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Philippe Roucarie
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La Nature profonde, la Nature originelle offre toujours au petit enfant de la campagne la joie d'accéder à la découverte de ses merveilles...
Elle lui apporte tout autant l'orage que la forêt avec ses arbres venus du temps, la colline ou la rivière, l'herbe encore où se cache un bouquet d'inoubliables violettes. Elle lui offre sa beauté, elle lui confie son âme... Et lorsque le bonheur veut qu'un grand Ancien qui, sa vie durant a exploré ce monde, l'a regardé vivre, l'a subi ou admiré prenne sa petit bonhomme par la main et lui procure la joie de la découverte, la reconnaissance marquera indéfiniment le souvenir...
L'auteur a connu cette faveur de ne pas naître dans un univers concentrationnaire, dans un monde de tours, de rues, d'asphalte, relégué dans le seul refuge du petit cube d'un grand ensemble. Il a connu, jeune, la longueur du chemin pour aller à l'école, l'émotion de voir naître ou s'effacer les saisons, les fleurs au Printemps, les ors à l'Automne. Il a affronté la neige, la pluie, le froid ou le tonnerre. Et, surtout, il a connu cette félicité sans limite d'être le confident d'un grand-père qui lui offrait de la Nature toute l'émotion de sa découverte et non la seule description de sa diversité. Philipe ROUCARIE renoue avec ce monde de la campagne profonde qu'il a connu et exploré. Dans son petit village avec ses joies, ses peines, ses inimitiés, ses brouilles, sa vie, ses hommes parfois simples, parfois grands... tout se croise dans ce roman au style amusé, à l'humour discret et à l'attachement viscéral... -
Hier conditionne aujourd'hui.
Ainsi du pont et du ruisseau. Un jour, ils se sont croisés. Et le voyageur a choisi. Ou il est resté appuyé au parapet ou il a suivi la course de l'eau. Dans le premier cas, riche de son passé mais ignorant l'avancée du Monde il n'a rien connu des berges nouvelles, des horizons nouveaux, témoin d'une civilisation qui s'en est allée, ignorant de celle qui se met en place.
Où est la vérité ? Elle est toujours indécelable lorsque l'Histoire avance, broie, détruit et peine à installer un Monde nouveau.
L'Homme aurait-il besoin de sécurité et d'une certaine stabilité pour échapper au vertige, ce vertige qui vous aspire lorsque vous fixez intensément l'avancée du courant.
L'auteur s'interroge. Y a-t-il une solution autre qu'individuelle et multiple ? Son monde était entier, rude, peu influençable. Ses réponses étaient parfois abruptes. Elles étaient instinctives et toujours sans concessions. Elles peuvent déplaire. Elles étaient le résultat d'une façon de vivre millénaire.
En un demi-siècle, une civilisation a disparu.
Chaque transformation du Monde apporte ses cassures, ses destructions et ses problèmes.
Comment ont réagi nos anciens à ces bouleversements ? Comment ont-ils été touchés ? Comment auraient-ils réagi face à des réalités, des interrogations, des intrusions qui auraient sapé les bases de leur civilisation ?
L'auteur, témoin de cette époque, essaie d'exprimer son avis sur ce qu'il a vécu et tout autant sur ce qu'il a imaginé.
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Ils étaient nés de la guerre - la grande - tous les trois le même jour, du miracle qu'engendrent, toujours, les catastrophes.
Ils étaient devenus dans ce village isolé « les triplés du Cheire des Anges ».
Ils y ont grandi, élèves dans leur classe unique, découvert le monde, affronté l'aventure de la vie.
Et puis est arrivé l'heure des épreuves : les Chantiers, la Résistance, l'Armée, cette heure qui a été celle des amours et aussi celle de leur essor.
Amusé autant qu'ému, Philippe Roucarie nous invite à les suivre, à les encourager, à leur tendre la main, car, dès le premier jour ils nous sont devenus extrêmement chers.
Plus encore, au-delà de leur destin, c'est l'histoire de chaque lecteur qui, au long de ces récits, se dessinera en filigrane : une histoire parfois difficile à raconter mais que l'on aimerait tant laisser en souvenir à ses enfants.
