Cet ouvrage propose un commentaire généalogique sur la question du corps dans les travaux de la biologiste et philosophe féministe des sciences Donna Haraway.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nathalie Grandjean est docteure en philosophie et maitresse de conférences à l'Université de Namur (Belgique).
Garantir à tout citoyen un revenu minimum sans aucune condition. Telle est l'idée du revenu de base universel : un même montant quelle que soit la composition du ménage, que l'on soit riche ou pauvre et sans la moindre exigence d'effort en contrepartie. Bonne idée ? La proposition fait des adeptes de plus en plus nombreux, à gauche comme à droite.
Ce petit ouvrage pédagogique poursuit un double objectif. Il familiarise d'abord le lecteur avec le concept de revenu de base universel, au sujet duquel les malentendus restent nombreux. Il expose clairement de quoi il s'agit, en quoi le revenu de base se distingue des dispositifs de sécurité sociale en place et quels sont les principaux arguments en sa faveur.
Le livre s'engage ensuite dans le débat sur le bien-fondé de l'idée et y prend position. Concrète, la discussion est située surtout sur le plan des implications pratiques du revenu de base universel. Tout en soutenant que la proposition n'a rien d'absurde, l'auteur expose les raisons de son scepticisme persistant et formule des contre-propositions, alimentées par sa connaissance fine du droit de la sécurité sociale et de ses tourments.
Le livre s'ouvre par une préface d'Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté. Il se clôt par un échange entre Daniel Zamora Vargas (sociologue), opposant résolu au revenu de base, et Philippe Defeyt (économiste), promoteur de longue date de l'idée.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Juriste et philosophe de formation, Daniel Dumont est professeur de droit de la sécurité sociale à l'Université libre de Bruxelles (ULB) et chercheur au sein du Centre de droit public et social de cette université.
L'OTAN suscite bon nombre de questions, auxquelles ce livre répond de façon novatrice !
Pourquoi l'OTAN continue-t-elle à exister alors que l'ennemi qui a justifié sa création, l'Union soviétique, a disparu ? Ce livre répond de manière novatrice à cette question fort débattue, en traitant du développement du contre-terrorisme à l'OTAN dans les années 2000-2010.
Cet ouvrage de science-politique veut éclairer les lecteurs sur les questions autour de l'OTAN.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Julien Pomarède est docteur en sciences politiques et sociales de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Il est chercheur au centre Recherche et études en politique internationale (REPI) de l'ULB. Ses recherches portent sur les relations internationales, et plus spécifiquement sur les questions de sécurité et de guerre. Il enseigne aussi ces domaines dans différentes universités.
Les accords internationaux de l'UE n'auront plus de secret pour vous !
Le présent volume est consacré aux accords internationaux de l'Union et aborde des thèmes qui traversent les divers domaines des relations extérieures de l'Union: les compétences externes, la procédure de conclusion des accords internationaux, les accords d'association et les accords mixtes.
Cet ouvrage de référence, destiné en particulier aux chercheurs et aux praticiens du droits, traite la matière de façon approfondie et s'appuie sur un ensemble impressionnant de références à la pratique décisionnelle, à la jurisprudence et à la doctrine.
EXTRAIT
La notion de compétences est au coeur du système communautaire et, aujourd'hui, de l'Union européenne. Mais sa prise en compte par les traités ne s'est faite que progressivement jusqu'au traité de Lisbonne. La Cour de justice des Communautés européennes, spécialement à propos des compétences externes, a pallié les lacunes du traité CEE et a levé ses approximations. Elle a ainsi érigé un véritable système des compétences externes dont on trouve un exposé particulièrement éclairant dans l'avis 2/94.
Pour tout accord que la Communauté européenne entendait conclure, il était donc nécessaire de procéder, sur la base des possibilités offertes par le traité et précisées par la jurisprudence, à une identification de la compétence communautaire du point de vue de son existence et de son étendue dans un premier temps, puis de sa nature dans un second temps, afin de savoir si la Communauté pouvait s'engager au plan international et si oui, seule ou avec ses États membres.
2. Le traité de Lisbonne apporte des nouveautés importantes en matière externe : le traité sur l'Union européenne (TUE) comporte notamment, à l'article 21 TUE, un énoncé des principes et objectifs que l'Union européenne, qui succède à la Communauté européenne et dispose expressément de la personnalité juridique, devra respecter dans l'ensemble de son action extérieure et le traité sur le fonctionnement de l'Union (TFUE) prévoit désormais une cinquième partie spécifique intitulée « L'action extérieure de l'Union », dont est cependant exclue la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Celle-ci, traitée dans le TUE, conserve son particularisme institutionnel en dépit de la disparition des piliers.
