« Simplifiez, simplifiez ! » : telle est l'invitation de Thoreau dans ce chef-d'oeuvre de la littérature américaine qu'est Walden. Au printemps 1845, l'écrivain a décidé de vivre cette expérience d'un quotidien fait de peu de choses et qui s'abandonne à la présence de la nature. « Ne devant rien à personne, travaillant juste assez pour pouvoir se nourrir, se vêtir et se chauffer, et surtout, surtout jouissant à profusion des dons du monde. Les bruits et les couleurs, les dessins des paysages, les rencontres animales, les brises du matin ou les caresses du soleil : ce seront ses uniques richesses pendant près de mille jours », résume le philosophe Fréderic Gros dans sa préface. Ce dernier souligne combien cette « vie dans les bois » allait bientôt résonner comme un appel au renouveau et à l'insoumission : « Tout est là : il ne s'agit pas d'accumuler, d'avancer, ni même de croire, mais de revivre à soi-même, de se surprendre, de se recommencer. » Un renouveau auquel la nature toujours nous éveille dans ces pages visionnaires.
Au coeur de l'islam, comme des autres religions de l'humanité, il existe une voie d'éveil, un chemin conduisant à une conscience toujours plus subtile du secret de l'existence. Ainsi l'islam n'est pas que « loi de Dieu », il est aussi ouverture du coeur à la vision d'Allh, la Réalité une et infinie. Mais cette dimension intérieure reste largement méconnue, y compris des musulmans eux-mêmes, et ce malgré l'écho qu'en donne le soufisme, qui est historiquement la voie initiatique par excellence de l'islam.
Abdennour Bidar nous présente cette voie de libération du regard à travers les cinq piliers fondamentaux de l'islam auquel tout musulman dans le monde se réfère : le témoignage de foi, la prière, l'aumône, le jeûne et le pèlerinage. Pour chacun de ces piliers, il nous invite à découvrir, à méditer et à vivre sa signification symbolique et initiatique.
« Cet ouvrage très documenté se lit comme le plus passionnant des romans, à ceci près qu'il relate une tragédie vraie. [...] Une véritable (re)découverte des Amériques. » Le Monde diplomatique
Fruit du travail colossal d'archéologues, d'anthropologues, de scientifiques et d'historiens, ce livre nous montre pour la première fois le vrai visage des mondes précolombiens : une mosaïque de peuples, de langues, de cultures, d'empires, de cités puissantes, souvent plus riches et plus vastes que celles d'Europe ; un creuset de civilisations brillantes et évoluées, soucieuses de leur environnement - et non pas le continent vierge et sous-exploité que l'Histoire officielle a voulu nous présenter.
De la forêt amazonienne aux plateaux andins des Incas, du Mexique maya, olmèque ou aztèque aux villages des Iroquois, 1491 rétablit une vérité historique longtemps niée et nous entraîne au coeur d'un voyage fantastique à travers les Amériques, que nous découvrons peut-être pour la première fois sous leur véritable jour.
Arrachés violemment à leur terre et à leurs proches, ils furent des millions à se retrouver enchaînés, entassés comme des bêtes dans des bateaux, contraints à traverser à pied forêts ou déserts dans des conditions tellement inhumaines que presque la moitié d'entre eux en mouraient. Ce crime effroyable, qui a dévasté l'Afrique subsaharienne, a pris de nombreux visages au cours des siècles. Car ses exécuteurs et ses commanditaires sont issus de tous les horizons : de l'Afrique elle-même avec la traite interne, des différentes terres musulmanes avec les traites orientales, de l'Europe avec la traite atlantique.
Pour comprendre l'ampleur et la complexité historique de l'esclavage des Noirs, il faut donc en faire la géographie, qui passe par les routes des différentes traites. C'est cette synthèse que Catherine Coquery-Vidrovitch nous présente ici avec rigueur et pédagogie, loin de toute polémique. Elle s'appuie sur son savoir immense d'historienne de l'Afrique, mais aussi sur le riche matériau réuni dans une série de quatre films intitulée Les Routes de l'esclavage, diffusée par la chaîne ARTE, dont elle a été la conseillère historique, et où interviennent les meilleurs spécialistes issus de nombreux pays.
