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Notes sur la mélodie des choses
Rainer Maria Rilke
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 13 May 2013
- 9782844857323
"La racine a beau tout ignorer des fruits, il n'empêche qu'elle les nourrit."Ces Notes datent de 1898 et se composent de 40 brefs paragraphes. Rilke a alors 23 ans. On y décèle l'influence implicite de la Naissance de la tragédie. La distinction premier plan / arrière-fond, l'articulation entre solitude et communauté renvoient aux considérations nietzschéennes sur l'apollinien et le dionysiaque. Rilke, comme Nietzsche, appelle de ses voeux une réforme de la scène qui soit, du même coup, un bouleversement dans la culture et jusque dans la vie. L'autre grande influence, manifeste dans cette oeuvre, est celle de l'art italien - en particulier les primitifs - qu'il a découverts au printemps 1898, en visitant l'Italie. Si les réflexions de Rilke peuvent être rapprochées de celles de ses contemporains Max Reinhardt, Meyerhold ou Copeau qui, tous à leur manière, ont voulu en finir avec le théâtre "réaliste" et déclamatoire pour ouvrir la voie à un théâtre d'art, leur portée est évidemment tout autre. à la lumière de ce que sera l'oeuvre de Rilke, c'est sa poésie même qui, ici, se cherche. La mélodie des choses ne le quittera jamais. L'extrême attention portée à la fois au tout proche et à l'immensité de l'ouvert sera, jusqu'à la fin, l'un des traits constants de sa poésie ; la solitude en sera l'élément vital. Ce sont ses poèmes qui dresseront vraiment le théâtre de la mélodie des choses.
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De ce pamphlet publié pour la première fois à Londres en 1870, probablement de manière clandestine, on ne sait presque rien. Auteur ? Date ? Le mystère reste entier.
Il nous apprend les formes du despotisme, des plus violentes aux plus insidieuses. Si pour le tyran "la société est une proie", il sait isoler, corrompre voire travestir son joug en liberté. La complicité, la nécessité ou la peur font le reste. Sidéré, on est saisi par ces fulgurances si actuelles :
"Il est plus facile d'organiser le silence que la liberté."
"Chacun sentant qu'il est tenu d'obéir, méprise chez les autres l'humiliation que lui-même il subit."
Avec le sentiment troublant de l'interdit, on se glisse dans ce texte brut qui bouillonne, esquissé furtivement par un esprit libre et révolté. -
Jeu et théorie du duende
Federico Garcia Lorca
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 14 November 2013
- 9782844858412
Texte d'une conférence prononcée en 1930, Jeu et théorie du duende "donne une leçon simple sur l'esprit caché de la douloureuse Espagne." Mot espagnol sans équivalent français, le "duende" dérive, au sens étymologique du terme, de l'expression : "dueño de la casa" (maître de la maison). Le duende serait un esprit qui, d'après la tradition populaire, viendrait déranger l'intimité des foyers. Son second sens est enraciné dans la région andalouse. Le duende désignerait alors "un charme mystérieux et indicible", rencontré dans les moments de grâce du flamenco, apparentés à des scènes d'envoûtement. Ces significations se rejoignent dans l'évocation d'une présence magique ou surnaturelle. Le duende provient du sang de l'artiste. "C'est dans les ultimes demeures du sang qu'il faut le réveiller", écrit Lorca. Le duende serait une sorte de vampirisation qui injecterait un sang neuf à l'âme. De ce fait, il flirte avec la mort. En tant que forme en mouvement, García Lorca énonce que "le duende est pouvoir et non oeuvre, combat et non pensée". Là où le duende s'incarne, les notions d'intérieur et d'extérieur n'ont plus lieu d'être. Si le duende est universel et concerne tous les arts, c'est dans la musique, la danse et la poésie orale qu'il se déploie pleinement, puisque ces arts nécessitent un interprète. Or, le duende n'existe pas sans un corps à habiter. Ce minuscule décalage du regard qui donne à voir l'intervalle entre les choses, bouleverse le mode de pensée cartésien.Edition bilingue.
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Dans cette conférence donnée à New York en 1948, John Cage jette un regard lucide sur les débuts de sa carrière ponctués d'anecdotes édifiantes. C'est avec la plus totale sincérité que John Cage décrit ici le cheminement qui l'a conduit à devenir compositeur. Il a d'abord commencé par des études d'architecture. À ce sujet, il raconte, non sans humour, un voyage en France, pays qui lui sembla totalement recouvert d'architecture gothique ! Mais très vite, il se tourne vers la peinture et la composition. Il détaille ses influences, ses préoccupations et ses envies. L'éventail de ses références est à cet égard vertigineux : les mouvements de la danse moderne, le jazz, les futuristes italiens ou encore les rites des Indiens Navajo. Sans crier gare, il livre là, de manière extrêmement limpide, une théorie de la musique avant tout tirée de son expérience. On y apprend notamment que sa musique était diffusée à la radio durant la guerre pour démontrer que l'Amérique aimait l'Orient... John Cage se révèle ici, outre un "maître du hasard" à la manière de Duchamp, un immense pédagogue.
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Au titre-jeu de mots, ce recueil a paru pour la première fois en 1927, vingt ans après Musique de chambre, qui lui avait valu l'admiration de poètes déjà reconnus, notamment Ezra Pound et T.S. Eliot. Avant d'être romancier, Joyce est d'abord poète ou... poémier. Pour lui, la poésie est un jeu, "art mineur", dit-il, mais aussi un véritable laboratoire de recherches linguistiques. Tout le ressort de l'oeuvre romanesque se retrouve là, dans ces po(è)mmes. Pourtant, sans jamais cesser d'être des jeux de l'esprit, ceux-ci distillent un sentiment de désenchantement. Ils sont en effet marqués du sceau d'une dérive, physique (Dublin, Trieste, Zurich et Paris) et morale. Ils sont amers. Les pommes d'or du jardin des Hespérides réservent des surprises... "Tout un monde dans une coquille de noix." Au titr
Le poète et romancier irlandais James Joyce (1882-1941) a été l'ami d'Italo Svevo, d'Ezra Pound et de T.S. Eliot. Après des séjours en Italie et en Suisse, c'est à Paris qu'il se fixe en 1920. Il est notamment l'auteur d'Ulysse, "cathédrale de prose" censurée par les Anglo-saxons (1922) et de Finnegans Wake (1939).