Du point de vue des compétences plus précisément, le traité de Lisbonne adopte également « une démarche tout à fait nouvelle par rapport aux traités initiaux » en procédant à une systématisation qui touche les compétences internes mais aussi externes dans la mesure où, comme l'avait relevé la Cour, « le respect de ce principe des compétences d'attribution s'impose tant pour l'action interne que pour l'action internationale ». Toutefois, s'agissant des compétences externes, certaines particularités largement inspirées par les acquis jurisprudentiels complètent le dispositif général.
Au Maroc, l'expression « filles qui sortent » désigne celles qui se prostituent. Des délires adolescents à la professionnalisation, Les Filles qui sortent analyse la quête de respectabilité de ces jeunes femmes qui se heurtent à un ordre social autant que moral.
Le droit antitrust de l'Union européenne correspond à l'application des articles 101 et 102 TFUE. Il s'agit des règles juridiques visant la lutte contre les ententes et les abus de position dominante anticoncurrentiels, ayant un impact sur le marché intérieur de l'Union européenne et affectant le commerce entre ses États membres. La spécificité de ces règles, par rapport aux autres composantes du droit de la concurrence de l'Union européenne, est qu'elles permettent essentiellement - mais non exclusivement - une intervention ex post de la Commission européenne. Leur définition s'appuie aujourd'hui sur une longue expérience décisionnelle, aussi bien administrative que juridictionnelle, qui permet d'en dégager les grands traits et ainsi constituer un socle stable de règles d'application. Pourtant, si les définitions classiques restent primordiales, elles sont régulièrement soumises à ces évolutions plus ou moins contextuelles.
Cette dualité est au coeur de ce nouvel opus du Commentaire J. Mégret qui a voulu à la fois ancrer les définitions classiques du droit antitrust de l'Union européenne, tout en tenant compte de leur évolution la plus récente, et, en même temps, faire une place importante aux sujets les plus actuels comme les algorithmes ou les liens entre ce droit et la propriété intellectuelle.
L'ouvrage est organisé en deux titres. Le premier permet de poser les quatre chapitres centraux qui renvoient aux règles fondamentales d'application des articles 101 et 102 TFUE et qui concernent, dans l'ordre, les ententes, les abus de position dominante, la définition du marché pertinent et l'approche plus économique de la matière. Il est complété par un deuxième titre qui permet de mettre en oeuvre ces règles fondamentales dans une optique dynamique. Les quatre chapitres qui le composent sont consacrés respectivement au cas spécifique de la détermination du marché pertinent pour les ententes, aux liens entre le droit antitrust et les abus de dépendance économique ainsi qu'avec la propriété intellectuelle et enfin aux pratiques algorithmiques dans le cadre du droit antitrust.L'ouvrage réunit autour de Mehdi Mezaguer, maître de conférences en droit public à l'Université Côté d'azur/IDPD, une équipe composée de spécialistes confirmés de la matière : Marie Cartapanis, maître de conférences en droit privé à Aix-Marseille Université, Walid Chaiehloudj, professeur de droit privé à l'Université de Perpignan et membre du collège de l'Autorité de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie, Faustine Jacomino, docteure en droit, avocate au barreau de Nice, Julie Malet-Vigneaux, maître de conférences à l'Université du Littoral - Côte d'Opale, Frédéric Marty, chargé de recherche au CNRS, membre de l'Autorité de la concurrence en qualité de personnalité qualifiée pour les professions réglementées et Emma Salemme, docteure en droit, juriste à la Cour de justice de l'Union européenne.
À PROPOS DES AUTEURS
Walid Chaiehloudj est professeur de droit privé à l'Université de Perpignan et membre du collège de l'Autorité de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie.Mehdi Mezaguer est maître de conférences en droit public à l'Université Côté d'azur/IDPD, directeur adjoint du Laboratoire de droit international et européen (LADIE) au sein de l'Université Côte d'Azur, et responsable des masters droit économique de l'Union européenne et migration studies.Marie Cartapanis est maître de conférences en droit privé à Aix-Marseille Université.Faustine Jacomino est docteure en droit, avocate au barreau de Nice.Frédéric Marty est chargé de recherche au CNRS, membre de l'Autorité de la concurrence en qualité de personnalité qualifiée pour les professions réglementées.Julie Malet-Vigneaux est maître de conférences à l'Université du Littoral - Côte d'Opale.
