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Littérature
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On pensait qu'il allait revenir
Serge Klarsfeld
- Flammarion
- Documents, témoignages
- 29 May 2024
- 9782080458056
"Je me rappelle qu'il a embrassé la main de ma mère. Il a simplement ouvert la porte de la cachette. Et il est parti. Mais on n'était pas inquiets ! Pas particulièrement. Ma mère est même allée faire des démarches, essayer de lui trouver un certificat de baptême, écrire au consulat roumain, à Vichy. On pensait qu'il allait revenir, tout simplement, que ça serait une épreuve difficile, mais qu'il s'en sortirait."
C'est la dernière image de son père que Serge Klarsfeld évoque avec émotion dans un témoignage inédit, enregistré en 2006 à l'initiative de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de l'INA. Historien et avocat, président de l'association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, Serge Klarsfeld, né en 1935 en Roumanie, a échappé aux forces de l'ordre allemandes avec sa mère et sa soeur, alors que toute la famille était réfugiée à Nice. Son père Arno, arrêté par la Gestapo, n'est pas revenu d'Auschwitz. -
Leur couple est une légende, leur biographie une épopée. Pourtant, rien ne prédestinait cette fille d'un soldat de la Wehrmacht et ce fils d'un Juif roumain mort à Auschwitz à devenir le couple mythique de « chasseurs de nazis » que l'on connaît. Leur histoire commence par un coup de foudre sur un quai du métro parisien entre une jeune fille au pair allemande et un étudiant de Sciences Po. Très vite, avec le soutien de Serge, Beate livre en Allemagne un combat acharné pour empêcher d'anciens nazis d'accéder à des postes à haute responsabilité. Sa méthode : le coup d'éclat permanent. Elle traite ainsi de nazi le chancelier Kurt Georg Kiesinger en plein parlement, puis le gifle en public lors d'un meeting à Berlin, geste qui lui vaut de devenir le symbole de la jeune génération allemande. Leur combat les conduit aux quatre coins du monde. En France, ils traînent Klaus Barbie devant les tribunaux et ont un rôle central dans les procès Bousquet, Touvier, Leguay et Papon. Ni les menaces ni les arrestations - notamment lors de leur tentative d'enlèvement de Kurt Lischka, ancien responsable de la Gestapo - ne parviennent à faire ployer un engagement sans cesse renouvelé jusqu'à aujourd'hui.
Dans cette autobiographie croisée, Beate et Serge Klarsfeld reviennent sur quarante-cinq années de militantisme, poursuivant par ce geste leur combat pour la mémoire des victimes de la Shoah. -
Serge Klarsfeld. Entretiens avec Claude Bochurberg
Serge Klarsfeld, Claude Bochurberg
- Frémeaux & Associés
- 2 November 2020
- 3561302850399
"Pour la première fois, Serge Klarsfeld, historien et avocat, explique au micro de Claude Bochurberg pendant près de huit heures pour les éditions Frémeaux & Associés, son engagement intellectuel et philosophique. Un engagement qui lui a donné la force de travail et de conviction pour établir l'histoire de l'Holocauste, sur des bases scientifiques indiscutables et pour rechercher et faire juger de nombreux criminels nazis ainsi que leurs collaborateurs et notamment Klaus Barbie.
Serge Klarsfeld et sa femme Beate ont voulu, par leur travail d'historien mais aussi par leur action militante, permettre aux Juifs de faire le travail de deuil. Ils ont porté à la connaissance de tous le degré d'inhumanité que l'homme peut porter en lui-même, et dont la Shoah fut l'expression. L'inscription dans l'ordre juridique national et international de la notion de Crime contre l'humanité a permis d'éviter toute banalisation de la singularité de la Shoah. Elle a donné leur juste dimension aux procès intentés contre les criminels nazis tout en nous contraignant à affronter avec lucidité ce qu'a été l'histoire du XXe siècle. En affirmant que la prééminence du droit ne peut être établie sur l'oubli ou la négation du passé, Serge Klarsfeld a créé les conditions qui nous permettent de croire encore en l'homme aujourd'hui. Grâce à lui, le projet humaniste a survécu à Auschwitz. Cet enregstement en apporte un vibrant témoignage." Patrick Frémeaux
"Serge Klarsfeld a compris que les grands mots resteraient toujours en deçà de l'horreur, que notre indignation, si naturelle pourtant, ne saurait être à la mesure du gigantesque massacre. Il a donc choisi l'objectivité et la terrifiante précision des énumérations et des statistiques, sachant que cette précision et cette objectivité étaient en elles-mêmes le plus implacable des réquisitoires. Beate et Serge Klarsfeld sont pourtant dans le monde contemporain un exemple unique et pour ainsi dire exceptionnel de désintéressement et d'abnégation; leur combat revêt ainsi une haute signification morale."
Vladimir JANKELEVITCH, 1978, Le Nouvel Observateur