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Republique des Lettres
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Après une déception amoureuse, un médecin allemand part exercer sa profession dans un comptoir colonial indonésien. La nature tropicale et l'ennuyeuse compagnie de quelques fonctionnaires le poussent à se retirer dans la solitude. L'alcool apaise sa maladive nostalgie de l'Occident. Un jour, une jeune anglaise enceinte vient lui demander de la faire avorter clandestinement. Il refuse dans un premier temps mais la rencontre l'obsède. Cette femme fait naître en lui un amour tourmenté et insensé, en tout semblable à l'«amok», cette transe qui s'empare parfois des indigènes, les faisant courir comme des possédés en tuant tous ceux qu'ils rencontrent. Quelques jours après, la femme agonise avant qu'il puisse intervenir car elle a eu recours à une faiseuse d'anges. Juste avant de mourir elle exige du médecin que sa grossesse et son avortement restent secrets. Il rédige un certificat de décès falsifié puis décide de quitter l'Indonésie. Le corps de la défunte est transféré sur le bateau qui le ramène en Europe. Craignant qu'une autopsie soit décidée, il se précipite à la mer avec le corps afin de sauver l'honneur de la morte. "Amok" est une nouvelle fascinante qui illustre brillamment la maîtrise de Stefan Zweig dans l'exploration des tourments de la passion amoureuse. Le récit, construit sous la forme d'une confession, crée une atmosphère de tension dramatique et de suspens psychologique particulièrement intense.
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Choderlos de Laclos demeure pour la postérité l'homme d'un seul livre, "Les Liaisons dangereuses", roman épistolaire publié à Paris en 1782 et depuis sans cesse étudié, réédité et adapté sous toutes les formes. En 175 lettres, il relate une intrigue de haine et d'amour entre le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil, deux représentants de l'aristocratie libertine du XVIIIe siècle. Dépourvus de tout scrupule, ces deux roués contractent une alliance pour séduire une jeune fille naïve, Cécile de Volanges, et une femme vertueuse, Mme de Tourvel. Ils veulent affirmer leur supériorité dans le domaine de la séduction en exerçant leur volonté au détriment des valeurs affectives illustrées par Mme de Tourvel, femme sensible aux qualités morales élevées. Valmont veut faire de sa conquête son chef-d'oeuvre de séducteur en attaquant à travers elle tout ce qui menace son libertinage : la religion, la fidélité et la vertu. Mais Valmont et Merteuil en viennent bientôt à rivaliser entre eux et à se trahir. Valmont est tué en duel par l'amant de Mme de Merteuil. Celle-ci, déshonorée publiquement, doit fuir à l'étranger. "Les Liaisons dangereuses" est l'aboutissement d'une tradition romanesque très prisée au XVIIIe, le roman de lettres, dont "Julie ou la Nouvelle Héloïse" de Jean-Jacques Rousseau (1761) est l'exemple le plus célèbre. Laclos reproduit d'ailleurs son épigraphe: « J'ai vu les moeurs de mon temps, et j'ai publié ces lettres. » Portant le genre épistolaire au sommet grâce à sa perfection formelle et l'ambiguïté de son message moral, analysant implacablement les mouvements du coeur et de l'amour, l'oeuvre exercera une influence analogue à celle de Stendhal sur toute une école de romanciers. Parmi les nombreuses adaptations sur grand écran, citons "Les Liaisons dangereuses" de Roger Vadim (1960, sur un script de Roger Vailland), "Les Liaisons dangereuses" de Stephen Frears (1988), et le "Valmont" de Milos Forman (1989).
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Dans ce triptype autobiographique, Colette évoque avant tout la figure qui traverse toute son oeuvre, celle de sa mère, Sidonie Landoy, dite «Sido». S'efforçant de comprendre la personnalité et le secret de cette mère, mi-bourgeoise mi-paysanne toute occupée par les travaux domestiques, elle relate avec nostalgie et d'infinies nuances ses souvenirs d'enfance, invoquant tour à tour les autres membres de la famille: «Le capitaine» (son père) et «Les sauvages» (ses frères et soeurs). Le jardin de la maison familiale de Saint-Sauveur-en-Puisaye, riche des mystères de la nature et de ses premières émotions érotiques, est le décor central de cette plongée dans l'enfance de l'auteure.
