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Pierre Loti
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"Ils étaient cinq, aux carrures terribles, accoudés à boire, dans une sorte de logis sombre qui sentait la saumure et la mer. Le gîte, trop bas pour leurs tailles, s'effilait par un bout, comme l'intérieur d'une grande mouette vidée ; il oscillait faiblement, en rendant une plainte monotone, avec une lenteur de sommeil.
Dehors, ce devait être la mer et la nuit, mais on n'en savait trop rien : une seule ouverture coupée dans le plafond était fermée par un couvercle en bois, et c'était une vieille lampe suspendue qui les éclairait en vacillant." -
Pierre Loti (1850-1923) fut un romancier à succès et un mondain courtisé. C'est pourtant le même homme qui, délaissant les honneurs, partit pour le Sinaï en février 1894. Son ami Claude Farrère le décrivait comme « un agnostique qui ne se résigna jamais à renoncer à Dieu », d'où ce voyage en Terre sainte qui nourrira son inquiétude religieuse et lui inspirera l'une de ses oeuvres majeures, récit de voyage autant que quête spirituelle sous forme de triptyque. Après avoir saisi l'intemporalité et la virginité du Sinaï (Le Désert), il observe minutieusement églises et pèlerins dans Jérusalem avant de peindre des paysages en mots, les Évangiles à la main tel un guide (La Galilée).
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- Avant mon arrivée en Turquie, que faisais-tu, Aziyadé ?
- Dans ce temps-là, Loti, j'étais presque une petite fille. Quand pour la première fois je t'ai vu, il n'y avait pas dix lunes que j'étais dans le harem d'Abeddin, et je ne m'ennuyais pas encore. Je me tenais dans mon appartement, assise sur mon divan, à fumer des cigarettes, ou du hachisch, à jouer aux cartes avec ma servante Emineh, ou à écouter des histoires très drôles du pays des hommes noirs, que Kadidja sait raconter parfaitement. -
Il y a dans Ramuntcho tout ce que le lecteur espère d'un roman de Loti : une histoire d'amour un peu triste dans un décor exotique. Le pays basque est encore exotique en 1897 et, grâce à Loti, un paradis où les jeunes gens dansent, jouent de la pelote et font de temps en temps de la contrebande.
Tous ces ingrédients ont fait l'immense succès de Ramuntcho. Pourtant, ces paysages admirables et ces splendides montagnes dissimulent la nécessité première du récit. Derrière les amours de Ramuntcho et de Gracieuse se cache l'aventure réelle de l'auteur qui partit pour le pays basque engendrer des enfants d'une race plus pure. De sa folle entreprise et de ses remords est né Ramuntcho, qui n'est donc pas un roman aussi simple qu'il paraît. Le lecteur d'aujourd'hui prendra un grand plaisir à lire cette histoire très forte de la conquête et de la perte d'un paradis perdu. -
« Sous la tente que j'habite depuis une heure, au seuil du désert, je relis cette lettre qui doit être mon sauf-conduit à travers les tribus hostiles. Au bas de la page, en mystérieux caractères, est inscrite la très occulte invocation divine de la secte des Senoussi, qui a son foyer là-bas, au Moghred, et dont le séïd est le représentant pour l'Arabie orientale.
Les dangers du voyage, il est vrai, je n'y crois guère, et leur attrait chimérique n'est pas ce qui m'amène ici ; mais, pour essayer de voir encore, sous l'envahissement des hommes et des choses de ce siècle sans foi, la sainte Jérusalem, j'ai voulu y venir par les vieilles routes abandonnées et préparer mon esprit dans le long recueillement des solitudes.
Plusieurs de ces routes de sable m'étaient offertes. » -
Pierre Loti livre ses impressions à la découverte d'un Moyen-Orient fastueux et enchanteur.
En mai 1900, de retour d'Inde, Loti entreprend de traverser la Perse (l'Iran actuel) et de se rendre à Ispahan, voyage qu'il raconte dans ce récit publié en 1904. Il est tout d'abord frappé à son arrivée par la vision des monuments d'émail bleu, aperçus de loin. Mais il rapporte que le silence et l'isolement autour de la ville sont tels que l'on se demande si des routes y mènent : on n'y voit que « de grands cimetières abandonnés où paissent les chèvres, de limpides ruisseaux qui courent partout [...], des ruines d'anciennes enceintes crénelées, et rien de plus. » À l'intérieur de la ville, il note que les édifices qui, au premier aspect, « jouent encore la splendeur », sont en réalité « à moitié dépouillés de leurs patientes mosaïques de faïence et semblent rongés d'une lèpre grise. » Ispahan a pour l'essentiel cessé de vivre depuis l'invasion afghane, estime Loti, qui écrit que « cette place unique au monde, qui a déjà plus de trois cents ans, ne verra certainement pas finir le siècle où nous venons d'entrer... ».
