Gallimard
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à la recherche du temps perdu Tome 1 : du côté de chez Swann
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 18 July 2013
- 9782072495670
Du côté de chez Swann est à la fois l'ouverture de toute l'œuvre, et un roman complet, pourvu d'une conclusion, certes provisoire, mais dont la désillusion peut paraître, à qui ne lirait pas plus loin, le dernier mot de La recherche.
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L'Appel de la forêt est un roman de formation. Ou plutôt de dé-formation : La métamorphose d'un étrange chien des terres du Sud en un loup affrontant les déserts blancs du Grand Nord. C'est l'histoire d'un retour aux origines primitives, du réveil des instincts sauvages trop longtemps anesthésiés par la domestication. En s'identifiant au chien-loup, le lecteur éprouve toutes les passions qui se bousculent dans une vie et un coeur d'homme au hasard des rencontres.
Au-delà d'un grand récit sur la conquête de la liberté individuelle et sur l'amour qui transcende l'hostilité d'un monde cruel, London défend ici l'idée d'une intelligence animale : pour lui, elle se manifeste par des sensations, des émotions et une forme de conscience et de raison rudimentaires. Ce chien sent, aime, comprend, souffre : il est notre frère. En donnant à son héros la dignité d'un membre de la famille 'différent', London anticipe nos débats contemporains sur la place de l'animal dans la société et sur l'acceptation de la différence. Buck, le chien-loup qui voulait vivre parmi les hommes, est à jamais une figure de notre humanité, et l'un des plus grands personnages de notre littérature. -
à la recherche du temps perdu Tome 2 : à l'ombre des jeunes filles en fleurs
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 22 August 2019
- 9782072843358
À l'ombre des jeunes filles en fleurs se présente en deux parties Autour de Mme Swann où le héros fréquente les Swann à Paris et “Noms de pays : le pays, 2 ans plus tard qui dépeind un séjour à Balbec en bord de mer. « Enfin elle, je l'aimais et ne pouvais par conséquent la voir sans ce trouble, sans ce désir de quelque chose de plus, qui ôte, auprès de l'être qu'on aime, la sensation d'aimer. »
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"Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. [...] "Que m'est-il arrivé?" pensa-t-il. Ce n'était pas un rêve. [...] "Et si je continuais un peu à dormir et oubliais toutes ces bêtises", pensa-t-il, mais cela était tout à fait irréalisable, car il avait coutume de dormir sur le côté droit et il lui était impossible, dans son état actuel, de se mettre dans cette position. Il avait beau se jeter de toutes ses forces sur le côté droit, il rebondissait sans cesse sur le dos."
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Dumas fait ici revivre toute l'Histoire de France. Le Moyen Âge, parce que son roman est une épopée chevaleresque ; le XVIIe siècle dominé par Richelieu, fondateur de la France moderne ; le romantisme, parce que le récit met en scène des héros exceptionnels, qui ont disparu de la société réelle. L'auteur y déploie tout son art : vitesse, humour, sens du mystère et de la grandeur. Le lecteur se sent aventureux comme d'Artagnan, séducteur comme Aramis, fort comme Porthos, profond comme Athos, poète comme Dumas.
Redécouvrez la première partie de ce chef-d'oeuvre qui, depuis sa parution en 1844, ne cesse de nous émerveiller, nous émouvoir, nous transporter. -
Préface de Philippe Jaworski.
Dans les bars de Dawson City, Jack London écoute les histoires de bêtes sauvages rencontrées dans les forêts du Grand Nord, que racontent les chercheurs d'or. Il lit Darwin, se passionne pour la théorie de l'évolution. Se nourrissant à toutes les sources, travaillant avec une énergie indomptable, il écrit en 1906 ce conte cruel. Roman de formation, Croc-Blanc fait entrer le lecteur dans la conscience d'un loup : nous partageons ses émotions, nous vivons ses aventures de liberté et de servitude, de souffrance, de combat, d'amour filial. Précurseur, London montre le caractère relatif de la frontière entre les espèces, installe l'hypothèse d'une intelligence animale et fait l'éloge de l'élan vital qui régit l'existence de toute créature vivante. -
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
Stefan Zweig
- Gallimard
- Folio classique
- 4 February 2015
- 9782072478345
Édition enrichie de Jean-Pierre Lefebvre comportant une préface et un dossier sur le roman.
Au casino de Monte-Carlo, une veuve anglaise prend sous son aile un jeune homme perdu par la fièvre du jeu. Assumant le rôle de mère et d'amante, elle tente tout pour l'aider. Elle-même ne se reconnaît plus : va-t-elle abandonner sa vie bourgeoise et s'enfuir avec lui ? Le sauver implique de se perdre. Voici le récit des vingt-quatre heures qui changent une vie.