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Dans "Les Vrilles de la vigne", premier des vingt-trois contes et nouvelles du recueil, un jeune rossignol se retrouve empêtré dans les vrilles d'une vigne. Il réussit à s'en libérer mais doit ensuite se tenir éveillé et chanter toutes les nuits pour préserver sa liberté reconquise. Le sens qui se dégage de ce conte est intimement lié à la vie même de Colette, qui à l'époque vient de rompre le lien d'emprise de Willy et Georgie Raoul-Duval. Après cette libération, il s'agit désormais pour elle de conquérir son autonomie dans et par l'écriture. Ce qui suit de sa vie sentimentale, érotique et / ou professionnelle avec des personnages réels - Willy (Henry Gauthier-Villars), Missie (Mathilde de Morny), Valentine (Valentine de Saint-Point) - et de ses réflexions sur l'amour, les bêtes ou encore le music-hall (elle devient mime, danseuse, actrice) - se retrouve sous plusieurs autres métaphores et motifs littéraires s'entrelaçant tout au long du livre, chaque texte étant lui-même une variation dans un jeu infini de kaléidoscope entre la vie et l'écriture.
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Les misérables
Victor Hugo, Dominique Moncond'huy
- République des Lettres
- 14 October 2024
- 9782824907789
Édition intégrale. "Les Misérables", intitulé d'abord "Les Misères" par Victor Hugo, est le vaste roman historique, politique, social et philosophique de la vie du peuple français au début du XIXe siècle. Composé en cinq parties, il a pour fil conducteur l'histoire de Jean Valjean, qui a passé vingt ans au bagne après avoir volé du pain. Homme du peuple rendu mauvais par les injustices de la société, il parvient à changer d'identité et à faire fortune, devenant même un notable respecté de la commune où il s'est installé sous le nom de M. Madeleine. Il retrouve la paix de l'âme en sauvant la petite Cosette des griffes d'un couple d'aubergistes malfaisants, les Thénardier. L'inspecteur de police Javert soupçonne cependant l'honorable et généreux M. Madeleine d'être l'ancien bagnat Jean Valjean. Une vaste galerie de personnages inoubliables - Fantine, mère célibataire mourante forcée d'abondonner Cosette; Gavroche, le gamin de Paris héros des barricades; Gillenormand, nonagégaire voltairien; son beau-fils Marius, fervent révolutionnaire amoureux de Cosette, etc... - rythment les nombreux épisodes dramatiques ou heureux de l'épopée de Jean Valjean sur ce fond d'humanité souffrante et misérable mais toujours pleine de grandeur.
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Brève histoire du tango argentin
Noel Blandin
- République des Lettres
- 14 September 2024
- 9782824907772
Danse, musique et poésie, le tango argentin plonge ses racines sur les rives du Río de la Plata où de nombreuses cultures du monde entier ont fusionné pendant le dernier tiers du XIXe siècle, mixant rythmes africains, mélodies européennes et chants criollos. Avant son universalisation et son inscription au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, il a traversé plusieurs étapes de croissances, de transitions et de dépressions au gré des évolutions culturelles, des crises économiques et des convulsions politiques du monde. À travers ses moments-clés et ses figures les plus représentatives, ce petit livre déroule le fil de son histoire, depuis ses premiers pas dans les faubourgs de Buenos Aires (1870-1890) jusqu'à son renouveau international contemporain (1980-2020), en passant par sa phase d'essor (1890-1930), son âge d'or (1930-1950) et sa période de modernisation (1950-1980). Métaphore de la vie avec ses joies, ses peines et ses improvisations, conversation silencieuse entre deux partenaires de danse, reflet des passions les plus profondes de l'âme humaine, le tango argentin a su captiver des millions d'aficionados à travers le monde. Il a traversé chaque époque en se réinventant constamment, toujours plus riche de son passé et toujours plus vibrant de son présent.
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Note sur la suppression générale des partis politiques
Simone Weil
- République des Lettres
- 10 August 2024
- 9782824907765
Écrite en 1940, publiée à titre posthume en 1950, cette brève "Note sur la suppression générale des partis politiques" offre une analyse politique pénétrante de Simone Weil sur les partis politiques. Pour l'auteure de "La Condition ouvrière", les partis politiques sont d'abord des machines à fabriquer des passions collectives, ce qui ne répond pas au besoin de démocratie qui doit dépendre avant tout de la volonté humaine. Leur véritable objectif, mortifère pour le bien commun sous couvert d'une illusion démocratique, est de générer sans limite leur propre croissance en aliénant la raison de leurs membres. «La tendance des partis est totalitaire, non seulement relativement à une nation, mais relativement au globe terrestre», affirme-t-elle. Elle suggère la mise en place d'un autre système d'organisation, fondé sur des revues et des groupes d'écriture, sans candidats à présenter aux élections. Les mérites de ce point de vue radical ont été défendus entre autres par André Breton pour qui ce pamphlet relève d'une nécessaire «entreprise de désabusement collectif». Le texte est suivi d'une biographie de Simone Weil.