Suivez le guide et embarquez pour un voyage au coeur de la Perse d'antan, de sa culture et de ses coutumes !
EXTRAIT
Qui veut venir avec moi voir à Ispahan la saison des roses, prenne son parti de cheminer lentement à mes côtés, par étapes, ainsi qu'au Moyen Âge. Qui veut venir avec moi voir à Ispahan la saison des roses, consente au danger des chevauchées par les sentiers mauvais où les bêtes tombent, et à la promiscuité des caravansérails où l'on dort entassés dans une niche de terre battue, parmi les mouches et la vermine. Qui veut venir avec moi voir apparaître, dans sa triste oasis, au milieu de ses champs de pavots blancs et de ses jardins de roses roses, la vieille ville de ruines et de mystère, avec tous ses dômes bleus, tous ses minarets bleus d'un inaltérable émail ; qui veut venir avec moi voir Ispahan sous le beau ciel de mai, se prépare à de longues marches, au brûlant soleil, dans le vent âpre et froid des altitudes extrêmes, à travers ces plateaux d'Asie, les plus élevés et les plus vastes du monde, qui furent le berceau des humanités, mais sont devenus aujourd'hui des déserts...
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Ces textes frappent par leur humour occasionnel, la sobriété savante des descriptions et une nostalgie qui traverse certains passages comme un parfum lointain. - Gerald Messadié, L'internaute
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Loti, nom de plume de Louis Marie Julien Viaud, est né en 1850 à Rochefort et mort en 1923 à Hendaye. Cet officier de marine français a trouvé dans l'écriture un bon moyen de laisser un témoignage de ses nombreux voyages (notamment à Tahiti, au Sénégal, au Japon, en Turquie, etc.). Ses oeuvres, principalement autobiographiques, montrent son attirance pour l'exotisme des pays d'Orient.
Membre de l'Académie française, il est notamment l'auteur du Mariage de Loti, de Madame Chrysanthème ou d'Aziyadé. -
Le roman d'un enfant ; prime jeunesse
Pierre Loti
- Gallimard
- Folio classique
- 1 April 2018
- 9782072783470
Dans son chef-d'oeuvre, le romancier se rappelle son enfance par éclairs. La mère y joue un rôle capital, cette mère qu'il fuira sur l'océan mais à qui il reste passionnément attaché, comme à la petite maison de Rochefort et à l'exemple du frère aîné qu'il se sent le devoir de remplacer, lui qui meurt trop tôt dans les îles lointaines. C'est toute la poésie des départs, de l'éloignement dans l'espace et dans le temps, de l'enfance et de la famille que ressuscite la phrase sensible et frémissante de l'écrivain. Les lecteurs s'y retrouveront donc sans peine : qui n'a perdu la maison de son enfance ? Le souvenir et la mélancolie sont les deux sources de l'art impressionniste de Loti.
Ce premier texte est suivi de Prime jeunesse, qui commence quand Loti a seize ans et se termine sur son embarquement : 'J'ai voulu arrêter le temps, reconstituer des aspects effacés, conserver de vieilles demeures, prolonger des arbres à bout de sève, éterniser jusqu'à d'humbles choses qui n'auraient dû être qu'éphémères... -
Trois jeunes femmes cultivées, qui vivent enfermées dans un harem à Constantinople, correspondent avec un célèbre romancier français ; l'une d'elles, Djénane, en est amoureuse. Au prix de mille dangers, le héros les rencontre, et leur promet d'écrire un livre sur leur terrible condition. Paru en 1906, au sommet de la gloire de Loti, ce roman est une ode à cet Orient qui lui est si cher. Entre hier et aujourd'hui, la vie et la mort, l'occidentalisation galopante et l'Orient immuable, son récit est un portrait sensible et personnel d'une réalité complexe et tragique. Pour traduire le désenchantement moral, Loti nous offre un enchantement esthétique.
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En février 1889, à 39 ans, c'est en tant que membre d'une mission diplomatique que Pierre Loti s'embarque pour un périple en terre marocaine.
