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Editions Boréal
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Si j'ai changé de vie et de langue maternelle, c'était pour que ma mère ne puisse pas me lire.
Si j'ai changé de vie et de langue maternelle, c'était pour pouvoir respirer alors que j'avais toujours étouffé. Je raconte, ici, l'histoire d'une femme qui a appris à respirer dans une autre langue. Qui a plongé et refait surface ailleurs.
Maintes fois récompensée, Lori Saint-Martin est reconnue pour son travail de traductrice de grands noms de la littérature anglo-canadienne. Or, la langue française - et toutes les langues qu'elle maîtrise - est plus qu'une passion pour cette femme, c'est une nécessité. Et à lire ce livre écrit au scalpel, on comprend qu'il lui était tout aussi nécessaire de l'écrire. Cela donne un récit à la fois lumineux et cruel où elle raconte comment elle a rejeté le milieu, la culture et la langue qui l'ont vue naître pour se réinventer, devenir autre. On pénètre dans l'intimité d'une métamorphose identitaire, on accompagne en pensée une femme qui repasse par les chemins tordus de son enfance et qui un jour a eu une révélation : la langue française.
De Kitchener, en Ontario, à Montréal, en passant par Québec, Barcelone et Berlin, Lori Saint-Martin nous entraîne sur les lieux de « ses langues » et des visages qu'elles évoquent. Père, mère, soeur, professeurs, écrivains, mari et enfants sont des personnages cruciaux de ce voyage. En plus de l'anglais et du français, Lori Saint-Martin maîtrise l'espagnol et entretient avec l'allemand une relation particulière, inachevée. Ce livre est un hommage aux langues, à la manière dont elles nous font, nous sculptent, mais c'est surtout l'extraordinaire aventure d'une adolescente, d'une femme, qui, telle une nouvelle Alice, ose traverser le miroir pour en revenir enfin changée en elle-même. -
L'enfant qui savait parler la langue des chiens
Joanna Gruda
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 19 February 2013
- 9782764642160
Il y a des vies qui sont si étonnantes qu'on n'aurait pu les inventer. C'est le cas de celle de Julian Gruda, alias Jules Kryda, alias Roger Binet. Comment, à quatorze ans, un garçon peut-il déjà avoir emprunté autant d'identités ? Avoir vécu avec autant de familles différentes sans se faire démasquer ? Avoir servi d'agent secret de la Résistance ? Comment peut-il avoir grandi à l'orphelinat même s'il a deux mères, au moins ? Et surtout, où a-t-il appris à parler la langue des chiens, ce qui fait tant l'admiration de ses camarades ?
En nous racontant sous forme romanesque l'histoire véridique de son père, Joanna Gruda dépeint une enfance hors du commun, qui commence à Varsovie à l'orée de la guerre et qui s'achève dans Paris libéré. À travers les yeux de Julek, ce sont les heures les plus sombres du siècle dernier qu'on voit défiler, mais rendues avec une vérité et une vivacité hors du commun. C'est la guerre - inhumaine, trop humaine -, comme si nous y étions.
La nécessité, pour les Juifs d'Europe, de fuir et de se cacher, les délices de l'école buissonnière, l'occupation allemande, les amourettes heureuses ou malheureuses, les bombardements qui ont accompagné l'offensive alliée, la joie de retrouver les êtres aimés qu'on croyait perdus, l'abîme dans les yeux de ceux qui sont revenus des camps, tout cela est raconté sans la moindre sentimentalité, rendant plus palpable encore le tragique qui imprègne ces années sombres.