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"Traité des excitants modernes" fait partie des essais de "Pathologie de la vie sociale" inclus dans les "Études analytiques" de "La Comédie humaine". Publié en appendice à une édition de la "Physiologie du goût" de Brillat-Savarin, ce petit traité étudie cinq susbstances: l'alcool, le sucre, le thé, le tabac et le café, analysant aussi bien leurs effets sur l'organisme humain - et donc leur potentiel pouvoir à changer le monde - que le développement de leur usage dans l'Europe des 18e et 19e siècle. Balzac étant lui-même consommateur immodéré de café, il livre aussi quelques critiques sur l'addiction à ces produits. Le texte est suivi d'une biographie de Balzac et d'un dossier sur "La Comédie humaine".
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"Traité de la vie élégante" fait partie des essais de "Pathologie de la vie sociale" inclus dans les "Études analytiques" de "La Comédie humaine". Dans ce petit guide mi-railleur mi-sceptique pour aspirants au dandysme, Balzac entend établir une véritable esthétique de la vie mondaine. Avec une rigueur toute philosophique, il y divise le corps social en trois types d'individus: le travailleur, le penseur et le glandeur, correspondant chacun à une forme vie: la vie occupée, la vie d'artiste et la vie élégante. Pour lui, qui mit quelque temps en pratique les principes qu'il expose ici, seule la dernière est digne d'être vécue. Définitions, subtiles distinctions, aphorismes et maximes abondent dans ce texte, suivi ici d'une biographie de Balzac et d'un dossier sur "La Comédie humaine".
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Tragédie en cinq actes écrite vers 1606 et imprimée en 1623, "Macbeth" raconte l'histoire de Macbeth, général de Duncan, roi d'Écosse. Revenant avec le général Banquo d'une campagne victorieuse contre des rebelles, il rencontre sur une lande trois sorcières. Celles-ci prophétisent que Macbeth deviendra roi et que Banquo engendrera des rois. Poussé par son épouse machiavélique, Macbeth assassine alors Duncan pendant son sommeil afin de s'emparer de la couronne. Il tente ensuite de tuer Banquo et son fils, Fléance, mais ce dernier parvient à s'enfuir. Poursuivi par le spectre de Banquo, Macbeth consulte les sorcières qui lui disent de se méfier de Macduff, un noble écossais qui s'unit à Malcolm, fils de Duncan, pour lever une armée. Lady Macbeth perd bientôt la raison et meurt. Macbeth est tué par Macduff. Malcolm devient roi. La prophétie est accomplie. Intrigues, trahisons et meurtres se succèdent dans cette célèbre «histoire pleine de bruit et de fureur, contée par un idiot, et qui ne veut rien dire.»
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L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Robert Louis Stevenson, Charles Albert Reichen
- République des Lettres
- 15 April 2024
- 9782824907727
Le célèbre docteur Jekyll pense qu'en tout individu cohabitent deux êtres, l'un bon, l'autre mauvais. Il cherche et trouve le moyen de les dédoubler physiquement. Grâce à une potion chimique, il peut à son gré devenir tantôt l'un tantôt l'autre de ces deux «moi». Il prend d'extrêmes précautions pour que son entourage ne découvre pas qu'il se transforme la nuit tombée en un monstre hideux, Mr Hyde, qui attaque les passants dans les rues sordides de Londres. Mais son secret est découvert par son notaire qui force bientôt la porte de son cabinet. La potion est devenue inefficace et Jekyll-Hyde, incapable de reprendre son «moi» naturel de brave homme, choisit alors de se donner la mort. "L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de M. Hyde" est l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature d'épouvante.
