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Sebastien Mullier
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?Il a fallu à l'artiste Emmanuelle Amsellem trente ans d'études sur les oeuvres de ses maîtres - Signac ou Vieira da Silva -, de pratique de la peinture et de la sculpture pour parvenir à éveiller cette vie qui sommeille dans la matière des pigments et qui se réserve dans leurs propriétés lumineuses. Élaborées grâce à une technique inédite, le « pointillisme au couteau », ses oeuvres sont construites par un travail remarquable d'infimes variations accumulées dans des compositions abstraites et suaves, rêveuses et rigoureuses, qui sculptent véritablement la couleur monochrome : le bleu, le noir ou le blanc. Inspirée par la géométrie, l'architecture et les arts décoratifs, Emmanuelle Amsellem fait parfois du tableau la synthèse du labyrinthe, du paravent et de l'échiquier... Le regard de Sébastien Mullier nous initie aux arcanes de cette peinture mystérieuse, élevée à la puissance du vitrail. Nous suivons avec lui le parcours du peintre, nous voyons la lumière se métamorphoser sans cesse sur les pigments, pigments qui nous invitent à une méditation à la fois spirituelle et poétique.
Préface de J.-F. Jaeger -
Études françaises. Volume 51, numéro 3, 2015
Arnaud Bernadet, Bertrand Degott, Barbara Bohac, Sebastien Mullier, Armelle Herisson, Philippe Wahl, Francois-Marie
- Les Presses de l'Université de Montréal
- 15 August 2019
- 9782760641129
Faire « vibrer la corde bouffonne », tel est le programme que s'assigne Théodore de Banville au seuil des Odes funambulesques en 1857, liant durablement poésie et comique. Sous le double patronage de Heine et d'Aristophane, ce recueil à dominante satirique rejoint sur bien des points l'essai philosophique de Baudelaire, De l'essence du rire paru deux ans plus tôt. Au sein d'une oeuvre apparemment unique en son genre, l'expression funambulesque représente en vérité une scansion majeure dans l'histoire de la poésie française. D'un côté, elle puise ses moyens dans la caricature, de l'autre, elle s'adosse à la fantaisie. Certes, la corde bouffonne n'est pas toujours drôle. Elle se révèle même souvent mélancolique et grinçante. Mais elle procède d'un dessein original puisqu'il s'agit pour Banville, par ailleurs théoricien longtemps admiré du Petit traité de poésie française (1872), d'inventer « une nouvelle langue comique versifiée », centrée notamment sur la rime. Ainsi s'amorce une tradition qui compte dans ses rangs aussi bien Rostand et Verlaine qu'Apollinaire ou Jarry. Du funambulesque au mirlitonesque s'opère de la sorte une mise en crise du « lyrisme », enfin délesté du pathos romantique et propre à ouvrir le poème à son indéfinition ou à sa redéfinition. Autant de voies possibles se dessinent alors qui alternent la virtuosité et le « mal écrire ». Important les procédés théâtraux jusqu'à la cocasserie et à la fumisterie, le comique use d'équivoques prosodiques comme de stratégies parodiques, visant en priorité la dégradation, voire la déformation du poétique.