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simon liberati
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Prix Renaudot 2022
Victime d'un AVC, un romancier de 71 ans est en panne, tétanisé, incapable d'écrire une ligne. La commande d'une mini-série sur les Rolling Stones par des producteurs en vue est un miracle inespéré. Il accepte sans hésiter, lui qui méprise les biopics, le milieu du cinéma et les inusables clichés sur les années pop. Voilà l'apprenti scénariste lancé dans un projet sur la première époque des Stones, entre l'arrestation de Keith Richards et Mick Jagger pour usage de stupéfiants, en 1967, et la mort stupéfiante de Brian Jones, en 1969. Intitulée Satanic Majesties, la série montrera comment des voyous, compilateurs de musique afro-américaine, devinrent en l'espace de deux ans les stars androgynes que l'on sait.
Apaisé, le septuagénaire peut poursuivre la passion scandaleuse qu'il partage avec Esther, sa ravissante belle-fille de 23 ans. Mais tous deux le savent, leur amour sera éphémère. Il ne durera que ce que durera chez elle la beauté du diable, tandis que ses forces à lui déclinent tout aussi diaboliquement. D'où la coloration sombre et émouvante de leur histoire ; d'où la souffrance que leur cause la moindre séparation.
L'écrivain de nouveau inspiré se prend au jeu de Satanic majesties. Par la grâce d'Esther, il renoue avec une part d'innocence et fait ressurgir Marianne Faithfull, Anita Pallenberg ou Brian Jones de l'abîme du temps. Et si l'innocence de l'homme s'enfuit avec les années, l'exceptionnel brio de ce roman prouve si besoin était le souffle éblouissant de Simon Liberati. Parfois burlesque, souvent bouleversante, addictive, effrénée, la plus belle aventure d'un écrivain saisissant au vol les dernières bribes que la vie lui accorde. -
Dans la somnolence magique de leur domaine familial, Serge, Alexis et Taïné traînent leur désoeuvrement. Taïné a la beauté empoisonnée d'un tableau préraphaélite ; Serge est un prince des ténèbres ; quant à Alexis, le plus jeune et le plus fou, il se jette à corps perdu dans l'amour et la provocation. La séduction de leur jeunesse tourne à la cruauté muette. La tragédie frappe cette fratrie en ce printemps 1967, et accélère la bascule vers une époque nouvelle : celle, pop et sensuelle, de la drogue, du plaisir et de la guerre du Viêt Nam.
Après l'accident, Taïné soigne son visage défiguré à New York, où elle croise Truman Capote, l'auteur des De sang-froid, suit Andy Warhol et sa bande, et son amoralité naturelle enflamme une vie nocturne, excentrique, libre.
Donatien, l'ami de la famille aux mains d'assassin, promène son audace chez Paul Morand, Marie Laure de Noailles, Louis Aragon et Elsa Triolet aux ombres frêles, dans un Saint-Germain-des-Prés qui danse et qui jouit.
Nonchalants et fantasques, ces démons sont de ceux qui sont trop beaux et trop aimés de la fortune. Entre Paris, Cannes et Bangkok, ils rêvent d'écrire ou, à défaut, se contentent d'être des héros.
Un roman d'une ambition rare, mêlant l'intrigue balzacienne à l'hymne pop. L'esthétique de cet univers aussi glamour que brutal est une magnifique métaphore de la capacité ou de l'incapacité à créer.
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Elle s'appelait Dominique Mihrage, on la surnomma « la hyène du Capitole ». Elle fut le plus grand porte-malheur des années 1970. Elle apparaît lors d'un dîner, à Rome, un soir d'automne. Taïné et Alexis, séduisants héros de la fratrie Tcherepakine, ont conviés leurs compagnons d'insouciance et de succès. Autour de la table festonnée de fleurs de cimetière, éclairés par la lueur des flambeaux, Helmut Berger, Truman Capote, Andy Warhol et d'autres démons chipotent de la zuppa inglese en se racontant des histoires, incarnant sans trop s'en douter un tournant : la fin de la Dolce Vita et le début d'une autre époque, plus meurtrière, plus électrique.Dans l'atmosphère amollie des longues soirées romaines, la toxique Dominique Mihrage va précipiter le mauvais sort. L'amour et la mort s'abattent sur Taïné et Alexis. L'une, photographe de talent mal protégée de ses fantasmes par son Nikon F, ne semble vivre que dans l'attente de la chute. L'autre se sait écrivain, mais la vie mondaine, la vie légère et les paillettes peuvent-elles faire littérature ? Avec le manuel de magie littéraire qu'est La Hyène du Capitole, Simon Liberati poursuit son oeuvre majeure entamée avec Les Démons (Stock, 2020), la saga d'une fratrie extravagante et tourmentée des années 1960 aux années 1980.
