Richard Strauss eut une vie merveilleuse qu'il raconta durant ses dernières années dans des textes longs ou courts mais toujours pleins d'humour.
Christophe Looten les a réunis pour les offrir au lecteur francophone. On y découvre les premiers pas de l'apprenti compositeur, les premiers succès, puis la gloire venue avec les grandes oeuvres. Les derniers souvenirs, rédigés pendant la Seconde Guerre mondiale, nous permettent de mieux comprendre pourquoi Strauss n'a pas quitté l'Allemagne nazie et ce qu'il a essayé de faire durant cette période tragique.
Riches en anecdotes et en traits d'esprit, ces petits chefs-d'oeuvre nous plongent dans l'Allemagne musicale du début du siècle. On y rencontre tour à tour Cosima Wagner, Johannes Brahms, Johann Strauss, et le compositeur y évoque Richard Wagner, Hans von Bülow, Gustav Mahler et Arnold Schoenberg.
Le compositeur relate également comment il a conçu ses oeuvres et le travail mené avec ses librettistes, les chefs d'orchestre, les metteurs en scène et les interprètes, ainsi que l'accueil qu'elles ont reçu.
Cette sorte d'autobiographie, qui n'était disponible jusqu'à présent qu'en allemand, est indispensable pour bien connaître Strauss et saisir l'importance historique de ses oeuvres.
Spécialiste de la musique allemande de la seconde moitié du XIXe siècle, Christophe Looten est aussi le compositeur de deux opéras, de plusieurs messes, symphonies, concertos, et de six quatuors à cordes.
Si, au XIXe siècle, l'opéra français a continué à se définir en tant
qu'expression artistique distincte des opéras italiens et allemands, au
cours du XXe siècle l'internationalisation du répertoire et des créations
conduit à une modification profonde de la notion d'école nationale.
En revanche, perdure un lien important entre l'État, les collectivités
territoriales et le genre, comme en témoigne l'inauguration en 1989 de
l'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, ou le label « opéra
national », décerné par le ministère de la Culture à quelques théâtres en
régions.
Plus que jamais, la place de l'opéra dans la société est un défi, à la
fois esthétique, culturel, économique, social et politique. Jusqu'à 1945,
et malgré sa lente et inexorable désagrégation, le système mis en place
précédemment maintient la vie lyrique dans une relative continuité avec
le XIXe siècle.
L'opéra du XXe siècle, que l'on élargira aux deux premières décennies
du XXIe, est l'opéra de toutes les aventures et de toutes les crises, qui l'ont
un temps conduit aux limites de ses possibles et menacé de disparition.
Face aux révolutions de tout ordre - de la société des loisirs, de la démocratisation
et de la décentralisation, du multiculturalisme et de la mondialisation,
du langage musical occidental et de la mise en scène, des
nouvelles technologies et des musiques populaires urbaines -, face aux
avant-gardes, aux nouveaux médias et aux nouvelles formes d'art comme
le cinéma, l'opéra a su se réinventer. Son aptitude à absorber sans se
perdre les nouveaux outils et les nouvelles questions du monde contemporain
est stupéfiante.
À l'encontre des idées reçues, ce sont encore, de Debussy à
Saariaho, des centaines d'oeuvres que ce siècle de turbulences a produites.
Tragiques ou légères, formules radicales ou partitions pour enfants,
grandes fresques ou opéras-minutes, opérettes ou comédies musicales,
elles n'ont cessé de reconfigurer le genre et d'élargir son spectre.
Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses
aspects. Une histoire s'imposait donc pour en faire le récit et en décrire
les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour
suivre ses acteurs et découvrir ses productions.
Entreprise sans précédent par ses dimensions et par sa conception, cette
Histoire de l'opéra français en trois volumes réunit une équipe internationale
de plus de cent cinquante auteurs - musicologues, littéraires et philosophes,
historiens et spécialistes du théâtre, de la danse et des arts. Elle est placée sous la
direction d'Hervé Lacombe, professeur de musicologie à l'université Rennes 2
L'orchestre, comment ça marche ? Quels sont les rouages de cette étrange communauté humaine et musicale ? On la perçoit comme une masse indifférenciée, sous le nom d'Orchestre Philharmonique de Berlin ou d'Orchestre de Paris. Mais on oublie trop souvent qu'il s'agit d'une réunion d'individualités. Qui sont ces musiciens d'orchestre, ces anonymes, ces sans-grade dont on oublie qu'ils sont de grands musiciens ? Ils sont un paradoxe vivant : artistes mais aussi salariés, interprètes mais aussi exécutants, aristocrates mais aussi prolétaires. Est-ce par vocation ou par défaut qu'ils font ce métier ? Qui se soumet pendant ses études à l'excellence et à la compétition pour finalement fondre son talent dans un groupe ? Comment s'organise cette communauté fortement structurée et hiérarchisée : solistes et musiciens du rang, cordes et vents, c'est une vraie micro-société. Avec en point culminant le rapport au chef d'orchestre : rapport de pouvoir ou de confiance ? Si un chef peut se montrer despotique, un orchestre peut facilement dévorer un chef tout cru. L'orchestre peut être le paradis ou l'enfer, il peut se comporter comme une classe de sixième ou s'élever jusqu'à la transcendance. Ses membres sont des êtres humains, avec leurs forces, leurs travers, leurs diversités, mais lorsqu'ils communient pour le même objectif, l'orchestre devient la plus magique des inventions.
