Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man's land, ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s'ajoute la monotonie des journées d'hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d'«apitherapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part a l'aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et du silence des montagnes de Crimée, l'oeil de Moscou reste grand ouvert...
Kiev, 1919: c'est la cacophonie révolutionnaire. Des armes à foison, de l'ordre nulle part, des bandits et des voleurs cent fois plus nombreux. La ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir s'y met en place tant bien que mal alors que la guerre civile fait rage dans la région, en proie à des combats opposant blancs et rouges, anarchistes et nationalistes... Samson, jeune étudiant, se retrouve du jour au lendemain à devoir se débrouiller seul, après avoir perdu son père et son oreille droite sous le sabre d'un cosaque. Dès lors tout se précipite. Enrôlé presque par hasard dans la milice, Samson va bientôt se lancer dans une enquête où son oreille jouera un rôle quelque peu inattendu...
«Je m'appelle Ben. Une seule syllabe qui en appelle d'autres. Tous mes potes m'appellent Benji. Ma mère m'appelle chéri. Mon père m'appelle rarement. J'ai 14 ans et le quotidien monotone d'un collégien de banlieue. Les cours, quelques galères, et beaucoup d'ennui. Rien d'exceptionnel. Je suis plutôt petit pour mon âge, je n'ai d'envergure que dans mes rêves. Mon corps menu devient celui d'un géant lorsqu'il se pose dans l'Odysseus aux côtés d'Ulysse 31. Rien ne me destine à devenir le leader de la révolution qui va demain embraser la France.»
Entre Belleville et la Brousse, Ben cherche sa place. Il traverse les années 90, les bouleversements du monde et les luttes sociales qui secouent le pays. Un roman combatif et mordant sur les clivages et les failles de notre société, tendre et poétique sur les amitiés indéfectibles et l'amour pour toujours.
Il pleuvait à torrents et personne, vraiment personne, n'était prêt à ouvrir sa porte, et surtout pas à ces individus. Oui, il y avait des Blancs parmi eux-les humanitaires qui les accompagnaient-mais ils étaient tout aussi étranges que les autres malheureux, mal fagotés et mal en point. Que venaient-ils faire, ces envahisseurs, dans notre petit village où il n'y avait plus de maire, plus d'école, où les trains ne passaient plus et où même nos enfants ne voulaient plus venir? Nous nous demandions comment les affronter, où les abriter puisqu'il le fallait. Eux aussi, les migrants, avaient l'air déboussolés. C'était pour ce coin perdu de Sardaigne, ce petit village délaissé, qu'ils avaient traversé, au péril de leur vie, la Méditerranée? C'était ça, l'Europe?
Rêver d'un crime fait-il du dormeur un suspect? C'est ce que n'ose imaginer Louise, depuis deux mois réveillée en sursaut au beau milieu de la nuit par Carlos. Son compagnon parle dans son sommeil, en espagnol et avec véhémence. Il semble revivre encore et toujours la même scène, dont il affirme ne pas se souvenir au matin. Sans cet inquiétant désagrément, Louise serait certaine d'avoir enfin rencontré l'homme idéal: Carlos a quitté l'Andalousie pour exercer le métier de sage-femme à Paris. Que cache sa somniloquie? Pour en avoir le coeur net, Louise dissimule près de son oreiller un enregistreur. Les premiers résultats de la judicieuse analyse des cauchemars, obtenus par son amie Jeanne à partir de la traduction qu'elle effectue, la placent face à une évidence troublante: la nuit, c'est un scénario meurtrier qui est rejoué, à Marbella. Un parfait lieu de vacances. Faut-il y aller?
De cette journée comme de la précédente, Ada n'attend qu'une baignade dans la rivière sous les arbres et un signe de sa fille qui ne viendra pas. Bras et jambe dans le plâtre, Graff n'aurait jamais cru que tout s'interromprait en ces circonstances, qu'il lui faudrait quitter sa famille de cirque en pleine tournée. Pour lui comme pour elle, l'avenir semble a l'arrêt, l'horizon tout à fait barré. La vieille dame anglaise et l'ancien funambule tsigane ignorent que la vie les précipite déjà l'un vers l'autre. Car l'âge n'entame ni l'imagination, ni le désir, ni l'audace. Au jeu des hasards et des retrouvailles, le chambardement approche. Leur aventure, que tous ne voient pas d'un bon oeil, pourrait les emporter loin, bousculant au passage bien des existences.
Entre passé et présent, entre Massif Central, Pays de Galles et Europe de l'Est, Ada et Graff raconte une histoire de liberté et d'amour portée par deux personnages lumineux et décalés.
