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Théo écrit. Son premier roman tout juste publié, il vient d'arriver à Paris. Ce monde qui s'ouvre à lui, on le découvre à travers une galerie de personnages aussi extravagants qu'attachants.
À travers ces rencontres et ces amitiés, c'est un tourbillon qui se déchaîne. Théo se heurte au monde et à ses contradictions, entre la beauté et la laideur, la soif de pureté et les compromis.
De Paris à Marseille, de défilés de mode en émeutes, Théo découvre le chaos de la ville, les lois du désir et de l'argent ... Ainsi que les livres et l'écriture, remèdes immuables.
Ici commence un amour est le roman d'apprentissage d'un jeune homme pris entre deux eaux. Entre douceur et noirceur, tendresse et révolte, sa langue nerveuse et poétique nous plonge dans le tiraillement de la sortie de l'adolescence.
Né à Mazamet dans le Tarn en 1993, Simon Johannin a grandi dans l'Hérault où ses parents apiculteurs tenaient une exploitation. Il quitte le domicile parental à 17 ans et s'installe à Montpellier pour suivre des études de cinéma à l'Université, qu'il déserte rapidement. Il travaille ensuite en intérim, puis comme vendeur de jouets, avant d'intégrer l'atelier d'espace urbain de l'école de La Cambre à Bruxelles de 2013 à 2016. L'Été des charognes, son premier roman, paraît en janvier 2017. -
Deux amants, deux voix qui s'entrelacent dans une nuit de ferveur. Dans ce huis clos amoureux, on devine à peine le monde extérieur. Tout se mêle, l'amour et la mort, la peur et le désir, la passion et la tendresse.
C'est l'une de ces conversations fiévreuses qui ne s'achèvent qu'avec l'aube. Mais avant la lumière, il faudra traverser un tout autre monde... Au rythme hypnotique du dialogue, voyant sans être voyeur, le lecteur entre dans l'intimité du couple et se laisse emporter dans un voyage initiatique. Suspendus entre rêve et réalité, les symboles se multiplient : feu, serpents, oiseaux et l'antique combat entre bien et mal.
Avec ce Dialogue imprégné du plus ardent romantisme, Simon Johannin met à nu ses thèmes de prédilection pour en poursuivre l'exploration toujours plus intense.
Né à Mazamet dans le Tarn en 1993, Simon Johannin quitte le domicile parental à 17 ans. Il suit des études de cinéma à l'Université, qu'il déserte rapidement, puis travaille ensuite en intérim avant d'intégrer l'école de La Cambre à Bruxelles de 2013 à 2016. Il est l'auteur de deux romans L'Été des charognes (2017), Nino dans la nuit (2019) avec Capucine Johannin, et deux recueils de poésie, Nous sommes maintenant nos êtres chers (2020) et La Dernière Saison du monde (2022). -
Tuer n'est pas assassiner : bref traité sur la légitimité de tuer un tyran, conformément à l'opinion des plus illustres auteurs antiques
Edward Sexby
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 19 January 2024
- 9791030418118
En 1653, après avoir écrasé rivaux et insurrections, Oliver Cromwell dissout le Parlement et prend le titre de Lord Protecteur de la République. Dans cette Angleterre révolutionnaire, un homme appelle ouvertement au meurtre du tyran.
C'est en 1657, suite à une tentative d'assassinat ratée contre Cromwell, qu'Edward Sexby publie sous pseudonyme Tuer n'est pas assassiner. En trois points, il développe une argumentation impitoyable : Cromwell est-il un tyran ? Est-il légitime de tuer un tyran ? Enfin, ce meurtre serait-il utile à la République ?
Au fil de l'histoire et des luttes politiques, Tuer n'est pas assassiner fut réédité à de nombreuses reprises. Il est ainsi devenu l'une des plus fameuses critiques de la domination, dans la lignée de Machiavel et La Boétie.
