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Littérature
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Les pages blanches de la détresse
Gary Victor
- Philippe Rey
- Roman français
- 18 April 2024
- 9782384820801
Le romancier haïtien le plus lu dans son pays choisit l'arme de la fiction pour combattre la violence qui gangrène la sociétéQuitté par sa femme, l'écrivain Carl Vausier n'arrive plus à écrire. L'absence de leur fille, partie elle aussi, le hante. Des pages désespérément blanches s'accumulent, en contraste avec sa vie qui, elle, prend un tour aventureux. Puisqu'il n'est plus capable de créer, ce sont ses personnages du passé, transposés en fiction, qui se rappellent à lui dans le monde réel. À commencer par Milcent, le borgne du quartier - en vérité aux ordres du plus puissant chef de gang de Port-au-Prince -, qui fait irruption pour lui réclamer son oeil, l'accusant de l'avoir dérobé. Carl se voit entraîné dans la première d'une série de situations plus dangereuses les unes que les autres. Dès lors, l'écrivain en panne d'inspiration croise une foule d'individus interlopes - un espion de la CIA sous couverture, un inspecteur de police alcoolique, un pasteur qui recueille précieusement la détresse de ses fidèles...
Roman trépidant,
Les pages blanches de la détresse racontent la société haïtienne, mise à mal par l'avidité d'une minorité qui profite de l'écroulement de l'État pour asseoir sa violence. Un texte dont la verve et l'humour servent de brume d'oubli aux malheurs sans cesse renouvelés. -
Gary Victor met en scène un adolescent adorable qui découvre les livres, la sexualité, les secrets de la famille et la vérité sur son milieu. Il grandit sous la dictature et apprend tout en même temps, avec une violence inouïe. L'éducation se fait ainsi, dans ce Port-au-Prince où le Palais national et la dictature irriguent la vie de chaque citoyen.
Carl Vausier est cet adolescent en pleine agitation sexuelle. Ses étreintes imaginaires dans la bibliothèque paternelle et ses folles virées dans les bas-fonds de Port-au-Prince au début des années 1970 vont lui faire découvrir à la fois sa propre nature et le monde pourri qui l'entoure. Carl entre en contact, grâce à un jeu de correspondance, avec la mystérieuse Coeur Qui Saigne. C'est le début de son éducation sentimentale. Tout bascule alors dans la folie et la cruauté.
Un roman d'une rare conviction qui rappelle la vérité sur l'ambiguïté des postures politiques et les contradictions d'une société où le réel et le fictif se recoupent parfaitement.
Maudite éducation est une manière plus intériorisée de Gary Victor. L'auteur alterne fiction et scènes de vie. Un texte remarquable, thématique risquée, écriture dense, liberté de ton et de style, le romancier Victor ne cesse de nous étonner. -
L'ouvrage Treize nouvelles vaudou explore l'imaginaire dans ses mystérieux labyrinthes. Une manière propre à l'écrivain Victor de sillonner le vaudou avec humour, force et passion. Ce jeune maître du fantastique va très loin, en puisant dans son quotidien les armes pour mieux voir la réalité. Le résultat est que dans ces nouvelles discrètes et subtiles, tombe la frontière entre réel et imaginaire, le visible et l'invisible. Les dieux et les hommes se mêlent à la même histoire loufoque qui s'appelle VIVRE.
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Le violon d'Adrien raconte l'histoire d'un enfant qui rêve de devenir violoniste. Rite de passage à la vie d'adulte pour Adrien qui, pas après pas, et bien malgré lui, trahit famille, amis, valeurs pour survivre dans un pays où l'on tue les rêves les plus humbles. Les personnages, dans cette Haïti des années 1970, s'enlisent dans un quotidien, pour le moins chaotique.
Pour le romancier Gary Victor : « Ce récit est une douleur d'enfance que j'ai longtemps enfouie en moi. Ce violon est un fantasme, enfant, mon père ne pouvait pas acheter le violon dont je rêvais. J'avais un tel amour de la musique que j'étais déçu et malade. Plus de cinquante ans plus tard, me voici revenu à cette douleur, et à ce manque qui m'a façonné. » -
On chuchote que, grâce à La flûte enchantée de Mozart, le citoyen Dieuseul Lapénuri est nommé ministre aux Valeurs morales et citoyennes, avec le mandat d'arrêter la dégradation des moeurs et l'abomination qui gangrènent la République.
L'île sombre dans la luxure. Le président se croise les bras et s'amuse à jouir, en criant Whitman, Rimbaud et Baudelaire. Entretemps, la première édition du festival gay et lesbien Festi Masi est annoncée. Les autorités s'y opposent de toutes leurs forces. Le festival, devenu affaire d'État, prend des proportions inimaginables.
Cette ruée vers la vertu, on le sait bien, n'est que chimères et effronteries. Un roman qui nous propulse dans les bas-fonds de l'âme humaine. -
L'inspecteur Dieuswalwe Azémar dont on connaît le grand penchant pour l'alcool arrangé, le soro, est de retour. On le retrouve avec ce côté atypique, et ses combats contre la corruption.