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La guerre des mondes
Herbert George Wells, Bernard Petit
- République des Lettres
- 29 March 2024
- 9782824907710
Une comète s'abat dans la région de Londres. Il ne s'agit pas d'un météorite, mais d'un gigantesque vaisseau extra-terrestre où l'on constate des signes de vie. Une dizaine d'engins semblables ont été lancés de Mars sur la Terre. Une délégation de terriens est alors envoyée pour communiquer avec les martiens mais elle est décimée par un puissant rayon laser. L'armée se mobilise contre les tripodes tentaculaires qui sortent des vaisseaux et détruisent tout sur leur passage. La population fuit, impitoyablement poursuivie par les machines de guerre. À Londres, la panique règne. Le narrateur se réfugie plusieurs jours dans la cave d'un pavillon de banlieue avec un pasteur qui perd bientôt la raison. Il parvient à sortir de la ville et monte sur une colline d'où il découvre alors que les martiens meurent, infectés par les microbes de notre planète. La nouvelle de la délivrance se répand. Ce célèbre roman d'anticipation d'H. G. Wells, à l'atmosphère aussi horrifiante que pessimiste sur l'avenir de l'humanité malgré la défaite finale des envahisseurs, a été adapté à de nombreuses reprises au cinéma.
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Mrs Dalloway
Virginia Woolf, Simone David, Joseph Vebret
- République des Lettres
- 24 March 2024
- 9782824907703
Par une claire matinée de juin 1923, Clarissa Dalloway sort de chez elle pour acheter des fleurs. Elle en profite pour effectuer une promenade à travers Londres. Virginia Woolf l'accompagne, recueillant les images qui s'offrent à ses yeux, les pensées et les sentiments qui la traversent. L'esprit de Clarissa est empli de l'image de Peter Walsh, un ami d'enfance qu'elle avait rêvé d'épouser, de son mari Richard, de son amie Elisabeth, de Sally devenue mère de cinq enfants,... Les impressions et les souvenirs affluent. Le récit se développe, allant du passé au présent, entremêlant l'un à l'autre, Virginia Woolf déroulant son roman comme une composition musicale en mettant à profit l'expérience littéraire novatrice de James Joyce. Dans la soirée, les personnes à qui Mrs Dalloway a pensé sont présentes à la petite fête qu'elle organise chez elle.
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Al Capone arrive en 1893 à New York et ne tarde pas à faire partie des bandes de jeunes voyous de Brooklyn. Au cours d'une bagarre, il récolte sa célèbre balafre (d'où son surnom de «Scarface») puis construit un véritable empire dans le crime organisé. À la faveur de la prohibition, il devient l'un des chefs les plus redoutés de la mafia de Chicago, contrôle tous les trafics (alcool, jeux, prostitution, drogues, courses, rackets,...), corrompt et manipule politiciens, magistrats, policiers et journalistes. Accusé plusieurs fois de meurtres, il n'est jamais condamné mais finit par tomber en 1931 pour fraude fiscale grâce aux enquêtes des incorruptibles Eliot Ness et Frank J. Wilson. Il écope de 17 années de prison dont 11 ferme. Incarcéré en 1934, il purge une partie de sa peine au pénitencier d'Alcatraz. Libéré sous conditions en 1939, il termine sa vie en paisible retraité, toutefois gravement syphilitique, et meurt en 1947 dans sa luxueuse propriété de Miami Beach. Si on est aujourd'hui abondamment documenté sur ses années criminelles, on connaît moins les "Mémoires" qu'il a fait publier avant de mourir, tout comme un chef d'Etat ou un écrivain célèbre. "Ma vie" en est le récit, rédigé d'abord sous forme d'entretiens publiés dans la presse avant d'être rassemblés en volume. Pas toujours fidèle à la réalité biographique mais précurseur de la légende, cet autoportrait du plus célèbre gangster d'Amérique se lit comme un polar.
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Discours sur les sciences et les arts
Jean-Jacques Rousseau
- République des Lettres
- 17 March 2024
- 9782824907680
Le "Discours sur les sciences et les arts", publié en 1751, est l'occasion pour Jean-Jacques Rousseau d'exposer ses idées sur l'homme et la société. Il y développe déjà la base de toute son oeuvre future, à savoir: la nature avait fait l'homme bon, la société l'a fait méchant; l'homme était libre et heureux, la société le rend esclave et misérable. La tare de la société est l'inégalité. Plus l'état social est avancé, plus il est corrompu.
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Virginia Woolf raconte ici ce qui arrive à Jacob, d'abord pendant son enfance, puis à l'université de Cambridge, pendant sa vie adulte à Londres, puis sa disparition pendant la première Guerre mondiale, laissant au final une chambre vide. Il n'y a pas d'action, pas de trame, pas de scènes, mais une simple présence de Jacob au sein de la société anglaise de son temps. Ce sont ses connaissances, ses amis, les femmes qui l'ont connu, telles la sage Clara et la délurée Florinda, qui le décrivent sous leurs différents points de vue. Le récit agit comme une sorte de jeu musical subtil, parfois fébrile, toujours d'une complexité raffinée, entre la personnalité intime de Jacob et la réalité du monde.