Sollicitant les yeux, les oreilles et les émotions, manipulant les idées comme les imaginaires, l'opéra reflète et concentre son époque. Il est tout autant un phénomène culturel d'une ampleur considérable qu'un objet artistique protéiforme, le résultat d'une industrie que le fruit d'une esthétique. Dans l'histoire de ce genre totalisant, le répertoire français occupe une place à part, fortement déterminée par son lien avec l'État, depuis son institutionnalisation par Louis XIV, qui consacra la tragédie en musique, jusqu'à l'inauguration en 1989 de l'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, à l'occasion des festivités du bicentenaire de la Révolution. Né au XVIIe siècle, tout à la fois en s'inspirant et en se démarquant de l'opéra italien, l'opéra français s'inscrit dans un contexte social et artistique spécifique, dont la culture de la danse est l'une des données fondamentales. La période qui s'ouvre avec le Roi-Soleil trouve son terme dans l'écroulement de l'Ancien Régime durant la Révolution. Entre-temps, le genre a infiltré toute la vie musicale, a proliféré jusque dans les colonies. Il s'est ramifié sous diverses formes, dont l'opéra-comique est l'une des plus originales. Derrière quelques noms restés célèbres, comme Lully et Rameau, Grétry et Gluck, c'est une multitude d'auteurs qu'il nous faut redécouvrir. Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses aspects. Une histoire s'imposait donc pour en faire le récit et en décrire les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour suivre ses acteurs et découvrir ses productions.
Entreprise sans précédent par ses dimensions et par sa conception, cette Histoire de l'opéra français en trois volumes réunit une équipe internationale de près de deux cents auteurs - musicologues, littéraires et philosophes, historiens et spécialistes du théâtre, de la danse et des arts. Elle est placée sous la direction d'Hervé Lacombe, professeur de musicologie à l'université Rennes 2.
250 illustrations
L'opéra français est déterminé par son caractère d'institution d'État, depuis sa création par Louis XIV, qui consacra le genre de la tragédie en musique, jusqu'à l'inauguration en 1989 de l'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, à l'occasion des festivités du bicentenaire de la Révolution.
Le XIXe siècle est en France l'ère du piano, des virtuoses, des concerts symphoniques, de la presse musicale, de la mélodie et des salons, mais, plus que tout, il est le temps de l'opéra. À Paris, en province et dans les colonies, sous sa forme spectaculaire ou par ses innombrables arrangements, ce genre déjà plus que séculaire demeure l'objet d'attentions particulières des pouvoirs qui se succèdent, du Consulat aux débuts de la IIIe république. Il continue à se ramifier, avec l'opérette et l'opéra de salon, s'enrichit d'apports étrangers, de Rossini à Wagner, devient le centre de toute l'activité musicale et infiltre les diverses couches de la société. L'opéra est donc tout autant un phénomène culturel d'une ampleur considérable qu'un objet artistique, le résultat d'une industrie que le fruit d'une esthétique. Sollicitant les yeux, les oreilles et les émotions, manipulant les idées comme les imaginaires, il reflète et concentre son époque.
Outre quelques titres mondialement connus -- Carmen et Faust, Manon et Orphée aux enfers... --, ce sont des centaines d'oeuvres que ce siècle a créées. Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses aspects. Une histoire s'imposait donc, pour en faire le récit et en décrire les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour suivre ses acteurs et découvrir ses institutions, ses salles, ses pratiques, ses thèmes, ses productions...
Entreprise sans précédent par ses dimensions et par sa conception, cette Histoire de l'opéra français en trois volumes réunit une équipe internationale de plus de cent cinquante auteurs - musicologues, littéraires et philosophes, historiens et spécialistes du théâtre, de la danse et des arts. Elle est placée sous la direction d'Hervé Lacombe, professeur de musicologie à l'université Rennes 2.
Reynaldo Hahn (1874-1947) est longtemps demeuré attaché à la seule figure d'un musicien mondain, compositeur précoce fêté dès son enfance dans les salons parisiens. La postérité de ce spirituel et distingué Vénézuélien d'origine juive allemande, affectionné et admiré de Massenet et d'Alphonse Daudet, ne semblait pouvoir dépasser son affinité première avec la poésie de Verlaine, sa relation amoureuse avec Marcel Proust et sa fervente amitié pour Sarah Bernhardt. Incarnation immuable de la Belle Époque, il était rivé à quelques mélodies à succès et une opérette célèbre, Ciboulette, qui l'érigeait en nouvel André Messager.
Aujourd'hui pourtant, la musique de Reynaldo Hahn séduit une nouvelle génération d'interprètes et sa stature est reconsidérée, notamment en ce qui se rapporte à ses échanges intellectuels et esthétiques avec Proust. Cette biographie se propose, en revenant aux sources - dont son journal inédit - et en ne s'aliénant pas aux clichés, de retrouver l'artiste sous le personnage. Autrement dit le créateur d'une oeuvre multiple, riche de bien d'autres poèmes vocaux et ouvrages lyriques que ceux toujours entendus, où le ballet côtoie l'oratorio et le quatuor à cordes. Certaines oeuvres, comme Sagesse ou La Corsaire, sont étudiées ici pour la première fois. On découvrira également un interprète d'exception et un homme de lettres accompli, chanteur-né, chef d'orchestre et directeur musical de grande envergure, critique musical influent et alerte conférencier.