À travers une enquête originale, cet ouvrage dévoile les mécaniques de criminalisation des juifs par la Police des étrangers entre 1880 et 1930. Il envisage cette criminalisation comme un racisme institutionnel engendré par la banalisation de stéréotypes judéophobes et interroge les pratiques et représentations de la Police des étrangers. Avant les années 1930, l'élite politique et intellectuelle belge ne revendique pas d'idées antisémites. Bien que connus pour leurs textes antisémites, Edmond Picard et Jules Destrée n'ont ni l'influence ni le succès d'un Charles Maurras, d'un Édouard Drumont ou encore d'un Adolf Stoecker. Cela signifie-t-il pour autant que l'antisémitisme est inoffensif en Belgique ?Pour répondre à cette question, ce livre présente une enquête sur la surveillance exercée par les agents de la Police des étrangers sur les étrangers juifs de Cureghem entre 1880 et 1930. Fortement stigmatisé, le quartier de Cureghem est identifié comme juif, pauvre et étranger par les forces de l'ordre. Par conséquent, les juifs de Cureghem sont plus susceptibles d'être la cible de surveillances en fonction de la criminalisation dont ils font l'objet et qui varie selon les stéréotypes de l'époque et leur appartenance de classe, leur nationalité, leur genre, leur « race » et leur lieu d'habitation.Illustré par différents récits de vie d'étrangers, cet ouvrage met en lumière les trois figures criminelles du juif étranger qui préoccupent la Police des étrangers : le « juif colporteur », le « judéo-boche » et le « judéo-bolchevique ». En conclusion, ce livre dévoile la présence de stéréotypes judéophobes au sein de la Police des étrangers et leur utilisation pour justifier des discriminations.
À PROPOS DE L'AUTRICEYasmina Zian est docteure en histoire et spécialisée dans les relations entre institutions étatiques et groupes minorisés. Elle travaille sur l'antisémitisme, l'histoire coloniale et les politiques migratoires.
Ce livre a pour objectif de mettre en exergue les principaux développements et enjeux relatifs à l'insertion de l'islam en Europe en s'appuyant sur le cas de la Belgique.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Corinne Torrekens est docteure en sciences politiques et sociales de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Chargée de recherches au FNRS et chercheuse au METICES (ULB), ses travaux portent sur l'inscription de l'islam dans la société belge et notamment dans le régime de reconnaissance des cultes.
Ce livre analyse les discours, les modèles et les contre-modèles d'une adolescence féminine qui charrie encore aujourd'hui son lot d'inquiétudes. À travers une analyse socioculturelle de la notion d'adolescence, Laura Di Spurio retrace les mutations et les permanences de la figure de la jeune fille. Au cours du XXe siècle, l'adolescence se mue en classe d'âge pour bientôt devenir un espace culturel, social et biopsychologique. L'adolescence devient un principe explicatif « pour toutes ». Ce nouveau modèle adolescent est dessiné par des adultes emplis de peurs face à cette jeunesse féminine qu'ils jugent plus précoce, plus libre et plus affirmée. Comment accorder cette notion pensée au masculin sans troubler un féminin que l'on voudrait éternel ? Comment appliquer cette notion à toutes les jeunes filles, même à celles dont le quotidien s'éloigne du modèle tracé par les scientifiques ? Que fait l'adolescence aux jeunes filles ? Et enfin, comment celles-ci troublent-elles la notion ?
Ce sont les questions posées par cet ouvrage qui, à partir d'un corpus de sources variées, raconte un demi-siècle d'histoire du côté des jeunes filles.
Le slogan féministe des années 1970 « Un enfant quand je veux, si je veux » résonne encore aujourd'hui. Il pose la question de la liberté de choix dans l'espacement des naissances, dans la décision des femmes d'être mère. Il interroge peu le choix de ne pas être mère. Pourtant, elles sont nombreuses à avoir fait le choix d'une vie sans enfant. Face à « l'évidence du naturel », devant l'injonction moderne au désir d'enfant, ces femmes sont souvent qualifiées de déviantes, d'anormales, d'égoïstes. Ne pas avoir d'enfant par choix demeura longtemps un impensé, y compris dans la recherche scientifique. Depuis plusieurs années, des mouvements et des groupes antinatalistes radicaux se font remarquer sur la scène médiatique par des déclarations fracassantes, des happenings ou des événements. Ceux et celles qu'on appelle désormais les « croisés de la dénatalité » se font plus visibles et revendiquent publiquement leur non-désir d'enfant. Ils et elles avancent des arguments démographiques, politiques ou écologiques. En même temps, des essayistes comme Élisabeth Badinter dénoncent une pression croissante pesant sur les femmes pour les inciter à devenir mères et à une renaturalisation de la maternité. Par ailleurs, l'expérience de la maternité elle-même se transforme et se diversifie. Ainsi, des mouvements qui ont longtemps rejeté l'institution de la famille ont récemment demandé d'y avoir accès. On le voit, la maternité et le refus de celle-ci sont au coeur de nombreux débats contemporains.
