Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Que peut l'écriture ? Que nous indique - de nous-même - le texte poétique ? Comment lutter contre l'ordre autoritaire du langage ? Comment arrêter « d'être des bribes » ? À toutes ces questions se heurte Jean-Marc Franzoni, dont ce n'est pas la première oeuvre. L'écrivain, scrutateur du « télescopage » de paroles, et d'idéologies dont nous sommes le carrefour, essaie ici de décentrer, de diviser, cette homogénéité toujours abusive du sens dans le langage. La culture, la libido et « la mise en circuit du désir », la réalité « c'est-à-dire le discours sans cesse se constituant », l'actualité cosmogonique, une satire des religions et des philosophies, du Christ et de Bouddha, on trouvera tous ces problèmes et ces thématiques dans ce recueil mi-pamphlet, mi-cri du coeur, mi-apologue bouffe, destiné aux lecteurs en marge. « Divulsion » : action d'arracher violemment. En chirurgie, dilatation forcée d'un canal rétréci (nouveau Larousse illustré). Tout en parodiant les modes, à l'aide aussi d'un super-collage délirant, Jean-Marc Franzoni veut forcer, veut déjouer « le lieu qui nous disperse ».
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Que peut l'écriture ? Que nous indique - de nous-même - le texte poétique ? Comment lutter contre l'ordre autoritaire du langage ? Comment arrêter « d'être des bribes » ? À toutes ces questions se heurte Jean-Marc Franzoni, dont ce n'est pas la première oeuvre. L'écrivain, scrutateur du « télescopage » de paroles, et d'idéologies dont nous sommes le carrefour, essaie ici de décentrer, de diviser, cette homogénéité toujours abusive du sens dans le langage. La culture, la libido et « la mise en circuit du désir », la réalité « c'est-à-dire le discours sans cesse se constituant », l'actualité cosmogonique, une satire des religions et des philosophies, du Christ et de Bouddha, on trouvera tous ces problèmes et ces thématiques dans ce recueil mi-pamphlet, mi-cri du coeur, mi-apologue bouffe, destiné aux lecteurs en marge. « Divulsion » : action d'arracher violemment. En chirurgie, dilatation forcée d'un canal rétréci (nouveau Larousse illustré). Tout en parodiant les modes, à l'aide aussi d'un super-collage délirant, Jean-Marc Franzoni veut forcer, veut déjouer « le lieu qui nous disperse ».
Autour de nous, des petits événements sans importance : un homme « à découvert » avec son oiseau sur l'épaule ; un « homme sur mesure », qui bloquait la circulation ; un étranger, qui fut lynché pour avoir demandé avec trop d'insistance le chemin de la rue qu'il cherchait ; un portrait de gitane ; le souvenir d'un vieux clown...
Il y a, chez Suzanne Blaise, devant l'absurde quotidien, une réaction d'humour noir. L'univers grinçant qu'elle décrit, est agité d'un peuple de fantômes, de gens à rictus, de profiteurs, de « femmes marchant au hasard », de gens qui se « disent tous : nous n'avons pas de coeur ». Le poète dépeint cette absence de communication et de générosité, sur un ton simple et tragique, comme si ces situations avaient un caractère inéluctable. Découvrons aussi de « drôles d'histoires », où il est question de Dieu, avec une familiarité à la Obaldia : Dieu lui-même n'échappe pas à ce rouleau compresseur qu'est la vie citadine actuelle, où rien ne se maîtrise plus.
La dénonciation de l'injustice et des bourreaux projette, cependant, une lueur d'espoir sur « Ce qui se passe dans la rue ».
La descente en soi, en tâtant nos limites - et les failles entre elles ; la « soif de chair » et d'amour, ses luttes, ses drogues, ses obsessions, ses plénitudes ; la révolte à l'ombre de la mort ; et des chants apaisés, pour la joie de simplement chanter - telles sont les étapes d'Anarkali, recueil écrit entre l'Extrême-Orient et Paris.