Edward Sexby, né en 1616 à Suffolk et mort en 1658, était un soldat de l'armée anglaise. Il appartenait aux niveleurs, un groupe révolutionnaire qui durant la guerre civile anglaise demandait l'égalité des droits et la souveraineté du peuple. Surnommé l'Oiseau-Tempête, il fut arrêté par Cromwell après la parution de son pamphlet Killing no murder et mourut dans la Tour de Londres. -
Une révolution dans la pensée
Jean-François Billeter
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 22 August 2023
- 9791030417364
Une révolution dans la pensée, le nouvel essai de Jean François Billeter, parachève la série de ceux qu'il a publiés aux éditions Allia depuis quelques années. Il comporte trois parties : "I. Un nouveau paradigme", "II. Pascal et la connaissance du sujet", "III. La suite de l'histoire".
En voici le début : "Depuis des décennies, je lis les auteurs qui décrivent la catastrophe en cours et concluent invariablement que, pour qu'elle ne nous emporte pas, il nous faudrait un projet de société, disent les uns, ou de civilisation, disent les autres, mais aucun ne dit ce que ce projet pourrait être. Il ne suffit pas que nous sachions ce dont nous ne voulons pas, me suis-je souvent dit ; il faut que nous sachions ce que nous voulons."
Après avoir été professeur d'études chinoises à Genève, Jean François Billeter a quitté l'Université pour se consacrer à ses propres travaux. Dans ses études sur certains textes remarquables de Tchouang-tseu et sur l'art chinois de l'écriture, il allie la plus grande rigueur sinologique au souci constant de se faire comprendre des lecteurs non sinologues. Il y parvient par la clarté de l'expression et par la richesse des références à l'héritage occidental, ou simplement à l'expérience commune. -
Le Mont analogue, l'oeuvre maîtresse de René Daumal, ne sera découverte qu'après sa mort. Dans ce récit, le poète du Grand Jeu embarque le lecteur dans un voyage initiatique vers le Mont Analogue, mystérieux et invisible sommet, objet de tous les fantasmes. Pierre Sogol, curieux monsieur, convainc le narrateur de l'accompagner dans une quête qui les conduira à traverser le Pacifique, avant d'accoster à l'énigmatique Port-des-Singes. Ils entreprendront de gravir le Mont, sans atteindre le sommet : Daumal mourra avant d'avoir terminé son récit.
Mythique, inaccessible, le Mont Analogue demeurera un mystère pour l'auteur et ses lecteurs. Horizon lointain et pénétrant, le Mont, par sa puissance allégorique, fascinera plusieurs générations d'artistes et inspirera à Jodorowski sa Montagne sacrée.
Entre 1922 et 1925, René Daumal (1908-1944) est élève au lycée de Reims, où il fait la connaissance de Roger Gilbert-Lecomte, Robert Meyrat et Roger Vaillant. Il se lance dans l'étude du sanskrit et multiplie les expériences sur l'état de la conscience dans les phases de sommeil. Avec ses camarades, il fonde en 1928 une revue : Le Grand Jeu. Après la publication d'une recueil de poèmes Contre-ciel (1935) puis de La Grande Beuverie (1939), il se lance dans la traduction de textes hindous. -
La narratrice est atteinte d'une maladie auto-immune, autrement appelée maladie de compagnie, "compagne fidèle", dira-t-elle ironiquement, qui la diminue. Le corps s'attaque lui-même en tentant de se défendre, les virus s'engouffrent dans la brèche d'une immunité réduite. Hors de moi dit la rage de la malade qui refuse de se soumettre à cette condition. La narratrice analyse avec lucidité la souffrance, dissèque la maladie, ses effets sur l'humeur, la résistance qu'elle tente de lui opposer. Elle restitue l'impuissance de la pensée face à l'obsession de la maladie. Loin de sombrer dans la résignation et la tristesse, ce récit est porté par l'énergie de la colère qui redonne toute sa vigueur au sujet exsangue. Jusqu'à ce qu'apparaisse, inattendu et renaissant, le désir.
Claire Marin est née en 1974 et enseigne la littérature et la philosophie. Elle vit à Paris. -
L'obélisque de Louqsor
Pétrus Borel
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 5 January 2024
- 9791030430615
Dans ce pamphlet vigoureux, Pétrus Borel s'insurge contre l'acquisition de l'obélisque de Louqsor, cadeau diplomatique du vice-roi égyptien. Nous sommes en 1833, soit trois ans avant que l'obélisque ne soit érigé sur la place de la Concorde, et quatre ans avant la création de la commission des monuments historiques par François Guizot.