Ce numéro de Sextant interroge ces mouvements et ces débats autour de la non-maternité, en définit les contours et interroge le passé afin de mieux cerner les questionnements actuels. Que signifie ne pas être mère aujourd'hui ? Quels jalons et événements ont rendu ce choix possible dans la société d'aujourd'hui ?
Fait de paradoxe, d'instabilité et de mouvements, le Brésil contemporain est difficilement intelligible sur la base de la seule considération de la norme, du droit ou des dimensions formelles de la société brésilienne. Cet ouvrage en propose une approche par ses marges, omniprésentes sur le territoire et dans la société, sous forme matérielle ou imaginaire, et qui mettent en lumière les luttes de pouvoir à l'oeuvre dans les pratiques, les représentations et les discours qui façonnent le monde social. Revendiquant une approche dynamique et interactionniste de marges constamment redéfinies, il aborde les dynamiques de leur production, gouvernement et (re)qualification, ainsi que les pratiques politiques, culturelles ou sportives de résistance à la marginalisation et d'appropriation des marges, qui peuvent alors devenir source de refuge ou d'opportunité. L'ouvrage explore ainsi différentes dimensions (spatiales, socioculturelles, économiques et politiques) des marges au Brésil, à travers l'assemblage des contributions d'auteurs représentant une diversité de perspectives disciplinaires allant de la sociologique à la géographie en passant par les sciences politiques, et s'inscrivant dans une variété d'échelles d'analyse (individuelle, communautaire, urbaine, nationale et internationale).
À PROPOS DES AUTEURS
Margaux De Barros est chercheuse post-doctorante en sciences politiques au centre d'étude de la vie politique (Cevipol, ULB). Elle est titulaire d'un doctorat en Sciences Politique et Sociales de l'ULB et de l'Institut d'Études Sociales et Politiques de l'Université d'État de Rio de Janeiro (UERJ). Ses recherches portent sur les mouvements sociaux et l'engagement militant au Brésil et en Afrique du Sud.Frédéric Louault est professeur de science politique à l'université libre de Bruxelles, directeur du centre d'étude de la vie politique (Cevipol, ULB) et co-directeur du Centre d'étude des Amériques (AmericaS, ULB). Titulaire d'un doctorat en science politique de l'IEP de Paris, il est vice-président de l'Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes (Opalc, Sciences Po).Kevin Kermoal est doctorant - aspirant FNRS en Sciences politiques et Sociales, affilié au CEVIPOL et au centre AmericaS, à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), et en Service Social à l'Université pontificale de Rio de Janeiro (Puc-Rio). Ses recherches doctorales portent sur la réhabilitation des marges urbaines à Medellín (Colombie) et à Rio de Janeiro (Brésil), dans le contexte de la néolibéralisation de la gouvernance urbaine.
Le livre retrace la trajectoire des nouveaux mouvements catholiques entre la fin du XXe et le de´but du XXIe sie`cle en Italie.
Comment la lutte contre la « the´orie du genre », le mariage pour tous, l'homoparentalite´, l'avortement a-t-elle permis de recomposer le champ de la mobilisation pro-vie et de l'action politique catholique ? Quel ro^le la Manif pour tous a-t-elle joué dans le contexte italien ? Quelles leçons peut-on tirer de ce cas d'étude ?
Partant d'une analyse de la cause anti-genre dans l'espace du catholicisme contestataire et de son appropriation par la droite radicale italienne, l'auteur propose une étude des conflits, des événements et des échanges militants qui ont marqué l'émergence et la construction d'une hypothèse néocatholique.
À PROPOS DE L'AUTEUR Massimo Prearo est chercheur en science politique à l'Université de Vérone, où il est aussi responsable scientifique du Centre de recherche PoliTeSse - Politiques et théories de la sexualité. Il étudie les mouvements LGBT en France et en Italie. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels Le Moment politique de l'homosexualité. Mouvements, communautés et identités en France (PUL, 2014) et, avec Sara Garbagnoli, La Croisade « anti-genre ». Du Vatican aux manifs pour tous (Textuel, 2017).
Un livre qui repense intelligemment et minutieusement le lien entre les femmes, la guerre et la paix.
En mettant en lumière les multiples manières de penser le lien entre femmes, guerre et paix, ce livre permet d'interroger davantage le rôle des femmes et les rapports de genre à l'oeuvre dans nos sociétés.
Découvrez cette étude de genres qui interroge le rôle des femmes, leur importance dans l'histoire des guerres et les rapports de genre à l'oeuvre dans nos sociétés.
