Michel Blay
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Les "Principia" de Newton
Michel Blay
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Philosophies
- 11 March 2019
- 9782705908249
En 1687 Isaac Newton a publié son plus important ouvrage : Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. La nouveauté de l'apport newtonien est considérable : en soumettant à la seule loi de la gravitation universelle les phénomènes célestes et terrestres, Newton a unifié la physique. Les mêmes principes, les mêmes lois s'appliquent désormais à la terre comme au ciel. Le Cosmos hiérarchisé aristotélicien est définitivement détruit. Ce n'est pas tout. Par-delà ce travail conceptuel extrêmement novateur, le texte newtonien est aussi traversé par un souci d'organisation déductive qui conduit Newton, tout à la fois, à énoncer en pleine clarté les principes qui gouvernent les développements théoriques et à mettre en place les mathématiques qui rendent possibles ces développements. L'oeuvre newtonienne est l'aboutissement des travaux du XVIIe siècle et le point de départ de ce que l'on appelle aujourd'hui la mécanique rationnelle. C'est ce double aspect que cette étude vise à éclairer en analysant à la fois en quoi Newton renouvelle le travail des contemporains et en quoi aussi son ouvrage n'est, par certains aspects, qu'un écrit de la fin du XVIIe siècle.
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à vif, penser la vie au-delà du concept
Michel Blay
- Les Belles Lettres éditions
- Encre Marine
- 17 September 2021
- 9782350881942
Peut-on cerner la vie que nous vivons, l'ici et le maintenant d'une vie, à vif sans qu'elle soit obscurcie par le concept comme l'a fait la science de Galilée à nos jours ? Peut-on penser la vie sans risquer de la perdre ? Michel Blay tente ici de montrer, faisant référence à la parole évangélique de Jean - en deçà de la tradition théologique dogmatique qui la dévoie -, à la mystique (Nicolas de Cues), à l'architecture de Suger qui tente de magnifier la lumière dans la construction des cathédrales, comment la vie peut s'exprimer sans la médiation du concept qui la prive de sa « vitalité ». Ne nous désolons pas, n'espérons pas une autre vie, la vie est là, dans toute sa prégnance, et il suffit de se laisser envahir pour battre avec elle à l'unisson. C'est sans doute en se mettant à l'écoute des poètes que nous pouvons entendre cette vie que nous vivons, toute puissante, jaillissante, charnelle, et ainsi sentir à nouveau en soi son épiphanie : « Prendre chair de l'oiseau, pour savoir le bonheur [...] Trouver toujours le monde entre son cri de peur et son ravissement. »
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L'existence au risque de l'innovation
Michel Blay
- CNRS Editions
- Histoire
- 28 August 2014
- 9782271082268
Biologie de synthèse, nanotechnologies, liste sans fin de nouveaux gadgets électroniques, de nouveaux artefacts robotiques... La course permanente à l'innovation irresponsable impose au corps social de se soumettre aux développements de multiples nouveautés technologiques. Appauvrissement des ressources, accroissement de la pollution, surveillance toujours plus méticuleuse des États et des individus, solitude au travail, en sont le résultat. Surmonter ces problèmes exige de revenir sur l'idée de nature, en prenant conscience qu'il n'y a pas une nature en soi, à notre service, dans laquelle nous pourrions puiser sans fin, mais que l'idée que nous nous faisons d'elle s'est constituée progressivement depuis la fin du XVIe siècle. C'est cette fabrique de l'idée de nature à l'époque moderne et de ses conséquences qui fait l'objet de ce livre. Pourquoi avons-nous abandonné notre existence et notre responsabilité pour la fascination du détour technologique ? Résolument à contre-courant, l'auteur rend possible une critique et un dépassement de l'emprise " inéluctable " de l'innovation, de l'économie libérale utilitariste et de la technique sur notre avenir.