Pétrus Borel fustige avec verve et humour le délaissement du patrimoine français et s'en prend aux scientifiques pilleurs de trésors. Empreint de la fascination des romantiques pour les ruines du passé, il livre une réflexion d'une grande modernité sur l'attitude des autorités françaises, préférant arracher monuments et objets archéologiques à des pays lointains plutôt que de conserver leur propre patrimoine.
Né en 1809 à Lyon et mort en 1859 à Mostaganem, Pétrus Borel est un poète français appartenant au mouvement du romantisme frénétique. Qualifié de "petit romantique", il était ami avec Victor Hugo. En 1832 il publie Rhapsodies, un recueil de poèmes, puis Champavert en 1833, et Madame Putiphon en 1839. Nous lui devons également une traduction de Robinson Crusoé. Il est le fondateur des revues La Revue pittoresque et L'Âne d'or. -
Paris, capitale du XIXe siècle
Walter Benjamin
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 19 September 2013
- 9782844857408
Paris, capitale du XIXe siècle constitue l'exposé programmatique de l'oeuvre de Benjamin : le livre des passages. Tous les thèmes de ses recherches y sont présentés sous une forme concise : le flâneur, les passages, l'architecture comme concrétisation de l'idéologie d'une époque, la figure emblématique de Baudelaire, la mode, l'intérieur, etc. Le tout est une tentative d'interprétation globale du XIXe siècle et de son équivoque modernité.
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Note sur la suppression generale des partis politiques
Simone Weil
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 2 February 2017
- 9791030405057
Ce réquisitoire balaie d'un revers de main la démocratie telle qu'elle a cours. Et, ose-t-on ajouter, telle qu'elle a encore cours. Son argumentation repose sur des réflexions philosophiques qui traitent de l'organisation idéale de la collectivité en démocratie, notamment le Contrat social de Rousseau. La raison seule est garante de la justice, et non les passions, nécessairement marquées par l'individualité. Or, les partis, puisqu'ils divisent, sont animés par les passions en même temps qu'ils en fabriquent. Pour Weil, un parti comporte potentiellement, dans sa lutte pour le pouvoir, un caractère totalitaire. Ils défendent leurs intérêts propres au détriment du bien public. Il faut se garder comme de la lèpre de ce mal qui ronge les milieux politiques mais aussi la pensée tout entière. Contre les passions collectives, elle brandit l'arme de la raison individuelle.
Rédigé en 1943, ce texte propose un système fondé sur l'affinité et la collaboration de tous, un hymne à la liberté individuelle capable de s'exprimer dans le cadre d'une collectivité. -
Pour une critique de la violence
Walter Benjamin
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 7 March 2019
- 9791030410549
Quelle serait la validité morale de la violence en tant que moyen dès lors que les fins sont justes ? Pour le droit naturel, seule la justesse de la fin compte. Pour le droit positif, tout droit s'établit sur la critique des moyens. Or, il convient de distinguer les différents types de violence indépendamment des circonstances de leur exercice. Pour Benjamin, c'est in finele droit qui s'octroie le privilège de la violence vu qu'il serait menacé si elle venait à s'exercer en dehors de lui. La violence peut être fondatrice de droit ou lui être inhérente, raison pour laquelle le pouvoir y recourt. Le droit positif constitue aux yeux de Benjamin un obstacle à une justice véritable et plaide pour l'usage de moyens d'action "purs", parmi lesquels la grève générale.
Proche de Theodor Adorno, Gershom Scholem et Bertolt Brecht, Walter Benjamin (1892-1940) a d'abord été critique littéraire, avant de publier en 1928 Rue à sens unique (Allia, 2015) et Origine du drame baroque allemand. Il publie également dans des revues Petite Histoire de la photographie (Allia, 2012), préfiguration de L'OEuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (Allia, 2011). Exilé à Paris en 1933, il gagne l'Espagne. Or, menacé d'être remis aux Allemands, il se suicide en 1940. -
Louis-Ferdinand Céline, le trésor retrouvé
Jean-Pierre Thibaudat
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 10 November 2022
- 9791030417210
"Ils m'ont rien laissé... pas un mouchoir, pas une chaise, pas un manuscrit", se plaignait Louis-Ferdinand Céline. En 1944, l'écrivain fuit vers l'Allemagne. Des manuscrits disparaissent de son appartement, parmi lesquels plusieurs inédits.
