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Arthaud
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« Grâce aux cartes postales, j'ai passé douze mois à rouler avec mon père, le vieux monde derrière nous. Passager fantomatique, je me suis serré fort contre son corps pour ne pas tomber dans les virages, sentant son odeur et la faisant mienne, percevant son coeur battre à tout rompre, à l'unisson du mien, mêlant les années passées, les vies écoulées, les exils subis, l'amour infini d'une femme, la route qui nous transforme ou plutôt nous révèle à nous-mêmes. »
Printemps 68. À Montréal, Gil Kemeid, jeune étudiant de 22 ans, n'a qu'une idée en tête : faire le tour de l'Europe en Vespa jusqu'au Moyen-Orient, à la recherche de ses origines.
Avant son grand départ, il tombe follement amoureux de Carole. Il lui écrira plus d'une centaine de cartes postales pour qu'elle partage son aventure et ne l'oublie pas.
Cinquante ans plus tard, après avoir découvert cette correspondance, Olivier Kemeid s'empare de cette odyssée familiale et nous livre un texte bouleversant et drôle où, de Londres à Istanbul, la « grande » histoire se mêle aux rêves de jeunesse de son père. -
Kodak Everest Pocket : Irvine et Mallory, le mystère de l'appareil photo
Nicolas Le nen
- Arthaud
- Littérature
- 15 May 2024
- 9782080449573
« Cherche antique appareil photo égaré sur l'arête nord-est du Devadhunga.
Je n'ai jamais entendu parler du Devadhunga. Pourtant, j'ai suffisamment écumé les montagnes des sept continents pour que ma géographie alpine soit rarement prise en défaut. Je pianote sur mon ordinateur et Internet rend son verdict : le Devadhunga a été le nom provisoire du pic XV jusqu'à ce que la Société géographique royale décide de le baptiser du nom de son plus illustre arpenteur général : George Everest. Alors je comprends que l'auteur de l'annonce cherche le Kodak Vest Pocket d'Irvine et Mallory. La chance de ma vie s'offre à moi, je ne la laisserai pas passer. »
Avec cette nouvelle enquête romanesque, Nicolas Le Nen entraîne le lecteur dans les pas de Sandy Irvine et de George Mallory, sur l'arête nord-est de l'Everest. Ce livre au suspense haletant, parfaitement documenté, nous donne les clefs pour tenter de résoudre, après un siècle de mystère, la plus grande énigme de l'histoire de l'alpinisme. -
"Eu-ro-pa. Les trois syllabes disparues.
Six lettres tombées dans l'oubli, évaporées, dispersées dans le vent englouties par un virus sans nom remplacées par de vaines périphrases, chassées par des messages et des tweets, dans un vacarme de tiroir-caisse, disparues dans le fracas de paroles insensées déversées à tort et à travers."
L'Europe s'est perdue, elle a oublié son nom, ses origines, et jusqu'à son âme. À sa recherche, quatre Argonautes voguent à bord d'un navire centenaire : la Moya. Lors d'une escale au Liban, ils accueillent Evropa, réfugiée syrienne. La jeune femme devient rapidement la figure de proue du navire. Notre équipage va ainsi sillonner vers l'ouest et se rendre témoin de ce qu'est devenue l'Europe. Anciennement terre d'accueil, l'Occident semble avoir bien changé. Dans ce périple à travers la Méditerranée, Paolo Rumiz raconte l'Europe comme nous ne l'avons jamais lue : mythes et légendes, histoire, actualités et voyage se mêlent dans cette épopée poétique.
"Europe, c'est le rêve de ceux qui ne l'ont pas." -
"J'étais - je suis - hors d'haleine, bête en course. Qui brise mon élan me blesse, qui l'arrête le mutile, qui me retient l'achève. Qui m'enferme me tue. Je suis animal. Tout est animal en moi, dévoyé."