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Une nouvelle histoire des sciences. On a toujours tendance à faire remonter les commencements de la science aux Grecs anciens. On tient pour acquis qu'elle relate un progrès en marche et se construit linéairement, de manière cumulative, chacun ajoutant une brique à l'édifice commun. La science serait universelle, surplombante, détachée de tout substrat idéologique et culturel, et les écrits de nos prédécesseurs ne seraient que des essais, souvent naïfs, pour nous permettre de devenir ce que nous sommes.
Il n'en est rien. La science est une construction culturelle à une époque donnée. Et la question du " progrès ", dans ce cadre, n'a pas grande signification.
En revanche, un chemin traverse la pensée occidentale depuis les Grecs : celui de l'ordre démonstratif, lancé par les
Éléments d'Euclide, poursuivi en terre d'Islam, renforcé au XVIe siècle en Occident, où naissent les mathématiques comme nous les connaissons. Mais cet ordre démonstratif vaut pour sa forme, pas pour son contenu.
En prenant une position résolument critique, en revisitant les approches historicisantes de l'histoire des sciences tout autant que celle portant sur l'homogénéisation idéologique des pensées de l'histoire globale, Michel Blay expose une nouvelle sensibilité aux constructions du passé comme à celles du présent, et ouvre une nouvelle voie pour l'avenir.
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L'auteur : Directeur de recherche émérite au CNRS, Michel Blay est notamment l'auteur de
Dieu, la nature et l'homme.
L'originalité occidentale (2013),
L'Existence au risque de l'innovation (2014), et plus récemment de
Penser ou cliquer ? (2016).
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La dechirure du penser - essai sur l'effacement du logos
Michel Blay
- Les Belles Lettres éditions
- Encre Marine
- 6 March 2020
- 9782350881829
Étrange parcours que celui du Logos qui, de Héraclite à nos jours, tend à s'effacer, dans ce monde actuel, tout entier voué à la science, au tout numérique. Cette vision héraclitéenne de la totalité s'est estompée, transformée qu'elle fut déjà dès les premiers siècles de notre ère dans sa postulation religieuse, puis dans la modernité, et s'est perdue dans un monde où, science et technique prenant leur envol, l'homme avait comme horizon de « devenir comme maître et possesseur de la Nature ». Michel Blay analyse cet état qui nous laisse de plus en plus en déshérence ; et dans un monde où « Dieu est mort, et c'est nous qui l'avons tué », comment ne pas sombrer dans cette illusion d'un homme tout-puissant, dans lequel même le psychique est traité à l'aune des neuro-sciences où l'homme a perdu sa complétude et ne pense même plus à la chercher ? Ne serait-ce pas la poésie, elle seule, « dans ces temps de détresse » qui offrirait une voie pour retrouver sa voix ? Certes « Il n'y a pas de paradis » nous dit André Frénaud. « Était-ce l'aube, ou le soir déjà perce ? Qu'avions-nous espéré que nous allons cherchant ? »
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Dialogue sur l'histoire, la religion et les sciences
Michel Blay, François Euvé
- CNRS Editions
- 14 November 2019
- 9782271129499
Faut-il considérer que le rationnel est du côté de la science, et l'irrationnel du côté de la religion ? Et que la première a détrôné la seconde ? Rien n'est moins sûr : elles n'ont pas les mêmes objets.
On emploie le mot " science " comme s'il avait eu le même sens de toute éternité, comme s'il signifiait la même chose pour Aristote, Copernic, Galilée ou Stephen Hawking. Or ce mot ne désigne pas la même réalité pour les Anciens, les Médiévaux et nos contemporains. La science se construit historiquement, dans le temps et avec son époque. Tout comme la religion, la science est une forme de pensée qui détient une vérité, certes, mais une vérité qui n'est pas intangible. Par ailleurs, la " science ", dans sa genèse, a été profondément influencée par une certaine théologie, laquelle s'est elle aussi présentée comme une démarche rationnelle, en interaction permanente avec son environnement intellectuel.
D'une époque à l'autre, c'est à une étude des croisements et des enjeux entre science et théologie que cet ouvrage nous invite.