Restait à faire apparaître sous le plastron du contempteur brillant d'une modernité de commande, acteur incontournable de la vie musicale de l'entre-deux-guerres et parangon incontesté de l'esprit français le plus piquant, un être voué à l'art s'exprimant par nécessité intérieure. Fidèle à une conception non progressiste de la beauté et meurtri face à une époque d'intenses mutations qui ne lui correspondait pas, Reynaldo Hahn s'est voulu à la fois un éclectique et un classique.
Philippe Blay est musicologue, conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France. Il consacre ses recherches à Reynaldo Hahn et au théâtre lyrique en France sous la Troisième République.
« Le jazz ? C'est quatre mots, dit Miles Davis. Louis - Armstrong - Charlie - Parker. » Parker incarne le jazz dans sa liberté, son invention, ses beautés. Le saxophoniste alto originaire de Kansas City exerce une influence déterminante sur le jazz tel qu'on le connaît depuis ces 60 dernières années. Il innove sur tous les plans: le découpage rythmique, l'audace harmonique, l'invention mélodique. C'est un musicien en liberté, donc excessif, marginal, au parcours musical fulgurant (seulement vingt ans, de 1935 à 1955), troué d'envolées sublimes et de descentes aux enfers abyssales. Il est la figure centrale d'une révolution. L'éruption du bebop, son irruption fracassante dans les années 1940 à New York, est le grand tournant de l'histoire du jazz.
Cette biographie est non seulement le livre le plus complet sur Charlie Parker publié en France (témoignages de musiciens : Sonny Rollins, Ornette Coleman, Joe Lovano, Steve Coleman, Martial Solal, Michel Portal ; un cahier photos), c'est aussi le récit précis de cette aventure musicale qui a défrayé la chronique et fait rupture dans l'histoire de la musique noire-américaine : le bebop.
Franck Médioni est journaliste et écrivain. Il a collaboré à Jazz magazine et a été producteur de l'émission « Jazzististiques » sur France Musique. Parmi une oeuvre foisonnante dont plusieurs livres d'entretiens (Martial Solal, Joëlle Léandre, Sonny Rollins, Daniel Humair), il est l'auteur de John Coltrane, 80 musiciens de jazz témoignent (Actes Sud), Miles Davis, 80 musiciens de jazz témoignent (Actes Sud), Jimi Hendrix (Gallimard), George Gershwin (Gallimard) et John Coltrane, l'amour suprême (Le Castor astral).
Adulé ou détesté, Pierre Boulez a passé sa vie à diviser les esprits en deux camps irréconciliables. Visionnaire et fer de lance de la modernité pour les uns, dictateur ayant imposé une esthétique unique en régnant par la terreur pour les autres, peu d'artistes auront ainsi polarisé, voire hystérisé la vie musicale française. Et ce dès l'immédiat après-guerre où il se donna pour mission de mettre à l'heure de l'avant-garde une France jugée rétrograde et sclérosée. Il fut un musicien hors norme, tout à la fois créateur, interprète, intellectuel et homme d'action, au point de donner parfois l'impression de mener plusieurs vies en une.
Trois ans après sa mort, il était temps de revenir sereinement sur les neuf décennies de cette existence multiple : le compositeur, le chef d'orchestre, le penseur, le fondateur d'institutions sont passés au crible dans cette biographie pour laquelle ont été exploitées des archives souvent inédites. On y pénètre les coulisses de ses combats (le Domaine musical, l'IRCAM, l'Ensemble Intercontemporain, l'Opéra Bastille, la Cité de la musique, la Philharmonie de Paris). On le voit renouveler la technique et la fonction du chef d'orchestre tout en étendant son influence sur la politique culturelle. On le suit sur tous les continents, dans les plus grandes salles et les festivals les plus prestigieux. On tente aussi de donner des clés d'accès à sa musique, qui ne se livre pas en une seule écoute. Mais surtout, cet ouvrage s'est fixé pour but de mieux comprendre la personnalité complexe et secrète de celui qui s'est ingénié à brouiller les pistes, en maintenant résolument un décalage rare entre son image publique de sectaire cérébral et l'homme privé, généreux, affectif et hypersensible.
Plus que bien d'autres compositeurs, Beethoven a fait l'objet, après sa mort, d'un culte, qui s'attachait autant à son oeuvre qu'à sa personne.
À l'occasion du 250e anniversaire de sa naissance, l'empreinte qu'il a laissée est étudiée ici par trois auteurs. Élisabeth Brisson, en déroulant son parcours de vie, expose aussi les enjeux qui ont mobilisé, dès son dernier soupir, bien des volontaires pour écrire sa biographie, et les tentatives de récupération (affectives, esthétiques, nationalistes, idéologiques) auxquelles cette rédaction a donné lieu .
Bernard Fournier expose la force d'innovation que Beethoven a introduite à son époque, en faisant subir un effet de souffle aux genres existants (sonate, symphonie, quatuor) pour les porter à un apogée.
François-Gildas Tual développe comment, dès le vivant de leur auteur, ses oeuvres ont connu l'hommage de la transcription, qui permettait une diffusion large. Il aborde enfin les oeuvres de compositeurs qui, jusqu'aujourd'hui, se réfèrent à Beethoven ; dans la forme, dans le titre ou dans l'utilisation du matériau musical, leurs oeuvres constituent un hommage - une sorte de prolongation du Monument Beethoven édifié à Bonn grâce à une souscription internationale.
