Il faut se rendre à l'évidence : il se passe quelque chose de nouveau sous le soleil. Les majestueux processus physiques et chimiques qui organisent le système Terre, la trajectoire évolutive du vivant, la composition des sols, des eaux, tout cela porte désormais la marque des activités humaines. Des indications scientifiques, collectées par une myriade de dispositifs d'observation et de mesure répartis autour de la Terre, nous permettent d'appréhender l'ampleur du bouleversement en cours.
Pierre Charbonnier est philosophe, chargé de recherches CNRS à Sciences Po (Centre d'études européennes et de politique comparée). Il est notamment l'auteur de Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques (La Découverte, 2020).
On entend rarement celles à qui ce livre donne la parole. Collégiennes, lycéennes ou jeunes actives, issues de milieux populaires, elles ont grandi et vivent dans la frange rurale de l'Hexagone. Celles qui travaillent ont le plus souvent un emploi au bas de l'échelle.
Yaëlle Amsellem-Mainguy est allée à la rencontre de cette jeunesse a priori « sans problème » et pourtant largement concernée par les grandes évolutions économiques, sociales et politiques du pays. Les « filles du coin » lui ont raconté leur vie quotidienne, leurs relations familiales, leurs amours, les amitiés qui se font et se défont. Elles lui ont décrit leur parcours scolaire, leurs rêves et leurs aspirations, et la question qui se pose à elles dès l'adolescence : partir ou rester ?
Yaëlle Amsellem-Mainguy est sociologue, chargée de recherche à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), associée au Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS) et chercheuse associée à l'Institut national d'études démographiques (INED).
Peu avant le 24 février 2022, Poutine a affirmé que les Ukrainiens, au lieu de détruire les statues de Lénine, devraient rendre hommage à celui qui serait « l'auteur et l'architecte » de l'Ukraine. Et dès le mois d'avril, des statues de Lénine ont été érigées dans les zones occupées par l'armée russe. L'édification de ces monuments ne relève pas de l'anecdote. Elle matérialise l'incorporation de ces territoires à l'espace politique russe. Elle montre la façon avec laquelle Poutine entend manipuler l'histoire pour imposer sa vision ethno-nationaliste.
Ou comment décrypter la politique à partir de l'usage des monuments.
Professeur émérite à Sciences Po et chercheur au CERI, Dominique Colas est spécialiste de l'histoire de l'URSS et de la Russie. Il est notamment l'auteur de Lénine politique (Fayard, 2017).
Si, depuis l'après-guerre, la poésie ne quitte guère les marges de l'industrie culturelle, sa vitalité sociale demeure : des oeuvres s'écrivent, et la poésie porte toujours des poètes au panthéon littéraire. En 2014, Philippe Jaccottet entre vivant dans la Pléiade, Roubaud, Bonnefoy et d'autres sont étudiés à l'université et entrent dans les programmes scolaires ; un tiers des prix Nobel de littérature sont poètes, dont Louise Glück tout récemment. Et la poésie, soutenue par les pouvoirs publics, sort des livres, avec les lectures, les performances, la proximité croissante avec les arts plastiques mais aussi l'usage des réseaux sociaux.
Qu'est-ce qu'être poète aujourd'hui?
Sébastien Dubois est sociologue et professeur à NEOMA Business School. Chercheur associé au Centre de sociologie des organisations (CSO) à Sciences Po, il enseigne le management des arts, l'économie et la mondialisation.
Avec La fin des paysans, Henri Mendras avait décrit à la fois l'exode rural et la mutation du paysan vers l'agriculteur. Le paysan est mort ? Vive le chef d'exploitation sur une ferme familiale et mécanisée. Tel a été, depuis les années 1960, le projet politique de nos campagnes. Qu'en est-il aujourd'hui ? Pourquoi ce mal-être des agriculteurs ?