La diversité naît de l'unité, mais il y a des pôles. Ainsi la tour et le puits sont-ils des aspects opposés d'une même idée. Sans perdre de vue cette conception, Pierre Midoux célèbre, en poète, la variété de ce monde, où chaque jour nous révèle un peu plus que tout est possible. Son regard et son imagination se portent de la campagne à la ville, du quotidien à l'insolite, du terre à terre au cosmos, de l'humour à la méditation, de la joie à la souffrance. Errances diverses, voyages intérieurs ou exotiques sont liés à des états d'âme, des réflexions. Les descriptions sont fines, pointillistes, très nettes et souvent musclées. Le poète possède un merveilleux sens de la nature, qu'il ne cesse de feuilleter : mer, lacs, forêts, fleurs, animaux. Il est surtout sensible au crépuscule et à la nuit qui facilite onirisme et métamorphoses : d'où des fables, des rêves, des faits divers transposés, des hallucinations allant jusqu'au fantastique. Le goût de la moquerie légère se joue des illusions ou des reflets médiatiques ; le plus petit fait réel suffit à la déclencher. Une culture étendue sous-tend cette oeuvre. L'invention de cosmogonies rejoint l'obsession spatiale de notre époque. La description des objets, avec des mots simples et inattendus, est remarquable. On trouve des portraits hauts en couleurs. L'amour reste central, qu'il se montre éclatant ou voilé sous d'autres apparences ; la femme aimée est éclairante. Discrétion et modestie n'empêchent pas la floraison de l'imaginaire dans ces poèmes toujours sensibles, riches d'arrière-plans et d'une fraternité universelle. Un texte sur deux est proche du haïku : quelques vers resserrés font ressortir l'image. Au total cette poésie, qui scrute le fond des choses et ne cesse de surprendre par ses inventions ou ses trouvailles, est extrêmement vivante.
Topographie poétique de l'autre part.
Ces textes, poèmes et proses, sont écrits comme à travers un épais voile onirique, à certains moments déchiré par un sentiment de stupeur. C'est que le simple constat de vivre, pour le poète, est remis toujours en question. Est voué à la question... Le problème demeure ce peu de réalité que nous sommes, du côté mortel, et cet immense terrain d'envol pour notre double, imaginaire, astral... Comment nous rejoindre nous-même, surtout quand l'amour nous colore ?
Le secret de cette poésie est sans doute, comme chez Éluard, dans la passion de l'amitié humaine, « la pureté de neige de la fraternité ». Le poète stigmatise cet univers vide d'âme, ces profiteurs, ces politiques grotesques qui rançonnent chacun de nous. Il plaide pour une « urgence de retour à l'essentiel ». Il défend aussi son idée : la place du poète n'est pas dans les demeures fermées à clé, elle est « sur la place publique ». Pourtant, indépendamment de ses convictions, l'art d'Alain Berkrouber est fait d'intimité, de proximité, de chaleur. Contre l'assaut de tous les « rats » qui nous menacent, il a tracé le cercle enchanté de la tendresse. Et cette tendresse s'alimente à l'amour de la Femme autant qu'à l'amour d'autrui. Ce n'est pas sans humour ni profondeur ce pari calme élaboré sur l'espoir. Le poète sait ou devine ce qu'il se cache de futile, de distrayant, sous la fête ; il dit ce qu'il se cache de profond aussi, et de grave, sous le rire.
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Charles Christian incante un amour perdu. Il se souvient. Alors naissent les effrois, les nuits fantastiques, toute pensée du sommeil devenant un conte cruel. Dans l'onirisme le plus scandaleux, le plus sanglant - mais n'est-ce pas une sorte de montée mystique de la Nuit vers le Jour ? - le poète garde le ton de l'élégie. Il sait qu'il doit attendre, les yeux toujours fixés sur ces portes de bronze qu'il faudra bien ouvrir, mais quand ?