Partout, l'humour se cache sous la tendresse et toujours, même au pire des épreuves, il reste une place pour le sourire. -
Si hier n'avait pas été, aujourd'hui ne serait pas. Et si je ne devais retenir qu'un seul exemple de bonheur dans la vie du monde paysan ancien, je suis sûr que ce serait celui de marcher libre, dans son pré, devant ses vaches attelées à son tombereau. Puisse le monde actuel en découvrir l'équivalent !...
La rivière ?... Elle était le complément de la terre, presque son égale. Elle était l'envie des grandes fermes de la montagne.
Mais, s'il la choyait, le paysan la connaissait mal. De ce qu'elle était avant, il l'ignorait comme il ne savait que très peu de son sort lorsqu'elle avait quitté ses près. Par contre, là, il nettoyait ses berges, la déviait juste assez pour fertiliser ses terres, l'écoutait couler et se sentait riche de ce voisinage.
De nos jours, elle a perdu beaucoup de son attrait. Pour le paysan actuel, elle est un outil, un supplément sans doute. Elle n'est plus une passion. De ce qu'est son sort importe peu et si elle permet d'obtenir un plus c'est au même titre que la pluie l'automne ou la neige l'hiver. Le vrai outil est dans le traitement !...
Cependant, si on veut regarder au-delà, elle symbolise la Vie. Suivre son cours, c'est évoluer, trouver autre chose, accepter de la voir avalée par un plus grand ailleurs. C'est reconnaître qu'il n'y a plus rien de commun entre l'étiage d'hier et la crue d'aujourd'hui.
C'est accepter de l'existence tout ce qu'elle apporte de plus, de nouveau, de complexe et de divers !... C'est accepter l'évolution !...
« Un livre de sagesse. [...] Ce livre est la trace de ce long vécu plein de souvenirs et de sagesse. Ecrit de manière très agréable, il est un véritable témoignage qui propose matière à réfléchir. » La Voix du Cantal, Juin 2017
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Ils étaient nés dans la campagne profonde et, par la vertu d'un Instituteur d'exception, ils avaient explosé à la lumière.
Durant cette période troublée qu'avait été la guerre, ils avaient connu de la vie les échecs, les difficultés, les dangers, mais aussi la réussite et les honneurs, tout ce qui donne à la vie son éclat. Seulement, en plus, ils avaient conservé intacte leur amitié d'enfants.
Puis, la retraite arrivée, ils avaient décidé de se retrouver, une fois dans l'année, dans le cadre de leurs vingt ans afin que chacun raconte un incident caché de son existence.
La diversité est totale et seule, ancrée en eux, la survivance d'une époque exceptionnelle peut expliquer qu'au-delà des différences, ils se rencontrent avec le même bonheur dans la lumière du souvenir. -
Dans un Monde où rien n'était balisé, un Monde inconnu à quelques kilomètres de leur lieu de vie, certains de nos ancêtres ont vécu des aventures hors du commun. L'Amour, souvent, en était la cause et il en était le moteur. Lorsque la passion prenait la place, ces aventures pouvaient atteindre au sublime comme elles pouvaient atteindre au tragique. Quand François a croisé Laura il a su, dans l'instant, qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Mais il lui a fallu sa vie et d'effroyables épreuves pour comprendre qu'elle était unique et qu'elle venait d'ailleurs. Leur destin était trop grand pour trouver une place dans un univers trop étroit. Mais tout cela n'aurait été que partie si François, dans son périple, n'avait été confronté à des êtres d'exception, à Brad, à John et aussi aux animaux de la Nature originelle, à l'Ours, au Loup et si, plus tard, beaucoup plus tard, il n'avait connu l'isolement, la vie dans un monde à la civilisation primitive, chaleureuse et , à ce titre, profondément humaine.
Philippe ROUCARIE, après le Paradis du Grand Loup Blanc retrouve un de ses héros. Il le suit au travers d'une immensité où tout était à créer, à imaginer et d'abord à découvrir. Le but qui est, aujourd'hui, l'essentiel du voyage ne se devine que très loin et n'apparaît que comme accessoire, supplanté qu'il est par l'essentiel qui était la lutte perpétuelle contre l'inconnu et, partout, son exploration. -
« Je me demande qui a vécu comme ça, un jour ! »
Rassurez-vous!... Vos grands-parents !