EXTRAIT
Ces femmes soldates, parfois aviatrices d'élite, ont-elles vécu leur situation comme caractéristique d'une avant-garde émancipée ou comme une violence imposée ? Dans les années 1970, Svetlana Alexievitch, qui recevra le prix Nobel de littérature en 2015, commença à enregistrer des récits de femmes qui avaient combattu pendant la seconde guerre mondiale : ils sont à l'origine de la publication en russe de son premier livre, La guerre n'a pas un visage de femme, en 1985. La gestion patriarcale de la mémoire avait mis de côté le million deux cent mille femmes soviétiques enrôlées dans l'Armée rouge, et les femmes innombrables qui avaient combattu dans les formations de partisans. La guerre avait bien eu « un visage de femme » car les jeunes femmes soviétiques s'étaient précipitées spontanément pour s'engager afin de remplacer les hommes fauchés par les Allemands. Mais, en général, elles avaient été marquées plus douloureusement que les hommes par « cette difficulté de tuer avec des mains de jeune fille ». Contrairement aux hommes, elles n'avaient pas intériorisé des modèles héroïques susceptibles de les guider dans ce rôle nouveau et portaient le poids d'une impréparation culturelle à la guerre et au métier des armes, jugé incompatible avec leur nature de « mère qui donne la vie ». L'une d'elles a écrit sur les murs du Reichstag « Moi, Sofia Kunchevich, je suis venue ici pour tuer la guerre » ...
Grâce à la conduite de plus de 150 entretiens, Samuel B.H. Faure offre une plongée inédite dans la politique française d'acquisition de technologies militaires par laquelle l'État peut assurer la défense du territoire national et mener des opérations extérieures.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Samuel B.H. Faure est maître de conférences en science politique à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et chercheur associé au laboratoire CNRS Printemps à l'Université Paris-Saclay. Il a obtenu son doctorat à Sciences Po Paris et a été chercheur invité à l'Université d'Harvard, à l'Université d'Oxford et au King's College à Londres. Avec ou sans l'Europe est son deuxième livre.
Alors que le retour de la guerre en Europe au XXIe siècle démontre le caractère désormais central de la communication dans le processus de mobilisation des opinions publiques et des moyens de l'affrontement, la guerre coloniale en Indochine au milieu du siècle précédent est le moment d'apprentissage d'une arme alors nouvelle : l'information. En contexte démocratique d'autonomie des journaux, l'armée française apprend non plus à taire les événements mais à saturer l'espace médiatique de son propre point de vue. Pour cela, elle développe des usages de coopération avec les médias et leurs journalistes, afin de les abreuver de faits et de moyens. Elle se fait incontournable sinon indispensable. Elle invente aussi ses propres moyens de production de photographies et de films qu'elle propose gratuitement aux journaux et aux actualités cinématographiques en France et à l'étranger. Ses propres reporters, plus en guerre que de guerre, véritables soldats de l'information, deviennent les yeux de l'opinion, tant leurs images captées au plus proche des combats sont diffusées par les médias, sans que ceux-ci disent à leurs publics l'origine institutionnelle et donc orientée de ces documents souvent remarquables. En Indochine se construit alors une culture partagée par les militaires et les journalistes, une expérience commune de coopération sur les terrains de guerre et à travers les supports médiatiques. Ainsi, mieux que la propagande, l'information journalistique devient une arme.
À PROPOS DES AUTEURS
Denis Ruellan est chercheur en sciences de l'information et de la communication.Josiane Ruellan est chercheure en didactique.
Quelle relation lie un élu à son parti ? Cet ouvrage analyse la dépendance des députés français au parti. Il montre qu'aujourd'hui comme hier, dans une sorte de pacte faustien, les élus se voient offrir par les partis des carrières politiques au long cours, qui ont pour prix une dépendance à laquelle peu d'entre eux échappent.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Laure Squarcioni est docteure en science politique. Ses recherches portent sur le personnel politique, les partis politiques et l'égalité professionnelle. Elle a enseigné à Sciences Po Bordeaux et travaillé dans le cadre d'un projet de recherche financé par la Commission européenne sur l'égalité femmes-hommes, puis en tant que collaboratrice parlementaire. Elle accompagne aujourd'hui les organisations en tant que consultante chez Équilibres, entreprise spécialisée dans l'égalité au travail et la lutte contre les discriminations.
Certains facteurs influencent l'état du français dans les productions journalistiques belges.
L'usage de la langue par les journalistes est régulièrement critiqué. Que les reproches à cet égard soient fondés ou non, de nombreux facteurs peuvent expliquer l'état du français dans les productions journalistiques. L'ouvrage offre une analyse approfondie de ces facteurs, en se focalisant sur cinq sites d'information belges francophones (DH.be, La Libre.be, Le Soir.be, RTBF Info et RTL Info). La question est envisagée à partir d'un angle particulier : les représentations et les discours de journalistes et de rédacteurs en chef, rencontrés lors d'entretiens.
