Ce sont deux Savoyard authentiques, de vieille souche, deux camarades d'enfance, heureux de se retrouver, qui remontent de Chambéry à Puygris, dans une opulente Panhard, assez mal à l'aise sur ce chemin de montagne. Celui qui joue de l'accent provençal pour déguiser son inquiétude, est journaliste à Paris ; il passe, comme chaque année, ses vacances au pays. L'autre, retraite prise, vient de réintégrer la maison familiale d'été, devenue pour lui refuge de ses loisirs. Marius est bien son prénom, mais il y a presque autant de Marius en Savoie qu'au bord des calanques méditerranéennes...
Par un beau matin de fin d'été, les gens, alertés par la parade publicitaire, commencèrent - vers 11 heures - à envahir la rue des Moutons. Une ribambelle d'enfants les y avaient, bien entendu, précédés, et tenaient solidement les abords du mât de cocagne élevé devant l'entrée de l'Agneau, et qu'un acrobate, après avoir accroché les lots sous l'oriflamme du haut, s'occupait présentement, en descendant, de savonner. Au soir venu, la famille Grussen était là depuis longtemps, au grand complet. Joseph dansait avec Anna. Nicolas, Georges et Odilia folâtraient de-ci de-là. Rose et Aloïs se tenaient bien sagement à la table de leurs parents, bavardant avec les voisins, qui s'amusaient de leur gentillesse, les mignotaient, leur offraient des bonbons. Derrière le comptoir, Alfred Zinckle tirait la bière, chope après chope ; Marguerite surveillait la caisse...
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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