Un ouvrage aussi passionnant que terrible, qui révèle les rouages d'un système criminel sur lequel s'est construit en grande partie notre monde actuel.
Ce livre est la synthèse du travail de toute une vie. Synthèse en forme d'appel, en écho au « Va vers toi ! » qu'entendit Abraham et qui le fit se mettre en marche. Annick de Souzenelle s'attache ici à formuler ce qu'elle appelle les « lois ontologiques » dont la Bible, à travers la Loi, les Prophètes et le Christ, nous rappellent la nécessité vitale : « L'Homme est un et chacun est unique » ; « Sans la bénédiction divine, l'Homme ne peut s'accomplir » ...
Autant de vérités fondamentales qui convergent dans la vocation ultime de l'humanité, qui est une vocation divine, comme l'avait annoncé au IIe siècle saint Irénée : « Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu. »
Ce livre est aujourd'hui complétée d'un texte inédit, ultime message d'une auteure qui a marqué les dernières décennies de la spiritualité.
La Bhagavad-Gîtâ ou « chant du Seigneur » est sans aucun doute, avec les Upanishad, l'un des textes fondateurs de la spiritualité indienne. Il a été sans cesse commenté par les plus grands philosophes indiens, de Shankara, qui voyait dans cette « sainte Écriture » « un recueil des vérités essentielles de tout l'enseignement védique » aux maîtres des traditions vishnoutes et shivaïtes, et a été traduit dans toutes les langues. Inséré dans la grande épopée du Mahâbhârata, juste avant le combat final, il met en scène le guerrier Arjuna et son cocher, Krishna, qui se révèlera progressivement dans le poème comme « le Dieu des dieux », le Bhagavân, « le Seigneur ». Par sa richesse, sa concision et la profondeur de son message invitant à avancer bravement au-delà des apparences vers l'Unité, ce texte se prête à une grande diversité d'interprétations. Forgée par trente années d'études et d'enseignement celle de Gisèle Siguier-Sauné situe la Gîtâ dans le prolongement des textes qui l'ont précédée pour en explorer la féconde originalité. Ainsi nous conduit-elle pas à pas dans cette quête de l'Unité jusqu'au dévoilement de l'Amour libérateur, ultime révélation de ce poème unique.
Depuis les premiers liens entre les tribus juives d’Arabie et le Prophète Muhammad jusqu’aux récents conflits du Proche-Orient, en passant par les civilisations de Bagdad et de Cordoue, sans oublier l’Empire ottoman, le monde perse et même l’espace européen, les relations tour à tour fécondes ou tumultueuses entre juifs et musulmans sont ici exposées et analysées en toute impartialité.
Quelque cent vingt auteurs de tous les pays ont participé à cette encyclopédie unique en son genre, dans un esprit d’interdisciplinarité qui permet de rendre compte des multiples facettes du sujet. Les difficultés du temps présent se trouvent ainsi réinterprétées à la lumière d’une histoire resituée dans la longue durée.
Un ouvrage de référence richement illustré, à la fois clair et accessible, qui constitue un outil précieux pour une meilleure compréhension entre les cultures.
Qui est cette mystérieuse Marie de Magdala, Marie-Madeleine, qui apparaît peu dans les Evangiles mais dont la tradition chrétienne a fait l'une des figures majeures parmi les proches de Jésus ? Une prostituée, une pécheresse repentie, ainsi a-t-on voulu lire officiellement les Ecritures, tandis que les Gnostiques ont célébré en elle le modèle même de l'Initiée, interprétant son périple comme celui de l'âme prisonnière, éparpillée en ce monde de reflets et d'ombres. Ici Marie-Madeleine parle et se souvient : de sa vie en Palestine, de son exil en Provence, et surtout de sa rencontre éblouissante avec Jésus dont elle partagea l'enseignement, la Passion et la Résurrection.