À l'instar de Saison de porcs, Gary Victor nous entraîne dans les méandres de l'histoire populaire haïtienne, jouant habilement avec les mythes, les diverses facettes de la réalité haïtienne et de l'imaginaire vaudou.
L'histoire commence par le séisme qui a ravagé Port-au-Prince. La femme du commissaire Solon a été retrouvée morte dans un hôtel de la ville. L'inspecteur Azémar est cet amant qui a osé défier l'autorité du commissaire Solon, son meilleur ami, et aussi son protecteur. Ironie du sort, Dieuswalwe sera chargé de mener cette enquête douloureuse pour débusquer l'amant. Drame où se mêlent amitié, loyauté et amour. Saura-t-il faire la part des choses ? -
" Tout comme il existe un cimetière des éléphants, j'ai imaginé un cimetière des récits. Ils sont devenus des fantômes qui se sont mis à me hanter avec insistance quand j'ai commencé à descendre l'escalier de ma vie, un escalier que j'ai découvert pavé de désillusions qui se révélaient au fur et à mesure que les masques des amours s'estompaient. " Les convulsions de la terre, en cette fin de soirée de janvier 2010 en Haïti, ont fait une brèche énorme dans les murs de ce cimetière dont parle l'écrivain Carl Vausier. Redoutant l'annonce de la mort de son ex-femme Jezabel, qu'il continue à aimer en secret, et de sa fille Hanna, toutes deux disparues, il passe de longues heures d'attente assis à côté de sa belle-mère, la mutique Man Hernande. Tandis que tout autour de lui le pays est anéanti par la violence du séisme, Carl est hanté par les récits qu'il n'a jamais voulu écrire, récits autour des trois personnages clés de sa vie : son père, René Vausier, son ex-femme Jezabel et bien sûr lui-même, le Carl Vausier de sa mémoire. Au cours de ce texte fiévreux, Gary Victor plonge dans les profondeurs de la vie d'un homme pour en ramener des blessures aussi secrètes qu'elles sont tenaces et douloureuses. Pour aussi enfin comprendre la vérité de la mystérieuse et inaccessible Jezabel, obsession amoureuse de Carl. Car dans les abysses de la mémoire gisent parfois des étrangetés qu'un séisme peut réveiller.
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Un torride été en Haïti. L'inspecteur Dieuswalwe Azémar se prépare difficilement au départ de sa fille Mireya. Tout va basculer quand il apprend que l'organisme qui s'occupe de l'adoption de sa fille, l'Église du Sang des Apôtres, est un refuge de malfaiteurs. Rien ne sera épargné afin de sauver sa fille et d'empêcher le pire. Entre-temps, l'inspecteur Dieuswalwe Azémar mène une lutte sans merci contre la corruption généralisée. La transformation de son adjoint, l'agent Colin, en porc lui fait comprendre qu'il vit une véritable saison d'enfer. Malgré lui, il fera l'expérience douloureuse de la prophétie qui veut que «... presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon. »
Saison de porcs est une plongée dans le monde loufoque et tragique du vaudou, de la superstition et de la politicaillerie haïtienne, de la catastrophe généralisée, de la corruption endémique. Ce roman révèle les raisons du malheur haïtien et le grand talent du romancier Gary Victor. -
Dans un cimetière de Port-au-Prince, Valencia, portant son bébé dans les bras, mendie et se vend aux hommes au milieu des tombes. Lorsque Carl Vausier, en pleine dépression après une douloureuse rupture, la rencontre, il ressent une étrange attraction pour la très jeune femme, qui n'est ni amoureuse ni sexuelle. Il croit voir en elle la possibilité de sa propre rédemption.
Ce chemin se révélera cependant périlleux pour lui, car il le reliera à deux épisodes difficiles de son passé auxquels sa mémoire tente de donner d'autres contours.
Grâce à une maîtrise parfaite des rouages romanesques, Gary Victor va tisser ces trames pour faire surgir un final inattendu. Les vives tensions de la société haïtienne n'épargneront aucun personnage, et Carl se verra tour à tour instrument et victime de cette cruauté qui exerce une bien étrange fascination sur le lecteur. -
Quelques mois après le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti. le Programme des Nations unies pour le développement coordone une grande partie des activités d'enlèvement des débris dans une capitale encore traumatisée par la catastrophe. Des milliers de gens vont s'engager dans cette tâche colossale. Il s'agit pour ces femmes et ces hommes de redonner vie à leurs quartier ravagés, d'essayer de rallumer une flamme que les soubresauts de la terre ont éteinte. Pour que ne soit pas perdue la mémoire de cette lutte, Gary Victor a écrit Collier de débris pour, nous dit-il, «dialoguer avec les sans-voix, assister à la transmutation des débris, entendre battre les coeur des femmes et des hommes qui, dans l'anonymat, redessinaient la nouvelle configuration de la ville dans le flanc des montagnes, dans le creux des ravins, dans ces lieux où les bien-pensants n'osent pas s'aventurer, poutant pas trop loin des hautes murailles barbelées de leurs demeures.»