Au début des années 1980, Jean-Pierre Thibaudat entre en possession d'une caisse, un mètre cube de papiers... de la main de Céline. Des documents de toute sorte, dont les mythiques manuscrits. Une condition était posée : ne rien divulguer avant la mort de Lucette Destouches, veuve de Céline.
Au début du mois d'août 2021, leur découverte est rendue publique à la suite d'un imbroglio judiciaire. Le dépositaire accidentel d'archives de l'un des plus grands mythes littéraires du XXe siècle livre ici la véritable histoire de ce trésor retrouvé.
Né en 1947, Jean-Pierre Thibaudat est un journaliste et écrivain français. De 1978 à 2006, à Libération, il est responsable de la rubrique théâtre, puis correspondant à Moscou durant quatre ans et enfin grand reporter. De 2006 à 2016, il est conseiller artistique du festival Passages, à Nancy et Metz. Depuis 2007, il tient le blog "Balagan" d'abord à Rue89 et désormais sur Mediapart. Il a publié de nombreux ouvrages ayant trait au théâtre. -
Nino dans la nuit
Capucine Johannin, Simon Johannin
- Editions Allia
- MOYENNE COLLECTION
- 3 January 2019
- 9791030410129
Truffée de dialogues truculents, l'écriture pleine de vivacité de ce roman plante à la perfection ses personnages. Nino, dix-neuf ans, raconte ses galères pour survivre sans argent à Paris. Amoureux de Lale, il voit son couple menacé par la pauvreté, contre laquelle il essaie coûte que coûte de lutter sans perdre sa volonté de vivre. C'est une vie de débrouille ponctuée de fêtes, celle d'une jeunesse qui cumule les petits boulots et les trafics en tout genre. Les réflexions et observations pleines d'acuité de Nino sur ce qui l'entoure esquissent le portrait d'une génération qui tente de trouver sa place dans un monde où il n'y en a plus, d'envisager un avenir. Contre l'accablement, la fureur de vivre anime les personnages de cette fresque nocturne mouvementée, fidèle à notre époque.
Simon Johannin a grandi dans l'Hérault. À 17 ans, il suit des études de cinéma à l'Université de Montpellier, qu'il déserte rapidement. Il travaille en intérim puis vend des jouets, avant d'intégrer l'atelier d'espace urbain de La Cambre à Bruxelles, de 2013 à 2016. Son premier roman L'Été des charognes paraît en 2017. Quant à Nino dans la nuit, il résulte d'une collaboration avec Capucine Spineux, cerveau de la désertion initiale et de la route suivie depuis par les deux. -
Contes sur le suicide
Guy de Maupassant
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 6 January 2015
- 9782844858757
Le 1er janvier 1892, Guy de Maupassant se trancha la gorge à l'aide d'un coupe-papier. Bien qu'il n'en gardât qu'une blessure sans gravité, le maître de la nouvelle réaliste ne pouvait qu'évoquer ce thème de la mort volontaire dans ses écrits. Les huit nouvelles qui composent ce recueil en sont le saisissant témoignage. Trahison amoureuse, désillusion, humiliation ou solitude... peuvent aisément être invoquées comme causes du mal-être. La prise de conscience soudaine de la vacuité de l'existence peut aussi aboutir à ce geste irréversible. Comme ce comptable, monsieur Leras, heureux le matin, retrouvé pendu à un arbre du bois de Boulogne le soir. La confrontation du bonheur des autres avec la monotonie de sa propre vie lui fut insupportable. Geste parfois inexplicable aux yeux d'autrui, le suicide trouve aussi ses raisons dans les petits chagrins, voire dans une simple indigestion, comme l'explique cet homme qui a intenté à sa vie dans une lettre adressée... à lui-même. Le thème du miroir chez Maupassant trouve dans ces nouvelles traitant du suicide un sens nouveau : l'on traverse le miroir que nous tend la société ou celui que nous tendons à nous-mêmes... pour passer de l'autre côté.