Voici des textes inédits d'Alexandra David Neel, retrouvés par Marie-Madeleine Peyronnet et Marc de Smedt dans sa maison de Digne où elle termina ses jours en 1969. Ce recueil est d'autant plus intéressant qu'il couvre tout le champ de son existence aventureuse, de la Belgique à la Tunisie, de la Corée au Japon, du Sikkim à l'Indochine, de l'Inde au Tibet. Toute sa philosophie se trouve exposée ici, ainsi que sa réflexion spirituelle alimentée par la rencontre de grands maîtres et ermites en Orient et par les textes sacrés qu'elle traduisait ellemême.
A la suite de ces vingt-deux écrits essentiels, on lira le vibrant hommage posthume qu'adressa l'actuel Dalaï-Lama en 1982 à cette grande dame de l'esprit.
Dans notre monde soumis à des bouleversements intenses, les prédictions « apocalyptiques » sont à la mode. Pourtant la plus célèbre des apocalypses, celle de Jean, que les prophètes de malheur aiment à solliciter, a-t-elle pour visée de nourrir nos angoisses et nos phobies ? Pour Jean-Yves Leloup, la révélation de ce qui arrive, de ce qui vient, peut être vue dans différentes lumières, et c'est à un regard ni résigné ni effrayé devant les événements que nous invite l'Apocalypse de Jean. Elle situe la réalité actuelle et future du monde dans la lumière de Dieu et dans la lumière de l'Agneau, vision à la fois de justice et de miséricorde. Plutôt que de faire de l'Apocalypse l'annonce d'une destruction nihiliste, il est possible de lire à travers sa symbolique si riche la « révélation » de l'ultime Réalité : tout s'effondre, sauf la Vie. À travers une traduction inédite et un commentaire abondant de ce texte fondamental de la spiritualité universelle, Jean-Yves Leloup, à qui l'on doit déjà une remarquable traduction de l'Evangile de Jean et des Evangiles apocryphes de Thomas, Philippe et Marie, nous fait porter un autre regard sur le monde présent et à venir.
Le jardin de fruits (Boustân) est un recueil poétique d'une soixantaine d'histoires écrit par le poète persan Saadi au XIIIe siècle. C'est son autre grande oeuvre avec Le Jardin de roses (Gulistân). Pendant ses longues années de voyage, Saadi a connu beaucoup de difficultés, vivant parfois comme un mendiant. Il commença la rédaction du Boustân dans les années 1250 à Damas, avant de retourner dans sa Shirâz natale. Ces histoires, mêlant récits de voyage, anecdotes et réflexions morales, écrites à la manière des fables, et souvent drôles, sont autant de perles de sagesse de l'Iran médiéval. Abordant tour à tour la justice, l'art de gouverner, l'amour physique ou spirituel, la voie mystique et mille autres choses encore, Saadi se fait aussi le chantre de la nature et traduit dansses vers l'inexprimable beauté de la nature afin de réveiller dans l'homme le plaisir esthétique
De génération en génération, les récits des Indiens se sont longtemps transmis oralement. Richard Erdoes et Alfonso Ortiz ont entrepris d'en rassembler un grand nombre, émanant de multiples tribus de tout le continent nord-américain. Puisés aux meilleures sources ethnologiques du XIXe siècle ou racontés par des voix contemporaines, ces mythes de la création du monde et des êtres vivants sont l'expression de croyances et de traditions, mais aussi d'une vision du monde, d'une philosophie et d'une spiritualité qui ont encore beaucoup à nous apprendre.
Le photographe et artiste Richard Erdoes a consacré sa vie à la défense des Indiens d'Amérique du Nord. L'anthropologue pueblo Alfonso Ortiz a enseigné les cultures indiennes dans les plus grandes universités des États-Unis
Études sur la phénoménologie du SoiÉcrit en 1951, Aiôn est l'un des principaux essais de C. G. Jung, alors âgé de 75 ans. Son thème central est la représentation symbolique de la totalité psychique dénommée Soi, qui transcende le moi, rassemble en elle les contraires et offre empiriquement les caractéristiques du « dieu intérieur » de la philosophie éternelle. Comparant l'archétype du Soi et la figure du Christ, Jung étudie le poisson, l'un des premiers symboles du Christ et signe zodiacal gouvernant l'ère (aiôn) chrétienne, à travers son utilisation chez les Gnostiques et dans le symbolisme alchimique.Psychiatre de renommée internationale, président de la première Association psychanalytique internationale et dauphin désigné de Freud avant de rompre avec lui en 1912-1914 sur la question du religieux et du sens à accorder à la mythologie, Carl Gustav Jung (1875-1961) a été l'inventeur et le fondateur de la psychologie analytique.