Auteur et journaliste à succès, il retrace dans ce journal le parcours de la caravane ministérielle française qui, d'Oran à Fès, sillonne les territoires des tribus bédouines au rythme des fantasias et des mouna.
Sur place, alors que la délégation, cloîtrée dans les appartements luxueux du sultan, est tenue d'assister aux cérémonies officielles, Loti profite d'une petite maison mise à disposition par un ami pour partir à la découverte de la ville sainte. Son goût du costume lui permet de se fondre dans les rues tortueuses et encombrées pour approcher ce « Maroc intime » qui le fascine tant par l'intemporalité et le mysticisme religieux qui y règnent.
Refusant de tomber dans des considérations politiques, Loti prend plaisir à surprendre le lecteur contemporain en laissant transparaître son amour pour ces terres d'Islam qui ont su préserver un idéal d'absolu et résister aux « choses nouvelles » de la civilisation européenne. -
Les derniers jours de Pékin
Pierre Loti
- Éditions Payot
- Littérature Payot
- 12 March 2014
- 9782228910439
Pékin, 1900. Les huit plus grandes puissances du moment s'allient pour "punir" la Chine et écraser dans le sang la révolte des Boxers. Sur place, Loti observe, atterré, le résultat de la sauvagerie coloniale et la fin d'un mythe : Pékin n'est plus la Cité interdite.
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Un recueil de neuf textes rédigé par l'auteur, décrivant la société japonaise de l'époque, à travers ses rencontres. Extrait : L'hôte, en longue robe bleue, me reçoit au perron avec des révérences infinies. A l'intérieur, tout est neuf, aéré, soigné, élégant : des boiseries blanches et légères, d'un travail parfait. Dans ma chambre on m'apporte tant d'eau claire que j'en puisse désirer pour mes ablutions ; mais cela se passe sans le moindre mystère ; porte ouverte, l'hôte, les garçons, les servantes, entrent pour m'aider et pour me voir ; de plus, les fenêtres donnent sur le jardin d'une maison voisine, et là, deux dames nippones qui se promenaient dans des allées en miniature s'arrêtent pour regarder aussi.
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Parmi ses nombreux récits, le triptyque Le Désert, Jérusalem, La Galilée tient une place particulière puisque ce voyage n'est pas lié comme la plupart à une mission militaire ou diplomatique, mais résulte d'une démarche personnelle de Loti. Il espère en foulant la Terre Sainte retrouver la foi de son enfance. Ce récit relève plus du journal intime. Le troisième volet de son triptyque commence le 17 avril 1894, lorsqu'il quitte Jérusalem, en direction de Damas puis Beyrouth où doit prendre fin son voyage en Terre Sainte. De sa quête presque naïve d'un signe de Dieu ou du Christ pour retrouver la foi, réel but de son voyage en Terre Sainte, Loti ressort plus proche encore de la mort, idée qui, en absence de foi en une religion, le terrifie.
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Loti avait un frère aîné, Gustave, médecin de marine coloniale, dont l'exemple le décida à devenir marin. La mort de Gustave le priva, très jeune, de ce frère, qu'il recherchera sa vie durant au travers d'amitiés de toutes sortes. Dans celle d'Yves, il croit retrouver, pour quelque temps, le 'frère' à tout jamais perdu.
Ce livre, ni tout à fait un journal ni tout à fait un roman, retrace une amitié fraternelle, orageuse, passionnée. Cette histoire d'un marin breton du siècle passé est un poème de la mer, des départs, des escales, des retours, d'une inquiétude sans âge, sensible jusque dans les frémissements de l'écriture. 'Yves, mon frère, nous sommes de grands enfants... Souvent très gais quand il ne faudrait pas, nous voilà tristes, et divaguant tout à fait pour un moment de paix et de bonheur qui par hasard nous est arrivé. -
Les trois dames de la Kasbah/Suleïma
Pierre Loti
- Gallimard
- Folio 2 euros
- 1 January 2017
- 9782072708800
Sous le soleil aveuglant d'Alger la blanche, Kadidja et ses deux filles vivent dans la Kasbah où elles vendent leurs charmes. Les jeunes matelots français en escale découvrent avec elles les plaisirs de l'Orient, mais aussi ses dangers...