Mais ce récit captivant est d'abord l'histoire d'un enfant qui garde sa capacité d'étonnement devant les tours et les détours du destin. Animé d'un espoir inextinguible, il nous donne une extraordinaire leçon de survie. -
Dans Les Aurores montréales, Monique Proulx nous a en quelque sorte donné le livre définitif sur la ville. Elle a su y rendre, de façon inégalée, le paysage urbain et toute la faune qui s'y agite. Ce nouveau roman pourrait bien être le livre définitif sur la campagne - sur la « champagne », ainsi qu'on désignait au Moyen Âge tout territoire s'étendant hors de la ville. Avec cette écriture ferme, exacte, chatoyante qu'on lui connaît, Monique Proulx fait éclater sous nos yeux la magie d'un royaume épargné par le développement. Autour d'un lac mythique, au coeur d'une forêt inaltérée, les chevreuils, des écureuils, des insectes et des chanterelles sont les personnages réels de cette histoire sur la vie qui s'échappe, sur l'impermanence de toute possession. Les personnages humains n'en sont pas moins fascinants, réfugiés dans la célébration de la beauté, rejoints malgré eux par la tourmente. Il y a Lila Szach, venue d'un autre âge et d'un autre continent, qui possède la quasi-totalité du territoire et la défend farouchement contre les prédateurs. Il y a Claire, qui tente de tenir en équilibre la réalité et l'imaginaire. Il y a Simon, résolu à aimer tout ce qui est vivant. Il y a le petit Jérémie, sur qui plane les menaces, et d'autres qui viendront joindre leur pas à cette chorégraphie cosmique - la jeune Violette, qui fuit l'horreur suprême, les Clémont, prédateurs de père en fils, Marianne, la citadine irréductible, Marco, le père-enfant. La beauté réussira-t-elle à sauver le monde ? Voilà la question, pressante, qui résonne à travers tout ce roman. Quelle qu'en soit la réponse, la sagesse ne nous ordonne-t-elle pas de goûter sans tarder la salutaire ivresse que procure cette beauté, comme le font les personnages de ce roman et comme Monique Proulx sait si bien nous la faire partager ?
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Je ne suis pas de son monde, un maestro de la poésie et sa ritournelle, un prof de littérature et son étudiante, un homme coincé devant un petit pétard blond, deux univers défigurés par la présence de l'autre, non, je ne suis pas de son univers et il passe son temps à me le rap-peler aussi. Oui, je viens d'un univers très différent du tien, me répond-il tout le temps comme pour me signifier que je suis une extraterrestre dans sa vie et qu'être ensemble pour vrai relève de la fiction. Quand il me dit ça, j'aurais envie de m'arracher un oeil et de l'avaler, qu'il me laisse donc me raconter une belle histoire, la belle histoire de deux mondes qui s'effondrent ensemble. Plus nos plaies seront profondes, plus on s'infiltrera l'un dans l'autre. Émilie-Kiki a vingt-six ans et aime Tchéky K., cinquante-six ans, son professeur de littérature, marié «jusqu'aux oreilles». S'engage alors un rapport de force qui oppose jeunesse et savoir, une lutte à finir entre deux clowns tristes dont la piste prend souvent l'allure de chambres d'hôtel minables et où tous les coups sont permis.
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Louise Durand est grand reporter pour un quotidien montréalais. Elle a la sensibilité à fleur de peau d'une femme qui a été témoin de trop de tragédies et la combativité de celle qui doit, pour survivre dans son milieu où la concurrence est féroce, donner plus de coups qu'elle n'en reçoit.
Au cours d'une mission à Kaboul, Louise fait la connaissance de Soraya, jeune Afghane mariée de force à un époux violent qu'elle a fui. Elle habite dans un refuge tenu par Farida, qui se bat pour toutes les victimes de crimes d'honneur. Touchée par le courage des deux femmes, par la détresse de Soraya, Louise promet d'aider celle-ci. Elle lui promet de la soutenir si elle accepte de venir à Montréal, à titre de réfugiée.
C'est à cause de cette promesse que Soraya, pour la première fois de sa vie, quitte son pays, sa culture, pour faire la longue route qui la mènera vers un autre monde, où elle pourra enfin aimer et vivre librement.
« La Promesse » propose une fine réflexion sur la fragilité des idéaux, sur la difficulté de venir en aide aux êtres dont le destin nous émeut, sur l'amitié au féminin. -
Saints-Damnés
Marie-laurence Trépanier
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 11 September 2018
- 9782764645628
Millie voulait qu'on la voie. Elle voulait être le soleil qui brûle la rétine. Personne ne pouvait la regarder en face.
Elle n'était qu'un bébé quand Pa l'a trouvée dans la forêt au creux d'un orme et l'a emmenée dans sa maison au village des Saints-Damnés. Tout de suite, il en est devenu fou amoureux tandis que Ma, sa jeune femme, l'a prise en aversion. Millie a néanmoins grandi pour devenir une adolescente d'une envoûtante beauté. Ce qui n'est pas sans troubler Pa. Est-ce pour cela qu'un jour Millie décide de disparaître ?
