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Sciences humaines & sociales
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Montres, agendas, horaires : le temps semble être une contrainte à laquelle nul ne peut échapper. Nous avons le sentiment que « le temps passe » mais le temps n'existe pas en soi, affirme Norbert Elias. Il est avant tout un symbole social, résultat d'un processus d'apprentissage qui s'est étendu sur des millénaires. Dans quel but les hommes ont-ils eu besoin de déterminer le temps ? Comment la conscience du temps a-t-elle fini par devenir une seconde nature ? Dans cette vaste exploration de l'expérience du temps au cours des âges, Norbert Elias nous invite à réfléchir sur un aspect fondamental du « processus de civilisation ».
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Norbert Elias, mort en 1990 à l'âge de 93 ans à Amsterdam, fut l'un des plus grands penseurs de notre temps. Il est né à Breslau, dans une famille juive aisée où il fait l'apprentissage de la culture allemande classique. En 1930, Karl Mannheim lui propose de le suivre comme assistant à l'université de Francfort. Mais, au printemps 1933 Elias doit fuir l'Allemagne. C'est à Londres il élabore alors son livre sur « la civilisation des moeurs », sans doute l'un des livres majeurs du XXe siècle, à la fois un classique et un livre qui a fait couler beaucoup d'encre.
Norbert Elias par lui-même, constitué de plusieurs articles majeurs et d'un entretien, propose une biographie intellectuelle du penseur qui, non seulement éclaire de nombreux pans de son oeuvre et mais aussi explicite les circonstances dans lesquelles lui sont venues ses principales intuitions, ou comment l'homme devient matière de son épistémologie. Ainsi, il analyse sa judéité dans un rapport établis/marginaux qu'il avait auparavant développé dans une enquête empirique révolutionnaire .Au terme de sa longue vie qui se confond avec le siècle, Elias confiait: "J'avais l'ambition de développer une image de la société qui ne soit pas idéologique." Il nous lasse en effet un héritage épistémologique riche, qui pense le monde en termes d'essences, mais de configurations.
Cet ouvrage est paru en 1991 chez Fayard. -
Sport et civilisation : La violence maîtrisée ?
Norbert Elias, Eric Dunning
- Fayard/Pluriel
- Pluriel
- 29 May 2024
- 9782818507445
Traduction de l'anglais par Josette Chicheportiche et Fabienne Duvigneau.
Le sport ne cesse d'accroître son influence sur nos loisirs et plus largement sur la société. Comment expliquer son rôle ? A-t-il pour fonction de libérer les tensions que créent les contraintes de la société ? À quoi correspondent les violences des supporters et des hooligans ?
Inscrivant le sport dans la théorie des processus de civilisation, Norbert Elias et Eric Dunning montrent, dans ce livre majeur et très discuté, que le sport moderne n'a plus grand-chose à voir avec les affrontements guerriers et rituels de l'Antiquité ou du Moyen Âge. Aujourd'hui, l'évolution du code des comportements a imposé une diminution de la violence autorisée et permet aux individus de relâcher le contrôle de
leurs émotions en écartant les risques excessifs.
Fondamentalement, l'histoire de chaque sport est donc liée à l'apparition de règlements de plus en plus rigoureux qui ont uniformisé les pratiques sportives dans le but de maîtriser le déploiement ou le spectacle de la violence.
Norbert Elias (1897-1990) est l'un des plus grands sociologues du xxe siècle et l'auteur d'un ouvrage majeur de sociologie historique, paru en deux volumes : La Civilisation des moeurs et La Dynamique de l'Occident. Dans la collection « Pluriel » sont parus, entre autres, Norbert Elias par lui-même, Du temps et Logiques de l'exclusion.
Eric Dunning (1936-2019) est un sociologue britannique, disciple de Norbert Elias, spécialiste de la sociologie du sport, en particulier du hooliganisme. -
Les Allemands ; barbarie et « dé-civilisation »
Norbert Elias, Roger Charter
- Seuil
- 26 May 2017
- 9782021117448
Ce livre est le dernier dont Norbert Elias a autorisé et contrôlé la publication avant sa mort, le 1er août 1990 à Amsterdam. Il tentait d'y comprendre l'incompréhensible : pourquoi tant d'Allemands, dans les années 1930 et 1940, ont-ils accepté l'extermination des Juifs et perpétré les plus effroyables cruautés ?
(...)
Elias refuse, à la fois, de l'assigner à un invariant psychologique - la propension sadique de certains individus - ou à un antisémitisme atemporel qui serait le propre de la tradition allemande. L'essentiel réside dans les conditions historiques qui ont rendu possible, dans l'Allemagne des années 1930 et 1940, le processus de "dé-civilisation", la levée des autocontrôles qui bridaient les affects de violence, ainsi que l'obéissance, jusqu'au dernier jour, aux maîtres nazis. Exercer une autorité arbitraire, absolue sur des victime haïes et stigmatisées, niées en leur humanité, était pour nombre d'Allemands une manière d'affirmer leur propre identité et de rendre tolérable leur soumission à l'autorité.
C'est là le constat essentiel de ce livre sombre, lucide et poignant.
Roger Chartier
Norbert Elias (1897-1990) a notamment publié aux Éditions du Seuil, dans "La Librairie du XXIe siècle", Mozart. Sociologie d'un génie (1991 ; "Points Essais", 2015) et Théorie des symboles (2015).