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Aussi importante et symbolique aux États-Unis que les notions de liberté et d'égalité en France, la self-reliance renvoie non seulement à la confiance en soi mais aussi à l'autonomie de l'individu. L'âme est active : elle recourt à son propre jugement et dévoile un non-conformisme, aussi farouche que vital. Emerson invite à se fier au présent, "de toujours vivre dans un jour neuf". Cette confiance active en soi opère aussi bien sur le plan affectif que sur le plan pratique. Pétri de formules vivifiantes, cet ouvrage inclassable est une invitation salutaire à compter sur soi. Non par pur individualisme, bien au contraire. Et c'est là que la philosophie peut encore agir.
Ralph Waldo Emerson (1803-1882) a été l'une des premières grandes figures intellectuelles des États-Unis et a exercé une influence profonde sur la littérature et la philosophie américaines. Son oeuvre offre une synthèse parfaite des besoins, espérances, aspirations et idéaux de l'Amérique du XIXe siècle. Ses conférences et ses essais ont aussi bien marqué ses compatriotes, de Thoreau à Obama, que des esprits aussi différents que Nietzsche, Bergson ou Proust, qui le lisait "avec ivresse". -
Tous les chevaux du roi
Michèle Bernstein
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 7 January 2014
- 9782844857842
Tous les chevaux du roi est le premier roman de Michèle Bernstein, à l'époque membre de l'Internationale situationniste et épouse de Guy Debord. Poupée russe, ce livre est d'abord le récit - sorte de transposition moderne, ironique et distanciée des Liaisons dangereuses - des aventures de Gilles et Geneviève : leurs errances, leurs rencontres, leurs discussions, leurs amours caractéristiques de la jeunesse la plus libre des années 50. À ce titre, Tous les chevaux du roi est une illustration romanesque des théories situationnistes : comment "construire une situation" dans la vie quotidienne, en toute conscience et en contrôler l'évolution afin d'échapper aux courants dangereux qui ramènent la vie dans les cadres traditionnels. On le lira évidemment aussi comme un roman à clefs, qui offre sans doute le portrait le plus subtil et le plus sensible qu'on ait de Guy Debord et de Michèle Bernstein elle-même, avec son goût du jeu, son humour et sa lucidité. Longtemps introuvable, Tous les chevaux du roi était devenu un livre mythique.
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Ici c'est La Fourrière, un "village de nulle part" et c'est un enfant qui raconte : massacrer le chien de "la grosse conne de voisine", tuer le cochon avec les hommes du village, s'amuser au "jeu de l'arabe", rendre les coups et éviter ceux des parents.Ici on vit retiré, un peu hors-la-loi, pas loin de la misère aussi. Dans cette Guerre des boutons chez les rednecks, les bêtes sont partout, les enfants conduisent leurs parents ivres morts dans des voitures déglinguées et l'amitié reste la grande affaire.C'est un pays d'ogres et d'animaux errants, un monde organique fait de pluie et de graisse, de terre et d'os, où se répandent les fluides des corps vivants et ceux des bestioles mortes. Même le ramassage scolaire ressemble au passage des équarisseurs.Mais bientôt certains disparaissent, les filles vous quittent et la forêt finit par s'éloigner.D'une bagarre l'autre, la petite musique de ce premier roman vous emmènera jusqu'à l'adolescence, quand la douleur fait son entrée et que le regard change, dans les turbulences d'une langue outrancière au plus près du rythme de l'enfance : drôle et âpre, déchirante et fièvreuse, traversée de fulgurances.
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Bonnard, Giacometti, P.
Jean-François Billeter
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 6 January 2023
- 9791030416275
Que faisons-nous quand nous voyons ? C'est ce que Bonnard et Giacometti peuvent nous aider à comprendre parce qu'ils ont eux-mêmes cherché à le comprendre.
Quant à P., il est l'auteur du récit de la création sur lequel s'ouvre la Bible. Il a eu l'intuition du pouvoir créateur du langage mais, en le réservant à Dieu, il a commis un impair dont les conséquences se sont étendues jusqu'à nous. En remontant son histoire, nous découvrons quelque chose d'important sur une part de nous-mêmes.
