Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits est un conte merveilleux qui interroge notre vie contemporaine à la lumière de l'histoire et de la mythologie. Échappés de leur univers aussi fabuleux qu'ennuyeux, des djinns viennent mêler leur immortalité fascinée à la finitude des hommes, et partager la folle aventure de leur active et permanente déraison.
À la fois inspirée par une tradition narrative deux fois millénaire et enracinée dans les multiples préoccupations du temps présent, portée par une langue où l'épique le dispute au comique et la légende à la méditation philosophique et politique, une fiction fastueuse et envoûtante, d'une puissance narrative et imaginaire à couper le souffle.
LE livre le plus attendu de Rushdie : celui qui raconte la fatwa, la vie d'un écrivain basculant soudain dans la peur et dans la clandestinité, dont le paradoxe est d'avoir engendré une célébrité phénoménale.
Le 14 février 1989, le jour de la Saint Valentin, Salman Rushdie reçut un coup de téléphone d'un journaliste de la BBC : il avait été " condamné à mort " par l'Ayatollah Khomeiny. C'était la première fois qu'il entendait le mot " fatwa ". Son crime ? Avoir écrit Les Versets sataniques, un roman accusé d'être " contre l'Islam, le Prophète et le Coran ". Ainsi commence l'extraordinaire histoire d'un écrivain obligé de devenir un clandestin, changeant sans cesse de domicile, sous la protection permanente d'une équipe de protection policière armée. Quand on lui demande de se choisir un pseudonyme à destination de la police, il songe aux écrivains qu'il aime et essaie des combinaisons de leurs noms ; puis l'idée lui vient : Conrad et Tchekov - Joseph Anton. Comment un écrivain et sa famille traversent-ils neuf années sous une menace de meurtre perpétuelle ? Comment continuer à écrire ? À vivre des histoires d'amour ? Quels effets le désespoir a-t-il sur sa pensée et son action, comment et pourquoi flanche-t-il et comment apprend-il à se relever et à se battre ? Telle est l'histoire que Salman Rushdie raconte pour la première fois à travers ces remarquables mémoires - l'histoire d'une des plus importantes batailles pour la liberté d'expression de notre époque. Il dit ici les réalités parfois cruelles, parfois comiques d'un quotidien sous surveillance armée, et les liens très forts qu'il tisse avec ses protecteurs ; il dit aussi sa lutte pour gagner le soutien et la compréhension des gouvernements, des chefs des services de renseignements, des éditeurs, des journalistes et de ses collègues écrivains, il dit encore son combat acharné pour retrouver sa liberté. C'est un livre d'une franchise et d'une honnêteté exceptionnelles, saisissant, provocant, émouvant, et d'une importance vitale. Car l'histoire de Salman Rushdie n'est que le premier acte d'un drame qui continue de se dérouler chaque jour quelque part dans le monde.
Dans les contes de fées de Rushdie, l'Est rencontre l'Ouest, la légende s'allie au réalisme, la parodie se mêle au merveilleux. Truculents ou émouvants, ses personnages sont toujours imprévisibles.
Un voleur offre à ses fils un moyen de subsistance en les estropiant. Et eux de protester quand un miracle les délivre de leur infirmité. Un usurier tyrannique trouve une relique ; il voit sa maison devenir un charnier. Et que penser de la belle Miss Rehana, heureuse de ne pas obtenir un visa pour l'Angleterre ?
Salman Rushdie sait se faire tendre pour évoquer une petite fille nommée Scheherazade ou l'amour de Mecir, portier émigré d'Europe de l'Est, pour Aya, une minuscule Indienne de soixante ans... Il lui fait la cour et elle, dans son décor londonien, se laisse courtiser, telle une ingénue avec anglaises et éventails...