Lors d'un voyage en train qui durera plusieurs jours, la conversation s'engage entre les passagers sur les relations entre les hommes et les femmes.
Un homme austère, qui d'abord ne parlait pas, s'avère être Pozdnychev, cet homme qui a tué sa femme, par jalousie et par incompréhension. Il décide de raconter son histoire. Entre culpabilité et révolte, il fait comprendre combien les hommes et les femmes sont démunis, ne se rencontrent jamais réellement, et ne sortent pas de ce que la société a fait d'eux. La Sonate à Kreutzer de Tolstoï a été publié en 1889.
Ce livre un peu oublié de léon tolstoï est présenté par michel meyer comme un texte précurseur de l'esthétique moderne.
Selon lui, tolstoï pose la question essentielle de l'esthétique : comment définir l'art si on ne l'identifie pas à la beauté qui seule ne saurait tenir lieu de fondement à la théorie de l'art ? " tolstoï a cherché à comprendre le sens de l'art et non à en étudier l'effet. il a montré par sa réflexion que l'on devait pouvoir penser l'art en dehors du beau compris comme sentiment subjectif. ".
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Le Roman russe paraît en 1886, au moment où le public français découvre à la fois Tolstoï et Dostoïevski. Vogüé, qui a vécu en Russie et sait le russe, parle avec une sympathie enthousiaste de romanciers qu'il donne en exemple : pour lui, le naturalisme à la française est trop plein de mépris pour les êtres humains. Son étude, souvent réimprimée, représentera pendant un demi-siècle un indispensable ouvrage de référence. C'est un document précieux sur le mouvement des idées à l'époque symboliste.
La guerre et la paix est une oeuvre mythique de la littérature russe et universelle, une vaste fresque historique et familiale, modèle de ce que seront les grandes sagas du xxe siècle.
Sur le fond des grands événements du début du xixe - la campagne de 1805-1806 et austerlitz, celle de 1812-1813, borodino et l'incendie de moscou - s'inscrivent les chroniques de deux familles appartenant à la noblesse russe, les bolkonski et les rostov et, au centre, le comte pierre bézoukhov, avec lequel l'auteur s'identifie. des chroniques faites d'amour et de haine, d'interrogations sur la vie et la politique, traversées par les passions et les doutes.
Traduite pour la première fois en français, cette version originelle de la guerre et la paix - il y, eut plusieurs éditions souvent différentes du vivant de l'auteur - se fonde sur l'édition publiée dans "l'héritage littéraire" par l'académie des sciences de l'urss. elle permettra aux initiés de mieux connaître les systèmes de pensée et de création artistique de tolstoï. par ailleurs, les réflexions philosophiques allégées, le rythme rapide, l'action resserrée, propres à tenir le lecteur en haleine sans rien ôter à la richesse littéraire, devraient renouveler l'intérêt pour ce chef-d'oeuvre.
« Chaque fois que Vronski lui adressait la parole, un éclair passait dans les yeux d'Anna, un sourire entrouvrait ses lèvres ; et, si désireuse qu'elle parût de la refouler, son allégresse éclatait en signes manifestes. "Et lui ?" pensa Kitty. Elle le regarda et fut épouvantée, car le visage de Vronski reflétait comme un miroir l'exaltation qu'elle venait de lire sur celui d'Anna. »
On finira essoufflé, on aura perdu tout rapport au réel le plus simple. On aura traversé des crimes sordides, on aura traversé les lieux les plus secrets du vieux ghetto de Prague, pièces secrètes et passages mystérieux. On aura croisé des personnages au bord de la folie, d'autres qui s'immergent dans le plus haut de la mystique juive, un brocanteur aux étranges trafics, un livre de magie à déchiffrer, et le narrateur qui lui-même est peut-être l'énigme la plus décisive : n'obtient pas qui veut, dans un roman fantastique, de vous faire frissonner lorsque le narrateur découvre son double face à face.
Publié par Gustav Meyrink en 1915 (et la chance de cette belle traduction de Denise Meunier, en 1929, devenue elle aussi un classique), le Golem sera décisif pour Kafka et ses amis. Stylistiquement aussi : s'il n'avait pas été le traducteur tchèque de Dickens, est-ce que Meyrink aurait pu faire surgir ainsi ses personnages à travers les pages, de la même façon qu'il leur fait littéralement traverser les murs ?
Et ce serait bien dommage, dans nos lecture numériques, de ne pas nous offrir nous aussi une bonne lampée de ces meilleures peurs, celles qui naissent du livre terrifiant... Les amoureux de Prague y retrouveront l'enchantement mystérieux de la ville. Pour les autres, bonne nuit blanche.
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