Élisabeth Brisson est l'auteur du Guide de la musique de Beethoven ; Bernard Fournier du Génie de Beethoven et d'une Histoire du quatuor à cordes dont le tome 1 accorde une large place aux quatuors de Beethoven ; François-Gildas Tual est maître de conférences à l'Université de Besançon.
Le titre de l'ouvrage le dit : une musique dans un film ne s'y dissout
pas, mais elle en est modifiée tout en le modifiant. C'est dans le
film même qu'il faut l'étudier. Ce retour aux oeuvres, à leur vision et à leur
écoute - à leur « audio-vision » - fait apparaître, loin des professions de
foi abstraites, la richesse des scènes, des effets, des situations. Le cinéma
est, étymologiquement, ce mouvement que le mouvement de la musique
tantôt entraîne et soutient, et tantôt immobilise et charme.
Depuis la première édition de cette somme, le quart de siècle écoulé a
vu apparaître de nouvelles formules de présence de la musique au cinéma
et de nouveaux auteurs ; l'intérêt pour le thème n'a cessé de croître, en
même temps que l'accès aux oeuvres musicales et cinématographiques
- par câble, tablettes, « baladeurs » internet, vidéo à la demande - s'est
diversifié. Cette nouvelle édition de La Musique au cinéma, refondue
et complétée, en tient compte et en montre l'impact dans les films eux-mêmes.
Elle propose aussi une chronologie réactualisée, se concentrant
notamment sur soixante films marquants parmi des milliers.
Une ronde internationale de noms et de films, de chansons et
de danses, d'images et de sons tourbillonne dans ces pages, du cinéma
expérimental aux films-opéras, de Claude Debussy au Kasai Allstars du
Congo, en passant par Ennio Morricone, Arvo Pärt et Hans Zimmer, de
Bernard Herrmann à Michel Legrand, du Chanteur de jazz à Birdman, de
Jean-Luc Godard à Jia Zhangke, et de Nino Rota à Federico Fellini.
Compositeur de musique concrète, réalisateur de films et d'oeuvres audiovisuelles,
cofondateur de l'association Acoulogia qui se consacre à des
formations, Michel Chion a publié une trentaine d'essais, dont plusieurs sur
le son et le langage au cinéma, et, chez Fayard, sur l'oeuvre de Pierre Henry,
la symphonie romantique et la musique à programme.
La première édition de cet ouvrage a reçu en 1995 le Prix du Syndicat
français de la Critique de cinéma
Deuxième édition revue et augmentée
Exprimer, provoquer ou relayer l'émotion, les passions, est le propos essentiel de la musique à l'âge baroque, qui se forge en ce temps un nouveau langage. Les instruments permettent de développer une virtuosité étourdissante, qui animera sonates et concertos ; la réflexion théorique engendre de vives disputes esthétiques : les genres qui naissent alors, entre autres l'opéra, véhicule privilégié des affects individuels, s'inscrivent dans cette optique. La préoccupation métaphysique et la sensibilité religieuse, non exemptes de larmes, s'incarnent également dans l'oratorio et au plus haut point dans ces opéras spirituels que sont les Passions, de Bach entre autres.Ce sont ces courants, ces grands sujets de préoccupation des compositeurs en un temps où la musique occupe la première place, que retrace dans ce livre Gilles Cantagrel en un large et foisonnant panorama. Gilles Cantagrel est l'auteur de nombreux ouvrages, et en particulier : Bach en son temps ; Le Moulin et la Rivière, Air et variations sur Bach ; Dieterich Buxtehude ; De Schütz à Bach ; Les Cantates de J.-S. Bach ; Passions, messes et motets de J.-S. Bach.
Les voyages sont inscrits au coeur même de la vie musicale. Après les pérégrinations du Moyen Âge et de la Renaissance, les musiciens sont plus autonomes et leurs déplacements deviennent plus personnels. Ils étudient auprès des plus grands maîtres, jouent devant les publics les plus divers et se font connaître à travers le monde.
Ces voyages en grande partie choisis s'accompagnent de découvertes : les contrées inconnues, les éléments, les paysages et les habitants rencontrés ne peuvent pas être sans incidence sur la création. Corinne Schneider en présente ici tous les aspects, en s'appuyant sur des récits savoureux pour nous faire mesurer les conditions matérielles de ces odyssées souvent périlleuses.
Surtout, dans un tour du monde en quatre-vingts oeuvres, elle retient ce qui, au passage par tous les continents, a nourri la création : des visions, des climats, des usages et des rites, des rythmes, des timbres et des harmonies.
Tel Ulysse dont le périple a inspiré tant de compositeurs, on part pour revenir - mais on ne revient pas le même, et on ne revient pas sans bagage, pour la délectation de nos oreilles.
Productrice à France-Musique, la musicologue Corinne Schneider est également l'auteure d'une biographie de Carl Maria von Weber (Gisserot, 1998) et d'une étude de la réception de l'oeuvre de Franz Schubert (Reflets schubertiens, Fayard/Mirare, 2007).
