Ils sont frère et soeur. Quand l'histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : " Papa vient de tuer maman. "
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d'un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.
" Après les avoir redoutées, ce sont désormais les périodes qu'il préfère, les grandes marées, il les attend, quand on ne peut plus circuler à pied et que l'eau pénètre partout. "
Le niveau de la mer est monté. La Rochelle, régulièrement submergée et sous contrôle de l'armée, s'est vidée de la plupart de ses habitants. Janvier Bonnefoi y vit dans la solitude, remontant en barque les rues noyées et ressassant la dispute qui l'a forcé, un an plus tôt, à quitter la ferme familiale en Lozère. Le jour où la ville est évacuée, Janvier décide de rentrer chez lui.
Par les chemins de Charente et de Corrèze, il traverse une France minée par les tempêtes, le repli identitaire et les attentats écologistes. Il découvre stupéfait un pays persuadé de pouvoir encore vivre normalement. Dans une ferme du Cantal, il fait la connaissance d'Adèle, une jeune femme énigmatique qui lui offre le gîte en échange de son aide. Partagé entre l'appel du voyage vers sa terre natale et les promesses ambivalentes que dessine ce nouveau foyer, Janvier est bientôt rattrapé par d'encombrants compagnons d'infortune.
Sur la carte, Zanzibar ne ressemblait à rien. Un bout de terre à peine visible, parasite traînant au large des côtes d'une Afrique colossale. C'est pourtant pour cette île qu'elle avait décidé de tout lâcher : son boulot, sa famille, ses potes, sa routine, la vie bien comme il faut qu'on avait souhaitée pour elle et qui l'éteignait. Elle allait se tirer au soleil, se construire une carrière digne de ce nom, sans patron sur le dos pour lui rappeler que le haut de la pyramide, c'est pour les bonshommes. Là-bas, son corps aussi prendrait sa revanche. Son corps poli de jolie jeune femme de la classe moyenne pourrait s'en donner à coeur joie. Elle était prête à boire, à fumer, à danser sur la plage, à suer contre les garçons et à baiser jusqu'à plus soif.
Ce roman raconte une île tropicale d'une beauté franche et sale, théâtre de rencontres exaltées entre des jeunes Européennes qui ont tout plaqué pour tenter leur chance loin de chez elles et des
beach boys ambitieux, décidés à saisir les opportunités laissées par un tourisme écrasant. Il nous parle, sans détours, de ces têtes brûlées d'aujourd'hui, de leur désir forcené de réussir.
Peine des Faunes nous plonge dans la vie quotidienne d'une famille tanzanienne en 1986. Rébecca élève huit enfants. Sa fille aînée, Maggie, rêve d'étudier à l'université. Mais Rébecca entre en lutte contre une compagnie pétrolière sur le point d'exproprier les habitants de son village natal. Son départ précipité fait brutalement basculer le destin de Maggie et pose la première pierre d'une tragédie familiale s'étirant sur cinq générations.
De la Tanzanie des années quatre-vingt à l'Écosse contemporaine,
Peine des Faunes est une ode poétique à la fragilité de la condition humaine et un urgent plaidoyer pour le vivant. Tissant ensemble les thématiques féministe et environnementale, Annie Lulu brosse une galerie de portraits de femmes inoubliables, dont le combat pour la liberté et la justice finira par être récompensé.
Rentrée littéraire 2022
Le Louvre, 1655. Catherine Beauvais, dite Cateau la borgnesse, promène sa difformité incongrue dans les couloirs du plus beau palais du monde. Sa présence indispose tout autant que la confiance que lui témoigne Anne d'Autriche.
C'est que Catherine possède une connaissance unique des plantes, des ventres et des clystères. Cette science, alliée à une intelligence et une sensibilité hors du commun, lui a permis de se frayer un chemin jusqu'au postérieur de Sa Majesté la reine, une gloutonne qui, quotidiennement, se bourre de saucisses, de côtelettes et de pain bouilli.
Comment se faire une place à la Cour, ce cénacle qui ne jure que par la beauté des formes, quand on est une créature issue d'un milieu modeste, habituée à inspirer le dégoût et la détestation ?
Une plongée au royaume des apparences, où les monstres ne sont pas ceux que l'on croit.
Le temps d'une nuit à bord d'un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n'auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n'arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu'émouvant, qui dit l'importance de l'instant et la fragilité de nos vies.Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations,
Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.