Bertrand Hervieu et François Purseigle montrent ce modèle agricole s'est peu à peu effacé. En 2020, le chef d'exploitation ne représente plus qu'1,6% de la population active. La production est assurée de plus en plus par des salariés ou des sous-traitants, encadrés par des firmes. Dans les espaces ruraux, les agriculteurs, devenus minoritaires, ne portent plus leur vision du territoire.
Directeur de recherche au CNRS, Bertrand Hervieu est sociologue, spécialiste des questions rurales et agricoles.
François Purseigle est professeur en sociologie. Il dirige le département de Sciences économiques, sociales et de gestion de l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (INP-ENSAT). Il a notamment dirigé, aux Presses de Sciences Po, Le nouveau capitalisme agricole. De la ferme à la firme (2017).
Le seul véritable gagnant des élections de 2022 est le Rassemblement national : Marine Le Pen a progressé sensiblement au second tour de la présidentielle et son parti a pu constituer un groupe de 89 députés à l'Assemblée nationale.
Cette progression s'explique par l'accumulation de plusieurs facteurs : droitisation de l'opinion, transformation de l'offre politique du RN, prise en charge du malaise social né du mouvement des Gilets jaunes, une position désormais centrale dans la droite qui attire les classes moyennes, etc. Le RN est parvenu à passer pour le parti qui entend protéger le mode de vie des Français en dépit des effets de la mondialisation et du dérèglement climatique. Dans la tension historique qui l'oppose au macronisme, il est devenu le porte-drapeau de la vulnérabilité.
Luc Rouban est directeur de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Il travaille sur les élites, les évolutions de l'État et de la démocratie. Il a publié aux Presses de Sciences Po, en 2018, Le Paradoxe du macronisme, en 2019, La Matière noire de la démocratie et, en 2021, Les Raisons de la défiance.
Cet ouvrage se propose de dépasser les postures antagonistes sur les questions policières en faisant la synthèse des savoirs produits par les sciences sociales des dernières années. Car la police - qu'elle soit nationale ou locale, militaire et civile, privée et publique - est aussi un domaine de recherche où se croisent nouvelles données empiriques et renouvellements théoriques (analyse du lien entre police et politique, de la confiance dans la police par le public, etc.). Observer les polices permet, en outre, de comprendre les transformations contemporaines de l'État, marquées par la diffusion des normes du nouveau management public et la dénationalisation de l'autorité, et, plus largement, les formes de régulation des sociétés traversées par des conflictualités profondes.
Jacques de Maillard est professeur de science politique à l'Université Versailles St-Quentin-en-Yvelines et directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip).
Wesley G. Skogan est professeur de science politique à la Northwestern University de Chicago et chercheur à l'Institute for Policy Research.
Acteurs transnationaux par excellence, les trafiquants et les criminels préfèrent l'opacité. Aucun d'eux n'envoie sa comptabilité à l'administration publique. Leurs activités sont diverses, entremêlées, sans-cesse en recomposition. Comment alors, identifier puis les quantifier ? C'est, à l'échelle internationale, le travail de UNODC.
Benoît Martin a enquêté pendant plusiseurs années auprès des experts de cette organisation de l'ONU pour comprendre comment sont produits les chiffres du crime. Loin d'être neutres, ses statistiques sont devenues des instruments indispensables aux politiques publiques nationales comme à la coopération internationale. Elles font donc l'objet, pour une part significative, d'arrangements et de négociations, quitte à obérer la pertinence du diagnostic.
Docteur en science politique, Benoît Martin est chercheur au CERI et membre de l'Atelier de cartographie de Sciences Po. Il a coréalisé l'Atlas de l'Anthropocène et l'Atlas des mondes urbains.
Malgré les nombreuses controverses internes et externes auxquelles il a dû faire face depuis sa création en 1988, le GIEC est parvenu à s'imposer comme un modèle d'expertise internationale. Il a réuni des milliers d'individus, dans une des expériences les plus abouties de coopération entre scientifiques et diplomates au niveau international. Loin de la vision originale de ses fondateurs, qui l'avaient imaginé comme une structure informelle au service des décideurs, le GIEC s'est institutionnalisé et propose une forme inédite de diplomatie scientifique multilatérale. Au risque de voir les scientifiques à se questionner sur les implications de leurs conclusions et dans certains, à les adapter aux attentes de leur public?