L'Encre du voyageur a reu le prix Fmina Essai 2007. Un voyage n'est que de l'encre. Toute exploration est le souvenir d'un ancien manuscrit. Christophe Colomb dcouvre une Amrique qu'il avait arpente dans les rcits de Marco Polo. Les missionnaires qui ouvrent le Brsil, au XVIe sicle, connaissent par coeur les textes des crivains antiques, Pline le Jeune ou Hrodote. C'est pourquoi ils aperoivent dans la fort quatoriale toutes ces amazones. En lisant, en crivant, j'ai parcouru quelques recoins de la terre, Inde, Islande ou Tahiti. J'ai ajout ma peinture aux peintures qui les barbouillaient dj. Cela m'a permis d'en raviver la fracheur, d'en dbusquer les surprises, les miracles. Gilles Lapouge. Avec une rudition et un humour formidables, Gilles Lapouge enrichit nos rayonnages d'une bien sduisante philosophie de la gographie. Go. Les crivains sont les meilleurs guides. Avec Lapouge, on est sr de s'garer avec bonheur... Incitant au rve, sollicitant les imaginations, favorisant la rflexion, L'Encre du voyageur convie une dlicieuse flnerie plantaire rappelant que, dans un monde qui court sans savoir o, on ne perd jamais son temps perdre du temps. Jean Contrucci, Le Nouvel Observateur. Joyeux, potique, insolite, malicieux, drle, amical Gilles Lapouge va l, o, mode ou pas mode, a lui chante. Et il s'enchante de l o il est all... Ses points de vue ne figurent dans aucun guide. Normal qu'on ne les retrouve pas aprs son passage, car il faut avoir son oeil, sa culture et son style... Sa prose, c'est du nanan dguster. Madurai existe un bassin dans lequel, autrefois, on jetait les livres pour en juger les qualits. S'ils tombaient au fond, ils ne valaient pas tripette. S'ils flottaient, ils mritaient d'tre lus. J'ai jet le livre de Gilles Lapouge dans le bassin du Luxembourg. Tiens, comment avez-vous devin qu'il n'a pas coul ? Bernard Pivot, de l'acadmie Goncourt, Les livres de Gilles Lapouge devraient tre rembourss par la Scurit sociale... Mohammed Assaoud, Le Figaor littraire. Un enchantement [...]. Ce livre blouit par sa beaut, sa polyphonie, sa sagesse... Roger Bichelberger, Le Rpublicain lorrain.
L'Evangile selon Thomas fut découvert en 1945 aux environs de Nag Hammadi.
C'est une collection de 114 logia ou "paroles nues" attribuées à Jésus le Vivant.
Cet Evangile fut diversement reçu parla critique, si bien qu'à peine sorti de terre, il fut de nouveau recouvert par le sable mouvant des gloses et des polémiques...
Mais la parole respirait sous la cendre...
II importait d'y retrouver l'étincelle cachée afin d'y réveiller - comme au jour de Pentecôte - le feu de son âme.
Cette nouvelle traduction, suivie de son commentaire, n'a pas d'autre but. Elle est dédiée à tous ceux pour qui Evangile signifie Amour et Connaissance, invitation à la Liberté.
Médine, juin 632. Sous le soleil accablant de l'Arabie, le temps semble s'être arrêté : le Prophète de l'islam a rendu son dernier souffle. Autour de lui, les fidèles de la nouvelle religion, plongés dans la sidération, tremblent à l'idée que la Fin du monde soit proche. Mais où sont passés ses Compagnons ? Quelle est cette étrange maladie qui l'a terrassé en quelques semaines ? Et pourquoi l'enterrement n'a-t-il pas lieu ?