Devenue progressivement incontournable pour tout apprenti musicien, l'épreuve du commentaire d'écoute se pratique désormais pendant les dernières années du lycée, dans les cycles avancés des conservatoires, comme au sein des études de musicologie. Il s'agit, après l'écoute d'une musique non identifiée, de synthétiser brièvement cette dernière : déterminer notamment les instruments, le langage, le caractère, la forme, les particularités d'écriture, la situation historique, et proposer un nom de compositeur. Or, il n'existe à ce jour aucun ouvrage de formation à une discipline pourtant omniprésente dans l'enseignement de la musique, la danse ou les métiers du son. Accessible, complet, moderne, souvent amusant, ce Petit précis vient combler cette lacune. Il est le fruit de l'expérience d'un musicien lui-même aguerri à cette pratique. En quelques chapitres, toujours illustrés d'exemples, il échafaude une pédagogie alliant références, conseils, mises en garde, méthodes pour progresser, modèles de rédaction et nombreux tableaux pratiques. Rigoureuse initiation à l'univers de la pensée musicale, le Petit précis du commentaire d'écoute sera l'instrument indispensable pour la préparation des concours et examens musicaux mais aussi un livre de référence pour tous les mélomanes. Cet ouvrage est la reprise d'une première version parue en 2008 (Panama). Auteur du Guide de la Théorie de la Musique (coécrit avec Eugène de Montalembert, Fayard-Lemoine, 2001, traduit en espagnol, Fondo de cultura economica, 2005), Claude Abromont est également le concepteur du cédérom joint à l'Abrégé de la théorie de la musique (Fayard-Lemoine, 2003). Il intervient régulièrement à la Cité de la musique et sur France Culture.
La musique dans l'exil, et la musique de l'exil.
Comment l'éloignement contraint de leur terre d'origine a-t-il affecté les oeuvres des musiciens qui ont vécu cette épreuve ? C'est à cette question qu'Étienne Barilier tente de répondre dans cet ouvrage, en scrutant les oeuvres qui expriment, voire thématisent l'exil.
Selon le contexte historique (insurrection polonaise, révolution russe, stalinisme, nazisme...) ou l'« issue » de leur exil, il évoque ceux pour qui cela n'a pas eu apparemment grande conséquence sur la puissance créatrice (Stravinsky, Schnberg, Milhaud) et ceux chez qui il tarit peu ou prou la veine créatrice (Rachmaninov, Bartók) ; le retour peut être plus ou moins catastrophique (Prokofiev ou, dans des circonstances tout autres, Korngold).
Un exil intérieur peut être contraignant jusqu'à la mort (Chostakovitch, Weinberg, Feinberg); il a été aussi prélude à l'assassinat en camp d'extermination, et suscitant des oeuvres de résistance (Ullmann, Schulhoff). Zemlinsky, Hindemith, Kurt Weill et bien d'autres illustreront ici comment le plus immatériel des arts, la musique, peut incarner le déchirement, la séparation et la permanence d'une identité.
De cette fracture intime que le XXe siècle a lestée de sa douleur propre, Étienne Barilier développe des enjeux de civilisation qui, bien au-delà de la musique, touchent durablement notre époque.
Plus de vingt ans séparent la marche sur Rome (1922) de la chute de Mussolini (1943), au cours desquels les instances politiques et culturelles de l'Italie sont refondées. Dans le domaine musical, les conséquences du fascisme s'avèrent décisives : ambivalent à l'égard de la modernité européenne, désireux d'exalter la nation et ses mythes, le régime suscite d'abord l'intérêt de compositeurs en quête d'unité et de récit national. Aviateurs et tyrans de la Rome antique hantent alors les scènes d'opéra, tandis que musiques de film et chansons se font l'écho des conquêtes coloniales.
Ni les musiques savantes ni les genres populaires ne sont étrangers au fascisme : sans imposer de canons esthétiques, le régime accompagne la réforme des conservatoires et subventionne des événements majeurs tels la Biennale de Venise ou le Mai musical florentin. Si l'attitude des musiciens est dominée par une profonde ambiguïté liée aux contraintes imposées par l'État, pour la jeune génération, néanmoins, celle de Dallapiccola et de Petrassi, l'adoption des lois antisémites constitue une rupture existentielle dont des oeuvres telles que Le Prisonnier portent trace.
Entre analyse de trajectoires individuelles, mise en perspective de genres musicaux, focus sur des oeuvres emblématiques, le présent ouvrage évoque une nation fascinée puis déchirée par le totalitarisme mussolinien.
Titulaire d'un doctorat en musicologie, Charlotte Ginot-Slacik est actuellement professeur au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon, et collabore régulièrement avec l'Orchestre national du Capitole de Toulouse, l'Opéra de Lyon, la Philharmonie de Paris...
Après un double cursus de doctorat en Musicologie à Saint-Étienne et à Crémone, Michela Niccolai a effectué deux post-doctorats à l'Université de Pavie et à l'Université de Montréal. Elle enseigne à l'Université Paris 4 et à Paris 3 et est membre associé au laboratoire IHRIM (Lyon2) et au LaM (ULB).