Cet ouvrage propose la première histoire du GIEC.
Kari De Pryck est chercheuse à l'institut d'études avancées en développement durable (IASS) de Potsdam et chercheuse associée au CERI (Sciences Po).
Préface de François Gemenne.
Dans les squats et les bidonvilles des Bouches-du-Rhône, à la gare Saint-Charles de Marseille comme dans les quartiers populaires, Véronique Le Goaziou a suivi le travail de plusieurs intervenants sociaux, éducateurs comme bénévoles, auprès de publics en situation de très grande précarité. Elle donne ainsi à voir les pratiques ordinaires du travail social.
Sur le terrain, les travailleurs sociaux interviennent auprès des populations ne se dérobent pas. Ils n'attendent pas que les conditions soient réunies pour agir - en vérité elles ne le sont jamais. Ils agissent à partir de leur expérience, des bonnes pratiques et des dispositifs existants, convaincus que toute action, même infime, aura des effets. Au risque de voir leur travail social réduit à un soin palliatif...
Véronique Le Goaziou est sociologue et ethnologue. Elle travaille sur la délinquance, la violence, la pauvreté et les politiques publiques relatives à ces questions. Elle est notamment l'auteur, aux Presses de Sciences Po de Viol. Que fait la justice ? (2019).
Organisé en 12 chapitres comme 12 leçons particulières, cet ouvrage fait le récit de la transformation politique et sociale dans l'Europe du XIXe siècle, entre la fin des guerres napoléoniennes et « l'ère des masses » qui se dessine à l'aube du XXe siècle.
Cette histoire n'est ni homogène (tensions et conflits la divisent, l'imaginaire de ses frontières et de ses limites y est multiple), ni isolée ou autocentrée (l'expansion européenne est replacée dans le contexte de la « mondialisation » du XIXe siècle et de ses interactions avec l'Amérique, l'Afrique et l'Asie). Elle est nourrie par les apports récents de la recherche (histoire transnationale, histoire impériale, histoire globale, entre autres) et enrichie par de nombreuse rubriques.
Nicolas Delalande est professeur en histoire contemporaine au Centre d'histoire de Sciences Po. En 2016, il est l'un des quatre coordinateurs de Histoire mondiale de la France dirigé par Patrick Boucheron. Il est notamment l'auteur de La Lutte et l'entraide. L'Âge des solidarités ouvrières (Seuil, 2019).
Normalien et agrégé en histoire, Blaise Truong-Loï est doctorant en histoire.
Le « développement » a servi pendant six décennies à légitimer, au Nord comme au Sud, d'innombrables politiques économiques et sociales et fait croire à l'avènement du bien-être pour tous. La mondialisation a pris le relais mais, loin de promettre le développement, on se contente désormais de lutter contre la pauvreté en proposant la croissance comme seul recours.
Nonobstant son échec, le développement survit comme une lueur d'espoir collectif, car il repose sur une croyance profondément ancrée dans l'imaginaire occidental et le besoin de croire l'emporte sur les doutes que l'on peut avoir sur l'objet de la croyance.
Remontant le cours de l'histoire, ce livre fait le point sur les théories et les stratégies qui, depuis la fin des années 1940, ont prétendu transformer le monde. Gilbert Rist, critique du « développement », s'intéresse aujourd'hui à celle du paradigme économique dominant afin de mettre en évidence les limites de l'hégémonie occidentale. Et s'il fallait remettre en cause les catégories économiques et prendre le chemin de la décroissance ?
Cette quatrième édition souligne les contradictions nées des « exigences de la croissance » et de l'urgence à sauvegarder la planète.