Dans cette sombre nouvelle, parue en 1925, qui a beaucoup frappé Freud, Zweig se montre au sommet de son art de psychologue, dans l'analyse du coup de foudre amoureux et de l'addiction au jeu, ainsi que d'une passion plus complexe qui menace l'héroïne : la pitié dangereuse, ce mélange de sensualité et de devoir.
L'auteur décrit admirablement le conflit intérieur qui se joue en chaque individu quand son existence se change en destin. -
Edition enrichie de Thierry Laget comportant une préface et un dossier sur le roman.
C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle.
Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c'est affronter le scandale que représente une oeuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise. -
Edition enrichie illustrée de William Butcher comportant une préface et un dossier sur le roman.
Le professeur Lidenbrock, un scientifique excentrique, découvre un manuscrit crypté révélant l'existence, en Islande, d'un passage menant au centre de la terre. Accompagné de son neveu Axel, le narrateur, et d'un guide islandais, Hans, il organise une expédition dans les entrailles terrestres, qui se révèle être une plongée dans le passé. Après de nombreuses péripéties, les trois hommes découvrent un monde perdu : une caverne contenant plantes, poissons et animaux préhistoriques, dont certains restent bien vivants.
Dans ce livre plus qu'ailleurs, Verne laisse libre cours à son imagination. Voyage au centre de la terre (publié en 1864 et 1867) anticipe de manière jubilatoire le moment fatidique où la terre sera entièrement cartographiée, y compris dans ses profondeurs. L'auteur y exprime son désir d'exploration mais aussi son rêve d'un ailleurs inexploré. -
à la recherche du temps perdu Tome 3 : le côté de Guermantes
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 3 February 2021
- 9782072914645
Le pépiement matinal des oiseaux semblait insipide à Françoise. Chaque parole des 'bonnes' la faisait sursauter ; incommodée par tous leurs pas, elle s'interrogeait sur eux ; c'est que nous avions déménagé.
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Georges Duroy, dit Bel-Ami, est un jeune homme au physique avantageux. Le hasard d'une rencontre le met sur la voie de l'ascension sociale. Malgré sa vulgarité et son ignorance, cet arriviste parvient au sommet par l'intermédiaire de ses maîtresses et du journalisme. Cinq héroïnes vont tour à tour l'initier aux mystères du métier, aux secrets de la mondanité et lui assurer la réussite qu'il espère. Dans cette société parisienne en pleine expansion capitaliste et coloniale, que Maupassant dénonce avec force parce qu'il la connaît bien, les femmes éduquent, conseillent, oeuvrent dans l'ombre. La presse, la politique, la finance s'entremêlent. Mais derrière les combines politiques et financières, l'érotisme intéressé, la mort est là qui veille, et avec elle, l'angoisse que chacun porte au fond de lui-même.
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Edition enrichie de Roger Borderie comportant une préface et un dossier sur le roman.
Victor Hugo a vingt-six ans quand il écrit, en deux mois et demi, Le Dernier Jour d'un Condamné, roman qui constitue sans doute le réquisitoire le plus véhément jamais prononcé contre la peine de mort.
Nous ne saurons pas qui est le Condamné, nous ne saurons rien du crime qu'il a commis. Car le propos de l'auteur n'est pas d'entrer dans un débat mais d'exhiber l'horreur et l'absurdité de la situation dans laquelle se trouve n'importe quel homme à qui l'on va trancher le cou dans quelques heures.
Ce roman - aux accents souvent étrangement modernes - a une telle puissance de suggestion que le lecteur finit par s'identifier au narrateur dont il partage tour à tour l'angoisse et les vaines espérances. Jusqu'aux dernières lignes du livre, le génie de Victor Hugo nous fait participer à une attente effarée : celle du bruit grinçant que fera le couperet se précipitant dans les rails de la guillotine.
Quiconque aura lu ce livre n'oubliera plus jamais cette saisissante leçon d'écriture et d'humanité. -
à la recherche du temps perdu Tome 7 : le temps retrouvé
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 1 October 2016
- 9782072667602
Que celui qui pourrait écrire un tel livre serait heureux, pensais-je, quel labeur devant lui ! Pour en donner une idée, c'est aux arts les plus élevés et les plus différents qu'il faudrait emprunter les comparaisons ; car cet écrivain, qui d'ailleurs pour chaque caractère en ferait apparaître les faces opposées, pour montrer son volume, devrait préparer son livre, minutieusement, avec de perpétuels regroupements de force, comme une offensive, le supporter comme une fatigue, l'accepter comme une règle, le construire comme une église, le suivre comme un régime, le vaincre comme un obstacle, le conquérir comme une amitié, le suralimenter comme un enfant, le créer comme un monde sans laisser de côté ces mystères qui n'ont probablement leur explication que dans d'autres mondes et dont le pressentiments est ce qui nous émeut le plus dans la vie et dans l'art.