S'il est, aujourd'hui, dans certains milieux, un sacrilège que de l'évoquer, il ne faut jamais oublier que, sans eux, nous ne serions rien !...
Ils étaient dépositaires d'une civilisation que le temps avait affinée. Individualistes dans la vie de tous les jours, ils étaient solidaires dès que la menace se manifestait, que la passion l'emportait sur l'habitude. Ils parlaient alors que de nos jours on ne communique pas. On écrit pour meubler le silence, pour dire ce que l'on croit que le monde écoutera. On appelle au secours !...
Ils étaient assurés de venir du Temps. Ils léguaient au Temps le fruit de leur travail.
On les jugeait purs, naïfs mais entiers. Et c'est pour tout cela qu'ils étaient grands. -
Avant de quitter ce village ami qui, doucement, s'enfonce dans l'oubli il a voulu saluer ceux qui étaient en charge des grandes fermes. Ils représentaient l'Aristocratie du Travail, vivaient de leurs certitudes et ne croyaient qu'en la Terre, rien qu'en la Terre. Ils régnaient sur un domaine qui venait du Temps et qu'ils légueraient au Temps. Le Pimpan était l'un des leurs, né du besoin qu'éprouve tout groupe à se choisir des modèles. Il ne calculait que dans le futur, comme si l'éternité était son lot. Il gardait de ses ancêtres qui avaient vécu à l'ombre des volcans et s'étaient chauffés au feu de la Terre, la notion de la relativité des choses. Il gérait son bien comme le Ministre des Finances devrait gérer la France : ce qui comptait ce n'était pas ce qui rentrait, c'était ce qui ne sortait pas. On le présentait comme sauvage parce qu'il était réservé, on le jugeait arriéré parce qu'il était secret, on l'accusait d'être âpre parce qu'il était économe. De tout il a été beaucoup dit, beaucoup moqué. Du Pimpan il manquait sa vérité. Elle n'a pour ambition que d'être unique.
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Le Pimpan, seul, aurait été orphelin comme l'aurait été le village sans son alter ego, le Maître d'École dans sa classe unique. Ils avaient débarrassé le Pays de deux de ses misères : la pauvreté pour le Patron, l'illettrisme pour l'Instituteur.
Si le premier restait ancré dans sa montagne, le second évoluait, aspiré par « le Mouvement », appelé à rejoindre, dans le Département, le poste qui serait celui de son épanouissement et le cadre de sa retraite.
Mais certains demeuraient persuadés que leur devoir était là, dans ce petit écart où souvent ils étaient nés. Ils y consacraient leur existence.
Le héros de ce livre en est un, lancé à la pointe du combat comme le marin ou comme le mineur. Il n'avait pas d'école concurrente, pas d'ambition, seulement son sens entier du devoir, sa confiance absolue dans sa Pédagogie et quelque part, cachées, ses passions d'Homme.
Aujourd'hui où la Vie l'a effacé il est émouvant de se rappeler. Et si, parfois, son souvenir prête à sourire il ne faut jamais oublier qu'il était dépositaire de deux trésors qu'envieraient nombre de ses successeurs : le respect sans discussion de ses élèves, et la considération sans réserve de leurs parents. -
Lorsqu'il refermera ce livre, le lecteur aura été surpris par la charge d'émotion qu'il y aura rencontrée. Il n'est personne qui ne voudrait être François et avoir connu ne serait-ce que l'ombre du commencement de son extraordinaire aventure.
Parti du fond de son village il ne pouvait compter ni sur l'aide de la naissance ni sur celle de la fortune. Seule la passion devait magnifier sa vie et l'amener à faire preuve d'incroyables qualités de volonté, de ténacité et de résistance.
Tout au long des pages, l'auteur nous guidera, nous invitera à mesurer cette force intérieure qui poussera le héros de ce livre à la rencontre d'obstacles inconnus, de cette immensité vide à l'intérieur de laquelle il fera étalage d'une lucidité permanente et d'un courage hors du commun pour ne pas s'y perdre. -
En apparence, ils avaient tout. La guerre, petit à petit s'oubliait. Les menaces s'étaient estompées. Les privations dont ils avaient souffert n'étaient plus qu'un souvenir douloureux, un avenir qu'ils espéraient heureux s'ouvrait largement devant eux.