Une rencontre entre gravite et grâce.
Septembre 1884. Nézida. Ils parlent d'elle. Ils ont grandi ensemble, l'ont côtoyée à l'école et au temple, au hameau et au village lors des marchés et des fêtes. Elle est de retour parmi eux, sur les hautes terres de la Drôme provençale où s'accrochent les familles protestantes depuis des siècles. C'est là qu'elle a été baptisée d'un prénom singulier. Elle a choisi la liberté et l'indépendance. Elle a su ne pas être captive d'une vie toute tracée et s'épanouir à la ville, Lyon. Sur son passage, elle n'a cessé de soulever l'étonnement et la réprobation. Et l'admiration aussi, même chez ceux qui ne pouvaient comprendre son opiniâtreté à ne rien renier, ni les siens ni elle-même, et accepter sa volonté d'être une femme inscrite dans la société, loin des frivolités mondaines. Une vie trop brève, fulgurante comme le vent sur les pierres de Dieulefit.
Tout commence par un prototype, de la taille d'un frigo, un machin étrange et bruyant testé dans la cuisine d'un couple de la classe moyenne. Une drôle de machine capable de transporter un objet en le dématérialisant d'un côté, pour le rematérialiser de l'autre. Très vite, l'invention se perfectionne et la prouesse scientifique devient un simple aspect de la vie quotidienne. La distance n'est plus un frein. Une cabine dans chaque foyer, chaque rue, chaque ville permet tous les déplacements. Tout est rapide. Facile. Cette nouvelle technologie change bientôt le monde et tous ceux qui l'habitent - les sceptiques comme les convertis. Mais, dans une société obsédée par le progrès, que deviennent les choses qui nous rendent humains: les souvenirs, les peurs, les amours, les contradictions, la mortalité. La confusion inhérente à nos existences. Tout à notre envie de toucher à la perfection, que risquons-nous de perdre?
"Lorsque deux vieux copains se retrouvent pour pêcher, ils ne s'attendent pas à tirer de l'eau le cadavre d'une jeune femme. Pas plus en Chine qu'ailleurs. Et lorsque le camarade inspecteur principal Chen pend la crémaillère avec ses amis, il ne souhaite pas être dérangé pour une affaire de meurtre. Pas plus en Chine qu'ailleurs. Mais lorsque le même camarade inspecteur principal Chen apprend que la victime s'appelle Hongying, alias «Héroïne rouge», qu'elle est travailleuse modèle de la nation mais sacrément jolie, que les autorités du Parti ont placé le commissaire Zhang comme «conseiller de l'enquête», là ça ne peut se passer qu'en Chine... et plus précisément à Shanghai, en 1990.
Cette amorale histoire chinoise nous fait découvrir les déroutantes moeurs du Céleste Empire à l'heure communiste. «Des livres comme celui-ci, fins, érudits, formidablement documentés, on n'en a pas lu cinquante sur la Chine d'aujourd'hui. En y ajoutant l'excellent suspense, on obtient de quoi passer deux ou trois soirées passionnantes.» Elle
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Charger un passager à l'aéroport, quoi de plus juteux pour un chauffeur de taxi? Une bonne course vous assure une soirée tranquille. Ce soir-là, pourtant, c'est le début des emmerdes... La cliente n'a pas assez d'argent sur elle et il vous faut attendre dans sa maison pourvue d'amples fenêtres (ne touchez jamais aux fenêtres des gens !). Puis, deux jeunes femmes éméchées font du stop. Mais une fois dépannées, l'une d'elles déverse sur la banquette son trop-plein d'alcool et la corvée de nettoyage s'avère nécessaire (ne nettoyez jamais votre taxi à la vapeur après avoir touché les fenêtres d'une inconnue !). Après tous ces faux pas, comment s'étonner que deux policiers se pointent et vous demandent des comptes ? Un dernier conseil : ne sous-estimez jamais la capacité de la police à se fourvoyer ! Dans ce roman magistral, Levison dissèque de manière impitoyable les dérives de la société américaine et de son système judiciaire.