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Edition enrichie de Robert Abirached comportant une préface et un dossier sur le roman.
Le Figaro du 23 janvier 1868 à propos de Thérèse Raquin : "C'est le résidu de toutes les horreurs. Le sujet est simple, le remords physique de deux amants qui tuent le mari mais qui, ce mari tué, n'osent plus s'étreindre, car voici le supplice délicat qui les attend : Ils poussèrent un cri et se pressèrent davantage, afin de ne pas laisser entre leur chair de place pour le noyé. Et ils sentaient toujours des lambeaux de Camille, qui s'écrasait ignoblement entre eux. Enfin, un jour, ces deux forçats de la morgue tombent épuisés, empoisonnés, l'un sur l'autre, devant le fauteuil de la vieille mère paralytique, qui jouit intérieurement de ce châtiment par lequel son fils est vengé... Forçons les romanciers à prouver leur talent autrement que par des emprunts aux tribunaux et à la voirie." -
Edition enrichie de Jacques Noiray comportant les préfaces de Balzac, une introduction à l'oeuvre et un dossier sur le roman.
Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des moeurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion. -
"L'avenir arrivera-t-il ? il semble qu'on peut presque se faire cette question quand on voit tant d'ombre terrible. Sombre face-à-face des égoïstes et des misérables. Chez les égoïstes, les préjugés, les ténèbres de l'éducation riche, l'appétit croissant par l'enivrement, un étourdissement de prospérité qui assourdit, la crainte de souffrir qui, dans quelques-uns, va jusqu'à l'aversion des souffrants, une satisfaction implacable, le moi si enflé qu'il ferme l'âme ; - chez les misérables, la convoitise, l'envie, la haine de voir les autres jouir, les profondes secousses de la bête humaine vers les assouvissements, les coeurs pleins de brume, la tristesse, le besoin, la fatalité, l'ignorance impure et simple.
Faut-il continuer de lever les yeux vers le ciel ? le point lumineux qu'on y distingue est-il de ceux qui s'éteignent ? L'idéal est effrayant à voir ainsi perdu dans les profondeurs, petit, isolé, imperceptible, brillant, mais entouré de toutes ces grandes menaces noires monstrueusement amoncelées autour de lui ; pourtant pas plus en danger qu'une étoile dans les gueules des nuages."
IVe partie, livre 7, chap. IV. -
Une journée dans la vie d'une femme. Vivant dans la haute société anglaise, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'héroïne s'interroge sur ses choix - pourquoi n'a-t-elle pas épousé l'homme qu'elle aimait vraiment, qui lui rend visite ce jour-là? -, ses souvenirs, ses angoisses - pourquoi est-elle si frappée par la mort d'un ancien militaire qui ne s'est pas remis de la guerre, pourtant un parfait inconnu pour elle? Crise existentielle qui mène à un dédoublement de personnalité, aux portes de la folie.
Ce grand monologue intérieur exprime la difficulté de relier soi et les autres, le présent et le passé, le langage et le silence, mais aussi de se reconnaître soi-même. Comment s'émanciper du carcan social, comment assumer son identité? Publié en 1925, Mrs Dalloway est le chef-d'oeuvre de Woolf et l'un des piliers de la littérature du XXe siècle. Dans ce roman poétique, porté par la musique d'une phrase chantante et d'une narration incisive, les impressions deviennent des aventures. -
"Ils étaient cinq, aux carrures terribles, accoudés à boire, dans une sorte de logis sombre qui sentait la saumure et la mer. Le gîte, trop bas pour leurs tailles, s'effilait par un bout, comme l'intérieur d'une grande mouette vidée ; il oscillait faiblement, en rendant une plainte monotone, avec une lenteur de sommeil.
Dehors, ce devait être la mer et la nuit, mais on n'en savait trop rien : une seule ouverture coupée dans le plafond était fermée par un couvercle en bois, et c'était une vieille lampe suspendue qui les éclairait en vacillant." -
Édition enrichie de Philippe Jaworski comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d'Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d'une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l'embourgeoisement ne lui réussit pas... Désabusé, il part pour les îles du Pacifique. Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l'auteur, raconte la découverte d'une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l'oeuvre met en péril l'identité de l'écrivain. Comment survivre à la gloire, et l'unir à l'amour, sans se perdre soi-même? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature. -
à la recherche du temps perdu Tome 4 : Sodome et Gomorrhe
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 3 March 2022
- 9782072984020
1898 : en pleine affaire Dreyfus, le Paris fin-de-siècle se divise ; mais c'est un tout autre enjeu qui se trame dans la cour d'un hôtel particulier. La parade amoureuse de Charlus et Jupien - un bourdon autour d'une fleur - révèle au Narrateur la ' race maudite ' des ' hommes-femmes ', survivants de Sodome et Gomorrhe. Narrateur et lecteurs deviennent voyeurs. Ainsi, dans cette après-midi printanière, nous sommes bien loin du charme bucolique de Combray et des intermittences du coeur : l'âge adulte et le trouble des désirs émergent brutalement. Honteuse ou heureuse, ' l'inversion ' inquiète le Narrateur. Albertine lui est-elle acquise ?