Une lecture dérangeante et indispensable. Julien Woessner
Un livre à déconseiller formellement aux amateurs de formules euphorisantes et autres clichés moralisateurs. Rony Brauman
Comment jugera-t-on demain l'ère du développement ? Il est trop tôt pour le dire. Mais il est temps de poser la question. Afin de convoquer l'imagination dans le combat contre les évidences. Yves Hardy
Le développement est devenu une réalité virtuelle à laquelle on feint de croire pour donner un sens aux pratiques sociales. Pour Gilbert Rist, il est urgent de remettre en cause la croyance. Il ouvre des pistes pour y parvenir dans un domaine où tout reste à faire. Silvia Pérez-Vitoria
L'ouvrage constitue indiscutablement une référence urgente pour ceux qui ont à coeur de préparer les évolutions futures. Lahsen Abdelmaki
L'entrée du numérique dans nos sociétés est souvent comparée aux grandes ruptures technologiques des révolutions industrielles.En réalité, c'est avec l'invention de l'imprimerie que la comparaison s'impose, car la révolution digitale est avant tout d'ordre cognitif. Elle est venue insérer des connaissances et des informations dans tous les aspects de nos vies. Jusqu'aux machines, qu'elle est en train de rendre intelligentes.Si nous fabriquons le numérique, il nous fabrique aussi. Voilà pourquoi il est indispensable que nous nous forgions une culture numérique.
Sociologue, Dominique Cardon est directeur du Médialab de Sciences Po. Il y a créé le cours « Coder/Décoder » qui est à l'origine de cet ouvrage. Il est notamment l'auteur de À quoi rêvent les algorithmes (Seuil, 2015).
Aux arguments juridiques et éthiques pressant les entreprises de lutter contre les discriminations, les milieux d'affaires ont opposé leur propre stratégie de la diversité. Dans les plus grandes entreprises, sa mise en oeuvre est confiée aux managers de la diversité et repose sur l'idée que la valorisation des différences et le traitement équitable de la main-d'oeuvre permettrait d'attirer les talents, de conquérir de nouveaux marchés, d'améliorer l'image de l'entreprise, de stimuler la créativité, etc. Que nous disent ces politiques de la diversité du capitalisme contemporain ?
A Paris ou à New York, Laure Bereni montre que ces conduites gestionnaires marquées du sceau de la vertu témoignent d'une articulation entre morale et marché propre à l'ère néolibérale.
Directrice de recherche au CNRS Laure Bereni est sociologue au centre Maurice Halbwachs (ENS-EHESS-CNRS). Ses travaux portent sur le genre, les mouvements sociaux et l'action anti-discriminatoire (parité politique, promotion de la diversité en entreprise). Elle a codirigé avec Catherine Achin le Dictionnaire genre & science politique (Presses de Sciences Po, 2013).
La guerre d'indépendance algérienne a constitué le théâtre de l'une des politiques de déplacement forcé de civils parmi les plus massives du XXe siècle. De 1955 à 1961, l'armée et l'administration française ont organisé le « regroupement » de plus de deux millions d'Algériennes et d'Algériens dans quelque deux mille camps. Il s'agissait d'abord de priver le FLN de tout soutien logistique et politique, de placer sous surveillance une population suspecte de soutenir les insurgés. Si certains responsables militaires et civils les ont considérés comme l'outil d'une modernisation à marche forcée du bled, la politique de regroupement accéléra surtout la dépaysannisation et la déstructuration d'une société algérienne déjà profondément bouleversée par un siècle et demi de colonisation française.
Fabien Sacriste, docteur en histoire et agrégé d'histoire-géographie, est enseignant dans le secondaire et le supérieur. Il a notamment publié Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu. Des ethnologues dans la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962), Paris, L'Harmattan, 2011.
Dans les pays démocratiques, la légitimité est contestée à tout instant, transformant une démocratie fondée sur la confiance accordée pour une durée pré-déterminée en une démocratie d'opinion scandée par des sondages quotidiens sur tout et n'importe quoi.