Autour du feu, les hommes du clan ont le regard sombre en ce printemps 1940. Un décret interdit la libre circulation des nomades et les roulottes sont à l'arrêt. En temps de guerre, les Manouches sont considérés comme dangereux. D'ailleurs, la Kommandantur d'Angoulême va bientôt exiger que tous ceux de Charente soient rassemblés dans le camp des Alliers. Alba y entre avec les siens dans l'insouciance de l'enfance. À quatorze ans, elle est loin d'imaginer qu'elle passera là six longues années, rythmées par l'appel du matin, la soupe bleue à force d'être claire, le retour des hommes après leur journée de travail... C'est dans ce temps suspendu, loin des forêts et des chevaux, qu'elle deviendra femme au milieu de la folie des hommes.N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures, dit le proverbe: on n'entre pas impunément chez les Tsiganes, ni dans leur présent ni dans leur mémoire... Mais c'est d'un pas léger que Paola Pigani y pénètre. Et d'une voix libre et juste, elle fait revivre leur parole, leur douleur et leur fierté.
Depuis le jour de sa naissance, la vie est une guerre pour Sofia. Une guerre qu'elle mène contre ses proches, contre le monde entier. Inquiète, excentrique, débordante, insaisissable, Sofia est toujours habillée en noir. Et son humeur aussi. Pourtant elle fascine tous ceux qui l'approchent. De Milan à Brooklyn, leurs paroles dessinent le portrait de cette rebelle et, en filigrane, celui d'une société qui depuis la fin des années 70 cherche ses repères. De gentils ghettos résidentiels s'installent en bordure des villes, la politique perd de son aura, la liberté individuelle est le nouveau Graal... Mais Sofia, fille unique de la bourgeoisie ordinaire, trace son chemin. Résolument.
Un disque de 3 minutes 33 secondes, c'est tout ce qu'il reste de ce temps-là. De ce Paris occupé où trois jazzmen planqués pour échapper aux nazis tentaient malgré tout d'enregistrer un morceau. Sid, Chip, et Hiero, deux Noirs de Baltimore et un métis allemand, unis le temps d'un enregistrement frondeur, au nez et à la barbe de l'ennemi. Avant, c'est à Berlin qu'ils jouaient, quand l'Amérique marquait le tempo des folles nuits européennes. Avant que Goebbels n'interdise cette « musique nègre » et qu'eux trouvent refuge en France et rencontrent le grand Armstrong. Mais, parfois, il ne faut guère plus de trois minutes pour qu'un destin bascule. Un regard enjôleur, une ligne de basse qui dérape, des papiers qui n'arrivent pas... Alors restent les souvenirs, ces moments hors du temps qui font le sel de la vie. Dans ce roman émouvant et drôle, où fiction et réalité se confondent, Esi Edugyan brosse le portrait d'une époque, d'un milieu, d'une amitié, retrouvant les accents savoureux et le langage des musiciens noirs américains.
Ils sont arrivés à Lyon au printemps 2001. Ils ont un peu plus de vingt ans et leur voyage ressemble à celui de milliers d'autres Kosovars qui fuient la guerre: le passage clandestin des frontières, les mois d'attente poisseux dans un centre de transit avant d'obtenir le statut de réfugié... Mirko et sa soeur Simona partagent la même histoire et pourtant leur désir de France n'est pas tout à fait le même. Son intégration, Simona veut l'arracher au culot et à la volonté. Alors elle s'obstine à apprivoiser les lois du labyrinthe administratif et les raffinements de la langue. Mirko est plus sauvage. Pour lui, le français reste à distance. Il travaille sur des chantiers avant de regagner la solitude d'un foyer anonyme. Souvent, il pousse jusqu'aux lisières de la ville où il laisse sur les murs des graffs rageurs. C'est dans ces marges qu'il rencontre Agathe et tisse le début d'un amour fragile.
Dans de brefs chapitres, Paola Pigani dépeint avec délicatesse chaque nuance de l'exil. En filigrane, la beauté de la ville, le hasard des rencontres, le goût amer de la nostalgie.
Pouilles, printemps 1946. D'un côté il y a les soeurs Porro, qui vivent recluses dans leur palais et ignorent le monde environnant. De l'autre les ouvriers agricoles, bousculés par la guerre et tenaillés par la faim. Les soeurs continuent à tenir leur rang, à se rendre à l'église, à se pencher sagement sur leurs broderies. Les travailleurs, eux, se mobilisent pour obtenir un emploi, nourrir leurs enfants, contenir la pression des réfugiés qui affluent dans la botte du pays. Ce jour de mars 1946 la foule se rassemble sur la place où s'élève la noble demeure pour un meeting syndical lorsqu'un coup de fusil retentit... Milena Agus a rempli les vides de cette histoire vraie grâce à son imagination. Elle fait revivre sous les yeux du lecteur les soeurs Porro, prisonnières comme les paysans de leur condition sociale mais coupables de n'avoir pas ouvert les yeux sur les cruautés de l'Histoire. Luciana Castellina nous relate cet épisode de l'Histoire dans le contexte trouble de l'époque: le débarquement allié en Italie du Sud, la dissolution du Parti fasciste, l'établissement du roi à Brindisi, l'arrivée des réfugiés dans les Pouilles et les révoltes paysannes. Une flambée de violence que les historiens ont quasiment passé sous silence et qui prend aujourd'hui toute sa signification.