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Tout le monde connaît Sappho mais ce n'est pas l'unique poétesse lesbienne antique. Renée Vivien nous présente dans "Les Kitharèdes" d'autres auteures à l'identité féminine rayonnante, rassemblant et traduisant du grec les fragments retrouvés des oeuvres amoureuses de Korinna (Corinne De Tanagre, célébrée dans "Corinne ou l'Italie" de Germaine de Staël), Myrtis (poétesse lyrique qui s'affirma en joutes poétiques devant Pindare), Télésilla (héroïne guerrière), Érinna (dont les strophes sont comparées aux chants d'Homère), Nossis (disciple de Sappho), Praxilla (auteure de chansons à boire), Damophyla de Pamphylie (qui ouvrit une école de poésie pour filles), Anyta (une «Homère féminine» nommée parfois Anyté De Tégée ou Anyta De Mytilène) et Moïrô (poétesse byzantine rangée par Antipatros de Thessalonique parmi les neuf muses terrestres). Simone de Beauvoir, Marguerite Yourcenar et de nombreuses autres écrivaines contemporaines, ont loué cette anthologie qui marque une étape importante dans l'histoire de la poésie et du féminisme.
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"Mourir" raconte la lente agonie et la mort de Félix, un jeune phtisique qui n'a près de lui que sa maîtresse, Marie. Apprenant qu'il ne lui reste plus qu'un an à vivre, il tente d'abord de faire face stoïquement mais il jalouse de plus en plus la santé et la jeunesse de Marie. Il ne conçoit bientôt d'accepter sa mort que si Marie l'accompagne jusqu'au bout. Sincèrement désespérée, totalement bouleversée, elle jure de l'aimer «à en mourir». Mais au fur et à mesure qu'approche l'issue fatale, elle réalise qu'elle aime trop la vie pour se sacrifier à son compagnon. Elle l'aime et le soigne avec dévouement mais elle est déchirée par ce cruel et impossible choix entre l'amour et la mort. À travers ce court roman sans pathos, dépouillé de tout motif sentimental et de toute portée moralisante, au ton de sobre et lucide objectivité, Schnitzler nous montre l'évolution de la relation entre Marie et Félix, nous révèlant par là-même toute la profondeur de la faiblesse humaine devant la mort.
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Vie des formes ; Eloge de la main
Henri Focillon
- République des Lettres
- 7 January 2024
- 9782824907642
Dans cet essai majeur d'histoire de l'art, Henri Focillon développe dans une grande clarté une interprétation personnelle et non schématique de la «pure visibilité», synthétisant l'héritage de l'école historique et les découvertes bergsoniennes sur l'évolution et l'élan vital appliquées à l'esthétique. En cinq chapitres: «Le monde des formes», «Les formes dans l'espace», «Les formes dans la matière», «Les formes dans l'esprit» et «Les formes dans le temps», il rejette l'opposition scolaire entre «fond» et «forme» et met en évidence que la forme s'identifie à la pensée même de l'artiste. L'étude des formes est selon lui indissociable de l'étude des styles. Qu'elle soit de Piranèse, Hokusai ou Rodin, il part toujours de la réalité de l'oeuvre d'art et privilégie l'expérience esthétique de chaque oeuvre dans sa forme singulière, avec ses données matérielles, spatiales, temporelles, visuelles et mentales autonomes, plutôt que sa signification. Cette édition est complétée d'un "Éloge de la main" où il montre que le geste créateur de la main de l'homme, en exerçant une action sur la vie intérieure, transfigure la forme tout en métamorphosant la matière.
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Inspirée à Rachilde par un texte de Grégoire de Tours, "Le Meneur de louves" est une légende qui mêle à la profondeur d'une pensée chrétienne la verve, la truculence et la grâce naïve des grandes épopées médiévales. Un berger, Harog, après avoir bravement délivré Poitiers d'un loup qui y répand la terreur, retrouve une jeune fille qu'il avait connu enfant, Basine. Celle-ci ne répondant pas à son désir, il la quitte et cherche dans la guerre un apaisement à son amour déçu. De son côté, Basine, dans son couvent, se dit fille du roi Chilpéric et reine de Neustrie, réclamant les égards dus à son rang. Se considérant comme recluse, elle s'enfuit pour aller se plaindre à la reine Chrodielde. L'évêque Gundégisil de Bordeaux la ramène à la raison. Rentrant enfin dans le devoir, Basine s'humilie devant l'abbesse qui lui pardonne d'avoir violé les règles, cependant qu'Harog est tué en pénètrant dans le couvent pour délivrer la jeune fille. Basine part alors au hasard, et nul ne sait ce qu'il advint d'elle.