À l'heure où le régime castriste s'essouffle, " Don Fuego " chante toujours dans les cabarets de La Havane. Jadis, sa voix magnifique électrisait les foules. Aujourd'hui, les temps ont changé et le roi de la rumba doit céder la place. Livré à lui-même, il rencontre Mayensi, une jeune fille " rousse et belle comme une flamme ", dont il tombe éperdument amoureux. Mais le mystère qui entoure cette beauté fascinante menace leur improbable idylle. Chant dédié aux fabuleuses destinées contrariées par le sort, Dieu n'habite pas La Havane est aussi un voyage au pays de tous les paradoxes et de tous les rêves. Alliant la maîtrise et le souffle d'un Steinbeck contemporain, Yasmina Khadra mène une réflexion nostalgique sur la jeunesse perdue, sans cesse contrebalancée par la jubilation de chanter, de danser et de croire en des lendemains heureux.
Ils se sont aimés, à l'âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ? Le temps d'un dîner de retrouvailles - à quatre - chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l'espérance et les fantômes du désir. À leurs risques et périls.
Tu vieilliras, ma fille, plus vite que tu ne le crois et tu en souffriras pour l'éternité. N'espère pas en moi une alliée qui te raconterait ses secrets de créature et se réjouirait de ta métamorphose. Non, ma fille, je ne te prêterai pas ma baguette magique, ma parure et mes paillettes, pas touche, même pas en rêve. La splendeur ne se partage pas si elle veut régner. Tu ne seras pas une femme, ma fille, tu n'hériteras pas d'une fierté en collier, facile à porter, tu devras conquérir ton sexe toute seule, à la force du poignet, ça fait mal, tu verras, plus mal que tu ne le crois. Tu sueras sang, salive, larmes et cyprine dans le désert, peuple élu abandonné, tu apprivoiseras seule ton destin singulier, armée d'une ardente patience. Je surveillerai de très près ta superbe et je n'hésiterai pas à te mettre des glaçons dans la culotte, comme les hommes, plus tard, pour éprouver ton courage. Tu apprendras seule à nager contre le courant, telle une truite sauvage et tu me remercieras d'en ressortir musclée.
Rentrée littéraire 2022
Aucun romancier n'aurait pu inventer un personnage aussi fascinant que celui de Bruno Sulak. Tout au long des années 80, ses braquages audacieux et ses évasions répétées - sans la moindre effusion de sang - ont défrayé la chronique judiciaire. Ancien légionnaire, parachutiste émérite, charmeur, généreux et intègre, follement épris de liberté, Bruno Sulak a marqué les mémoires avec ses casses spectaculaires. Pendant dix ans ce jeune homme a défié les lois de la République, s'est joué du système carcéral, a bravé l'ensemble d'une société contre laquelle il était entré en guerre à force d'injustices, aux côtés de Steve, son ami et complice, et de Thalie, grande et belle brune, son amour hors la loi. Aussi fulgurante que rocambolesque, son existence s'est achevée sur un point d'interrogation : une mort dans des circonstances obscures qui suscite encore la polémique. Aucun autre romancier que Philippe Jaenada, doté d'un humour irrésistible, d'un style inimitable et d'une tendresse non dissimulée pour ses personnages, n'aurait pu s'emparer de la vie mouvementée de Bruno Sulak et retracer avec autant de talent ce temps où les gangsters avaient encore du panache.Prix d'une Vie du Parisien Magazine 2013Grand Prix des lycéennes de Elle 2014
En mettant en scène la rencontre amoureuse entre deux femmes sur une île volcanique, Adeline Fleury nous offre un thriller saphique d'une sensualité incendiaire.Sur le bateau qui les conduit, elle et son fils Nino, vers une île au large de Naples, le soleil et les embruns réveillent le corps d'Ada, mis en sommeil par des mois de travail abrutissant et d'abstinence. Elle y remarque bientôt la présence d'Eva, jeune rousse à la beauté renversante. Pour la première fois, Ada est troublée par une femme. La sensualité des paysages et la bonne entente entre Eva et Nino invitent Ada à ne pas résister à cette attirance inédite, et bientôt irrépressible. Mais les forces telluriques de l'île se réveillent, annonçant la fin de cette parenthèse idyllique.
Passant de la dimension érotique au thriller psychologique,
Les Frénétiques nous transporte dans un univers d'une sensualité incendiaire, où la raison se dissout face à l'impériosité des désirs.