Pourtant, la légitimité et plus encore le processus de légitimation qui y conduit, demeurent un élément indispensable au fonctionnement de nos régimes politiques, quitte à ce que les procès en illégitimité minent de l'intérieur le système démocratique lui-même. C'est ce que montre l'ouvrage d'Yves Mény qui, remontant à la pensée de Max Weber, analyse les évolutions et permanences du notion aussi malléable que centrale.
Politologue, président émérite de l'Institut universitaire européen de Florence, Yves Mény a enseigné aux Universités de Rennes 1, Paris 2 et à Sciences Po ainsi que dans de nombreuses universités étrangères. Il a notamment publié, aux Presses de Sciences Po, Imparfaites démocraties (2019).
L'économie est omniprésente dans le débat public et les économistes ont un sentiment de légitimité et une autorité sans commune mesure avec leurs collègues des autres sciences sociales ; ils sont davantage persuadés que leurs travaux peuvent résoudre les grands problèmes du monde. L'économie est aussi la science sociale la moins féminisée de toutes.
« Je suis une économiste féministe » affirme Hélène Périvier. Pour lever le voile sur l'apparente neutralité des concepts et des analyses de la science économique. Pour défendre l'égalité des sexes et se doter, grâce à la rigueur de la recherche scientifique, des savoirs et des outils économiques qui permettent d'y parvenir.
Hélène Périvier est économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE-Sciences Po). Elle est responsable du programme PRESAGE- Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre.
Soft skills, état d'esprit, sens de la coopération, aisance relationnelle, sentiment d'efficacité personnelle, etc. : les compétences sociales et comportementales ont un rôle aussi déterminant dans la réussite scolaire et professionnelle que les compétences techniques et les facultés intellectuelles si prisées dès l'école. C'est ce qu'ont montré une série de recherches menées à la croisée de l'économie et de la psychologie. Ces travaux ont aussi révélé le net déficit de la population française dans l'acquisition de ces compétences. Pourtant ce savoir-être n'est pas seulement un enjeu de réussite économique. Il est crucial dans le niveau de bien-être et de résilience de nos sociétés.
Professeur d'économie, membre de l'Institut universitaire de France, Algan est doyen associé des programmes pré-expérience de HEC. Il est membre du Conseil d'analyse économique et du Conseil scientifique de l'Éducation nationale. Il est notamment l'auteur, avec Elizabeth Beasley, Daniel Cohen et Martial Foucault de Les Origines du populisme (Seuil, 2019).
Élise Huillery est professeure d'économie à l'Université Paris-Dauphine et à Science Po.
Faut-il fonder une justice distributive mondiale au profit des plus faibles ? Existe-t-il des guerres qui répondent aux critères de la « guerre juste » ? Quelle est la meilleure architecture politique mondiale ? La philosophie analyse l'essence des relations internationales en répondant à ces interrogations.
Lire et interroger ces sources contemporaines et passées, telle est l'ambition de cette anthologie. À travers une sélection de textes commentés et contextualisés, le lecteur découvrira ici les grands penseurs de la philosophie politique au coeur même de leur oeuvre : Dante, Machiavel, Hobbes, Montesquieu et Rousseau aux côtés d'auteurs classiques (Vitoria, Vattel, l'abbé de Saint-Pierre) ou contemporains (Rawls, Habermas, Walzer, Nussbaum).
Frédéric RAMEL est professeur de science politique à Sciences Po, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI).
Avec la collaboration de David Cumin, Clémence Mallatrait, Emmanuel Vianès
La réforme des retraites portée par le gouvernement Philippe ne vise pas tant à créer un système universel - tout le monde est déjà couvert par un régime obligatoire depuis 1971 - qu'à en unifier les règles. Mais en quel sens et pour quoi faire ?
Bruno Palier rappelle qu'il existe plusieurs systèmes de retraite, qu'ils ont une histoire et que le choix d'un modèle est aussi politique : il implique des arbitrages importants en matière de redistribution entre les générations, entre les hommes et les femmes, entre les groupes sociaux. Il donne ainsi à entendre les non-dits de ces arbitrages et à comprendre l'importance des choix de la mise en oeuvre effective d'un régime par points.