Mais l'écume des choses n'est rien à côté du chagrin retrouvé au souvenir de la mort de sa grand-mère. Quelles traces laisser, comment se survivre à soi-même ? Dans ce théâtre mondain et politique, la société est, sans le savoir, en pleine transformation.
Dernier volume publié du vivant de Proust, Sodome et Gomorrhe est une prouesse de lucidité, d'audace et de modernité sur la société et sur l'individu. Progrès techniques et troubles du genre annoncent un monde nouveau, qui est déjà le nôtre. -
Peinture acerbe d'une France du XIXe siècle devenue esclave des codes de la bourgeoisie, L'Éducation sentimentale trace le parcours amoureux d'un jeune homme, Frédéric, épris d'une femme mariée, Madame Arnoux, dont l'image ne le quitte plus. Par sentimentalisme, le héros se complait dans un amour romantique. Mais Frédéric n'est pas à la hauteur de la passion qu'il éprouve : les mesquineries humaines ne cessent de le rattraper, et achèvent de maculer l'attachement céleste qu'il croit ressentir.
Dans une France où s'annonce la Révolution de 1848, Flaubert n'épargne rien à ces amants anachroniques, en faisant de Frédéric un idéaliste fourvoyé et de Madame Arnoux une Princesse de Clèves égarée. C'est pourtant chez ces êtres décalés que Flaubert décèle la grâce émouvante des amours boiteuses. -
Edition enrichie de André Fermigier comportant une préface et un dossier sur le roman.
"Alors elle songea ; elle se dit, désespérée jusqu'au fond de son âme : Voilà donc ce qu'il appelle être sa femme ; c'est cela ! c'est cela ! Et elle resta longtemps ainsi, désolée, l'oeil errant sur les tapisseries du mur...
Mais, comme Julien ne parlait plus, ne remuait plus, elle tourna lentement son regard vers lui, et elle s'apeçut qu'il dormait ! Il dormait, la bouche entrouverte, le visage calme ! Il dormait !" -
Arsène Lupin, gentleman cambrioleur
Maurice Leblanc
- Gallimard
- Folio classique
- 19 August 2021
- 9782072947612
' L'insaisissable cambrioleur ', ' le fantaisiste gentleman qui n'opère que dans les châteaux et les salons ', ' l'homme aux mille déguisements '... Parues en 1907, voici les premières aventures d'Arsène Lupin, le bandit qui est aussi le héros, dont Maurice Leblanc rend sympathiques les exploits malhonnêtes. Lupin ne vole jamais par avidité, mais toujours pour le panache. Ce dom juan du crime exprime la quintessence de l'esprit français Belle Epoque. Leblanc trace un pont entre l'actualité criminelle, les faits divers lus dans la presse et les mystères historiques. Ainsi, ' notre voleur national ' se fait enquêteur, et s'enrichit en résolvant des énigmes.
S'inscrivant dans la lignée des créateurs du roman policier, Maurice Leblanc y ajoute l'humour et l'autodérision. Il y a en Lupin du Vidocq (le forçat passé du côté de la police), du Jean Valjean devenu le respectable M. Madeleine dans Les Misérables, du Edmond Dantès réapparaissant en comte de Monte-Cristo. Arsène Lupin est la synthèse de nos souvenirs de lectures. C'est ce qui le rend si attachant : à la fois populaire et classique. -
Un livre unique, une somme romanesque, un livre dicté en moins de deux mois et qui est le sommet de l'improvisation, un récit sur Bonaparte, Waterloo, l'Italie, un grand ouvrage politique, que dire encore en faveur de ce qu'Italo Calvino appelait 'le plus beau roman du monde'. Une comédie humaine, un itinéraire spirituel, plusieurs histoires d'amour enfermées dans une petite ville d'Italie, avec le passage du temps, le charme de la mémoire, les 'paysages sublimes', le paradoxe d'un héros qui trouve son paradis en prison, toutes les vertus et toutes les lâchetés, il faudrait tout citer. Manqueraient encore la merveilleuse brièveté de la phrase, et le sens de l'humour. Toute la littérature française en un volume.