Dans le Paris de 1917, tandis que la Grande Guerre s'éternise, démons et sorciers se livrent une lutte sans merci pour s'emparer d'un tableau aux pouvoirs terrifiants. Embarqué malgré lui dans cette bataille, le jeune Aimé Grandin n'a que son ingéniosité et sa bravoure pour contrer un déchaînement de forces maléfiques. Fantasmagorie historique au suspense envoûtant, Quand on parle du diable est un roman d'aventures traversé par des personnages réels (Mata Hari, Méliès, Modigliani ou Crowley, célèbre occultiste britannique), qui tourne en dérision l'effroyable attirance de l'humanité pour la barbarie. Une relecture saisissante de ce tournant du XXe siècle, marqué par la découverte de la plus dévastatrice des armes : le pouvoir de l'image.
Croisant l'univers de Joseph Conrad avec celui des romans H.P. Lovecraft, Je suis les ténèbres décrit la longue descente aux enfers de Jan Kurtz au fin fond de l'Afrique. Une réécriture brillante et divertissante d' Au coeur des Ténèbres, doublée d'un hommage littéraire au père de " l'horreur cosmique ".
En 1888, Kurtz embarque pour le Congo avec la mission officielle de rédiger un mémoire sur la dimension "philanthropique" de la colonisation, dont le but inavoué consiste à piller les ressources en ivoire du nouvel Eldorado africain. À Léopoldville, il fait connaissance avec Moreau, un étrange explorateur britannique. Éprouvés par la cruauté de certaines coutumes locales et la sauvagerie des colons envers les indigènes, ses idéaux s'écroulent peu à peu. Mais le coeur de la forêt lui réserve d'autres révélations, plus effroyables encore.
Je suis les ténèbres décrit la descente aux enfers de Kurtz au fin fond de l'Afrique. Une réécriture brillane d'
Au coeur des ténèbres, de Joseph Conrad, doublée d'un homme littéraire au père de l'"horreur cosmique", H.P. Lovecraft, qui ravira les amateurs de romans d'aventures, d'épouvante et de fantastique.
En prenant pour sujet l'aide bénévole qu'apportent certains citoyens à de jeunes migrants isolés, Maïa Kanaan-Macaux nous livre un roman fort, engagé et bouleversant sur l'errance et la reconstruction de deux êtres dévastés par leurs trajectoires intimes.Sans raison apparente, Isabelle quitte son mari, son métier d'enseignante et la ville où elle habite. Dans son errance, elle rencontre un migrant guinéen de quinze ans pour lequel elle se prend d'affection. Logée dans le même hôtel social que le garçon, Isabelle retrouve le plaisir de transmettre en apprenant à Ibrahim les rudiments du français. Élève motivé, mais toujours sur ses gardes, l'adolescent lui raconte peu à peu son histoire. Alors qu'Ibrahim est menacé d'expulsion, ils font la connaissance de Jean, un oléiculteur de la région. Entre ces trois personnages va naître une bouleversante relation d'amour et de solidarité.
Croisant les voix d'Isabelle et d'Ibrahim,
Les Exilés est un roman sur la reconstruction d'êtres fragilisés par leurs trajectoires intimes. C'est aussi un témoignage fort sur le traitement réservé aux mineurs isolés étrangers.
" Ils découvrent la première photographie sur le trottoir de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, à quelques mètres du croisement avec la rue Faidherbe, au niveau du feu, devant l'ancienne fontaine de Montreuil. Eux, ce sont deux collégiens en survêtement, qui se trouvent à cet endroit par pur hasard, tout comme ils trouvent la photographie par pur hasard. Ils sont partis à travers ce quartier embrasé par un deuil tacite, étouffant, dont les vigiles à l'entrée des supermarchés, et une plaque au mur d'un foyer pour femmes de la rue Faidherbe, témoignent silencieusement. Un deuil envahissant. Ils se trouvent là, à ce feu, en train de chahuter, de se bousculer quand l'un d'eux trébuche et tombe ; il se tord la cheville ; pose sa main sur le macadam. Sa main glisse, et touche la photographie. "
Et si une simple image suffisait à semer la terreur ?
Avec ce premier roman noir, à la puissance hypnotique, Nicolas Geibel, sidère par l'originalité de son univers.