Au fil de ce récit au jour le jour de l'événement le plus mystérieux dans l'histoire de l'islam, Hela Ouardi, universitaire tunisienne, explore et confronte les sources sunnites et shiites les plus anciennes. Celles-ci nous révèlent un autre visage du Prophète, celui d'un homme menacé de toutes parts, affaibli par les rivalités internes et par les ennemis nés de ses conquêtes. Tout est entrepris pour qu'il ne laisse aucune directive claire sur sa succession. Ses Compagnons s'engagent dans une lutte pour le pouvoir et son clan se déchire, ouvrant la voie à des guerres meurtrières qui ensanglantent encore notre monde aujourd'hui.
Une reconstitution chronologique inédite, où Hela Ouardi oppose aux mémoires idéologisées le portrait d'un homme rendu à son historicité et à sa dimension tragique.
À la lumière de la psychologie des profondeurs, de la tradition chrétienne et de la merveilleuse richesse de la langue hébraïque, le livre de l'Exode, qui n'était pour beaucoup que le récit légendaire de la sortie d'Égypte du peuple hébreu, se révèle ici un véritable livre de vie. Les chiffres deviennent symboles, les mots et les noms déploient des trésors de sens, et les dix plaies qui s'abattent successivement sur le pays de Pharaon, pour l'obliger à laisser partir le peuple juif, sont autant d'épreuves proposées à l'homme sur le chemin de sa libération, de sa Pâque intérieure.À travers cette lecture vivante d'un livre de la Bible, débarrassée des interprétations banalisantes, moralisatrices ou historicistes, Annick de Souzenelle nous invite à redécouvrir notre patrimoine sacré.
« Je peux dire que dans toute ma vie je n'ai jamais, à aucun moment, cherché Dieu », écrit la philosophe Simone Weil au printemps 1942. Elle ne dit pas ici son agnosticisme mais exprime la radicalité de sa foi chrétienne : ne pas chercher, ne pas vouloir, mais désirer et attendre Dieu. L'ardente militante de la cause ouvrière, qui en 1936 s'était engagée en Espagne contre le franquisme, et allait bientôt rejoindre la France Libre à Londres, signe ici un testament spirituel qui a marqué le xxème siècle par sa beauté et sa force. Attente de Dieu est le titre que donna en 1949 le père Joseph-Marie Perrin aux textes que Simone Weil lui avait adressés avant son départ de France.
Ces pages inouïes constituent l'éclairage qui donne toute sa cohérence à la vie et à l'oeuvre de la philosophe où l'attention à l'autre et à la beauté du monde expriment son amour attentif de Dieu.
Née au coeur de la tourmente des Croisades, Hildegarde de Bingen fut dès son plus jeune âge, et jusque dans sa vieillesse, gratifiée de visions mystiques extraordinaires. Ses cosmologies divines, à l'imagerie puissante, sont de plus ancrées dans une théologie rigoureuse qui l'ont imposée de son vivant même, comme un modèle de sainteté et comme une autorité en matière de foi.
Consultée aussi bien par les papes que par les empereurs (Frédéric Barberousse), communiquant avec Bernard de Clairvaux, elle incarna ce xiie siècle grandiose et tourmenté, pétri de mystique et de politique, et vivant dans l'imminence du Royaume de Dieu.
Le Livre des oeuvres divines, son ultime recueil de visions, sublime la confusion de son siècle, finalement si proche du nôtre.
De génération en génération, les récits des Indiens se sont longtemps transmis oralement. Richard Erdoes et Alfonso Ortiz ont entrepris d'en rassembler un grand nombre, émanant de multiples tribus de tout le continent nord-américain. Puisés aux meilleures sources ethnologiques du XIXe siècle ou racontés par des voix contemporaines, ces mythes de la création du monde et des êtres vivants sont l'expression de croyances et de traditions, mais aussi d'une vision du monde, d'une philosophie et d'une spiritualité qui ont encore beaucoup à nous apprendre.