Bourse d'écriture 2016 de la Fondation Francis et Mica Salabert
Un nom impossible à prononcer, un personnage mythique mais mal connu : l'un des plus éminents chefs d'orchestre russes du XXe siècle, Guennadi Rojdestvensky (1931-2018) s'est confié, au cours d'un quart de siècle de conversations, à Bruno Monsaingeon. Des échanges qui, lorsqu'ils étaient filmés, firent l'objet de plusieurs documentaires, et qui constituent ici la substance infiniment plus vaste d'un livre. On y trouve de nombreux éléments biographiques, depuis l'enfance misérable, les débuts à l'âge de vingt ans au Bolchoï, et l'évocation, pleine d'humour, de fabuleuse drôlerie et d'émotion, des figures de Chostakovitch, Prokofiev, Schnittke et Stravinsky, dont il fut l'ami et le champion le plus éminent, et dont il a créé de nombreuses oeuvres écrites à son intention ; l'édification progressive d'un répertoire symphonique d'une ampleur sans équivalent. On y trouve aussi un tableau saisissant de la vie artistique en régime soviétique. L'oppression des consciences, les tracasseries bureaucratiques, les ruses déployées pour les déjouer, sont relatées de façon captivante, par un grand musicien qui connut le système de l'intérieur, de sa période la plus féroce jusqu'à son agonie lénifiante et lugubre. Un livre qui est non seulement la chronique pittoresque d'une vie, mais aussi celle, émouvante, de tout un peuple et d'une histoire tragique.
Bruno Monsaingeon, violoniste devenu cinéaste et essayiste, a réalisé de nombreux films consacrés à des musiciens : Glenn Gould (dont il a édité les textes), Sviatoslav Richter, Yehudi Menuhin...).
Avec ce livre sur Brahms (1833-1897), Brigitte François-Sappey creuse plus profond le sillon de la musique allemande romantique, qu'elle a tracé dans de nombreux écrits.
En s'engageant avec chaleur en faveur du compositeur exigeant du Requiem allemand, parfois mal compris, elle éclaire le parcours d'un jeune musicien irrésistible et surdoué, qui, né à Hambourg, a trouvé dans « la ville sainte de la musique », Vienne, le lieu propice à sa création.
Sa rencontre décisive avec Schumann le marque d'un sceau indélébile. Toute son existence, il entretiendra une relation privilégiée, musicale et affective, avec Clara Schumann, et sera lié, de façon décisive pour son oeuvre, avec les grands interprètes de son temps, au premier rang desquels Joseph Joachim. En dépit de controverses esthétiques l'opposant à Liszt et à Wagner, ses aînés, il est reconnu comme un maître, couvert d'honneurs, et sera révéré par ses successeurs, ceux de l'école de Vienne entre autres.
Cet ouvrage de référence - « actuel », pour paraphraser le « Brahms Aktuell » d'Adorno -, attendu par de nombreux mélomanes, entrelace une biographie vivante, intégrant toutes les oeuvres, un essai très personnel au plus près de l'espace mental complexe de Brahms et un vaste panorama de sa réception, particulièrement en France.
Docteur ès lettres, professeur honoraire au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Brigitte François-Sappey est l'auteur de nombreux ouvrages, en particulier chez Fayard : Robert Schumann (2000), Felix Mendelssohn (2008), La Musique dans l'Allemagne romantique (2009), De Brahms à Mahler et Strauss, le postromantisme allemand (2010), La Musique en France depuis 1870 (2013), La Musique au tournant des siècles, 89-14 (2015).
Pianiste virtuose, chef d'orchestre, chambriste, pédagogue aux méthodes et aux conceptions innovantes, musicographe, collectionneur, administrateur d'institutions, Alfred Cortot (1877-1962) brille aujourd'hui à travers ses enregistrements, ses écrits et ses « Éditions de travail », mais également par le biais de l'École normale de musique, qu'il a fondée en 1919. Interprète par excellence de Chopin, vaillant beethovénien, schumannien exalté, grand lisztien, wagnérien militant, cet héritier de l'âge romantique fut aussi le défenseur et le propagateur de la musique française de son temps à travers le monde.
Pendant l'Occupation, il a exercé des fonctions administratives et politiques. Motivée par sa germanophilie culturelle, son adhésion à l'idéologie vichyste ne fait pas de doute, pas plus que son ambition politique de réformer les conditions de la vie musicale française. Persistant dans ses convictions collaborationnistes jusqu'en 1944, il se voit violemment reprocher son attitude à la Libération. Il s'éloigne de la France et continue sa carrière de pianiste, donnant encore quelque cent à cent cinquante concerts par an et parcourant inlassablement le monde.
Portrait d'artiste scrutant avec finesse ce qui caractérise le jeu et l'héritage de Cortot dans son immense répertoire, cet ouvrage n'est ni un réquisitoire ni une tentative de réhabilitation. Adossée à d'incontestables documents, au carrefour de l'histoire culturelle et de la musicologie, cette nouvelle biographie entend dépasser les ambiguïtés de la mémoire d'Alfred Cortot. Elle présente sans concessions et dans tous ses aspects le génie protéiforme de l'un des plus illustres musiciens français de la première moitié du XXe siècle.
François Anselmini est agrégé d'histoire. Il a participé à l'ouvrage La Musique à Paris sous l'Occupation dirigé par Myriam Chimènes et Yannick Simon (Fayard, 2013).
Rémi Jacobs, diplômé du CNSMDP, doctorant en musicologie, a été directeur de collections chez EMI Classics. Il est l'auteur d'une biographie d'Heitor Villa-Lobos (Bleu Nuit éditeur, 2010).
Ils sont tous les deux les auteurs d'une biographie du Trio Cortot-Thibaud-Casals (Actes Sud, 2014).