Dans ce premier roman aux allures de conte, Marie-Laurence Trépanier fait battre un mystérieux sabbat au milieu d'une forêt qui n'existe peut-être pas, évoque deux jumeaux maléfiques comme deux astres qui se tournent autour avant de s'abîmer l'un dans l'autre.
Elle nous parle du regard que les hommes portent sur les femmes, de celui que les femmes portent les unes sur les autres, elle nous parle de violence, de mort et de rédemption. -
« Des fois, Sam, j'ai l'impression que la lumière des faits nous parvient de très loin, comme celles des étoiles mortes. Et que nous nageons en plein arbitraire quand nous essayons de relier les points pour obtenir une figure plausible... Peut-être que les explications que nous cherchons ne sont jamais que des approximations, des esquisses chargées de sens, comme les constellations : nous dessinons des chiens et des chaudrons là ou règne la glace éternelle des soleils éteints. » En 2001, à la mort de son ancien professeur, l'éditeur-poète Chevalier Branlequeue (un nom de plume!), l'écrivain Samuel Nihilo décide de poursuivre les recherches de ce dernier sur la crise d'Octobre 1970. Chevalier y a toujours vu l'aboutissement d'une conspiration politique. De Montréal, où commence son enquête, jusqu'au village mexicain de Zopilote, où les chemins de Nihilo et d'un ex-felquiste se croiseront, en passant par l'Abitibi des grands espaces - si somptueusement décrits -, les recherches de Samuel vont rapidement se concentrer sur le rôle joué en 70 par les services secrets, l'escouade antiterroriste et toute une panoplie de personnages pas nets, dont le spectre quasi shakespearien du ministre assassiné ! Dans cette extraordinaire fresque, premier grand roman sur la crise d'Octobre, Louis Hamelin réinvente l'histoire du terrorisme au Québec et fait le portrait, souvent très drôle, d'une société entre deux époques. Roman historique ? Polar ? Thriller politique ? Tout cela et bien plus encore !
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Je suis borderline. J'ai un problème de limites. Je ne fais pas de différence entre l'extérieur et l'intérieur. C'est à cause de ma peau qui est à l'envers. C'est à cause de mes nerfs qui sont à fleur de peau. Tout le monde peut voir à l'intérieur de moi, j'ai l'impression. Je suis transparente. D'ailleurs, tellement transparente qu'il faut que je crie pour qu'on me voie.
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Coeur est un muscle involontaire (le)
Monique Proulx
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 21 August 2012
- 9782764609606
Florence n'aime pas les écrivains, ces êtres névrosés, et encore moins leurs livres, ces choses corpulentes qui ne sont même pas vraies. Florence, par contre, aime Zéno, et Zéno, lui, aime Pierre Laliberté, ce romancier mythique dont personne n'a jamais aperçu le visage. Et c'est à cause de Zéno que Florence découvre un jour que Pierre Laliberté lui a volé la phrase la plus précieuse qu'on lui ait jamais dite. La voilà donc sur une piste pouvant la mener à cet imposteur qui pille la vie des autres pour construire ses livres.
Dans ce roman mené à la manière d'un polar, Monique Proulx rend un superbe hommage à la littérature et à ceux qui la font. -
Qu'ont en commun l'hassid de la rue Durocher se pressant vers la synagogue, l'artiste qui donne une performance au Quartier des spectacles et la foule au Centre Bell, galvanisée par un but des Canadiens ? Ils ont Montréal. Ils ont la ferveur, l'appel au dépassement qui palpite dans le sol montréalais. Un gisement mystique est bel et bien enfoui sous les artères de Montréal depuis que Jeanne Mance, empreinte d'absolu, est venue il y a plus de trois cents ans et y a laissé son coeur.
Avec ce roman d'aventures multiples et d'êtres intenses, Monique Proulx nous propose une brûlante réflexion sur les liens qui nous unissent aux origines. Laurel, hanté par Jeanne Mance autant que par sa quête d'identité, est celui qui nous guide dans un Montréal hivernal illuminé par sa Nuit blanche, son verglas historique, ses festivals, sa révolution avortée et surtout ses acteurs : Françoise, la matriarche pure laine toujours incisive bien que morte, Markus, qui s'est enfui de sa communauté hassidique, Gaby, qui tente d'enseigner le français à des immigrants vulnérables, Thomas, le scénariste à la dévastation bien camouflée, Guillaume, le prêtre exorciste, Virginie, l'ex-nonne rebelle, Khaled, le restaurateur soufi, Charlie, l'itinérant inuit, Tobi, le Mohawk, chamane à ses heures... Toutes ces voix et d'autres aussi grandes que nature viennent fusionner pour nous livrer une symphonie poignante qui s'appelle Montréal.