L'ouvrage propose une analyse approfondie des facteurs de l'usage de la langue par les journalistes en Belgique francophone !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Antoine Jacquet est titulaire d'un doctorat en Information et communication obtenu en 2018 à l'Université libre de Bruxelles. Situées au croisement de la sociologie du journalisme et de la sociolinguistique, ses recherches portent principalement sur l'usage de la langue par les journalistes en Belgique francophone. L'auteur est aujourd'hui rattaché à l'ULB et à KBR dans le cadre d'un vaste projet de recherche consacré à l'histoire du journalisme en Belgique.
Découvrez la sexologie à l'heure de la guerre froide : les questions de sexualités sont abordées sous le prisme de cette époque particulière...
La guerre froide n'est pas qu'un bras de fer entre deux puissances politiques qui mesurent leurs capacités militaire, nucléaire, technologique et scientifique. S'y joue également une lutte pour gagner un pouvoir d'influence culturel beaucoup plus large et profond. Les deux blocs prétendent, notamment, défendre et incarner les normes de genre et de sexualité les plus justes et les plus en phase avec le « vrai » bonheur et l'harmonie amoureuse, ferments indispensables d'une société en bonne santé. Pour ce faire, ils puisent tous les deux dans les savoirs de la sexologie, alors en plein bouleversement. L'époque est en effet marquée par le développement de machines dont on attend qu'elles mesurent les performances sexuelles. Les progrès de l'imagerie médicale laissent croire en un avenir où tous les aspects du corps humain seront visibles et, donc, soignables (voir la photo de couverture : le psychiatre W. Reich à la recherche d'une force vitale universelle).
Les études ici rassemblées montrent que, dans le domaine de la sexologie, le rideau qui sépare l'est et l'ouest était pour le moins déchiré, pour reprendre le titre d'un film d'Alfred Hitchcock qui traite d'espionnage scientifique. Les scientifiques, justement, et leurs théories sur la sexualité circulent d'autant mieux que l'un comme l'autre bloc partagent des valeurs communes de valorisation de la famille traditionnelle et de hantise de l'homosexualité. Des deux côtés, les sexologues, alors en voie de professionnalisation, tentent d'élaborer une expertise congruente avec le supposé savoir scientifique, le vécu raconté par leurs patient·es, les directives du régime dont ils dépendent et une société progressivement conquise par le discours de la « révolution sexuelle ». Entre conservation et subversion, ils soufflent ainsi le chaud et le froid sur les représentations de la sexualité.
À travers cette étude de genre, les auteures retracent une partie de l'Histoire !
À PROPOS DES AUTEURES
Sylvie Chaperon est professeure des universités en histoire contemporaine du genre à Toulouse 2 Jean-Jaurès. Elle est spécialiste de l'histoire des femmes, du féminisme et de la sexologie.
Carla Nagels est chargée de cours à l'Université libre de Bruxelles. Elle a travaillé sur les mécanismes qualifiés de déviants, qu'ils soient commis dans un cadre professionnel (les élites) ou dans une catégorie sociale (la jeunesse).
Cécile Vanderpelen-Diagre est professeure d'histoire à l'Université libre de Bruxelles. Elle est spécialiste de l'histoire du catholicisme contemporain, et tout particulièrement de ses dimensions sociales et culturelles.
En Belgique francophone, les femmes ne représentent qu'un tiers des journalistes titulaires de la carte de presse. Comment expliquer que la féminisation de la profession de journaliste soit si lente dans nos rédactions alors que les femmes sont pourtant majoritaires depuis de nombreuses années dans les formations en journalisme, ainsi que parmi les jeunes qui commencent le métier ? Pourquoi certaines décident-elles de le quitter ? Que signifie être journaliste femme en Belgique francophone aujourd'hui?
Ce livre interroge le rôle et la place des femmes journalistes au sein des entreprises médiatiques. Il se fonde sur le croisement de cinq terrains d'enquête sociologique différents qui ont permis d'interroger des femmes et des hommes journalistes, d'anciennes journalistes et les directions de médias généralistes. Il explore les enjeux et les obstacles rencontrés par les femmes journalistes tout au long de leur carrière : conditions d'emploi et de travail difficiles, organisation genrée des rédactions avec des assignations à certaines rubriques ou des freins dans l'accès aux postes à responsabilités, complexité à concilier vies privée et professionnelle, et dureté d'un monde journalistique où les faits de violence organisationnelle seraient légion.
Le monde journalistique belge francophone raconte ses difficultés, complexes et souvent plus prégnantes pour les femmes.
Cet ouvrage esquisse un journalisme qui se vit encore majoritairement au masculin.