Homme de lettres, officier de marine et grand voyageur, Pierre Loti, dans une prose limpide, nous offre un tableau sensuel et cruel de l'Algérie française. -
Matelot (1893) complète la trilogie des romans de la mer, après Mon frère Yves et Pêcheur d'Islande. Jean Berny, ayant échoué à Navale, s'engage comme simple matelot dans la marine marchande. La suite est d'une tragique simplicité : une existence très dure, des amours sans lendemain, le renoncement à devenir officier, et finalement la maladie dans les marais d'Extrême-Orient, d'où le héros est ramené agonisant, comme Rimbaud à la même époque.
Ce troisième roman de la mer est moins connu que les deux autres. C'est injuste. Loti y a mis, de même, une part de son existence maritime et amoureuse, et y poursuit sa quête autobiographique, ses fantasmes, ses angoisses, sa maison natale, sa mère. S'y ajoute, pour une fois, la religion, 'mythe adorable'. Comme l'écrit un critique : 'Il nous parle de la mer et des marins comme seul un marin doublé d'un romancier pouvait nous en parler. -
Le marabout, la perruche et le singe : un tour du monde animalier
Pierre Loti
- Éditions Actes Sud
- Un endroit où aller
- 17 March 2021
- 9782330145163
Un tour du monde animalier sur les traces de Pierre Loti, qui fut l'ami des animaux, leur frère, leur défenseur. Des textes rares où se mêlent la pitié, la colère, l'humour et qui donnent à lire un aspect méconnu et attachant de son oeuvre.
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« Est-ce que tu as lu Madame Chrysanthème ? Cela m'a bien donné à penser que les vrais Japonais n'ont rien sur les murs. La description du cloître ou de la pagode où il n'y a rien (les dessins et curiosités sont cachés dans des tiroirs). Ah ! C'est donc comme ça qu'il faut regarder une japonaiserie, dans une pièce bien claire, toute nue, ouverte sur le paysage. »
Vincent Van Gogh à son frère Théo. -
Aziyadé est le premier roman de Pierre Loti publié anonymement en 1879. Le livre a pour thème une histoire d'amour dans le cadre exotique de la Turquie de 1876-1877 entre un officier de marine européen et une jeune femme du harem d'un riche vieillard à Salonique d'abord puis à Istanbul. La vraisemblance de l'intrigue a été discutée : certains critiques ont souligné l'invraisemblance de la rencontre entre un européen de passage et une femme dans un harem. D'autres comme Roland Barthes, dans une préface reprise dans Le Degré zéro de l'écriture en Points Seuil, a même avancé qu'Aziyadé était un personnage destiné à masquer la véritable histoire sentimentale de Loti à Istanbul : une liaison homosexuelle avec Samuel, l'ami de Salonique, puis avec Achmet avec qui il se lie à Istanbul.
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Ecrivain et officier de marine ayant parcouru le monde, il nous emmène cette fois en voyage à travers l'Inde avec le récit de ses pérégrinations dans le pays en 1900. Arrivé d'abord au Kérala (état appelé à cette époque Travancore), il explore ensuite le Tamil Nadu et les temples dravidiens de Madurai et Tanjore, il fait un arrêt à Pondichery, puis il remonte jusqu'au Deccan, à Hyderabad puis Golconde. Il fait ensuite une escale pour visiter les grottes d'Ellora dans le Maharastra puis se dirige dans le Rajasthan, avec comme étapes Udaipur et Jaipur. Il se rend ensuite à Gwalior puis repart à Madras (Chennai) avant de remonter à Agra puis Delhi en passant par Puri dans l'Orissa. La fin de son périple l'amène à Bénares, la ville dont il dit qu'on n'en revient jamais tout à fait soi-même.
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Officier de marine, écrivain, poète et grand voyageur, Pierre Loti s'est inspiré de ses escales exotiques pour composer une oeuvre abondante et colorée.
Dès 1883, il découvre l'Asie à Singapour, et en tirera outre Une relâche de trois heures, deux textes sur l'Annam, Un vieux missionnaire d'Annam et Trois journées de guerre en Annam. Embarqué sur la route de la Chine, en 1885 et en 1900, il fait un voyage au Japon qui lui inspirera nombre de textes pérégrins, dont Japoneries d'automne, mais aussi Madame Chrysanthème et Femmes japonaises. Enfin, Loti effectue en 1900-1901 un long périple à travers tout le continent ou presque - Les Derniers jours de Pékin, Rangoon, les pagodes d'or - qui s'achèvera en apothéose à Angkor. Il en a tiré l'un de ses plus beaux livres, Un pèlerin d'Angkor.