« Ce qu' il reste de moi » est l'oeuvre d'une grande romancière au sommet de son art. -
Les vautours de barcelone
Rober Racine
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 18 September 2012
- 9782764641804
Parce qu'elle était sensible à l'effondrement des êtres, Gabriella sentit le besoin d'aller se recueillir devant la cage des vautours du zoo de Barcelone. Quelques mois plus tôt, son père Giotto s'y était écrasé à bord de l'avion Spica. Les charognards, ces beaux chéris, avaient observé la scène, stoïques et ravis. Le premier, Sasko, avait demandé à son voisin : « Rhamp, tu aimes les anthrax ? » Immobile sur son perchoir de bambou, il répondit : « Cela dépend du coryphée. » Kalino, Dur LaSoie, Eschyle, OEil de Mouche et Karma LeCoran veillaient.
Quel que soit le médium auquel il s'intéresse, Rober Racine le réinvente pour en tirer quelque chose qui brille avec tout l'éclat de ce qui est radicalement neuf.
Les Vautours de Barcelone, sans doute son oeuvre littéraire la plus accomplie à ce jour, est une étonnante méditation sur la création, le tragique, la place de l'homme dans le cosmos.
C'est surtout une célébration de l'art sous toutes ses formes, et un hommage poignant à l'oeuvre du compositeur Claude
Vivier, dont la musique et le destin hantent le roman. -
Qui de nous deux ?
Gilles Archambault
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 25 October 2011
- 9782764641361
Près de vingt ans après le touchant Un après-midi de septembre, où il évoquait la disparition de sa mère, Gilles Archambault renoue avec le genre autobiographique pour nous tracer une bouleversante chronique de la mort de sa compagne. Ce bref récit, journal du temps qui passe où s'invitent les souvenirs, raconte avec justesse le couple, la solitude, la vie et la mort. De son écriture intimiste, Gilles Archambault dévoile ces instants et ces émotions et révèle l'essence même de la vie, de l'amour, à travers le quotidien le plus attentivement traduit. « Je me sens amputé. J'ai perdu le seul être au monde avec qui je pouvais converser même dans le silence. Voilà pourquoi je sens le besoin de ne pas me taire. »
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Un coeur rouge dans la glace
Robert Lalonde
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 4 June 2012
- 9782764608876
Avec le merveilleux Espèces en voie de disparition, Robert Lalonde nous avait donné un recueil de nouvelles d'une très forte cohérence, agencées pour former un tout qui se distingue aussi bien par la matière que par la manière. Dans Un coeur rouge dans la glace, il poursuit cette exploration des formes narratives, en nous proposant cette fois trois courts romans - ou trois longues nouvelles - réunis dans un seul livre. Trois histoires indépendantes, complètes en elles-mêmes, mais toutes les trois traversées par les mêmes échos.Chacun de ces brefs road novels raconte une errance, une quête, un chemin que parcourent les personnages à la recherche d'un fantôme, d'un être désiré, perdu. Chacun raconte le combat contre le malentendu, contre le temps, contre tout ce qui nous sépare de ceux qu'on aime, de ce qu'on aime, qui brille comme un coeur rouge dans la glace.Trois histoires que réunit l'écriture souveraine de Robert Lalonde.
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Si Ti-Luc Blouin est si pressé de se rendre sur la côte ouest, c'est qu'il est à la recherche de son père, un écrivain américain mythique qui vit reclus dans l'île de Mere, au large de Vancouver. Mais il trouvera là bien plus que ce qu'il avait escompté. Hier encore le royaume de la forêt vierge, l'île est aujourd'hui le théâtre de vifs affrontements entre la multinationale qui détient les droits d'exploitation de la forêt et tout ce que l'Amérique compte d'écologistes et de militants.