De l'enfance au coeur de la nature, aux longues errances de la jeunesse, Catherine Poulain, retirée aujourd'hui dans le Médoc, raconte les bêtes, frêles insectes, saumon au ventre ouvert, grands fauves tristes et fauconne borgne. Elle confronte son humanité au silence et à la sauvagerie des animaux, impuissante à les rejoindre, à les accompagner.
"J'ai seulement voulu parler d'une petite fauconne borgne et à travers elle, de tous ces oiseaux partis que j'appelais en pleurant, de la vie que l'on ne peut enfermer, de la liberté fragile du sauvage, du mourir sans nom au bord du chemin ou tué par plus puissant, de cette altérité à tout jamais perdue, part animale, enfuie avec les autres." -
« Nous autres, enfants de l'Europe des riches, qui a produit Auschwitz, nous qui passons pour des êtres civilisés, vivant dans une paix apparente depuis plus de soixante-dix ans, nous pensions être sortis de tout cela. Et aujourd'hui que le monde en est réduit au sauve-qui-peut, aujourd'hui que la grande fuite a commencé, nous sommes encore tout imprégnés du sentiment déraisonnable d'être étrangers aux désastres qui nous environnent. »
Face à tant de violence destructrice, d'où pourrait bien venir un élan de reconstruction de l'Europe ? Qu'y a-t-il encore d'authentique dans un Occident submergé par le matérialisme ? Pourrons-nous nous rétablir sans avoir besoin d'autres guerres et catastrophes ?
À l'urgence de ces questions, Paolo Rumiz cherche une réponse dans les lieux et parmi les personnes qui continuent de tenir le fil des valeurs essentielles. Ce sont les disciples de Benoît de Nursie, le saint patron de l'Europe. Rumiz les a cherchés dans leurs abbayes, de l'Atlantique aux rives du Danube, des lieux plus forts que les invasions et les guerres. À l'heure où les semeurs d'ivraie tentent de déchirer l'utopie de leurs pères, les hommes qui y vivent selon une « règle » plus que jamais valable aujourd'hui nous disent que l'Europe est, avant tout, un espace millénaire de migrations. -
« Je vis dans une ville qui subit l'amour de plus de trente millions de personnes par an. Aucune raison de se plaindre, me direz-vous ; il y a pire comme destin : être atteint de leucémie, de toxicomanie, ou encore survivre dans les déserts glacés des zones polaires où seules certaines variétés de lichens osent pousser. Et pourtant, aujourd'hui pour ses habitants, vivre à Venise signifie surtout observer sa ville en train de mourir. »
Mariée à un Vénitien depuis de longues années, c'est seulement lorsqu'elle a su piloter sa topetta sur la lagune que Petra Reski s'est sentie pleinement vénitienne. Dans ce livre dédié à « sa » ville, elle partage ses souvenirs intimes entre le cinéma San Marco, le théâtre Ridotto et d'autres lieux mythiques et nous fait partager la parenthèse enchantée du confinement qui a rendu les canaux à ses habitants...
Cette déclaration d'amour vivante et attachante est avant tout une contre-carte postale. Écrit sans complaisance, ce récit témoigne de la nécessité d'un engagement politique et citoyen pour sauver Venise de la corruption institutionnalisée, du tourisme destructeur et de l'urgence écologique qui la menacent. -
« Il n'allait plus guère tarder à claquer comme un chien. Tout seul. La petite Chinoise n'était pas revenue lui apporter la soupe cuisinée par son père. Ou peut-être ne l'avait-il pas vue, en proie à ses accès de douleur et de delirium tremens. Il connut la faim, certes, mais sa peinture s'éclaircissait, elle respirait mieux. Une peinture qui respire est la plus grande réussite d'un peintre, car elle porte la vie ; il lui insuffle sa vie, sa respiration, les battements de son coeur, ses palpitations heureuses et ses craintes les plus profondes. »
Accablé par la maladie, sur une île paradisiaque de la Polynésie française, Paul Gauguin affronte les fantômes de son passé. Fiévreux et délirant, il se souvient de sa vie bourgeoise de financier avant que la peinture, devenue pour lui une passion, le pousse à tout quitter. Ce roman crépusculaire met en scène l'artiste en proie à ses ultimes visions et à ses derniers désirs.
