Le corps, noir comme la pluie et l'éclair, refuse de grandir.
Armée de l'art de la dissociation, d'une liasse de billets volée et d'un Manuel mouillé, une naine prend la fuite à la pointe du jour. Des corons du Nord aux tours HLM de la banlieue parisienne, d'un squat d'artistes à un cagibi de chambre d'hôtel, d'un foyer de la Poste du XVIe arrondissement à une utopie anarchiste née du béton d'Ivry, de la débine à la débrouille, de la lutte à la révolution, c'est l'histoire d'une folle traversée au pied du monde, auprès des spectres, dans les trous de la mémoire.
Picaresque et hallucinée, poétique et joyeuse, La Dissociation déploie un monde singulier, peuplé de personnages en rupture de ban : Luzolo l'artiste qui n'aimait pas l'Art, Andrée et Petit Chat de l'Hôtel Béthune, Pierre Lembika et Jeanne-Marie Mansala les fondateurs de L'Indépendance, Rime et Sélima les gardiennes de la cité.
Un premier roman empruntant tantôt au réalisme magique tantôt à la fable contemporaine. À mi-chemin du conte et de la satire, Nadia Yala Kisukidi dessine une voie nouvelle.
Y a-t-il une pensée consistante de l'art chez Bergson ? Existe-t-il une « philosophie politique » bergsonienne ? Ces deux questionnements, apparemment distincts, sont bel et bien traités et reliés chez l'auteur. Ils trouvent leur fondement au coeur d'une conception de l'homme, dont les contours sont tracés dans L'Évolution créatrice à l'intérieur du problème métaphysique de la vie. Partant de la question anthropologique, telle qu'elle se pose à partir de l'affirmation théorique du concept de création, Nadia Yala Kisukidi propose une lecture originale de Bergson perturbant les frontières de chaque livre et développant de nouveaux axes problématiques : peut-on parler d'un humanisme bergsonien ? Quels sont les enjeux psycho-sociaux d'une compréhension de l'homme centrée sur le concept de création ? L'artiste figure-t-il un modèle singulier d'humanité ? Pourquoi la promotion de la démocratie et des Droits de l'Homme tient-elle tout autant de la proposition politique effective que de la réaffirmation nette des résultats de la métaphysique de la vie ? Si la question de l'art a pu sembler opaque à cause d'une absence de livre, et si celle de la politique apparut suspecte du fait de son ancrage dans la philosophie de la vie et des engagements de l'auteur au XXe siècle, cet ouvrage, en montrant que le problème de l'émancipation de l'homme constitue une des inquiétudes du bergsonisme, se présente comme une contribution majeure au renouveau des études bergsoniennes.