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Un soir de l'hiver 1979, quelque part dans Paris, j'ai croisé une femme de treize ans dont la réputation était alors « terrible ».
Vingt-cinq ans plus tard, elle m'inspira mon premier roman sans que je ne sache plus rien d'elle qu'une photo de aparazzi. Bien plus tard encore, c'est elle qui me retrouva à un détour de ma vie où je m'étais égaré.
C'est elle la petite fée surgie de l'arrière monde qui m'a sauvé du labyrinthe et redonné une dernière fois l'élan d'aimer.
Par extraordinaire elle s'appelle Eva, ce livre est son éloge.Simon Liberati -
California girls
Simon Liberati
- Grasset
- « Ceci n?est pas un fait divers » dirigé
- 17 August 2016
- 9782246798705
« En 1969, j'avais neuf ans. La famille Manson est entrée avec fracas dans mon imaginaire. J'ai grandi avec l'image de trois filles de 20 ans défiant les tribunaux américains, une croix sanglante gravée sur le front. Des droguées... voilà ce qu'on disait d'elles, des droguées qui avaient commis des crimes monstrueux sous l'emprise d'un gourou qu'elles prenaient pour Jésus-Christ. Plus tard, j'ai écrit cette histoire le plus simplement possible pour exorciser mes terreurs enfantines et j'ai revécu seconde par seconde le martyr de Sharon Tate. »
Los Angeles, 8 août 1969 : Charles Manson, dit Charlie, fanatise une bande de hippies, improbable « famille » que soudent drogue, sexe, rock'n roll et vénération fanatique envers le gourou. Téléguidés par Manson, trois filles et un garçon sont chargés d'une attaque, la première du grand chambardement qui sauvera le monde. La nuit même, sur les hauteurs de Los Angeles, les zombies défoncés tuent cinq fois. La sublime Sharon Tate, épouse de Roman Polanski enceinte de huit mois, est laissée pour morte après seize coups de baïonnette. Une des filles, Susan, dite Sadie, inscrit avec le sang de la star le mot PIG sur le mur de la villa avant de rejoindre le ranch qui abrite la Famille.
Au petit matin, le pays pétrifié découvre la scène sanglante sur ses écrans de télévision. Associées en un flash ultra violent, l'utopie hippie et l'opulence hollywoodienne s'anéantissent en un morbide reflet de l'Amérique. Crime crapuleux, vengeance d'un rocker raté, satanisme, combinaisons politiques, Black Panthers... Le crime garde une part de mystère.
En trois actes d'un hyper réalisme halluciné, Simon Liberati accompagne au plus près les California girls et peint en western psychédélique un des faits divers les plus fantasmés des cinquante dernières années. Ces 36 heures signent la fin de l'innocence. -
« Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967 sur un tronçon de la route US 90 qui relie la ville de Biloxi à la Nouvelle Orléans, une Buick Electra 225 bleu métallisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle. »
Dans cette Buick broyée se trouvait une femme, une "Hollywood movie star" de trente-quatre ans, danseuse nue à Las Vegas, célébrissime sex-symbol des années 50.
Simon Liberait ressuscite Jayne Mansfield, l'actrice méconnue la plus photographiée au monde, fouille amoureusement dans les recoins les plus ténébreux de sa vie, retrace ses dernières heures en plein été hippie, qui disent aussi le crépuscule de l'âge d'or hollywoodien. Au programme : perruques-pouf, LSD 26, satanisme, chihuahuas, amants cogneurs, vie desaxée, mort à la James Dean, cinq enfants orphelins et saut de l'ange dans l'underground.
Une oraison funèbre et morbid chic dans la droite ligne de Truman Capote et Kenneth Anger. -
Lorsque son père, le poète surréaliste André Liberati est touché par une crise de délire, l'écrivain Simon Liberati s'interroge : qu'est-ce que la création ? Qu'est-ce que ce mouvement mystérieux de l'inspiration, en prose et en poésie ?
Il y a deux ans, il avait publié Eva, aujourd'hui il revient à l'autobiographie, en racontant les jours merveilleux de son enfance, la présence singulière de son père, la figure muette et obsédante d'un frère mort à un an, l'expérience du feu qu'est l'écriture. Quand on est le filleul d'Aragon, et qu'on a vu de près l'amitié complexe de Breton pour son père, on sait que l'écriture est engagement et impulsion.