Zoé Valdés livre ici « son » Paul, rhapsodie intime où les voix du passé se mêlent, comme des litanies. L'écrivaine fait la part belle aux corps, aux sens, à l'intime, et poursuit sa réflexion autour de l'amour, la mort, l'exil, la création et bien sûr la transgression, autant de thèmes qui nourrissent son oeuvre. -
« Mon but n'est pas de "sauver la forêt", "venger les animaux" ou "continuer avec ce travail tant que le cours du bitcoin ne sera pas remonté". J'ai compris qu'en réalité ce qui me motive est mon désir de casser les projets des truands, de ces alphas ayant perdu toute raison parce qu'ils se croient tout permis, parce qu'ils croient dur comme fer en leur impunité. Pourrir la vie à ceux qui, autour d'eux, ne voient pas la forêt, mais une simple ressource ; pas des animaux, mais des cibles ; pas des amis, mais des larbins. »
Markiyan Kamysh, qui se bat aujourd'hui pour libérer son pays, nous livre avec Le Maître une odyssée ukrainienne : celle de Vadim, jeune hipster paumé, engagé presque malgré lui au coeur des forêts de Polésie, menacées de destruction par les mafieux. Ce roman de combat poétique et prophétique résonne comme un appel humaniste à la résistance et à la lutte contre la violence et la cupidité. -
Mary Standish, une mystérieuse et élégante jeune femme, embarque sur un vapeur remontant les côtes d'Alaska vers le nord. À bord, elle rencontre Alan Holt, un éleveur de rennes qui lutte contre la corruption pour défendre son pays et protéger les Amérindiens. D'abord intrigué par cette curieuse jeune femme aux yeux clairs, il va peu à peu être séduit par sa grande force de caractère. Mais un soir, Mary disparaît en mer... Alan Holt va tout faire pour la retrouver.
Ce grand roman d'aventure et d'amour, écrit comme un thriller, nous offre un inoubliable portrait de femme. Ode aux grands espaces sauvages du Nord, La Femme de l'Alaska est aussi l'un des premiers romans écologiques de son temps. Initialement publié en 1923 et adapté à l'époque au cinéma, le voici réédité dans une nouvelle traduction. -
Après la foudre est le portrait d'Helena, une femme fulgurée, dont le quotidien va se trouver bouleversé par cette expérience inouïe.
Des divinités mythologiques au phénomène naturel, des croyances ancestrales aux découvertes de la physique, de l'acception scientifique au sentiment amoureux, la foudre fascine par sa puissance et son mystère. Entre littérature et enquête, Claire Fercak explore dans cette fiction documentaire les effets de la foudre sur le vivant et retrace une histoire de cette manifestation météorologique si commune et pourtant si énigmatique. -
« Tout a commencé le jour où je me suis rendu dans une administration fiscale, et où un volumineux employé m'a expliqué avec une patience d'ange comment remplir des imprimés auxquels je ne comprenais rien.
Comme c'était bientôt l'heure de la fermeture, je lui ai proposé, pour le remercier, d'aller boire un verre au bar d'en face, ce qu'il accepta avec joie.
On l'appelait Bouboule depuis l'enfance, et il ne semblait pas malheureux, malgré sa solitude et sa corpulence.
Mais il finit par m'avouer qu'être aussi gros lui pesait trop, et qu'il avait pris la décision de se balancer depuis la fenêtre de son huitième étage le jour où il pèserait 180 kilos. Il en pesait alors 177.