Assis à la terrasse d'un café parisien, Ali et Malika bavardent paisiblement. À les voir ainsi, jeunes et amoureux, un avenir radieux devant eux, qui pourrait croire que leur existence va bientôt basculer dans l'enfer ?Ce vain combat que tu livres au monde met en scène quatre personnages aux prises avec l'Histoire. La dérive mortelle d'un jeune Franco-Marocain de Paris à Raqqa, les réactions de son entourage, le dilemme qu'affronte sa compagne et, en arrière-plan, les événements tragiques qui ont récemment secoué l'Europe constituent la trame du récit. Fustigeant tous les fondamentalismes, mais ouvert aux points de vue les plus divers, l'auteur nous livre avec ce roman humaniste et engagé un regard indispensable sur notre temps.
Liouba est une jeune journaliste qui parcourt le monde à la recherche de reportages sur le changement climatique. En Jordanie, elle croise la route de Talal, un photographe qui suit les populations réfugiées. Entre eux, une amitié se noue qui se transforme vite en attirance. D'année en année, le destin ne cessera de les ramener l'un vers l'autre, puis de les séparer, au gré de rencontres d'hommes et de femmes engagés pour la sauvegarde de la planète, et de passages par des théâtres de guerre où triomphe la barbarie. Liouba et Talal accepteront-ils de poser enfin leurs bagages dans un même lieu ?
Ce premier roman, grave et mélancolique, a pour fil conducteur l'amour lancinant entre deux êtres que les enjeux du monde contemporain éloignent, déchirent et réunissent tour à tour. Avec cet éloge de la lenteur et du regard, Anne-Lise Avril donne à la nature une place de personnage à part entière, et au fragile équilibre des écosystèmes la valeur d'un trésor à reconquérir.
À trente ans, Aurélien a déjà connu trop de désillusions et rêve d'un ailleurs. Alice, quarante ans, oscille entre conformisme social et addiction sexuelle. Iris, quatre-vingt-dix ans, souffre d'une maladie qui la dépossède d'elle-même. Dans un Paris crépusculaire, en proie aux effets du changement climatique, ces trois êtres solitaires vont se rencontrer, chacun permettant aux autres de rejoindre leur horizon.
Entre rage et amour, solitude et communion, Jennifer Murzeau ausculte l'état de la société contemporaine et du coeur humain pour mieux ranimer l'irréductible aspiration au bonheur de ses personnages, criants de vérité.
Nathan se réveille aux côtés d'une femme qui n'est " ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre " - en tout cas pas exactement la sienne. S'agit-il d'une hallucination ? Une consultation psychiatrique s'impose pour le pauvre Nathan, d'autant qu'au fil de cette histoire, remettant en question toutes ses certitudes, Anne ne cessera de se métamorphoser, jusqu'à se démultiplier, voire se volatiliser, avant qu'il soit accusé de l'avoir fait disparaître...
Avec cette fantaisie littéraire, Boris Le Roy explore le mystère de la féminité et met en scène la nécessité d'une réinvention permanente de soi dans la relation à l'autre. Entre comédie psychanalytique, fable surréaliste et digression philosophique, ce roman aussi inclassable que jubilatoire nous entraîne vers les régions inexplorées de l'inconscient et interroge notre rapport au monde en pleine mutation.
Avril 2011, à Nantes, une femme, quatre enfants et deux chiens sont retrouvés enterrés sous la terrasse de leur maison. Seul manque le père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, désormais principal suspect. Tandis que l'enquête piétine, les théories se multiplient sur les réseaux sociaux, dévoilant l'intimité du fugitif. Marquée par une mère qui reçoit des injonctions du Christ, l'enfance de Xavier est peuplée d'anges, d'histoires d'Apocalypse et de Résurrection. Intelligent, séduisant et persuadé d'avoir un rôle majeur à jouer sur cette terre, il attend son heure. Mais rien ne se passe comme prévu... A-t-il été le bras armé de l'Apocalypse ? Ou un simple escroc acculé par les dettes et l'humiliation ?Dans ce roman vrai au suspense implacable, Samuel Doux compose d'une écriture entêtante le portrait effroyable d'un fantôme qui n'a pas fini de hanter les mémoires, d'un monstre moderne façonné par notre époque.
Dans une démocratie idéale, les secrets n'existent pas. Vraiment ? Dans un lointain futur, la ville de Nimrod ne survit que grâce à l'énergie vitale du feu. En apparence, c'est un modèle de démocratie où les citoyens élaborent et votent les lois en toute transparence. Mais le feu, qui alimente la cité et la protège de créatures menaçantes, reste un secret jalousement gardé. L'étrange disparition d'un jeune homme, la multiplication des vols de torches et l'apparition d'un énigmatique graffiti contestataire vont changer la donne. Cham, enquêteur, doit faire toute la lumière sur ces événements aussi mystérieux qu'inhabituels.