Loin des contraintes familiales, entre amis, ils pouvaient donner libre cours à un bonheur intime et gastronomique qui leur laissait apparaître le moment présent comme une revanche.
Mais, en réalité, quel secret était caché derrière cette euphorie ? Quelle main de fer allait les broyer tous, l'un après l'autre ? Petit à petit, ils allaient s'effacer, laissant toujours en suspens la question à laquelle le commissaire chercherait longtemps une réponse. Était-ce un crime ? Une série de crimes plutôt ou un concours de circonstances imprévisibles ?
Un épilogue non dépourvu d'émotion apportera-t-il la solution ?...
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Lettre à mon ami(e) paysan(ne) du Cantal
Philippe Roucarie
- Editions Créer
- 20 June 2018
- 9782848196473
La première question que tu te poses : Pourquoi cette lettre ? Et la seconde suivra immédiatement : À quel titre ?
Tu me connais par ce que j'ai écrit ! Si je l'ai fait ? J'ai vu disparaître une civilisation qui était
celle de tes parents, civilisation qui venait du Temps, qui avait sa base dans la campagne profonde, pays où notre monde s'était ancré.
Je ne suis pas un étranger, un technicien, un individu qui n'a connu que les Ministères, les bureaux et la théorie. Je suis un des tiens. Je suis né dans cette campagne aujourd'hui oubliée, dans un hameau d'une simple commune. Nous étions trois. Mon père paysan de coeur, de sentiment et de passion a vécu dans ce petit univers qui était son rêve. Ma soeur est restée, mon frère a pris la suite. Je suis parti parce que c'était mon rôle de partir mais jusqu'à ma majorité, durant toutes les vacances, durant tout le temps libre, j'ai roulé derrière le char ou le tombereau, j'ai manié la scie, la bêche, la fourche, la pioche, le passe-partout, j'ai « donné » le foin dans le pré et calé ce même foin sous les chevrons de la grange, à brassées, dans une chaleur de four et au milieu d'une poussière qui, à la longue, me rendait aveugle !
Ton métier, je le connais. Je l'ai pratiqué. Je l'ai subi. Je serais né dans un autre environnement, j'aurais connu une autre vie. Mais la tienne a été la mienne et j'en suis fier.
Voilà pourquoi - peut-être ! - tu liras ma lettre. Elle n'est pas là pour changer ta vie - ce serait trop demander ! - elle est là pour te faire réfléchir, pour t'aider, pour, au mieux, te tendre la main.
Alors, si tu le veux bien, prenons quelques minutes !
Entrouvrons la porte des souvenirs. Après tout, ils ne sont pas si lointains et hier est encore là, tout proche, criant d'une vérité que tu as peut-être connue, sûrement pressentie.
Parce que, vois-tu, si hier n'avait pas été, aujourd'hui, n'existerait pas. Le temps d'hier conditionne entièrement le temps d'aujourd'hui même si, en apparence, tout a changé.
Tout ? Sauf les constances et, bien vite, on va mettre le doigt sur ce qui était la vérité du passé et qui est demeurée celle d'aujourd'hui !
Il est une base, une réalité tout aussi bien universelle que calée dans le temps : sans le paysan, la vie n'aurait pas existé. On a tendance à reconnaître - parfois ! - que l'homme de la terre a nourri l'humanité. Quel que soit le processus employé, depuis ses bras jusqu'aux techniques les plus avancées, le résultat a été le même. Sans lui, le Monde en serait resté à ses premiers balbutiements.
Beaucoup ont été imbus de cette vérité, ont pratiqué ce métier par passion, ont été grands, d'autres l'ont pratiqué par hasard, par nécessité, par routine.
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De Menet à Neuvialle, les ponts maudits
Philippe Roucarie
- Editions Créer
- 22 March 2019
- 9782848196732
Ce monde de forêts, de rivières, de gorges, de lacs, de châteaux et de légendes était né d'un volcan gigantesque qui, lui, avait donné naissance à une progéniture multiple, laquelle, aujourd'hui, lui servait d'héritière.
Le pays donnait une impression de calme dans son environnement végétal.
