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Sylvain Prudhomme
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Ay, Silvano !
Regarde ces couleurs sur le desert.
Regarde comme c'est beau.
On a le coucher de soleil pour nous.
Tu veux que je te dise mon avis ?
On a eu du bol de naitre dans cette vie.
¿ Que dices de la vida : bonita, no ?
Elle est belle mais elle est courte, il faut la vivre bien.
Suavemente.
Doucement.
Avec art. -
"Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et ceux qui restent."
La quarantaine, écrivain, Sacha quitte Paris pour le calme d'une petite ville du Sud. À peine installé, il retrouve son ami de jeunesse. Celui qu'il a toujours appelé l'autostoppeur vit désormais avec Marie et leur fils, habitués à ses disparitions et ses retours inopinés. Mais l'arrivée de Sacha bouleverse cet équilibre familial.
Entre Sacha et Marie, les liens se resserrent. Que vaut la liberté face à l'amitié et à l'amour ? -
Je sais seulement que cela fut. Que ces deux bouches un jour de printemps s'embrassèrent. Que ces deux corps se prirent. Je sais que Malusci et cette femme s'aimèrent, mot dont je ne peux dire exactement quelle valeur il faut lui donner ici, mais qui dans tous les cas convient, puisque s'aimer cela peut être mille choses, même coucher simplement dans une grange, sans autre transport ni tendresse que la fulgurance d'un désir éphémère, l'éclair d'un plaisir suraigu, dont tout indique que Malusci et cette femme gardèrent longtemps le souvenir. Je sais que de ce plaisir naquit un enfant, qui vit toujours, là-bas, près du lac. Et que ce livre est comme un livre vers lui.
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"Lorsque j'ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d'arrêt d'urgence, feux de détresse allumés. J'ai vu qu'il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j'ai pensé qu'il était fou."
Avec Les orages, Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière. -
Guinée-Bissau, 2012. Guitariste d'un groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit désormais d'expédients. Alors qu'un coup d'État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse du groupe, qui fut aussi son premier amour. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto marche, va de bar en terrasse, d'un ami à l'autre. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d'une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d'un groupe qui joua aux quatre coins du monde une musique neuve, portée par l'élan et la fierté d'un pays. Au coeur de la ville où hommes et femmes continuent de s'affairer, indifférents aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d'autres anciens du groupe ont rendez-vous : c'est soir de concert au Chiringuitó.
Prix LiRE : Révélation française 2014
Prix littéraire Georges Brassens
Prix littéraire de la porte dorée 2015 -
"Enfants terribles, excessifs, effrayants d'intelligence, d'audace, de mépris de tous les dangers, de parfaite incapacité d'en surmonter aucun. À la fois précoces et formidablement ignorants de la vie."
Les années 1980. Arles. Une bande de jeunes avides de liberté, pressés de vivre, d'aimer, d'oser. Parmi eux deux frères que tout oppose. Deux comètes qui traversent les paysages lunaires de la Crau. Et le sida qui déjà se profile au loin, avec ses quatre lettres indicibles. Qui sont ces garçons qui vont mourir ? Quelle aura été leur vie ? Faite de quels grands soirs, de quels petits matins ? -
Un voilier en cavale. Un archipel désolé de l'Atlantique sud, glacé comme un bout d'Antarctique. Une poignée d'hommes et de femmes qui débarquent là, sur ce chapelet d'îles dérisoires, à mille milles de toute autre présence humaine. Pour y essayer quelle nouvelle vie ? Y prendre quel nouveau départ, en marge du monde et de son obsession du spectaculaire ?
Dans ce roman que L'Arbalète réédite aujourd'hui s'annoncent déjà, dans un mélange de burlesque et de poésie, la plupart des thèmes chers à l'auteur : le désir d'intensité, la tentation sécessionniste, le rêve d'une vie vraie. -
"Là, avait dit Bahi en montrant le milieu d'un coteau où ployaient les tiges de blés encore verts, là, et marchant à pas rapides jusqu'au point désigné, à cet endroit exactement, comme si le contact de la terre sous ses pieds avait d'un coup fait resurgir en lui la scène entière, comme si entouré des mêmes collines des mêmes champs que cinquante ans plus tôt il s'était brusquement mis à revoir chaque détail de la matinée d'alors."
Au volant d'un camion, sur les routes d'Algérie, Bahi raconte au narrateur ses souvenirs de la ferme où il a travaillé cinquante ans plus tôt, à la veille de l'Indépendance. Il lui décrit l'Algérie d'aujourd'hui, s'amuse des petits bénéfices qu'il fait, à soixante-dix ans, en revendant du sable d'un bout à l'autre du pays, se moque tendrement de la réussite trop clinquante de ses fils. Des réunions clandestines à deux pas de la ferme aux descentes à la plage, du travail dans les vignes à la folie meurtrière des fêtes de l'Indépendance à Oran, c'est tout un pan du passé qui renaît peu à peu, habité par la figure du fermier Malusci, que Bahi, malgré tout ce qui les séparait, n'a pas oublié. -
« Maintenant elle savait faire. Ses gestes étaient sûrs, précis. Elle anticipait la sensation du tissu sur ses joues. La caresse un peu rêche de la triple épaisseur. Son odeur de vapeur d'eau. La brûlure délicate de la chaleur autour de son nez, les fois où elle l'enfilait sitôt après l'avoir stérilisé. C'était comme s'habiller le matin. Comme enfiler un soutien-gorge. Elle le faisait machinalement, sans plus y penser. »