À PROPOS DES AUTEURES
Florence Le Cam est professeure à l'Université libre de Bruxelles, co-responsable du Laboratoire des pratiques et identités journalistiques (LaPIJ-ULB-UMONS) et membre des laboratoires ReSIC (ULB) et Arènes (Université de Rennes 1). Ses recherches portent sur les identités journalistiques et leurs confrontations aux enjeux historiques et contemporains. Elle est co-éditrice de la revue Sur le journalisme (www.surlejournalisme.com/rev).
Lise Ménalque est doctorante à l'Université libre de Bruxelles et à l'Université Laval. Elle est membre du Laboratoire des pratiques et identités journalistiques (LaPIJ-ULB), du laboratoire ReSIC (ULB), et de la Structure de recherche interdisciplinaire sur le genre, l'égalité et la sexualité (STRIGES-ULB). Ses recherches se focalisent sur les rapports sociaux de genre, la sociologie du journalisme et la sociologie des organisations.
Manon Libert est chargée de cours à l'Université de Mons. Co-responsable du Laboratoire des pratiques et des identités journalistiques (LaPIJ, ULB-UMONS), elle est membre du Centre de Recherche en Inclusion Sociale (CeRIS, UMONS) et du Centre de recherche en Sciences de l'information et de la communication (ReSIC, ULB). Ses recherches portent sur les identités professionnelles, les conditions de travail et les carrières des journalistes.
En 1895, l'Alcazar Royal donne une revue de Luc Malpertuis et Théo Hannon intitulée Bruxelles au vol. Un acteur y incarne « Fuller Boom » et chante un couplet sur les récentes illuminations de la Ville de Bruxelles. Si les spectateurs de l'époque rient, c'est qu'ils apprécient probablement l'allusion à la célèbre danse serpentine de Loïe Fuller. Ce qui paraît en revanche moins évident aujourd'hui, c'est qu'ils auront sans doute aussi décelé dans le personnage une caricature de Jules Vandenpeereboom, un ministre bruxellois de l'époque.
Plus que toute autre forme théâtrale, la revue est liée au temps de sa représentation et est conditionnée par son rapport au public. Jouée traditionnellement en fin d'année (d'où son qualificatif), elle se présente la plupart du temps comme le compte rendu satirique et théâtralisé de l'année écoulée. Reposant d'une part sur le commentaire de l'actualité et des moeurs, d'autre part sur un type d'humour bien particulier, elle se conjugue toujours au présent.
Entre autres raisons, ce caractère éphémère a fait de la revue un phénomène théâtral peu étudié dans sa globalité. Cet ouvrage entend combler cette lacune. Il porte sur les revues théâtrales en Belgique, et en particulier sur celles de Luc Malpertuis, jouées entre la fin du XIXe siècle et le XXe siècle. S'inscrivant tout à la fois dans des perspectives d'histoire culturelle, d'histoire du spectacle et de la sociologie de la littérature, ce livre aborde la revue en tant que forme théâtrale spectaculaire. Il l'examine à travers ses thématiques et ses aspects poétiques, mais aussi en tant que genre médiatique et phénomène culturel porteur d'imaginaires sociaux.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Fanny Urbanowiez est docteure en langues, lettres et traductologie de l'Université libre de Bruxelles. Elle s'est intéressée aux rapports entre la presse et la littérature et a consacré sa thèse de doctorat aux revues théâtrales belges. Elle travaille actuellement comme professeure de français dans l'enseignement secondaire.
Spinoza était un auteur dérangeant dans son siècle et le reste aujourd'hui. Sa pensée resurgit quand on la croit refoulée pour ébranler des certitudes dont celles du marxisme, qui a subi l'impact du spectre de Spinoza convoqué par Althusser.
Il y a des philosophies dont il n'est pas facile de se débarrasser, qui, de façon directe ou par le détour de critiques et de dénégations, s'imposent par-delà les siècles dans le débat philosophique. Spinoza dérangeait déjà dans son siècle et reste insupportable aujourd'hui. Le marxisme, devenu un dogme quasi religieux, a lui aussi dû subir l'impact du spectre de Spinoza convoqué par Louis Althusser. Dans les différents thèmes qui marquent sa carrière de philosophe, de l'antihumanisme théorique à la théorie de la causalité structurale et jusqu'à la découverte d'un matérialisme aléatoire, Althusser s'est soutenu de Spinoza. Spinoza a appris à Althusser ce que sont la lecture et l'écriture, le rapport entre la théorie et la politique, la réalité, la matérialité même de l'imagination et de l'idéologie. Celui que Vermeer avait possiblement dépeint comme un géographe et comme un astronome a permis à Althusser - qui le rapproche de Machiavel - d'exploiter la topique marxiste et de dessiner des cartes, voire des plans de bataille. Le marxo-spinozisme althussérien inspire aujourd'hui de nombreux travaux théoriques et de plus en plus de pratiques politiques.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Juan Domingo Sánchez Estop a poursuivi des études de philosophie à l'Université Complutense de Madrid où il a été chercheur et a enseigné également la philosophie moderne. Il a traduit la Correspondance de Spinoza en espagnol et a travaillé comme traducteur à Bruxelles. Il écrit sur Marx, Spinoza, la philosophie politique et le courant philosophique matérialiste. Il est membre du Centre de recherche en philosophie de l'Université libre de Bruxelles (ULB).