Entre science-fiction, thriller et anticipation écologico-politique, ce roman à l'imaginaire débordant nous plonge dans un univers atemporel qui interroge en creux les failles et les faux-semblants des sociétés démocratiques.
À trente ans, il quitte le Brésil de son exil pour revenir dans la ville portuaire de son enfance. Ce fils toujours lointain rejoint sa mère gravement malade. Sur le chemin du retour, de nuit, il prend en stop Karmel, jeune femme à la trouble beauté et aux propos décousus. Il la retrouvera plus tard, sur ce rivage étranger à celui de sa jeunesse qui lui a jadis enlevé son père, marin pêcheur. Un amour douloureux et un même éblouissement uniront ces deux êtres confrontés à leur propre histoire. Un roman profondément émouvant sur l'ailleurs que chacun porte en soi.
En cette année 736, le duc Mauronte, patrice de Marseille, s'inquiète pour l'indépendance de son fief, menacé au nord par les Francs de Charles Martel et au sud par les Sarrasins. S'il veut survivre, il doit s'allier à l'un des deux camps. Un choix d'autant plus délicat que Childebrand, le frère de Charles Martel, et Youssouf, le gouverneur musulman de Narbonne, sont tombés fous amoureux de sa fille, Blanche. Pour l'aider à prendre sa décision, le duc décide d'ouvrir son palais à des conteurs venus des deux contrées ennemies. Durant d'innombrables nuits, les narrateurs affluent et c'est un feu d'artifice de récits magnifiques où tout l'imaginaire des hommes est exalté : l'amour, l'érotisme, la cruauté, la beauté, le fantastique... Chacun cherche à toucher, au plus secret, la raison du père et le coeur de la fille. Mais seuls les dieux savent qui sera l'heureux vainqueur de ce combat singulier.
Quoi de plus cruel que de devoir choisir entre deux personnes qu'on chérit ?
Une femme se penche sur un lit d'hôpital. Le visage de l'homme qu'elle aime est impassible. Lorenzo est dans le coma. À quelques mètres de lui, un autre corps, inerte, celui de Susanna, la soeur jumelle de Lorenzo. Ils viennent de réchapper d'un terrible accident de voiture, mais leur esprit reste en sommeil. Impossible pour Coco de ne pas se remémorer l'étrange prophétie de sa grand-mère : " Un jour, toi seule pourras en sauver un des deux. Mais il te faudra choisir. " Remontent alors les souvenirs d'enfance, lorsqu'elle n'était encore qu'une petite fille modeste dans un village ensoleillé du sud de la France... C'étaient les années soixante, l'avenir était encore radieux. Lorsqu'elle avait aperçu Lorenzo et Susanna pour la première fois, elle avait été frappée par leur beauté. Tout le monde se retournait sur leur passage. Durant tout un été, Coco n'avait plus cessé de penser à eux, allant même jusqu'à vouloir être leur petite soeur. Il y avait peu de chances qu'elle revoie jamais les descendants d'une riche famille italienne. Quelques années plus tard, la grand-mère de Coco, à qui l'on prêtait des pouvoirs de médium et de guérisseuse, avait été appelée pour " faire parler les morts " à la Villa Bianca, leur imposante demeure. Comme à son habitude, elle avait emmené sa petite-fille. Au premier regard, Coco et Lorenzo étaient tombés fous amoureux et bientôt leur mariage avait été annoncé. Mais ces noces n'avaient pas réjoui toute la famille. À commencer par Susanna, qui avait disparu au beau milieu de la cérémonie. Aujourd'hui Coco se trouve confrontée au terrible choix prophétisé par sa grand-mère. Mais comment croire, sans se torturer, aux pouvoirs de la vieille sorcière ? Et comment percer le lourd secret pressenti depuis longtemps ? Tout serait sans doute plus simple si, entre-temps, elle n'était pas tombée amoureuse de Susanna... Dans son nouveau livre, Danièle Saint-Bois mêle habilement la saga amoureuse au frisson du thriller. Parcourant les époques, des années soixante à nos jours, elle revisite le thème du triangle amoureux à travers l'histoire d'une sulfureuse passion qui allie suspense, surnaturel et fresque d'un âge d'or révolu. On retrouve dans cette intrigue le goût pour les relations troubles, l'ambiguïté des situations, et la complexité des sentiments. Transgressif, hors norme et haletant, Villa Bianca renoue par la vigueur de son style avec les accents anticonformistes de Marguerite, Françoise et moi.