Si je n'arrivais pas à le détourner de son projet macabre, je perdrais mon nouvel ami dans 3 kilos. »
Ce récit, conte cruel à l'humour permanent, fût-t-il noir, parle avant tout d'amitié. Car ce Monsieur Bouboule, baleine échouée dans une société moqueuse peu faite pour les gros, est infiniment attachant. -
1916. Au crépuscule d'un été ardent, Walter Eldridge, dit "Red" à cause de sa tignasse rouge comme un feu de brousse, vagabond issu d'une famille du Mississippi jadis fortunée puis ruinée au lendemain de la guerre civile américaine, parvient à se faire engager par le Sparks World Famous Shows Circus. C'est à lui qu'est confiée la tâche de s'occuper des éléphants. Mary, la vedette de la troupe, exerce un puissant ascendant sur ses congénères. Bien décidé à ne pas se laisser dicter sa loi par une bête, Red lui mène la vie dure. En plein spectacle, alors qu'il la roue une nouvelle fois de coups, Mary, excédée, se retourne contre lui et le tue en lui écrasant la tête. Aux cris de "à mort l'éléphant tueur" proférés par la foule en délire, le directeur doit se résigner à perdre son étoile. Condamnée par la vindicte populaire, Mary sera pendue à Erwin le lendemain, accrochée au câble d'une gigantesque grue.
Mary est le récit de cet incroyable fait-divers qui défraya en son temps la chronique, dans le Sud rural, ségrégationniste et haineux des États-Unis, aux plaies et stigmates plus vifs que jamais. En relatant cette épouvantable mise à mort, il nous convie à une exploration vertigineuse des passions et de la cruauté humaine. -
Journaliste, peintre, écrivain, célèbre maître du réalisme fantastique, Dino Buzzati fut aussi un grand amoureux des sommets. Les montagnes ont toujours été pour lui un lieu d'expression, tantôt métaphores du mystère, géants à affronter, objectifs de conquête ou symboles d'opportunités perdues.
En témoignent les textes inédits rassemblés dans cette anthologie, des articles jamais réédités après leur parution dans le Corriere della Sera et d'autres journaux, mais aussi des nouvelles et des extraits du journal du grimpeur Buzzati.
Qu'ils brossent le portrait d'alpinistes émérites comme Tita Piaz, Cesare Maestri ou Walter Bonatti, qu'ils content l'épopée montagnarde, des Alpes à l'Himalaya, tour à tour héroïque ou dramatique ou qu'ils dépeignent une passion sans égale pour ces reliefs de roche, de neige ou de glace, ces textes restituent la magie des hautes altitudes, aussi fascinantes qu'impitoyables, avec les mots d'un écrivain qui a su les chanter comme aucun autre. -
La Longue Route ; Journal de bord à l'île Maurice
Bernard Moitessier
- Arthaud
- Littérature
- 6 November 2024
- 9782080467676
Bernard Moitessier a acquis une renommée internationale après son tour du monde et demi en solitaire en 1968-1969, à la suite duquel il publie La Longue Route, sans doute son livre le plus emblématique. Un chant, un poème à la mer, où l'homme, son bateau et les éléments se pénètrent et vibrent à l'unisson.
Parti le 22 août 1968 de Plymouth pour participer au tour du monde en solitaire et sans escale organisé par le Sunday Times, Bernard Moitessier, après avoir « bouclé la boucle » en vainqueur, ne s'arrête pas et décide de poursuivre sa route. Ce marin hors norme a voulu aller jusqu'au bout de la résistance humaine et de celle de son bateau, sur une mer tour à tour câline ou rugissante. C'est, à l'époque, le plus long voyage en solitaire, 37 455 milles sans toucher terre, dix mois seul entre mer et ciel, avec les dauphins, les poissons volants, les oiseaux et les étoiles.
À l'occasion du centenaire des éditions Arthaud, le premier carnet de bord de Moitessier, issu d'un voyage en 1952 d'Indochine à l'île Maurice où il fera naufrage, est publié pour la première fois. Des écrits fondateurs du vagabond des mers qu'il deviendra.