The book presents the results of several qualitative research project with different actors that put migration policies into practice. It shows the different ways in which day-to-day activities of organisations shape migration policies on the ground. This book offers a comprehensive exploration on how different migration policies are implemented day by day. Such an approach allows to show the different ways in which migration policies on the ground take a life of their own when compared to the letter of the law. The book shows the need to understand the specific logics and workings of the implementation of policies, while taking into account the continued role played by politicians and the judiciary, non-state actors and migrants. Qualitative research with different public institutions implementing migration policies are combined with an exploration of the role of NGOs, supranational institutions and the migrants themselves. Bringing together the results of several research projects with fieldwork in Belgium, the UK, France, Morocco and Malta, the book covers the different stages of the migratory career. It follows the potential trajectory of a migrant from visa obtention (both in general and for students specifically) to border controls, asylum (including resettlement and gender and sexuality-based asylum), access to residence (with a specific focus on marriage-based residence), healthcare and nationality, or to detention and managed return migration. Through its chapters it shows the day-to-day logics, routines and tactics that bureaucrats and other actors adopt, within the constrains of laws, social interactions, and ideas about policies.
À PROPOS DES AUTEURS
Djordje Sredanovic est chargé de recherche F.R.S.-FNRS au laboratoire GERME de l'Université Libre de Bruxelles. Sociologue spécialisé dans les études de la nationalité, citoyenneté et migrations, il a conduit recherches sur les expériences et l'implémentation des politiques migratoires.
Federica Infantino est Marie Sklodowska-Curie Fellow au Migration Policy Centre à l'Institut Universitaire Européen à Florence est Maitre de Conférence à l'Université Libre de Bruxelles.
In recent, new paradigms have radically altered the historical understanding of the Qur'an and Early Islam, causing much debate and controversy. This volume gathers select proceedings from the first conference of the Early Islamic Studies Seminar.
These studies explore the history of the Qur'an and of formative Islam, with the methodological tools set forth in Biblical, New Testament and Apocryphal studies, as well as the approaches used in the study of Second Temple Judaism, Christian and Rabbinic origins. It thereby contributes to the interdisciplinary study of formative Islam as part and parcel of the religious landscape of Late Antiquity.
En décembre 1918, les troupes belges franchissent la frontière allemande et s'installent sur la rive gauche du Rhin. Elles y resteront plus de dix ans. Pour la première fois, la Belgique endosse le rôle d'occupant. Ce livre décrit cette expérience d'occupation inversée, dans ses dimensions politiques, militaires, sociales et culturelle.Pour la première fois de son histoire, la Belgique endosse le rôle d'occupant. En décembre 1918, ses troupes franchissent la frontière allemande et s'installent sur la rive gauche du Rhin, de Clèves à Aix-la-Chapelle. Elles y resteront plus de dix ans.Occultée de la mémoire collective, cette expérience d'occupation inversée, jusqu'ici étudiée sous des angles particuliers, fait dans ce livre l'objet d'une approche globale qui combine les dimensions politiques et militaires, sociales et culturelles.Résultat d'une enquête minutieuse menée dans les archives belges et étrangères, cet ouvrage revient sur une cohabitation plurielle et complexe entre Belges et Allemands. Le récit s'attarde sur les stratégies de pouvoir, de résistance et de rapprochement mises en oeuvre. Il fait entendre les voix souvent discordantes des civils et des militaires, donnant la parole aux petits et aux grands. En toile de fond, il suit l'évolution des mentalités, en Belgique et en Allemagne occupée, au cours de la décennie suivant la fin de la Grande Guerre.
A PROPOS DE L'AUTRICEAnne Godfroid est docteure en histoire contemporaine (ULB) et en sciences sociales et militaires (ERM). Sa thèse a été couronnée par le Prix de la Fondation de Greef en histoire militaire. Elle travaille au Musée royal de l'Armée (Bruxelles). Ses publications ont notamment porté sur la justice militaire et les violences faites aux femmes en temps de guerre.