Notre identité est-elle soluble dans un lot de coton égyptien? À Jaffa, lorsque Avraham est tué dans le massacre des Juifs de la ville en 1936, son associé musulman, Ibrahim, décide en quelques heures de se faire passer pour lui afin de récupérer le précieux tissu. Il ne mesure pas alors le poids que cette tromperie aura sur sa femme Miriam. Mais aussi sur leur fille et les générations suivantes. D'Istanbul a? Djerba, de Bâle a? Miami, d'Ancône a? Rome, l'imbroglio identitaire se fera de plus en plus inextricable. Et ce seront Giuditta et Esther qui, de façon détournée, payeront leur tribut a? ces vies dérobées.
Et vous, êtes-vous sûr de vos origines?
Enfant, le narrateur de ce roman l'a été trop brièvement. Dès l'âge de sept ans, il se pense «invisible». Invisible pour ses parents occupés par leurs conflits personnels. Invisible pour ceux qui le croisent dans la rue et ne voient que sa couleur de peau. Et invisible pour l'État italien, car il lui est impossible d'obtenir la nationalité de ce pays dans lequel il est né de parents étrangers. Quelle est alors son identité puisqu'il ne connaît pas l'Angola, terre de ses ancêtres? Replié sur lui-même, Zéro -c'est ainsi qu'on le surnomme- encaisse les coups durs à chaque étape de sa vie: à sept ans, la séparation de ses parents. À huit ans l'arrivée d'un Blanc raciste auprès de sa mère. Parti vivre à neuf ans chez son père, il découvre le rap et l'amitié avec des garçons de son âge, tous enfants d'immigrés, des amis qui deviendront «son pays, sa maison, sa famille». Sur le toit du centre commercial, ils auront le sentiment euphorique d'être sur le toit du monde et se soutiendront sans mollir pour se faire une place dans la société et ne plus être invisibles.
Jusque-là sa vie était routinière, prévisible et rassurante. Un bon job, un modeste pavillon de banlieue, une gentille famille. Mais la mondialisation frappe à Los Angeles comme ailleurs et Marcus refuse d'assumer la direction de Wazoo Toys en Chine. Son compte en banque vire au rouge cramoisi tandis que la bar mitsvah de son fils approche. Sans compter les petits bobos d'une belle-mère à demeure. C'est alors que la mort de son frère mal-aimé semble le tirer d'affaire: Marcus hérite d'un pressing qui pourrait lui permettre de redresser la barre. Ce legs inespéré est pourtant loin de lui apporter la tranquillité, car cette petite entreprise s'avère n'être qu'une façade pour une activité extrêmement lucrative mais fort répréhensible...
«Quand nos amis américains empoignent la société, la décortiquent et la critiquent, ils cognent dur, sans remords, et avec jubilation.» Télérama
«Un roman moderne, léger, un peu coquin, et fort habilement construit.» Le Monde des livres
«Seth Greenland a le don des répliques qui font mouche et le sens du détail incongru.» Le Figaro Littéraire
«Ce livre, l'un des plus drôles de l'année, soutient la comparaison avec les films de Quentin Tarantino ou la série télé Les Soprano.» Le Magazine Littéraire
«Dans son genre, un maître.» Figaro Magazine
En décembre 1918, à Annecy, l'armistice est signé, mais les trains continuent de ramener du front des hommes à jamais meurtris. L'un d'eux, à l'identité inconnue, semble ne pas vouloir se réveiller. C'est à Claire, une jeune novice travaillant depuis quatre ans dans son service, que le professeur Tournier confie la tâche de ramener à la vie ce corps muet, refermé sur ses souvenirs. Par fragments, l'inconnu se dévoile au lecteur et la jeune infirmière à elle-même... Les débuts de la psychiatrie, les vestiges de la guerre et l'apprentissage du désir forment un violent mélange qui en quelques semaines peut faire basculer toute une vie.