Le photographe et artiste Richard Erdoes a consacré sa vie à la défense des Indiens d'Amérique du Nord. L'anthropologue pueblo Alfonso Ortiz a enseigné les cultures indiennes dans les plus grandes universités des États-Unis
La conquête et la colonisation du continent nord-américain par les puissances européennes puis par les Américains furent marquées par une longue série de conflits avec les nations indiennes qui peuplaient déjà l'ensemble du territoire bien avant l'arrivée de l'homme blanc. De cadeaux de pacotille en négociations truquées, de promesses jamais respectées en traités violés, de déportations massives en attributions de réserves misérables, c'est par la guerre que les Blancs ont imposé leur vision du Nouveau Monde au nom de la « civilisation » et de la « vraie religion ».Depuis l'arrivée du Mayflower en 1620 jusqu'au massacre de Wounded Knee en 1890 où s'achève la conquête, Robert Marshall Utley et Wilcomb E. Washburn, spécialistes de la question indienne, retracent les trois cents ans de la dramatique résistance indienne à l'avancée inexorable des colons, sur tout le territoire américain. Des Cherokees, Iroquois, Séminoles, Cheyennes, Apaches, Sioux et des autres tribus, ils font revivre les figures légendaires, Sitting Bull, Géronimo, Cochise, ou moins connues mais tout aussi déterminantes, comme Pontiac, Tecumseh, Black Hawk ou Chef Joseph...
Reprise en poche d'un grand format paru en 1992.
Ecrit par le Prix Nobel Laureate Rabindranath Tagore, Sadhana constitue une introduction profonde et accessible à l'héritage spirituel de l'Inde. Tagore, passeur par excellence de la philosophie et de la spiritualité indiennes en Occident, était un poète intimement religieux ; toute son oeuvre se veut un témoignage de ce que Dieu réside avant tout dans la pureté personnelle et dans l'attention à autrui. Sadhana, d'un terme sanskrit signifiant « discipline spirituelle », est une superbe distillation des grands textes de la philosophie indienne, et depuis longtemps un classique, enfin réédité.
Françoise Dolto défendait la cause des enfants et la cause des adolescents, mais cela n’allait pas sans défendre la cause des parents. À la relecture de ses textes les plus concrets, Elisabeth Brami et Patrick Delaroche, tous deux spécialistes de terrain, ont voulu la situer dans la lignée des grands penseurs de l’éducation et montrer combien elle insista sur le retour au bon sens, sur le respect mutuel, la confiance et l’apprentissage précoce des limites en matière d’éducation.Ils abordent ici les problèmes quotidiens en vue de soutenir dans leur tâche délicate les adultes trop souvent démunis. Car, contrairement aux idées reçues, on ne trouve dans les principes de Françoise Dolto ni laxisme, ni laisser-aller, ni culpabilisation des parents, mais des règles de vie fondatrices qui s’opposent au dressage à l’ancienne. Humaniser le petit d’homme – personne à part entière en devenir – c’est le nourrir au « lait du langage », écouter son désir, sa souffrance, lui signifier la loi et doser sa frustration avec autorité mais sans autoritarisme. « Médecin d’éducation », Françoise Dolto souhaitait inculquer aux parents l’art d’« éduquer avec des mots ».Réentendre sa voix est toujours une occasion pour chacun de repenser son rôle, de reprendre sa place respective (et respectueuse) au fil des générations. Et de le faire en confiance.
Konrad Lorenz a consacré une grande partie de sa vie à l'étude de l'oie cendrée dont il a suivi, pendant près de soixante-quinze ans, les moeurs étranges.
Ses travaux mondialement connus privilégient l'observation minutieuse et patiente ; il a ainsi pu étudier, outre leurs caractéristiques physiologiques (locomotion, cris, nourriture, reproduction...), les comportements de ces animaux étonnants : vie de couple, vie familiale, vie à l'intérieur d'un groupe dont la hiérarchie est en grande partie fondée sur l'agressivité mais aussi sur l' " empreinte ", ce mouvement qui pousse l'oison à s'attacher au premier être vivant qu'il rencontre.
Ainsi ce livre abondamment illustré nous offre-t-il une étude éthologique d'un animal aux comportements proches des comportements humains, car, nous dit Konrad Lorenz, si l' " anthropomorphisme " est tombé en discrédit, " on oublie que les similitudes entre les systèmes comportementaux humain et animal - ambition hiérarchique, jalousie, comportement d'attachement - existent effectivement et sont remarquables ".