Mais là n'était qu'une apparence. « Les Disparues du Lac de Menet » avaient ouvert le bal. Une suite n'était peut-être pas imaginable mais elle n'était pas sans raisons. Le bouleversement des terres avait provoqué celui des hommes qui avaient vécu le feu sous leurs pieds, qui, aujourd'hui, le vivaient encore.
Trois petits avaient disparu, inexplicablement, un à chaque pont. Le commissaire avait tâtonné et, inexorablement se heurtait au silence dans cet univers où « tout le monde savait tout de tout le monde mais, dans ce cas, personne ne savait rien de rien !... »
Une étude humaine autant qu'une enquête policière !...
Un univers où chacun se retrouve à défaut de découvrir le coupable. -
Philippe Roucarie tire sa révérence. Ce sera son dernier livre.
Il salue ces années de bonheur. Quitte ce monde qu'il a tant aimé, mène en parallèle la vie imposée hier par la guerrre et celle dictée aujourd'hui par la maladie. Le monde et ses réactions.
Philippe Roucarie a écrit le mot « fin » à une oeuvre qui l'a passionné et dit au revoir à ce monde qui disparait.
Que restera-t-il de ce travail ?
Un jour, d'une vieille caisse dans un recoin de grenier, un petit enfant trouvera des livres couverts de poussière. Et la curiosité sera trop forte.
- C'était qui Philippe Roucarie ?
La réponse sera hésitante et demandera un temps long... très long !
- C'était ton arrière-grand-père.
- Et, il a écrit beaucoup de livres ?
- Oui... Je crois !
- Combien ?
- Peut-être vingt !...Vingt-cinq exactement !
- Il parlait de quoi ?
- Du monde qu'il habitait alors à la campagne !
Et la conclusion arrivera, obligatoirement :
- C'est loin ! C'était une autre époque.
Ainsi va la vie et son complice l'oubli. -
« On a coutume d'admettre qu'un enfant est « formé » à cinq ans. C'est essentiellement l'oeuvre de sa Mère. Mais qu'en est-il d'un adulte ? Je suis intimement persuadé que l'environnement qui a été le sien durant son enfance a joué un rôle essentiel. J'en appellerais à l'appui les innombrables confidences, rappels, références ou autres qui m'ont été faits, ont émaillé ma vie de pensionnaire, durant toute ma jeunesse. Il n'est que d'être seul, enfant encore, et même plus âgé, renfermé entre les quatre murs de l'internat, pour chercher un appui, une référence et, toujours une consolation. Et plus tard ? Combien d'adultes éprouvent le réflexe immédiat de rappeler leur jeunesse soit pour expliquer ce qu'elle leur a apporté soit pour affirmer bien fort qu'ils ont su s'en dégager. Avoir été élevé seul ou par un quelconque organisme ? C'est le vide auquel on se réfère !... »
Philippe ROUCARIE fait référence à sa jeunesse et en appelle à ceux qui constituaient son monde. Qui étaient-ils ?... Quel était leur caractère, leur but dans la vie et surtout l'influence qu'ils ont exercée sur l'auteur dont la sensibilité se manifeste à toutes les pages. Un livre passionnant sur l'enfant et l'importance de son environnement. -
Il est des images que le Temps a imposées. Le petit Savoyard était ramoneur et on connaissait l'Auvergne par ses deux figures : le bougnat à Paris, le vacher dans la montagne. On les plaignait, le premier pour sa charge, le second pour son isolement.
Ils ont été l'Histoire !... Aujourd'hui, ils sont la Légende !... Demain ils seront oubliés !... Ainsi va la vie !...
Mais cette vision, réductrice à souhait, était fausse. Le bougnat était arrivé, un jour. Il avait commencé par ce que personne ne voulait faire. Il grimpait l'eau dans les étages. Il était la victime. Mais il espérait que sa revanche découlerait de sa persévérance. Il serait garçon de café, patron de restaurant, parfois de brasserie. Il reviendrait, un jour, dans sa campagne, Crésus dans l'anonymat. Il y retrouverait son ami, le vacher créateur d'un fromage dont plus jamais on ne fabriquera l'équivalent.
Leur caricature les a représentés petits. L'Histoire en a fait des très grands !...