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Septembre 1969, Léon Doré entre en cinquième année à l'école Saint-Matthieu. Il a de bonnes raisons d'être un brin déprimé. L'école, ce n'est vraiment pas fait pour lui. Et, en plus, il y a Thibault, Lefebvre et Raton, le trio infernal qui s'est juré de lui casser la gueule.
« Par sa simplicité, sa linéarité, ses accents de "faits vécus", Alice court avec René est un récit qui touchera profondément les lecteurs qui n'ont pas oublié leurs grosses peines d'enfant. Bruno Hébert y a mis une sensibilité vraiment très fine, un humour tendre, une pointe de tristesse, et une profonde compréhension de la réalité de ces enfants qu'on appellerait, aujourd'hui, des rejects. » Marie-Claude Fortin, Voir
« On rit dès le prologue de Alice court avec René - dont le titre rappellera bien des souvenirs à toute une génération - et le livre, même fermé, vous laisse dans une humeur agréable. » Osée Kamga, Ici -
Voilà donc Montréal transformée en phytophage corps callipyge grâce à Dorianne sortie tout droit d'un roman de Marcel Proust : fugitive égérie que le vin fait halluciner, tous les moteurs de la ville - vrombissantes voitures phalliques - se lançant à sa poursuite pour l'écraser définitivement sur l'asphalte chaud de la nuit.
Un temps, la triade que forment Pierre, Vincent et Pietr la sauvera de la mécanique nocturne mais, dès les premières pages du roman, la chose était déjà entendue : bien que s'agitant dans le labour et le débours de la nuit, les spectres, pareils aux vampires si chers à Pietr, ne sauraient résister à la remontée inéluctable du jour, Montréal redevenant l'infamie de la misère sociale, sa luminosité fourbe s'étalant comme une énorme main sale sur les choses et le monde.
Dans Ces spectres agités, on est dans l'univers atomisé du Grand Morial où les affinités électives demandent encore à venir vraiment - ce choix nouveau de sa véritable parentèle, et dont le roman de Louis Hamelin pose un jalon essentiel dans notre littérature.
Extrait de la préface de Victor-Lévy Beaulieu.
Ces spectres agités est paru à l'origine en 1991. -
Dans le monde en marche, dans la ferveur sans motif, autour du sourire de la misère, dans l'auréole des colères, au bord de l'inacceptable, il y a Unless. Une fleur aux mains coupées. Deux pétales, un coeur pompier, un cerveau carreauté. Involontaire pour empiler les cadavres, mais mobilisée. Une enchaînée. Dans le jardin des clowns grimaçants. Dans la constellation du Faux. Sur la terre de Caïn. Ce n'est pas Maybe, ce n'est pas Perhaps, c'est Unless.
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C'est pas moi je le jure !
Bruno Hébert
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 22 March 2012
- 9782764610343
C'est pas moi, je le jure ! étonne par sa fraîcheur et sa verve, par sa vision du monde de l'enfance, par son imaginaire débridé. À trente-neuf ans, soit l'âge qu'aurait aujourd'hui son petit héros, l'auteur est manifestement resté très près de ses premières années. Marie-Claude Fortin, Voir. On a peine à croire que C'est pas moi, je le jure ! est un premier roman, tant la langue est sûre, agile, l'action bien conduite, les personnages convaincants. Bruno Hébert ne l'a pas écrit à la sortie du cégep. Il a lu, il a vécu. C'est pas moi, je le jure ! n'est pas seulement un remarquable premier roman ; c'est l'un des meilleurs romans de la saison. Gilles Marcotte, L'actualité
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Les maladresses du coeur
Gilles Archambault
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 25 May 2012
- 9782764610190
Voici l'un des plus beaux romans de Gilles Archambault, où se retrouvent les grands thèmes de toute son oeuvre - nostalgie, solitude, tendresse teintée de dérision.