C'est en 1770 que Georg Kempf, l'ancêtre du narrateur, décide de quitter le sud de l'Allemagne pour la Transylvanie où la terre est grasse et fertile. Comme d'autres miséreux, il a été convaincu par un messager de l'impératrice Marie-Thérèse d'aller peupler ce territoire délaissé de l'Empire austro-hongrois. Un siècle et demi passe, et la famille Kempf jouit d'une situation confortable dans cette région de Croatie nommée Slavonie, lorsque Hitler appelle les Volksdeutsche, les Allemands de «l'extérieur», à rejoindre la Waffen-SS. Georg Kempf, dernier du nom, vit le sort dramatique d'un de ces «volontaires-forcés». Au moment où l'armée allemande essuie ses dernières défaites a? l'Est, il s'enfuit dans la forêt polonaise. Au bout d'un périple douloureux, où il assiste aux sanglants affrontements des armées et à l'extermination des Juifs, il rejoint les maquisards soviéto-polonais. Georg parvient à passer entre les mailles du filet et à rejoindre sa terre natale dans une Yougoslavie en pleine révolution, sans pour autant oublier le chemin parcouru qui pèsera sur sa vie, sur celle de la camarade Vera et de l'enfant né de leur union, le narrateur. Et sur cette région des Balkans, talon d'Achille de l'Europe.
Sur les bords du lac de Côme, lieu de villégiature privilégié de la bourgeoisie milanaise, les heures s'écoulent encore avec douceur. En cet été d'entre deux guerres, les femmes, dans leurs costumes de bain, osent les coiffures à la garçonne. Les jeunes hommes, en jaquette et cravate, dansent sur le rythme du Saint-Louis blues. Et les adolescents ressentent le trouble des premiers émois amoureux. Giacomo, envoûté par la mère de l'un de ses camarades, fait son éducation sentimentale dans une mélancolie nostalgique. Est-elle due à son âge ou pressent-il déjà le crépuscule de ce monde tissé de privilèges? Un été au bord du lac est un des romans italiens les plus traduits en Europe.
«Une nostalgie très douce, à l'italienne.» Le Figaro littéraire
«Un moment miraculeusement suspendu, au bord du lac de Côme.» Europe
"Un simple échange entre enfants. Pas un timbre-poste, ni un jouet, ni un autocollant. Une BD, échangée contre un banal tuyau en plastique. Un acte anodin au départ. Mais avec le temps, le Superman numéro un a pris une immense valeur. Et Harvey, devenu libraire, de bandes dessinées justement, ne rêve que de le récupérer. C'est même une obsession, le seul but de sa vie d'adolescent attardé: retrouver ce comic rarissime... Mais après toutes ces années d'attente, son scénario longuement mûri va dérailler, et il se retrouvera pris dans un imbroglio incroyable.
Conseil de l'éditeur: ne commencez ce livre que si vous avez du temps, car vous ne pourrez pas le lâcher."
Au début des années 70 la lutte pour l'égalité des droits est loin d'être terminée pour les Noirs américains. Pour certains c'est même le combat de chaque instant. Le révérend Phillip Martin, leader du mouvement dans une petite ville de Louisiane, est de ceux-là; il a bâti autour de ce combat une vie solide et respectable. Jusqu'au jour où un mystérieux jeune homme vient rôder sans but apparent autour de sa maison...Gaines, avec son immense talent, nous entraîne dans une histoire où tension et suspense vont crescendo. Ernest J. Gaines, né en 1933, a été surnommé «le Faulkner noir» aux États-Unis où le National Book Critic Award lui a été décerné en 1994 pour Dites-leur que je suis un homme.
«Quand on parle de moi, il y a toujours l'usine. Pas facile de parler d'autre chose.» Dans un monologue destiné au plus jeune de ses fils, Louis Catella se dévoile.
Mouleur syndicaliste aux Fonderies et Aciéries du Midi, il s'épuise dans la fournaise des pièces à produire et le combat militant. Il raconte aussi la famille, l'amour de Rose, le chahut des garçons, les efforts rageurs pour se payer des vacances... Une vie d'ouvrier, pas plus, pas moins. Jusqu'au grand silence du 16 juillet 1974. Louis meurt accidentellement. Et pourtant l'impossible monologue se poursuit, retraçant la vie sans père de ce fils qui n'avait que sept ans au moment du drame. Partagé entre le désir d'échapper à ce fantôme encombrant dont tout le monde tisse l'éloge et la peur de trahir, c'est à lui maintenant de devenir un homme.
Ce roman intense brosse la chronique de la France ouvrière des années 60-70, le récit intime de l'absence, la honte et la fierté mêlées des origines.
«Un beau livre de deuil mais aussi d'affranchissement.» Livres-Hebdo