Directeur de recherche du CNRS à Sciences Po (CEE), Bruno Palier est directeur du Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (LIEPP). Il travaille sur les réformes des systèmes de protection sociale en France et dans le monde.
Comment se décide la politique étrangère américaine ? Dresser un panorama complet du processus de sa formulation mobilise l'histoire et la constitution, la culture, les approches, les institutions et les liens avec la société. Cet ouvrage, outils de référence, intègre les différentes approches de la science politique américaine et des relations internationales, prenant en compte le droit constitutionnel ou encore la science administrative pour analyser les fondements, décrire les mécanismes et identifier les acteurs de cette politique. Sont ainsi passées en revue l'influence de la présidence, des bureaucraties, du Conseil de sécurité nationale, du Congrès, de l'opinion publique et des médias, sans oublier celle des lobbies et des think tanks.
Charles-Philippe David est président de l'Observatoire sur les États-Unis et fondateur de la chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques à l'Université du Québec à Montréal, où il enseigne également la science politique
Chercheur, julien Tourreille est directeur adjoint de l'Observatoire sur les Etats-Unis à Université du Québec à Montréal (UQAM).
Dans les études économiques, l'emploi des seniors est très souvent caractérisé par deux observations statistiques: si le taux d'emploi a baissé jusqu'à la fin des années 1990, il est remonté ensuite.; toutefois, ce taux est plus faible en France que chez ses principaux partenaires.
Mais les nouvelles générations de travailleurs seniors sont radicalement différentes de celles qui les ont précédées. Elles sont tout d'abord plus féminisées. L'augmentation de l'âge de perception des droits à la retraite est efficace pour maintenir la soutenabilité financière du système mais elle ne peut s'envisager sans un effort de qualification tout au long de la vie, une meilleure insertion des femmes sur le marché du travail et une adaptation des environnements de travail aux souhaits des seniors.
Hippolyte d'Albis est directeur de recherche au CNRS et professeur à l'École d'économie de Paris. Il est également membre du Cercle des économistes. Il est spécialiste des questions démographiques.
Dans notre monde, des algorithmes proposent, selon la règle d'optimalité à l'oeuvre, la paire la mieux ajustée possible, entre des personnes à la recherche de relations amoureuses utilisant des applications de rencontre, ou entre des personnes et des logements HLM, des traitements médicaux, des emplois ou encore des formations via la plateforme Parcoursup. Les enjeux résultant de ces processus d'appariement, de matching sont majeurs : moments de bifurcation qui façonnent les trajectoires individuelles, ils constituent une nouvelle manière d'allouer des ressources et de structurer les inégalités.
Cet ouvrage étudie ces processus sociaux afin d'éclairer leur fonctionnement et de comprendre leurs implications sociales et politiques.
Philippe Steiner est professeur de sociologie à Sorbonne Université.
Melchior Simioni est docteur en sociologie économique.
L'actualité judiciaire récente et celle des mois à venir (HSBC, Fillon, Cahuzac, Bolloré, Ghosn ou Sarkozy) le confirment si besoin : les transgressions des élites sont monnaie courante. Leur pérennité dans le monde politique et économique suscite des indignations aussi régulières que passagères.
Pierre Lascoumes montre que des facteurs structuraux expliquent cet état de fait. Les élites ont développé une économie morale singulière, à l'écart des normes sociales. Détentrices du pouvoir, elles énoncent des règles générales mais usent de l'autorégulation pour ce qui les concerne. Si nécessaire, un vaste répertoire de justification relativise leurs fautes intentionnelles. Enfin, la faiblesse des sanctions institutionnelles, en particulier judiciaires, assure la robustesse de ce système.
Pierre Lascoumes est directeur de recherche CNRS au Centre d'études européennes et de politique comparée de Sciences Po. Il est notamment l'auteur de Une démocratie corruptible. Arrangements, favoritisme et conflits d'intérêts (Seuil, 2011), Sociologie des élites délinquantes (avec Carla Nagels, Armand Colin, 2e éd, 2018).