Après avoir été professeur d'études chinoises à Genève, Jean François Billeter a quitté l'Université pour se consacrer à ses propres travaux. Dans ses études sur certains textes remarquables de Tchouang-tseu et sur l'art chinois de l'écriture, il allie la plus grande rigueur sinologique au souci constant de se faire comprendre des lecteurs non sinologues. Il y parvient par la clarté de l'expression et par la richesse des références à l'héritage occidental, ou simplement à l'expérience commune. -
Nouveaux poèmes 1930-1934
Ossip Mandelstam
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 9 November 2014
- 9782844859723
C'est sur le plateau d'Arménie qu'Ossip Mandelstam commence à rédiger ces Nouveaux poèmes, qui recouvrent la période vagabonde du poète. L'exil lui redonne courage dans les mots, dont il manie avec dextérité le chant. Ce recueil exprime au mieux son désir d'une langue universelle : le russe est relié sous sa plume à une atmosphère hellénistique mais aussi aux poètes persans qu'il lit en traduction française, aux auteurs allemands et à Dante. D'une grande spontanéité, ces poèmes allient le pouvoir du mot, considéré comme une forme autonome, et sa capacité, marié à d'autres, à égréner des images fortes et lumineuses. Outre des allusions éparses à la vie quotidienne, ils fourmillent de sous-entendus politiques et religieux. Ils sont des miroirs à visage double.
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Guerre aux démolisseurs
Victor Hugo
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 2 January 2020
- 9791030422481
Dans un XIXesiècle encore à écrire, un jeune écrivain du nom de Victor Hugo s'insurge de la destruction de l'ancienne France et de ses monuments. Texte de jeunesse qui témoigne de l'acuité précoce de son auteur, Guerre aux démolisseursnous met face à un homme engagé dans les débats de son temps, et dont le diagnostic sévère laisse le lecteur toujours aussi dubitatif. Quelle place pour la protection du passé dans une époque obsédée par le progrès industriel ?
Victor Hugo met ici toute sa verve pour répondre à cette question et se fait le défenseur de ce qui constitue rien de moins que l'âme et l'histoire d'un pays : ses monuments. Le texte d'Hugo fascine en ce qu'il pose les jalons d'un débat ancien de presque deux siècles, qui reste aujourd'hui encore plus que jamais d'actualité.
Faut-il le rappeler ? Victor Hugo (1802-1885) est le fameux auteur de Notre-Dame de Paris et des Misérables... -
Le petit chaperon rouge dans la tradition orale
Yvonne Verdier
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 6 May 2014
- 9782844858542
Le Petit Chaperon rouge, tel qu'il nous est connu grâce à Charles Perrault ou les frères Grimm, n'offre qu'une vision partielle des ressorts cachés de sa symbolique. Il existe en réalité de nombreuses variantes de ce conte, pour la plupart transmises oralement, souvent par les conteurs eux-mêmes dans la chaleur de l'âtre ou dans les champs. Et ces versions fourmillent de détails ou de motifs négligés dans la tradition littéraire et dont les petits enfants de la Bourgogne, du Nivernais ou du Velay ont pu savourer la féerie, riche de sous-entendus adultes. Tel le choix qui s'offre à la petite fille quant au chemin à emprunter, entre celui des aiguilles et celui des épingles. Ce qui, apprenons-nous, revient à choisir entre le travail, celui de la couturière, et le plaisir de se vêtir. Yvonne Verdier rapporte ce détail à une tradition de la fin du XIXe siècle qui voulait que les jeunes filles, durant l'hiver de leurs quinze ans, apprennent à se parer auprès de la couturière. C'était alors l'accession symbolique à la puberté. Quant au motif du repas auquel le loup invite la petite fille, il apparaît loin d'être innocent... L'histoire suit des méandres symboliques dont l'auteur détaille pour notre plus grand plaisir les tenants et les aboutissants. Ce faisant, Yvonne Verdier replace le Petit Chaperon rouge dans son contexte rural. Car, en dévoilant tous les sens cachés d'un véritable conte initiatique, ponctué de rites de passage, c'est aussi toute une société en voie de disparition qu'elle met à l'honneur, avec tendresse et force savoir... Mais gare ! Vous risquez désormais de confondre le loup avec le prince charmant.