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Le Poireau en feutre : ce titre est amusant, et, pour le moins, inattendu ! Il donne le ton général de ce recueil où la fantaisie langagière s'en donne à coeur joie. Jean Michel Reboul aime jouer avec les mots, les triturer, les faire rebondir. On pense à « la poésie, plaisir physique », selon Belaval. Il y a, bien sûr, derrière cette ironie, un chant second qui est celui d'un moraliste lucide, avide de se hâter d'en rire, de peur Certains textes « Komavek », par exemple sont des réussites dans le genre surréalisto-épique (si l'on peut dire !). D'autres, comme « Hlderlin », ont un pouvoir démystifiant assez terrible. Chaque poème, en définitive, contient une charge décapante assez remarquable, souvent plus percutante que chez un Queneau.
Ces poèmes d'un grand voyageur nous dépaysent au sens fort. Ils nous racontent mille choses, font luire des aventures multicolores, portent témoignage. Les Tropiques sont là, dans leur grouillement un peu fantastique, leur mollesse humide, la non-nuance de leurs reflets. l'Extrême Orient, les USA, la montagne comme la plaine ou la rivière, du Népal au Japon. Outre l'enchantement qu'il nous procure, Bernard Bador réfléchit ; il sait sentir sous le superficiel soit nos limites, soit le désir d'absolu ou d'éternité. Mêlés au grouillement humain, aux insectes humains parfois curieux qu'on nous montre, l'humour, la cruauté et une belle sensualité sont présentes. Il y a ici un cri pour la paix par l'esprit réconcilié avec ses fantasmes et ses contradictions.
Ben Ali écrit pour se libérer, régler ses comptes avec lui-même et les autres, établir son rapport à la poésie, à la terre natale. Il se revendique Arabe. Il est d'éducation judéo-chrétienne, comme nous tous, mais conserve des souvenirs émus de Tunis, sa ville d'origine, qui a pourtant éludé la Révolution. Immigré à Paris, hanté par les horreurs de l'injustice (le racisme, les massacres de Sabra et de Chatilla, par exemple), Ben Ali, met à nu, dans sa quête d'identité, ce qu'il appelle métaphysiquement sa « déchirure ». Ce Maghrébin de Paris revendique l'amour du sol aussi bien que la fraternité entre tous les hommes. Certes, la mesure du passé se fait à « l'unité-douleur ». Mais être lucide face aux épisodes sanglants d'hier aide à dénoncer les crimes d'aujourd'hui. Il faut noter dans ces poèmes la tentation de l'humour, la tendresse profonde (lire les textes dédiés à Leïlah, la fille, dont l'auteur est séparé), l'Éros cultivé lyriquement ainsi que la présence des éléments d'une mythologie personnelle (Carthage vivante, la reine de Saba). L'amour reste le grand recours et certaines des plus belles pages de ce recueil lui sont dédiées.
L'Homme qui marche : la poésie de Simonomis s'approfondit, devient plus grave, dans son anarchie douloureuse et protestataire. C'est surtout au niveau du social qu'elle accuse, à l'intérieur des huit heures stupidement imposées chaque jour l'aliénation essentielle. Le citoyen moyen fantoche, le « Dupont » au sourire béat, en prend pour son grade ! La prison du boulot dodo, l'immonde d'une Télévision qui n'apprend à vivre à personne, l'horizon barré pour tous ceux qui ne capitalisent rien : une colère populaire prend feu ici. Mais elle ne tombe jamais dans les facilités du populisme ; la pudeur, le tempérament propre au poète lui interdisent toute vulgarité. On sent l'honneur du travailleur qui s'exprime, au moins par son ombre qui aspire un jour à se projeter sur les obstacles. L'Homme qui marche s'ouvre par une vigoureuse préface de Pierre Béarn : « Simonomis est direct, brutal, ricaneur. Son apparent désespoir est à base d'espérance. »
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« Nu jusqu'à l'os », le poète s'exprime pour exorciser la souffrance et tenter de baliser nos limites intolérables, de mettre un frein à la menace de la mort. Il cherche, par la « parole-vie », à transcender la laideur d'aujour'nuit. Grand fanal au bout des pluies : l'amour, qui « surpasse toute connaissance ». Quête charnelle et spirituelle surtout. Le lecteur partagera les éblouissements d'Alain Charra, tour à tour secret, évident, émouvant. Un vrai poète vient de naître.