L’objectif de ce présent manuel est
d’aider les étrangers qui
sont amenés à travailler aux Comores pendant une
période
assez importante, à acquérir un usage
élémentaire de la langue
comorienne, qui leur facilitera les échanges dans les
différentes
situations quotidiennes ; et c’est ce souci qui m’a
guidée
dans le choix des thèmes des différentes
leçons.
Ce manuel servira aussi aux émigrants comoriens à
initier leurs
enfants nés à l’étranger,
à la langue comorienne d’origine.
Les thèmes sont choisis aussi dans le souci de donner une
idée
assez explicite de la civilisation et de la culture comorienne.
C’est ainsi que vous trouverez à la suite de
chaque leçon de
conversation, une petite lecture relatant un aspect des coutumes
comorinnes en relation avec le thème
étudié.
Et en annexe vous trouverez un lexique des mots utiles à la
conversation, des textes relatant quelques
événements historiques,
des informtions culturelles, et des proverbes.
Je me présente en tant que la cadette d’une fratrie de douze enfants, née pendant la colonisation française. En 1975, après le baccalauréat, le dernier avant l’indépendance, j’ai poursuivi des études de lettres modernes et de linguistique à Aix-en-Provence, où j’ai obtenu un DEA de linguistique-phonétique en 1981. Pour financer mes études je travaillais comme femme de ménage puisque le pays venait de déclarer son indépendance unilatérale et n’avait pas les moyens d’octroyer des bourses d’études.
De retour au pays en 1984, après deux ans de thèse, j’ai occupé de hautes fonctions administratives et politiques, dont les postes de secrétaire générale à la présidence de la République, de secrétaire générale du gouvernement, et de ministre de l’Éducation nationale.
Actuellement je suis enseignante chercheuse à l’université des Comores. Et je suis membre fondateur d’ONG féminines, présidente du Réseau Femme et Développement, et de FAWE Comores (forum des éducatrices africaines) dirigée par des femmes ministres de l’Éducation.
Dans ce recueil de prières, je parle de ma souffrance en tant que malade de longue durée, obligée de se faire soigner à l’étranger. Si l’errance est un des pires châtiments, l’exil médical en est une de ses manifestations. Cet exil qui vous prive de vos repères familiaux et spatiaux, au moment où vous avez le plus besoin de la présence de vos proches et de leur affection. Vous devenez ainsi un numéro dans un centre hospitalier à l’étranger, faisant partie d’un protocole sanitaire au sein duquel vous bénéficiez de traitements nouvellement conçus. C’est le destin des ressortissants de nos pays pauvres, qui ne disposent pas des nouvelles technologies médicales.
Pour faire face aux souffrances et à l’isolement je me suis rapprochée de Dieu et de mes proches, par l’esprit et par la mémoire, ce qui m’a permise de vivre une histoire exceptionnelle, de retour aux sources de ma religion, et de communion avec mon Créateur auprès de qui j’ai retrouvé l’apaisement de l’âme, une force insoupçonnée contre la maladie, et une soumission totale aux décisions du Très-Haut, Celui qui secourt qui Il veut et égare qui Il veut.
L’issu de cette lutte pour la vie est plein d’enseignements, Allah, grâce à sa miséricorde, a voulu que je guérisse de cette maladie, sachant que la médecine ne guérit pas tout le monde, de tout, c’est au petit bonheur la chance pour certains, et à la grâce divine pour d’autres.