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Romancière «fin de siècle» associée à toute la vie littéraire de son temps, Rachilde traite ici de façon bouleversante le thème de la solitude à travers l'histoire sulfureuse de deux gardiens de phare: le vieux Mathurin Barnabas et le jeune Jean Maleux qui vient l'aider. Leur phare, c'est le phare d'Ar-men, le plus haut des phares bretons. La mer alentour, au rythme de laquelle oscille la construction, ne se fait jamais oublier. Rachilde raconte la prise de possession de Jean Maleux par ce phare qui exsude un démon de la solitude au pouvoir dissolvant. Dans cette ambiance confinée et morbide, il découvre le pitoyable secret de Barnabas. Le vieux gardien de phare voue en effet un culte aux femmes noyées lors des tempêtes et les guette pour pouvoir les aimer. Une sorte d'entente muette s'établit entre les deux hommes jusqu'à la mort de Barnabas.
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Érasme : Grandeur et décadence d'une idée
Stefan Zweig
- République des Lettres
- 2 January 2024
- 9782824903972
"Érasme, Grandeur et décadence d'une idée" est d'abord une biographie historique du plus célèbre des humanistes de la République des Lettres, que Stefan Zweig suit depuis sa jeunesse jusqu'à sa mort. Mais plus que le récit linéaire d'une vie, ce qui l'intéresse, c'est de mettre en lumière les idées, la mission d'Érasme, ce qu'il appelle son «legs spirituel»: un idéal de tolérance qui s'oppose au fanatisme sous toutes ses formes, religieux, national ou philosophique. A travers Érasme, c'est la Renaissance qu'il évoque, et aussi la Réforme, formidables bouleversements dans l'histoire des idées. Mais surtout, en 1935, quand ce livre sort en français, Stefan Zweig vit en exil à Londres, et il voit se profiler sur son pays, l'Autriche, puis sur toute l'Europe, la menace du cataclysme qui, déclenché par Hitler, ne va pas tarder à s'abattre. Sa méditation sur l'humanisme d'Érasme vaincu par le fanatisme de Luther prend alors toute sa force et sa dimension tragique. Achevant son livre, l'écrivain, voulant une dernière fois croire en la raison et en la justice, écrivait: «Ils seront toujours nécessaires ceux qui indiquent aux peuples ce qui les rapproche par-delà ce qui les divise et qui renouvellent dans le coeur des hommes la croyance en une plus haute humanité.»
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"La Construction de la Tour de Babel" est un brillant essai littéraire de l'écrivain espagnol Juan Benet (1927-1993), auteur de "L'Air d'un crime" et traducteur de William Faulkner, mais aussi ingénieur des Ponts et Chaussées de profession. Dans son style aussi exubérant que complexe, aussi scientifique que poétique, il y analyse l'énigmatique tableau de Pieter Brueghel l'Ancien, "La Tour de Babel" (1563), sous toutes ses facettes historiques, mythologiques, linguistiques, architecturales et picturales. Le texte est accompagné de onze dessins de l'auteur. Quatre autres essais complètent ce volume: "Sur la nécessité de la trahison", "Trois dates (La Guerre civile espagnole)", "Picaresque et Non sens" et "Les limites de la littérature médiévale".
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Quatre portraits d'écrivains et d'amis - Caneja Juan Manuel, Signe de Baroja, Le Madrid d'Eloy, Luis Martin-Santos, un memento - qui dessinent autant de figures de Madrid. Juan Benet, qui a grandi dans un Madrid familial et provincial d'un demi-million d'habitants à peine, un Madrid qui était encore chemin de transhumance dans les années 1950, partagé entre la peur et la pénurie, offre dans ces pages, par le biais d'une observation sagace, d'un art nuancé du portrait, d'une interprétation littéraire perspicace ou d'anecdotes pittoresques, le panorama nostalgique de ces années sombres où commençaient à briller quelques lueurs d'espoir.