Quel compositeur n'a, au moins occasionnellement, écrit pour la voix, le plus humain des instruments de musique, et n'a cherché à y exprimer le plus intime de lui-même, ses amours et ses nostalgies? Qui n'a fredonné telle mélodie, tel lied? Qui n'a éprouvé les joies musicales les plus raffinées à ces noces mystérieuses du verbe et des sons?
Ce guide nourrit l'ambition de " donner à entendre " en même temps que d'enrichir la connaissance et de susciter la réflexion sur un répertoire extrêmement riche. Le domaine couvert va du lied préromantique en Allemagne et de la romance en France, à leurs derniers avatars dans toute l'Europe et en Amérique, vers le milieu du XXe siècle. Pour fixer des bornes simples, on a retenu les oeuvres écrites depuis 1770 environ à celles de musiciens nés jusqu'en 1918. De C. Ph. E. Bach à Messiaen et Lutoslawski.
Le genre principal, pour voix soliste et piano, s'élargit ici aux mélodies et lieder avec ensemble instrumental ou grand orchestre, ainsi qu'aux pages à plusieurs solistes. On retrouvera bien sûr les grands maîtres du genre: Berlioz et Fauré, Duparc et Debussy, Ravel et Poulenc pour la France, Schubert et Schumann, Brahms, Strauss et Wolf pour le monde germanique, et ailleurs Moussorgski et Sibelius, Britten, Ives ou Villa-Lobos. Mais ce n'est pas moins de 200 compositeurs qui sont traités, à travers des milliers de mélodies en une quinzaine de langues.
Neuf auteurs se sont réparti ce vaste domaine, remontant chaque fois aux partitions les plus autorisées et aux textes littéraires, pour donner en termes simples des commentaires musicaux, esthétiques et poétiques destinés aussi bien aux mélomanes de bonne volonté qu'aux interprètes, professeurs et étudiants, organisateurs de concerts et éditeurs de disques, soucieux de pénétrer davantage dans ce monde fascinant.
Ce volume a été réalisé sous la direction de Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel, avec la collaboration de Marie-Claire Beltrando-Patier, Gérard Condé, Claire Delamarche, Stéphane Goldet, Christian Goubault, André Lischke et Pascale Saint-André.
« La musique est infiniment plus grande et plus riche que ce que notre société veut qu'elle soit : elle n'est pas seulement belle, émouvante, envoûtante, réconfortante ou passionnée, même si, à l'occasion, elle peut être tout cela. La musique est une partie essentielle de la dimension physique de l'esprit humain. » C'est de ce constat que part Daniel Barenboim pour développer sa pensée sur ses engagements, esthétiques et éthiques. Ses diverses interventions publiques (l'attribution du prix Willy Brandt, un hommage à Dietrich Fischer-Dieskau, des présentations d'opéras qu'il dirige à la Scala de Milan) lui sont l'occasion d'affirmer ses convictions, à la fois sur le respect de la musique et sur son action au Moyen-Orient : avec le West-Eastern Divan Orchestra, il contribue à une compréhension mutuelle qui peut apaiser cette région. Guidé par la même exigence dans son métier de chef et de pianiste (« interpréter des chefs-d'oeuvre est la tâche de toute une vie, et cela implique la responsabilité d'un dévouement complet à l'oeuvre ») et dans son engagement politique, il se révèle ici, plus encore qu'un interprète inspiré, un musicien qui écoute et contribue à transformer le monde.Pianiste et chef d'orchestre de réputation internationale, Daniel Barenboim est directeur artistique de la Scala de Milan et chef à vie de la Staatskapelle de Berlin, après avoir dirigé entre autres l'Orchestre de Paris (de 1975 à 1989) puis l'Orchestre symphonique de Chicago (de 1991 à 2006). Il est l'auteur de La musique éveille le temps (Fayard, 2008).
Pour beaucoup d'amateurs français, les superbes arbres que sont Boris Godounov ou La Dame de pique cachent la forêt foisonnante de l'opéra russe. Ils la découvriront ici dans toute sa variété. Depuis les premiers vaudevilles des années 1770, ceux de Sokolovski, Fomine, Pachkévitch, nés de l'esprit des Lumières, et jusqu'aux dernières oeuvres du début du XXIe siècle affrontant les bilans douloureux, ce Guide offre un panorama complet de l'opéra en Russie et en URSS, montrant les liens qu'il a toujours entretenus avec l'évolution historique du pays et les lignes de force de son identité. L'histoire, l'épopée, l'imaginaire populaire nourrissent un genre qui s'inspire autant d'événements décisifs du devenir national que des traditions du récit féerique, et se développe aussi en interaction avec la littérature : les noms de Pouchkine, Lermontov, Gogol, Ostrovski sont associés à ceux de Glinka, Dargomyjski, Rubinstein, Moussorgski, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov et d'autres. Au cours du XIXe siècle, l'opéra suit l'évolution de l'attitude envers l'ordre monarchique, à travers son exaltation (La Vie pour le tsar), sa remise en question (Boris Godounov), et le pressentiment de la Révolution (Le Coq d'or). À l'époque soviétique il devient un des supports privilégiés de la propagande idéologique, reflétant aussi la mise au pas de l'esthétique officielle (Lady Macbeth de Chostakovitch). Avec la disparition de l'URSS, les thèmes se diversifient, tout en laissant prédominer un constat d'une lucidité sans appel, aboutissant au Coeur de chien de Raskatov.