Un autoportrait saisissant. -
Peintre dédié à la peinture figurative à l'huile, Alain rejette les diktats de l'époque. Isolé par son approche artistique et dans son atelier au coeur de la forêt, il rejoint chaque semaine à Paris sa maîtresse Lukardis et un groupe de noctambules chics. Quand surgit dans sa vie Poppée, une jeune israélienne dont l'ambition professionnelle n'a d'égal que la détermination amoureuse, sa vie bascule.
Mais quand Poppée se trouve enceinte d'une enfant dont Alain pense être le père, tout en promettant à son amant les commandes exceptionnelles d'un des collectionneurs les plus en vue de la place, il ne sait plus démêler la complexité de ses sentiments : amour, désir de paternité, intérêt ? Houleuse, la passion amoureuse devient emprise intolérable et finit par s'inverser violemment, jusqu'à ce qu'un infarctus mette un terme à sa course folle. Alain fuit dans la drogue, avant de renaître grâce au souvenir de la très jeune Emina, ange écartelé entre ses démons et son attachement farouche à une vision radicale du monde qu'elle partage avec le peintre. Le voyage initiatique qui le conduit vers l'Andalousie pour retrouver la jeune fille, puis le retour mouvementé vers un réel indissociable de la peinture, lui permettront de revenir aux origines de son travail créateur.
Miroir de la relation charnelle et trouble qu'il entretenait avec Poppée, son amour pour Emina est empreint d'une douceur salvatrice. Elle est sa muse, il est son sauveur, tout au long d'une romance qui nous entraîne à travers l'Europe du Sud, ses beautés, ses fantômes, ses cités habitées et ses routes isolées. Les chemins croisés de l'art et de l'amour, ou la plus folle des aventures et la seule qui vaille dans un Occident déliquescent. -
" Pour avoir une vie amusante, je veux dire amusante à raconter, il faut renoncer à l'espoir d'une vie heureuse. Savoir toujours y renoncer à temps fut la plus grande chance de ma vie. "Avec
Liberty, Simon Liberati revient sur " trois mois de galère, les cent jours d'un plumitif aux abois. " Une période tumultueuse durant laquelle l'écrivain navigue entre des relations amoureuses chaotiques, accumule nuits blanches et excès puis affronte un mystérieux corbeau.
Ce " roman vrai ", rassemble toutes les veines du style Liberati. Ainsi y retrouve-t-on le chroniqueur lucide de la débauche, le critique littéraire érudit ou encore le portraitiste intraitable. Au-dessus de ces qualités, domine le moraliste au style éblouissant. -
Aventures, portraits et rencontres avec : Marisa Berenson - Jean-Pierre Léaud - Carla Bruni-Sarkozy - Les drogués de la suite Overdose - Les fidèles de la Médaille miraculeuse - Benoît XVI - Satan - Kenneth Anger - Pierre Molinier - Jean-Jacques Schuhl - Oscar Wilde - Pierre Drieu La Rochelle - Louis Malle - Naomi Campbell - Islam Karimov - Le Dragon Eye - Edwige - Les rats du Montalembert - Cuki au BB gun - Renée Vivien -
Jacques de Bascher - Malcom Lowry - Les amis d'Henri de Régnier - Pierre Le-Tan - Chloë Sevigny - Saint Tropez 78 - Patty Hearst - Francis Ford Coppola - Yves Saint Laurent...
De 2013 à aujourd'hui, une quarantaine d'articles de fantaisie dont plusieurs inédits en français.
Le press-book d'un monomane en reflet des Rameaux noirs, parus en août 2017. -
113 études de littérature romantique
Simon Liberati
- Flammarion
- Littérature française
- 16 January 2013
- 9782081296220
« On ne trouvera dans ces mélanges aucun livre contemporain ou presque. Je n'en lis pas. Parfois ces articles ne traitent pas de littérature, souvent ils n'ont qu'un rapport éloigné avec le mouvement romantique. Ma pente personnelle, la constitution lente et encore inachevée de mon goût ont conduit leur élaboration. Le désordre de mes lectures, la fantaisie qui me fait interrompre à tout moment un livre pour en commencer trois autres que je ne finirai pas non plus, m'ont amené à préférer l'étude de détail, la sonde, à la synthèse ; un parti conforme à mon côté antiquaire et à mon défaut de géométrie. La vie et la littérature sont si emmêlées dans mon esprit qu'à certains moments ces articles tiennent du journal intime, de l'autoportrait. Si ce livre arrive à éclairer l'origine de certains objets littéraires, caractères, figures ou paysages, à donner des trucs et des recettes propres à remettre l'art que je pratique à sa vraie place, du côté de l'artifice fervent plutôt que d'une fausse dévotion, j'en serai ravi. »
Portrait de Simon Liberati © Hidiro