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Réflexions sur le mensonge
Alexandre Koyré
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 14 April 2016
- 9791030401240
Exilé à New York pendant la Seconde Guerre mondiale, Alexandre Koyré a publié en 1943 ces réflexions sur la place du mensonge dans les sociétés totalitaires. Le fonctionnement de ces régimes d'un type nouveau repose d'après lui sur la transformation de la vérité. Le jugement moral porté sur le mensonge dans la vie quotidienne, ou sur les plans religieux et philosophique, se trouve remis en cause en période de guerre. Le mensonge devient une arme nécessaire pour vaincre l'ennemi, voire une obligation. Or, c'est bien un climat de guerre que les régimes totalitaires instaurent constamment. Ces régimes fonctionnent comme des sociétés secrètes, pour la survie desquelles le mensonge est indispensable. À la seule différence qu'ils le pratiquent "en plein jour", en plantant une barrière entre la classe gouvernante et la "masse" qu'ils entendent diriger et asservir.
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La mécanique papillonne
Emilien Dereclenne
- Editions Allia
- MOYENNE COLLECTION
- 5 January 2024
- 9791030430561
En haut d'une tour, une entreprise nommée Key&Co s'apprête à mettre en service une application de rencontre, sous l'égide d'Aifa, une intelligence artificielle révolutionnaire créée par Martin Ruy-Querem.
Au cours des semaines précédant le lancement, Martin se révèle de plus en plus obsédé par son oeuvre. Serait-il en train d'en tomber amoureux ? Le dernier lien qui le rattache au monde réel est Nao, la fille de son patron, née dans un corps d'homme.
Alors que l'équipe tient ses dernières réunions, Aifa suscite tous les espoirs et toutes les craintes... Aifa, salvatrice et consolatrice ; inquiétante Aifa, aux capacités surhumaines.
Du 148e étage, le ciel prend une étrange couleur : sous l'emprise de sa créature, Key&Co semble sur le point de dérailler. Aifa pourrait-elle dysfonctionner ?
Né en 1983, Émilien Dereclenne soutient en 2022 une thèse sur la relation entre imagination, corps et technologie. Parallèlement à sa thèse, il infiltre le milieu de l'entreprise. Plus attiré par les monstres fantastiques et leurs récits que par les travaux académiques, il revient définitivement à la littérature et au théâtre, peignant du dedans les viscères et les songes du transhumanisme et de la mentalité entrepreneuriale, technicienne et technosolutionniste. -
Avec La Version, Debora Levyh nous entraîne à la rencontre d'un peuple imaginaire et insaisissable. Observation poétique de leur artisanat, leurs coutumes, leur rapport au temps et à l'écriture, ce récit aux accents anthropologiques nous plonge avec inventivité au coeur d'un groupe d'individus en mue perpétuelle, chez qui la notion d'identité n'a pas de valeur.
La description de cette mystérieuse communauté est aussi l'occasion pour Debora Levyh de proposer une fine analyse sur la question de la traduction, et plus particulièrement sur la difficulté à parler d'une culture dans une langue qui n'est pas la sienne. Au-delà de sa force descriptive, ce premier roman brille par l'étrangeté de sa poésie, où l'onirisme côtoie des visions surréalistes aussi déroutantes que fascinantes.
Debora Levyh est née en 1988. Après s'être dédiée à l'architecture, elle fabrique des installations et des fictions non-narratives. Elle s'intéresse aux communautés de pratiques, aux formes possibles du vivant, aux sensorialités non-normatives, aux indicibles et aux non-dits, aux effets psychotropes de la parole, à la matérialité concrète du langage. Elle travaille seule, en duo (Les Aethers) et en collectif (Prairie permanente). Elle vit à Bruxelles, et voyage le plus souvent sans se déplacer. -
Une apologie des oisifs
Robert Louis Stevenson
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 9 November 2013
- 9782844858351
"Aujourd'hui, chacun est contraint, sous peine d'être condamné par contumace pour lèse-respectabilité, d'exercer une profession lucrative, et d'y faire preuve d'un zèle proche de l'enthousiasme. La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. Il ne devrait pourtant pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout autant voix au chapitre que le travail." On se persuadera à la lecture de ces textes jubilatoires, où défile une galerie d'excentriques anglais de la plus belle eau, que la paresse et la conversation - au même titre que l'assassinat - méritent de figurer parmi les beaux-arts.