Outre des informations reliant chaque oeuvre à l'histoire de la musique russe, les notices, classées en ordre chronologique de compositeur, comportent un synopsis et un commentaire d'écoute développés en fonction de leur importance ainsi qu'un choix discographique et vidéographique.
Fils d'émigrés russes, André Lischke est maître de conférences à l'Université d'Évry. Il collabore régulièrement à l'Avant-Scène Opéra et est l'auteur d'ouvrages sur Tchaïkovski, Borodine et Rimski-Korsakov, ainsi que de l'Histoire de la musique russe des origines à la Révolution (Fayard).
Après son monumental ouvrage sur les cantates, Gilles Cantagrel poursuit son exploration de l'univers religieux de la musique de Bach avec ce qui constitue des sommets de la musique occidentale : les Passions selon saint Matthieu et selon saint Jean, la Messe en si, ainsi que les motets et divers lieder religieux. Il y déploie la même méthode, en présentant le texte intégral original et sa traduction, et en commentant, sur le plan musicologique, historique et spirituel, le détail des oeuvres. Cette démarche à la fois érudite et sensible accompagne le lecteur pas à pas. Les perspectives ouvertes par ces commentaires ouvrent l'écoute à la richesse sans fin de ces chefs-d'oeuvre.
Voici un ouvrage capital qui regroupe quelque 400 textes d'époque émanant du compositeur, de ses contemporains et de divers témoins du XVIIIe siècle.
Point ici de clichés ni d'anecdotes inventées de toute pièce, de celles qui contribuent à perpétuer une imagerie où la grandeur austère et froide de l'illustre cantor le dispute à la simplicité et à la sévérité d'un pater familias attentif aux siens.
A cette fiction séduisante mais par trop déformante a été préférée l'authenticité des écrits du temps qui permettent à leur lumière, d'évoquer ce que l'on sait de l'existence du musicien. La lecture en continu de ce choix de témoignages provoque une sorte d'envoûtement qui finit par faire revivre, dans toutes leurs servitudes et leur grandeur, l'homme, l'interprète et le compositeur ainsi que la société dans laquelle il a vécu.
Ce corpus se trouve complété fort logiquement par la première biographie sur Bach, écrite en 1802 par J. N. Forkel, à partir d'éléments recueillis auprès du plus célèbre de ses fils, Carl Philipp Emanuel.
Mais cet ensemble fondamental, indispensable à la connaissance de Bach, trouve toute sa cohérence grâce à l'astucieux montage imaginé par l'éminent " bachien " qu'est Gilles Cantagrel, à ses brefs rappels historiques qui jalonnent l'ouvrage et surtout aux précieux commentaires qui contribuent, à la suite de chaque document, à éclairer tel ou tel aspect de leur contenu.
Musicologue, Gilles Cantagrel a assuré la direction du Guide de l'orgue et la co-direction du Guide de la mélodie et du lied. Grand connaisseur de Bach et de son époque, il prépare un important essai sur ce compositeur.
D'une conception ouverte et neuve, abondamment illustré (plus de 500 exemples musicaux, tableaux et schémas), le Guide de la théorie de la musique est amené à occuper une place centrale dans la pratique musicale du xxie siècle.
Son premier volet expose de manière claire et concise les notions indispensables à la compréhension de la musique (notes, durées, rythmes, gammes, accords, tonalités, modulations, modes, nuances, ornements...) et offre enfin droit de cité à de nombreux thèmes moins souvent abordés comme les musiques du xxe siècle, le jazz, l'informatique musicale, la notation ancienne, l'histoire de la pensée harmonique ou l'évolution des tempéraments...
Sans omettre les traditions musicales non occidentales, le Guide des « théoriciens » présente dans un second volet pour la première fois sous une forme chronologique les très nombreux auteurs ayant contribué au développement du langage et de la pratique musicale au cours des siècles, qu'ils soient théoriciens, compositeurs, célèbres, anonymes, voire mythiques.
Enfin, un inventaire du vocabulaire essentiel et un ensemble de tableaux pratiques synthétisent les réponses aux interrogations les plus fréquentes : chronologie, terminologie, modes, chiffrages, sons harmoniques, neumes, conventions des octaves, rythmes de danse...; tandis que de nombreux index, comme l'I>index visuel reliant les symboles solfégiques courants aux notions étudiées, permettent un accès rapide aux différentes informations, encourageant la brève consultation autant que l'étude approfondie.
Irremplaçable outil de travail combinant pédagogie, encyclopédie et synthèse, ce guide s'adresse autant aux mélomanes qu'aux élèves de conservatoires, aux étudiants ou aux chercheurs.
Auteur et concepteur du Guide de la théorie de la musique, Claude Abromont est premier prix d'analyse musicale du Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il enseigne l'analyse instrumentiste. Auteur de publications dans plusieurs revues spécialisées, il est également professeur de culture musicale au CNR de Dijon.
Auteur du volet Guide des « théoriciens », Eugène de Montalembert est titulaire du DNESM de composition du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon. Il enseigne la culture musicale aux ENM de Bourg-La-Reine/Sceaux, Pantin et Yerres, tout en intervenant dans le cadre de nombreuses formations.
« Un livre qui fera date et qui servira pendant longtemps de référence. »
(Harry Halbreich)
« Une petite bible, en quelque sorte. Une bible qu'on pourrait croire. »
(Jacques Drillon)