Ce livre est à leur gloire. -
La tradition populaire évoquait le « château ». Elle aurait aimé connaître sa vie. Elle en savait ce que l'écume apprend de la mer. Mais au delà, des écrits, des lettres, des archives parlaient de forteresse et, au temps du Connétable faisaient référence au « château du Roc ». Le Roc ? le rocher, ce bloc de pierre qui semblait, comme les églises monolithes avoir été taillé dans la masse pour loger l'Homme. Ce n'est qu'au moment du drame que, sous la plume d'un journaliste, est apparu « le Roc des Ombres ». Le nom avait plu. Il était resté.
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C'était une école à classe unique dans un village débordant de vie.
Aujourd'hui, le pays est vide et l'école est fermée.
Mais demain, lorsque d'autres voyageurs, venus d'un autre Univers, aborderont à nouveau ces grands espaces ils découvriront qu'ils y ont été précédés par des hommes dépositaires d'une civilisation très affinée.
Au coeur d'une population rurale qu'une littérature misérabiliste a longtemps présentée comme chargée de tous les handicaps, l'auteur nous fait découvrir d'incomparables disponibilités d'observation, de rigueur, d'inventions, de travail et de courage.
De la forêt des hommes qui s'étendait à ses pieds, il ne voit que les arbres les plus grands. Des personnages exceptionnels dans leur vie et dans ce qui fait la trame de leurs jours : le travail et son organisation, la chasse avec des scènes captivantes et ses passions, les fêtes, les rivalités de village, les élections et leurs bassesses.
Un véritable feu d'artifice d'histoires qui se répondent et rebondissent, dans la magie du verbe, l'humour, beaucoup de tendresse et une amitié infinie pour cette race de fer.
Mais, au-delà, c'est le monde rural qui se reconnaîtra dans sa lutte pour conserver la vie à l'ombre de ses places, pour éviter aux cloches de ses églises de devenir muettes et à ses écoles de ne subsister que dans le souvenir. -
Ils vivaient dans un monde qui se fermait à leur horizon. Ils n'étaient ni meilleurs ni plus mauvais. Ils étaient seulement les héritiers d'une tradition qui se hérissait devant l'inconnu. Dans le pays, tout était âcre et rien n'était généreusement offert. Ils étaient paysans, issus de la terre, nourris durement par elle et si viscéralement attachés à cette origine que toute intrusion était pour eux une frustration. Alors, un nouveau venu, même « entré gendre » et aidé par une Grand-Mère considérée et estimée leur apparaissait aussi indésirable que la pluie le jour de la fenaison. Seule sa femme, née au pays, élevée au milieu de tous et ayant à ce titre droit à l'indulgence, pourrait le faire admettre au terme d'une infinie patience.
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Ils étaient nés le même jour, avaient grandi de concert, connu ensemble les émotions de l'enfance, choisi ce que serait leur destin. La fin de la première guerre les avait réunis, la fin de la suivante les avait séparés. L'enthousiasme de leur jeunesse avait été soumis à la rude école de l'existence. Des années durant, avec le même courage, la même persévérance, la même volonté, ils avaient affronté les tempêtes des mauvais jours. Et aujourd'hui, le miracle qui les avait rassemblés au départ les ramenait à nouveau dans ce village aimé. S'il était, en apparence, demeuré semblable à leurs souvenirs, leur monde, en une vie avait davantage changé qu'en vingt siècles. Mais ils en étaient sûrs : les petits à qui, en ce début de millénaire, ils passaient le témoin, seraient dignes d'assurer la relève.
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Ils sont devenus des hommes, nos petits flibustiers. Certains ont même été des personnages importants mais, aujourd'hui, de retour au village de leur enfance ce sont les souvenirs de leur jeunesse qui les habitent comme si rien ne s'était passé, comme si rien ne pouvait effacer la passion qui les dévorait quand ils avaient vingt ans.
Et ils éprouvent le besoin de revivre cette époque heureuse, d'écouter leur ami rappeler ces moments d'un bonheur infini. Car, miracle de la Vie, tout ce qui aurait pu les séparer est oublié, comme si, arrivés au terme de leur existence, ne reste que l'envie d'entendre à nouveau évoquer ce qui était vrai, ce qui l'était moins, ce qui aurait pu l'être.
Qu'y a-t-il de vrai dans les souvenirs?...
Alors, assis à l'ombre des tilleuls de la Placette, ils attendent. Il en sera toujours un qui renouera avec ce qui était leur bonheur. Raconte, François !... Raconte !...