Pierre Loti, créateur en rupture avec son héritage d'Occidental chrétien, partage avec ses récits de voyages sa découverte d'autres continents, d'autres cultures, d'autres fois. -
Capitaine de frégate et auteur à succès en quête de spiritualité et d'exotisme, Pierre Loti a sillonné l'Inde, du sud au nord. Deux textes rendent compte de ses rencontres, impressions et expériences. Publié en 1887, Mahé des Indes est le récit d'une escale au large des côtes du Kérala, face à Mahé, alors l'un des cinq comptoirs français. En 1899-1900, Loti en "mission officielle" parcourt une grande partie de l'Inde. Suivant un itinéraire délirant, il explore d'abord l'Inde du Sud qu'il nomme "l'Inde des palmes, avant de mettre le cap plein nord vers le Rajasthan, "l'Inde affamée", et de poursuivre ensuite son périple vers Madras et Delhi. Dans L'Inde (sans les Anglais), Loti, rêveur paradoxal, va se perdre dans la moiteur tropicale de l'Inde du Sud, partir à la découverte des spiritualités brahmaniques, admirer les spectacles des bayadères, pour clore son périple auprès de vieux sages, sur le Gange, dans la ville sacrée de Bénarès, terme symbolique de cette odyssée.
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Ce roman a été écrit à la suite d'une escale à Tahiti en 1872 par un jeune navigateur du nom de Julien Viaud. Loti, c'est le nom d'une fleur tropicale que donne au jeune écrivain la reine Pomaré. Celui-ci en fait le nom du personnage principal de ce roman qui se passe à Tahiti, mais surtout le jeune homme l'adopte comme nom de plume dès 1876. Ce roman, publié en 1880, est son premier succès d'édition. « Je puis très bien me figurer qu'un peintre d'aujourd'hui fasse quelque chose comme ce que l'on trouve dépeint dans le livre de Pierre Loti, Le mariage de Loti, où la nature d'Otahiti est décrite. Un livre que je puis te recommander fortement. » (Vincent Van Gogh, extrait d'une lettre à sa soeur, 1888)
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Voici l'histoire d'un véritable coup de foudre entre un homme, officier de marine et un pays, la Turquie, qui va durer toute une vie et, cet homme devenu écrivain, inspirer une part majeure de son oeuvre. Depuis son premier roman, Aziyadé, paru, anonyme, en 1879, jusqu'à Suprêmes Visions d'Orient : Fragments de journal intime 1910-1921, dernier livre publié de son vivant, en 1921. Entre 1876 et 1877, Loti découvre un pays, dont la culture, le mode de vie, les habitants, la religion vont le fasciner, le marquer. Il y effectuera pas moins de neuf voyages ou séjours - certains de quelques jours, d'autres de plusieurs mois, jusqu'en 1913. La Turquie deviendra pour lui sa "patrie turque".
La Turquie a inspiré à Pierre Loti pas moins de cinq ouvrages de non fiction : Fantôme d'Orient (1892), "suite et fin" d'Aziyadé ; Constantinople en 1890 (1892). Trois recueils "de combat" consacrés par Loti à la cause turque, rassemblant des articles publiés dans la presse, des documents et des témoignages : Turquie agonisante (1913), La Mort de notre chère France en Orient (1920) et Suprêmes Visions d'Orient (1921). -
Officier de marine, écrivain, poète et grand voyageur, Pierre Loti s'est inspiré de ses escales exotiques pour composer une oeuvre abondante et inspirée. Aujourd'hui, si quelques-uns de ses romans sont régulièrement réédités, le reste de son oeuvre reste à (re)découvrir. Auteur prestigieux et reconnu, Pierre Loti, créateur en rupture avec son héritage d'Occidental chrétien, a cherché grâce au voyage à découvrir d'autres continents, d'autres cultures, d'autres fois. Voyages au Moyen-Orient rassemble cinq livres : Le Désert, Jérusalem et La Galilée, parus en 1895, Vers Ispahan, en 1904, et La Mort de Philae, en 1909. Les trois premiers sont le fruit d'un long voyage privé de Loti en 1894, vers la Terre Sainte puis à travers le Proche et le Moyen-Orient. Le suivant constitue le récit de sa traversée de la Perse, effectuée en 1900. Le dernier, celui du long voyage de six mois, privé de nouveau, qu'il fit à travers l'Egypte, assorti d'une croisière sur le Nil, en 1907.