qui est cette femme surprise au petit matin nordique ? Une immigrée venue de loin, voyageuse du Levant née dans la poussière des caravanes. Bien sûr la vie est là, simple et tranquille, qui ne saurait faire oublier les pays malades de la guerre, la crise économique, la fermeture des usines. Et si nos joies n'étaient finalement que cela, frêles coquelicots, « gouttes de sang de la terre blessée » ?
Née en Syrie en 1962, Maram al-Masri entreprend des études à Damas, avant de s'exiler à Paris. En 2003, Cerise rouge sur un carrelage blanc la révèle au public francophone. Quatre ans plus tard, elle obtient le prix de poésie de la SGDL pour Je te regarde, avant de publier Je te menace d'une colombe blanche aux éditions Seghers. Sa poésie, saluée par la critique des pays arabes et traduite dans de nombreuses langues, fait d'elle une des grandes voix féminines du Moyen-Orient.