Philippe Roucarie a retrouvé son cadre familier, ce monde qui a été le sien, ce pays qui, toujours, est resté présent au fond de son cour. Avec son humour attachant, son sens inné des symboles, sa tendresse, il nous amène à la rencontre d'une jeunesse qui, heureusement pour elle, a su vivre de passion et de grand air à une époque où l'on ignorait que l'on pouvait vivre de confinement et d'images. -
Personne ne peut affirmer que le 20e siècle a été le plus chargé de l'Histoire mais il a été le plus riche en évènements d'importance mondiale : deux guerres qui ont fait des millions de morts, deux idéologies qui en ont coûté plus encore et qui ont mis des dizaines d'années avant de disparaître, l'explosion des naissances, les trente glorieuses, la disparition des grands bassins d'emploi, une urbanisation précipitée, une nouvelle civilisation qui se met en place en tâtonnant...
La liste paraît interminable et pourtant elle est encore incomplète.
Vivre cette époque a été d'exception. Cet ouvrage n'a pas une vocation historique. Il relate l'existence d'un témoin qui découvre ces bouleversements avec des yeux d'enfant, témoin d'évènements qu'il voit naître ou accompagne avec ses émotions, ses passions et, au bout, la curieuse impression de deviner le livre des souvenirs s'ouvrir toujours aux mêmes pages.
Alors, de tout, de ce témoignage unique, il importait un fil conducteur.
Laissons-nous conduire. C'est l'amitié qui nous prend par la main..
Après avoir été volontairement occultée, cette période de l'Histoire est revenue au premier plan.
Alors, quel peut être l'accueil réservé à un acteur de ces bouleversements qui ont laissé un monde à la recherche de sa vérité??...
Philippe ROUCARIE se promène tout au long du siècle et nous offre son témoignage simple parfois, émouvant toujours mais chargé, avant tout, d'espérance.
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Enchâssé dans sa couronne de puy, de plateau, de colline et de verdure, le lac semblait un saphir accroché au cou de ce bourg dont on ne découvrait, au premier regard, que ses toits de lauzes et ses murs de trachyte.
Il était le domaine de François et de ses amis qui, tous les jours, y retrouvaient le bonheur que leur apportaient les vacances.
Il clapotait doucement sous l'effet de la brise et semblait symboliser cette félicité que la Nature apporte sans retenue à ceux qui veulent la respecter.
Mais si, sous l'aspect idyllique, il cachait un drame ?...
Et si, c'était là que cinq petites disparues avaient terminé une existence que la vie n'avait jamais favorisée ?
Le commissaire était aussi affirmatif que François était sceptique. Pour justifier son attitude, savait-il quelque chose que l'enquête n'avait pas su déceler ?
Dans ce pays que rien n'appelait à vivre un tel drame et avec des moyens alors insuffisants, une enquête qui semble s'enliser à chaque pas, amène le lecteur jusqu'à un dénouement dans lequel le hasard a tenu plus de place que la réflexion.
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On m'a parlé de Philosophie, on m'a parlé de Morale. Chaque fois, j'ai imaginé l'incidence scolaire et chaque fois j'ai pensé que la référence était trop présomptueuse pour la recherche entreprise. Car, souvent, cette recherche n'est qu'une simple constatation. La vie avance, déroule sa trame, impose ses exigences et si, parfois, elle semble sourire, dans l'immense majorité des cas, elle n'est que le censeur sévère de nos erreurs, de nos fautes et de notre présomption.
Pour en revenir à ma toute petite expérience, j'ai parcouru une grande partie d'un siècle chargé en évènements d'une importance mondiale : deux guerres, deux idéologies mortifères qui ont demandé des décades avant de disparaître, l'apparition de mondes nouveaux, la disparition d'une civilisation venue du Temps et les tâtonnements pour trouver un autre équilibre, l'envahissement de la pollution, les migrations qui commencent avant qu'un nouveau monde ne vienne chasser l'ancien... en somme la destruction accélérée d'une terre devenue toute petite et qui était un merveilleux mouvement d'horlogerie dont l'homme entrevoit - à peine ! - le début de la complexité. Une terre qui, demain, chassera l'intrus...
Un livre réaliste, tout simplement !...