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Il y a plusieurs façons de faire revivre l'histoire. Gérard Bouchard s'est acquis une réputation internationale pour ses travaux savants sur la société québécoise et les collectivités neuves. Fondateur du projet Balsac, ce vaste fichier de la population du Québec, il recevait il y deux ans le Prix du Gouverneur général pour Genèse des nations et cultures du Nouveau Monde. Aujourd'hui, Gérard Bouchard a voulu incarner la société qui fait l'objet de ses études depuis de nombreuses années dans un grand roman historique. À partir de l'arrivée au Saguenay des premiers colons originaires de Charlevoix jusqu'à la Grande Guerre, Gérard Bouchard nous raconte l'histoire des Tremblay de Mistouk, et surtout celle du fils aîné, Méo, le géant, celui qui incarnait tous leurs espoirs, toutes leurs forces vives. Mêlant légende et vérité historique, c'est toute une société que Gérard Bouchard fait revivre: sa parole, ses humeurs, ses craintes, ses rêves, son courage. Il nous donne, contrairement à ce qu'on en a dit, l'image non pas d'une société étouffée sous le poids du souvenir et du clergé, mais bien celle d'une société en ébullition, passionnée par son avenir, à qui tout semblait possible et qui était chez elle partout en Amérique. Mais, surtout, Mistouk est une rencontre avec des personnages inoubliables que l'on voit évoluer dans une succession d'épisodes tour à tour drôles, émouvants et tragiques.
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Dans la prose sobre, colorée, vivante d'Honoré Beaugrand, la légende de La Chasse-galerie a trouvé son incarnation définitive. La parution, en 1900 de La Chasse-galerie, légendes canadiennes, est un événement clé non seulement dans la littérature mais aussi dans l'édition québécoise. Le présent volume reprend les illustrations qui ornaient l'édition originale, signées Henri Julien, Henry Sandham et Raoul Barré. Postface de François Ricard. Cette édition comprend également une chronologie et une bibliographie.
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À Orvita, en Italie, un homme qui s'appelle Giotto raconte à son petit-fils, Matéo, sa passion pour les voyages lunaires et les pierres qu'on en a rapportées. Une jeune fille avale des lucioles avant de se coucher dans l'herbe pour regarder les étoiles. On projette des classiques du cinéma muet sur les voiles des navires amarrés dans le port. Un paon blanc, appelé Dieu, est assassiné d'un coup de diapason en plein coeur. Voici un livre qui amène le lecteur radicalement ailleurs. Comme dans chacune de ses oeuvres, quel que soit le médium - musique, arts visuels - qu'il choisit d'utiliser, Rober Racine, avec une infinie liberté et une prodigieuse invention, transgresse toutes les règles pour en tirer des effets « inouïs ». Dans L'Ombre de la Terre, ce sont les voyages Apollo qui servent de point d'appui à son imagination poétique. Ce roman, que baigne une lumière irréelle et qu'habite une sourde violence, dit de manière poignante cette attirance pour la disparition et l'infinie solitude que l'on ne peut manquer d'éprouver quand on sonde les immensités glacées du cosmos.
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Aux éditions Duffroy, qui publient son premier roman, Annie Brière fait la connaissance de Laurent Viau, correcteur d'épreuves de son métier. Laurent Viau n'est pas insensible au charme d'Annie Brière, et une idylle se noue. Mais, après une nuit de passion, Annie apprend que Laurent Viau, s'il ne porte pas d'anneau à la main gauche, n'est pas pour autant célibataire. Elle devra donc trouver de façon urgente ce que signifie, pour elle, l'engagement amoureux. Devenue joueuse compulsive de Tetris, convertie aux vertus curatives de Leonard Cohen, du lac Champlain jusqu'à Paris, en passant par les cocktails littéraires de la maison Duffroy au Ritz-Carlton, y arrivera-t-elle ?
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Iotékha', c'est-à-dire « il brûle », en langue mohawk, à l'image de l'auteur qui voit sa vie devenir fumée et qui essaie d'en lire le sens à travers ses volutes fantasques. Qu'est-ce qui fait qu'on ne peut cesser de fumer ? Qu'est-ce qui fait qu'on ne peut cesser de regarder autour de soi, de percevoir des correspondances, des harmoniques, entre les différentes formes d'art, entre le ciel étoilé et ce qui se passe en nous ? Dans ces carnets, Robert Lalonde s'appuie sur un souvenir d'enfance, sur un moment de son travail d'acteur ou d'écrivain, sur une phrase lue, sur une image, pour effectuer une plongée vertigineuse dans le temps qui passe et qui transforme tout. Il donne ici une méditation intimiste, à la fois grave et lumineuse, où il conjugue tout ce à quoi il est passionnément attaché : les livres, le théâtre, la vie sauvage, le geste d'allumer une cigarette.